LE DÉSŒUVRÉ 1

Ce périodique n'est connu que par les trois annonces suivantes :

Nouvelles de divers endroits (soit Gazette de Berne), 22 mars 1730 (répété le 25) : «L'auteur du Desœuvré fait savoir au Public, que ceux qui voudront souscrire pour avoir son Ouvrage par année, constant en une demi Feuille in 4to. qu'il publiera une fois la semaine, pourront s'adresser à tous les Bureaux des Postes de la Suisse, où l'on recevra les souscriptions. Le prix est de 6. Francs Tournois, Argent de Suisse, dont on payera la moitié au bout des 6. 1ers. mois, et le reste à la fin de l'année. Le N°  . II. qu'il vient de publier, se vend chez Abraham Wagner, Imprimeur à Berne.»

Ibidem, 22 avril 1730 (répété le 26) : «Les Listes des Souscriptions pour le Desœuvré, n'étant pas encore arrivées, on se voit obligé de renvoyer le Lecteur jusqu'à ce qu'on les ait reçües.»

Ibidem, 12 juillet 1730 (répété le 15) : «L'Auteur du Desœuvré fait savoir à ceux qui lui ont fait l'honneur de souscrire pour son ouvrage, qu'il leur remet leurs souscriptions, les avertissant, ainsi que le Public, qu'à l'avenir on trouvera tous les Samedis, son Ouvrage, chez l'Auteur de la Gazette Françoise de Berne ; ainsi les Etrangers qui en voudront, pourront s'addresser à leur correspondant audit lieu ; Il avertit encore, que les Matières qu'il publiera chaque semaine, varieront chaque ordinaire, desorte qu'on ne doit point s'attendre à une suite de longues disputes, toujours ennuyeuses aux Lecteurs.»

Il résulte de ces textes, me semble-t-il, qu'après avoir lancé son appel de souscriptions et avoir fait paraître en mars 1730 au moins deux numéros du Désœuvré, Jean-Jacques Despraz – car c'est bien lui qui était à cette époque «l'Auteur de la Gazette Françoise de Berne» (voir la notice consacrée aux Nouvelles de divers endroits – s'est heurté à des difficultés inattendues (insuccès de sa campagne d'abonnement ? opposition des libraires ?) qui l'ont obligé, au bout de trois mois, à renoncer à son projet initial pour se borner désormais à vendre sa feuille au numéro (et à son propre domicile professionnel). On ignore malheureusement ce qu'il en est advenu, car aucun numéro de ce premier Désœuvré ne s'est retrouvé. Un second Désœuvré paraîtra douze ans plus tard, non plus dans le format in-4°, mais en in-8° cette fois.