GAZETTE OU JOURNAL UNIVERSEL DE POLITIQUE

Numéro

0578

Titre(s)

Gazette ou Journal universel de politique Contenant les nouvelles politiques des Cours, l'extrait détaillé [...] Rédigée sur des correspondances directes, Par une Société de Gens de Lettres Avec Privilège de Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc des Deux Ponts.

En 1780, la référence à la «Société de Gens de Lettres» disparaît. Sur le titre de livraison et le titre courant, on trouve : Gazette ou Journal politique des Deux Ponts ; et à partir de 1783 : Gazette des Deux Ponts.

Continuation de la Gazette des Deux-Ponts (1770-1777).

Titre indexé

GAZETTE OU JOURNAL UNIVERSEL DE POLITIQUE

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1er janvier 1778 – 31 mars 1786. Bihebdomadaire paraissant le mardi et le samedi. Le Supplément, d'abord bimensuel, devient rapidement hebdomadaire. En 1786, Supplément annexé à chaque livraison. 104 livraisons par an, et 52 pour le Supplément (sauf exceptions signalées). Recueil annuel en un volume avec page de titre particulière.

Description de la collection

Neuf volumes à pagination continue. Les Suppléments ont leur propre pagination continue, sauf en 1786.

Livraison de 8 p. et de 4 pour le Supplément. En 1786, livraison de 4 p., et Supplément de 2 p. 1778 : 848-182 p. ; 1779 : 832-198 p. ; 1780 : 840-204 p. (n°  95 en déficit, p. 753-761) ; 1781 : 836-202 p. ; 1782 : 870-208 p. ; 1783 : 842-212 p. ; 1784 : 828-204 p. (n°  12, 10 févr. 1784 en déficit, p. 89-96) ; 1785 : 838-184 p. (les Suppléments, toujours à pagination continue, sont insérés à la suite de la livraison à laquelle ils se rapportent) ; 1786 : 170 p. (pagination continue ; Suppléments intégrés à la pagination des livraisons).

Cahier de 8 p. in-4°, 179 x 235.

Sur le titre des recueils annuels, armes des ducs de Deux-Ponts.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Deux-Ponts. Imprimerie ducale, pour la Société typographique.

En 1778, abonnement de 6 florins pris à Deux-Ponts ; 8 ailleurs. Avis, n° 104 (29 déc. 1781) : abonnement pris chez Bettinger, directeur des Postes impériales de Deux-Ponts. 36 £ avec le Supplément en France. En 1786, abonnement de 4 florins et demi pour chaque partie (allemande ou française) du journal ; 9 florins les deux parties, soit : 9 £ 16 s. 6 d. et 19 £ 13 s. Toujours 36 £ en France.

Nombreux diffuseurs en France et dans le reste de l'Europe répertoriés au verso de la page de titre du recueil annuel.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean-François LE TELLIER (D.P. 2 ; F.L., Supplément, 1778, 2e partie, p. 83 et t. III, p. 130 ; Berlin, R.D.A., Deutsche Staatsbibliothek, Nachlass Formey, 4 lettres de Le Tellier, 1776). Le Tellier avait succédé à Dubois-Fontanelle en juin 1776. Chargé à partir de l'été 1779 d'organiser l'imprimerie de Kehl montée par Beaumarchais pour publier les œuvres complètes de Voltaire, il est évident qu'il ne put dès lors assurer la direction de la gazette de Deux-Ponts ; il se brouilla avec Beaumarchais à la fin de 1784 (Georges Bengesco, Voltaire. Bibliographie de ses œuvres, Paris, 1890, p. 113-119 ; Anton Bettelheim, Beaumarchais. Eine Biographie, Francfort, 1886). On ignore tout d'autres directeurs de la gazette à ces dates.

Correspondant parisien : François-Martin Poultier d'Elmotte (D.P. 2). Correspondant berlinois (épisodique) : Jean Henri Samuel Formey (D.P. 2).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Avis, verso de la page de titre : «Cette gazette se distribue avec quelque succès en Europe depuis l'année 1770. Nous venons de prendre les mesures les plus efficaces pour l'améliorer [...] nous pouvons annoncer cet ouvrage périodique comme un dépôt abondant pour l'histoire, dans lequel se trouvent rassemblés [...] tous les matériaux qui intéressent la politique, l'administration, les finances, le commerce, la population, etc. de tous les Etats de l'Europe. Nous travaillons à nous procurer aussi les détails exacts sur l'Amérique Septentrionale, d'où nous tirerons directement, dans quelques temps, des nouvelles manuscrites et imprimées. Tous les quinze jours, nous donnerons un Supplément [...] qui contiendra les pièces justificatives des nouvelles annoncées dans la quinzaine».

Le plan primitif : «Nouvelles politiques et des Cours» classées par pays, suivies d'une rubrique : «Administration, finances et police» ou «Evénements singuliers» fut rapidement abandonné pour une présentation classique de gazette. Diverses réfections, toutes peu satisfaisantes, furent effectuées ; la dernière et la plus radicale date de 1786 : chaque livraison sous-titrée «Postes d'Allemagne» ou «Postes de France» contenait des informations venues par ces canaux. On créa aussi un article : «Variétés» imité du Journal de Paris. L'intervention de la rédaction bipontine devint alors minimale. Publicité rare en fin de livraison (29 déc. 1781 : Journal littéraire de Nancy).

Politique des divers Etats européens, affaires d'Amérique. Très peu de littérature, mais beaucoup de polémique anticatholique et anti-jésuite, sous forme d'anecdotes. Découvertes et faits divers. Publication de documents officiels dans les Suppléments. Courrier des «lecteurs» assez fourni.

Historique

Continuation d'une gazette politique solidement installée sur le marché européen et imprimée «avec privilège» étranger aux portes de la France, le Journal universel de politique bénéficiait de sources imprimées ou manuscrites (nouvelles à la main) et de correspondants bien informés. Il s'agit clairement d'un périodique des «Lumières», assez militant dans certains secteurs-clefs, où se note encore l'influence de Dubois-Fontanelle, fondateur de la feuille : la haine du «fanatisme» (1778, p. 48) religieux et du catholicisme, spécialement ultramontain, l'éloge des «Américains». La littérature a peu de place dans la gazette, elle était réservée à la feuille littéraire. Cependant, on note des allusions de ce type quand l'événement dépasse le simple écho d'actualité : décès, élections académiques, polémique autour de la mort de Rousseau ou règlements de comptes personnels des rédacteurs, contre Linguet, par exemple. A la fin du mois de mars 1786, la gazette cessa d'entrer en France, selon une note manuscrite du bibliothécaire de Pignatelli d'Egmond (collée en tête de la collection annuelle). A ce moment-là, Pignatelli s'abonna au Courrier du Bas-Rhin de Jean Manzon, qu'il devait considérer comme à peu près équivalent idéologiquement (son exemplaire du Courrier, relié comme la Gazette se trouve à la B.N., 4° Lc10 325). Il ne s'agissait pas, du moins en apparence, d'une interdiction du gouvernement français, mais d'un simple conflit d'intérêts entre les rédacteurs et leur diffuseur français, de Lorme, du bureau des gazettes étrangères à Paris : «le sieur de Lorme qui reçoit 36 £ du public en vertu de son principe exclusif ne veut payer que 10 £ 10 sols au lieu de 19 £ 3 s. que le propriétaire lui demande» (Avis aux souscripteurs, 31 mars 1786, p. 170, indiquant qu'il s'agit de la dernière livraison servie aux abonnés français).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., G 4501-4509 (ex. portant dans les volumes de 1784 et de 1786 l'ex-libris gravé de Casimir Pignatelli d'Egmond) ; Ars., 4° H 14117 (1779, Sup. n° 7).

Bibliographie

Barbier. Chez les bibliographes qui signalent la Gazette des Deux-Ponts, il semble y avoir souvent confusion avec la Gazette universelle de littérature.

Date indexée

1778
1779
1780
1781
1782
1783
1784
1785
1786