ALMANACH DES GENS D'ESPRIT *

Almanach des gens d'esprit, par un homme qui n'est pas sot, calendrier pour l'année 1762 [1763] et le reste de la vie. Publié par l'auteur du Colporteur.

Un seul numéro, de 119 p. in-12°, 100 x 165, portant la date de 1762, ou de 1763.

«Toujours à Londres, chez l'éternel M. Jean Nourse.» Devise: «Et je n'ai jamais lû que les Almanachs» (tiré du Joueur de Regnard).

François CHEVRIER.

Ouvrage d'esprit, plein d'anecdotes, de boutades, mimant un livre d'information; «un ouvrage aussi frivole ne tire point à conséquence» (p. 4); «cet almanach [...] ne prédira que ce qui est arrivé, manière sûre de prédire toujours vrai» (p. 6). Rubriques: éclipses qui ont échappé pendant l'année 1761 à la sagacité de Mathieu Lansberg; naissances des souverains et princesses de l'Europe; «Héros du siècle» [et autres poèmes]; Théâtre français de Paris, avec une note sur chacun des auteurs; Théâtre italien; portraits des nations de l'Europe, par ordre alphabétique; événements politiques, anecdotiques et critiques de tous les mois de l'année 1761; anecdotes sur les ouvrages de quelques gens de lettres vivants. Cette appréciation des périodiques de l'époque ne manque pas de sel: «Nombre des journaux imprimés en Europe. 172. Combien de bons? Celui des Savants et cinq autres. Combien de médiocres? Celui de Trévoux et huit autres. Combien de détestables? Celui de Fréron et cent cinquante-six autres, dans lesquels vous aurez l'attention de comprendre le Journal du Commerce, la Feuille nécessaire, l'Avant-coureur, le Monde, la Spectatrice, ouvrages mauvais par excellence» (p. 20-21).

Maz., 36720; Ars., Rj 854-855 et 8° B 32. 838. Les trois exemplaires de l'Arsenal représentent des éditions différentes d'un même texte, quoique Rj 855 porte la date de 1763 et les deux autres de 1762; les pages de titre gravées sont différentes, bien que la pagination des trois, exactement calquées les unes sur les autres, soit partout la même. Rien n'indique si Chevrier avait l'intention de publier d'autres volumes ou si sa mort, survenue fin juin ou début juillet 1762, l'en a empêché.