AFFICHES DE PARIS 3

Numéro

0049

Titre(s)

Annonces, affiches, et avis divers. Première [etc.] feuille périodique.

Devient à partir de janvier 1777: Annonces et affiches puis : Annonces, affiches et avis divers ou Journal général de France (22 déc. 1778); et enfin : Affiches, annonces et avis divers ou Journal général de France.

Titre indexé

AFFICHES DE PARIS 3

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Bihebdomadaire paraissant le lundi et le jeudi, du 13 mai 1751 à 1811. Le 22 décembre 1778, le journal devient quotidien.

Description de la collection

Chaque numéro est de 8 p. in-8°, 120 x 200, pagination continue pour l'année. Entre 1761 et 1777, les suppléments de 4 p. sont fréquents. En 1777, les numéros sont de 16 p. in-8°, avec publication séparée et alternée des Avis divers. 64 numéros pour l'année 1751, avec un seul supplément ; 516 p. en tout. À partir de 1752, 100 ou 101 numéros par an, 800 p. environ, un numéro étant régulièrement sauté pour les fêtes de la Toussaint.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Publiées sous l'égide et le privilège de la Gazette, «au Bureau d'adresses et de rencontres, rue Baillette, vis-à-vis l'Hôtel de la Monnoye» (en mars 1753 cette adresse devient : «Galeries du Louvre, vis-à-vis la rue St Thomas» ; en 1777 «Bureau des Affiches, rue Thibautodé, derrière l'ancien hôtel de la Monnoie, puis rue Grenier S. Lazare, près de la rue de Beaubourg»). De l'imprimerie de Jacques Guérin, rue du Foin, puis H.L. Guérin jusqu'en mars 1753 ; en 1789 le Bureau est Rue Neuve Saint Augustin.

Le premier volume est précédé d'une planche allégorique de Le Bas d'après Eisen, portant le titre «Affiches annonces et avis divers» et la devise : E pluribus unum cette planche est souvent reprise par la suite. Une nouvelle allégorie, en 1754 seulement, de Delafosse d'après Eisen, porte la devise: Vires acquirit eundo.

Souscription: 24 £ Paris, port modique en sus pour la province.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

L'abbé Jean-Louis AUBERT (1731-1814).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Rubriques : terres à vendre, maisons à vendre, maisons à louer, charges à vendre ; biens seigneuriaux, biens en roture, ou rentes à vendre ; ventes, tribunaux, avis divers, spectacles (concerts spirituels, comédies française et italienne), enterrements, cours des effets commerçables, cours des changes. Ces avis sont insérés gratuitement. Ils concernent surtout Paris, mais aussi l'Ile de France, la Normandie, la Champagne, la Flandre. Sous «avis divers» on trouve, à part des faits divers, toujours quelques livres nouveaux, mais la première année ces notices restent brèves et sèches. Quelquefois, dans l'exemplaire de la B.N., on trouve des feuilles publicitaires de diverses imprimeries qui ont pu être envoyées avec le journal : publicité pour gravures ou cartes, prospectus de produits.

Au cours des années, le journal reste semblable à lui-même: régulier, bien imprimé, destiné à faciliter les transactions commerciales. En 1782, on trouve presque les mêmes rubriques qu'au début, augmentées d'autres semblables : ventes de chevaux et voitures, effets perdus ou trouvés, annonces particulières, demandes (avis de recherche, demande de domestique, etc.), paiement des rentes de l'Hôtel de ville de Paris, liste des résultats de loterie.

Historique

Depuis 1745, Antoine Boudet publiait avec une simple permission du gouvernement les Affiches de Paris. Son succès fut tel que le chevalier de Meslé entreprit de s'en emparer ; à force d'intrigue il finit par obtenir, le 9 mai 1749, le privilège exclusif «des feuilles périodiques». Pierre-Nicolas Aunillon, propriétaire du privilège de la Gazette, qui selon lui s'étendait également aux Affiches, s'opposa au nouveau privilège et passa un contrat les affermant pendant neuf ans à Boudet (le 18 juin 1749). Mais sa gestion de la Gazette lui avait perdu l'appui du ministère des Affaires étrangères qui disposait du privilège, et Meslé persévéra, visant maintenant le privilège global de la Gazette. Aunillon réussit pour un temps à empêcher l'enregistrement du privilège de Meslé. En avril 1750, Meslé et Besset de La Chapelle s'entendirent pour diviser le privilège, Meslé gardant les Affiches ; le ministre donna son accord. En mai, Aunillon se résigne et cède le privilège en dépit de Boudet pour la somme de 97 000 £. Mais l'affaire ne se fait pas, les prêteurs éventuels refusant d'investir dans le seul privilège de la Gazette.

Aussi en janvier 1751 Meslé obtient-il «le privilège de la Gazette de France auquel est joint celui des bureaux de rencontre et petites affiches». Le 22 janvier, il forme avec Louis-Dominique Le Bas de Courmont, qui fournit l'argent, une société pour l'exploitation du privilège ; elle devra durer 4 ans à partir du 1er mai 1751. En avril, des lettres patentes rédigées au nom de Courmont, garantissant le droit de publier pour trente ans les Affiches à Paris et dans les autres villes du royaume, révoquent le privilège d'Aunillon et le fermage de Boudet à qui il est interdit de publier les Affiches. Le 21 avril, Courmont traite avec Guérin pour l'impression des Affiches, et le 3 mai Boudet cesse de publier.

Ainsi débutaient, le 13 mai 1751, les Annonces, Affiches et Avis divers. Parallèlement, l'année suivante, avec une édition réduite de la Gazette, une version provinciale des Affiches fut lancée sur le marché. En juillet 1756, Meslé et Courmont révisèrent les termes de leur traité, et obtinrent de nouvelles lettres patentes : Meslé gardait la Gazette, mais laissait les Affiches à Courmont. Après la mort de Meslé en 1761, le ministère conféra ses droits à Courmont (le détail de ces négociations et contrats se trouve dans D.P. 2,art. «Le Bas de Courmont» et «Meslé»). Les Affiches durent un long succès à une formule consistant à publier gratuitement toute notice envoyée.

Au début de Courmont dut faire face à un nouveau concurrent, le Journal de Paris, premier quotidien français. Le ministère des Affaires étrangères lui accorda en conséquence «le droit et privilège de porter et augmenter jusqu'à concurrence de 16 pages d'impression in-octavo la feuille des Affiches de Paris». Il semble que la raison principale de ce changement de format fut d'intégrer le plus possible d'annonces. Du même coup on crée des «avis divers», une feuille à part, de même format et de 16 p.; on s'abonne séparément à ces deux feuilles, au même prix de 24 £ pour Paris et 30 £ pour la province. Pour souligner la continuité, la nouvelle feuille s'appelle Avis divers et l'autre raccourcit son nom en Annonces et affiches (la planche est maintenant une imitation grossière et renversée de celle qui paraissait avant). Ces Annonces et affiches, privées de leur intérêt culturel, deviennent presque uniquement une feuille d'annonces mais continuent à annoncer les spectacles. Le paiement des rentes de l'Hôtel de ville, les cours et la loterie sont publiés par tous deux. Pour Aubert, ces changements furent sans aucun doute bienvenus : sachant qu'il avait 32 pages à remplir chaque semaine, il pouvait traiter beaucoup plus complètement les nouvelles scientifiques et commenter plus souvent les livres et spectacles. Ses remarques n'avaient jamais été qu'exceptionnellement extensives, mais il n'hésite pas à dire que telle comédie est plagiée et illisible, a été froidement reçue du public, ou que le Rétif des Gynographes est un «rêve-creux». Il peut aussi publier maints poèmes.

Courmont mourut en 1777. Le 10 décembre 1778, Pierre Benezech, Antoine-Joseph Boussaroque de La Font et Bon-Gilbert Perrot de Chezelles s'unirent pour acheter 200 000 £, à sa veuve et à ses enfants, le privilège «des Annonces, Affiches et Avis divers de Paris et des provinces» pour 40 ans (voir les termes du contrat dans D.P. 2, art. «Benezech»). L'expérience des feuilles séparées est abandonnée et un quotidien nouveau est créé à la place sous le titre combiné de Annonces, Affiches et Avis divers ou Journal général de France. Pour vider un peu les tiroirs, les Affiches publient des «additions» qui augmentent son numéro du 20 décembre de 40 p. ; puis, le 22 décembre, apparaît le n° 1 du nouveau titre avec nouvelle pagination. Tous les abonnés précédents le reçoivent, et des termes de transition sont proposés à ceux qui avaient souscrit aux deux feuilles. Selon la nouvelle formule, il y a 56 p. par semaine, comparé aux 64 des feuilles séparées, à 30 £ au lieu de 24 £. La rubrique «annonces et avis divers» est réintroduite, mais c'est surtout la place vouée aux sciences et à la littérature qui est sacrifiée. Le prospectus insiste sur l'avantage d'avoir des annonces plus promptes et des nouvelles plus ponctuelles, et sur les avantages de son statut officiel : «On croit pouvoir espérer à cet égard de puissants secours, même pour les objets sur lesquels l'administration jugera utile de satisfaire promptement la curiosité des citoyens» (B.N., V 28579).

En 1783 les titres alternent: les numéros impairs sont Affiches, annonces... et les numéros pairs Annonces, affiches... avant que le titre se stabilise en Affiches, annonces et avis divers, ou Journal général de France. Selon Hatin, Aubert fut remplacé en 1790 par un sieur Bérenger.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., V 28255-28576.

Bibliographie

B.H.C., p. 19; D.P. 2, art. «Aubert», «Benezech», «Meslé», «Le Bas de Courmont», «Aunillon». – Feyel, p. 176-181. – Feyel G., «La presse provinciale sous l'ancien régime», dans La Presse provinciale.

Date indexée

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