GAZETTE AMÉRICAINE

Gazette américaine.

Le seul numéro connu porte sur sa première page la date du 3 janvier 1780, mais on sait par un témoignage contemporain qu'il a paru en fait le 4 mars 1780¹.

Aucun privilège mentionné.

La périodicité n'est pas indiquée et il se pourrait que, malgré son titre, cette publication n'ait point été conçue comme périodique, le seul numéro connu ne portant aucune numérotation.

Le seul numéro connu compte 8 p., env. 110 x 180, in-8°.

Ni devise, ni illustration.

La Gazette américaine ne porte aucune adresse typographique, mais une enquête de la Justice genevoise du 1^er avril 1780² devait révéler qu'elle sortait des presses de «Jaques fils de feu Esaie Quibi, Bourgeois, imprimeur, âgé de quarante neuf ans, demeurant rue des Belles Filles» à Genève³.

On ne connaît ni le prix de vente, ni le chiffre du tirage de cette publication.

«Quant à la Gazette américaine, dit le verbal de l'auditeur Bordier contresigné par Jaques Quiby, le déclarant, qui l'a aussi imprimée, la tient de Teron et [...] croit que celui-ci la tenoit de Mr. Favre, qu'il n'en peut cependant pas répondre». Ce M. Favre est appelé aussi dans le même document «Mr. Favre Rilliet», ce qui permet de l'identifier avec certitude : il s'agit de Jean-Jacques FAVRE (1734-1784), époux en 1760 de Marie Rilliet, dont il n'eut point d'enfant, membre d'une vieille famille gouvernementale genevoise, docteur en droit et avocat⁴, auteur de trois autres pamphlets satiriques inspirés par l'actualité genevoise de l'année 1780⁵.

La Gazette américaine renferme cinq prétendues dépêches (dont deux datées des 3 et 16 janv. 1780), qui ne sont d'un bout à l'autre qu'un persifflage distingué des mœurs politiques genevoises. Les noms de couverture y sont tout à fait transparents : Boston, Philadelphie, Rhône-Island, New-Yorck et Genèvestoun désignent invariablement Genève, le général Ramcer, mort «au mois d'Août des fatigues de la campagne», est l'évident anagramme du conseiller Philibert Cramer, décédé le 19 août 1779⁶, «le brave Colonel Gualtieri» qu'un libelle vengeur attaque au lendemain de sa mort n'est autre que le colonel Jean-Jacques Gautier, décédé le 23 février 1780 et pris à partie dans une Lettre écrite du Purgatoire,le 28 février⁷, etc.

Exemplaires localisés : Archives d'Etat, Genève, G 4/106 ; G 23/3 ; collection Girod 19/03 ; B.P.U. Genève, Gf 315/25 (38) ; Gf 315/127 (21) ; Gf 567/44 (1) ; Gf 567/197 (25) ; Société d'histoire et d'archéologie, Genève, recueils cotés 26/5 et 48/36 ; Zentralbibliothek, Zurich, Genève 1780.

Haller G.E. von, Bibliothek der Schweizer-Geschichte, Bern, Haller, 1787, t. VI, p. 223, n°  1037. – Rivoire E., Bibliographie historique de Genève au XVIII^e siècle, Genève, J. Jullien [etc.], 1897, t. I, p. 290, n°  1837.