HISTOIRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE MÉDECINE *

Numéro

0603

Titre(s)

Histoire de la Société Royale de Médecine, Année [...], avec les Mémoires de Médecine et Physique Médicale pour la [les] même[s] année[s] tirés des registres de cette société.

Faux titre : Histoire et Mémoires de la Société Royale de Médecine.

Titre indexé

HISTOIRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE MÉDECINE *

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

De 1779 pour le 1er volume (pour l'année 1776) jusqu'en l'an VI (1798) pour le dernier volume (pour l'année 1789) ; 10 volumes.

Date du privilège : 16 décembre 1778, pour une durée de 10 ans. L'enregistrement du privilège et l'approbation, signée de Lassone et Macquer, ont été accordés pour un ouvrage intitulé Mémoires extraits des registres de la Société et Correspondance Royale de Médecine, mais l'ouvrage ne paraît pas sous ce titre. Un nouveau privilège apparaît à la fin du t. 2, en date du 22 septembre 1779, et représente une extension par rapport au précédent : permission accordée aux membres de la Société royale de médecine «de faire imprimer par tel imprimeur qu'ils voudront choisir toutes les Recherches et Observations journalières ou Relations annuelles de tout ce qui aura été fait dans les Assemblées de ladite Société royale de médecine, les ouvrages, mémoires ou traités de chacun des particuliers qui la composent et généralement de tout ce que ladite Société voudra faire paraître, après avoir fait examiner lesdits ouvrages et jugé qu'ils sont dignes de l'impression, en tels volume, forme, marge, caractère, conjointement ou séparément et autant de fois que bon leur semblera et de les faire vendre et débiter par tout le royaume pendant le temps de 20 années consécutives».

Périodicité : irrégulière, avec souvent un assez grand décalage (3 ans en moyenne) entre l'année au titre de laquelle les mémoires sont rassemblés et la date de parution. Cependant, il faut remarquer que les mémoires peuvent avoir été lus à une date postérieure à l'année indiquée : ainsi pour l'année 1776, on trouve des mémoires lus en 1777 et 1778. Au total, la règle paraît être d'un volume tous les deux ans, avec un effort manifeste pour réduire le décalage mentionné, qui se solde par un échec.

Datation des volumes : vol. 1 (pour l'année 1776, année de la fondation de la Société royale de Médecine, S.R.M.), 1779 ; vol. 2 (pour 1777 et 1778), 1780 ; vol. 3 (pour 1779), 1782 ; vol. 4 (pour 1780 et 1781), 1785 ; vol. 5 (pour 1782 et la première partie de 1783), 1787 ; vol. 6 (pour la seconde partie de 1783), 1784 ; vol. 7 (pour 1784 et 1785), 1788 ; vol. 8 (pour 1786), 1790 ; vol. 9 (pour 1787 et 1788), 1790 ; vol. 10 (pour 1789), l'an VI.

Ce dernier volume présente un cas tout à fait exceptionnel puisqu'il a été publié après la dissolution de la S.R.M. (août 1793) et après la mort de son secrétaire perpétuel Félix Vicq d'Azyr. Les matériaux, qui avaient été accumulés par l'ancienne Société, ont été mis en ordre et rassemblés par l'Ecole de Santé de Paris, comme l'indique l'Avis placé en tête du vol. 10 : «les volumes que la Société de Médecine avaient publiés jusqu'à l'époque de sa suppression comprenaient depuis l'année 1776 jusqu'à l'année 1788 inclusivement. C'est à cette époque que l'Ecole de santé (fondée par le décret du 14 frimaire an III) a dû reprendre la suite de ses travaux. Le défaut de place n'ayant pas permis d'insérer dans le dernier les observations météorologiques des années 1787 et 1788 qu'il devait contenir, celui-ci aurait dû les confondre avec celles de 1789. On verra par quels motifs elles ont été renvoyées au prochain volume». En réalité, il n'y aura pas de prochain volume. L'Ecole de santé a repris approximativement l'ordre de présentation des travaux des volumes précédents. Le 10e volume comprend «la suite de l'annonce des prix proposés et distribués» qu'elle reprend «aux 2 séances publiques de l'année 1791 à laquelle le volume précédent s'était arrêté. Celle des Eloges comprend pour les mêmes raisons ceux lus dans les deux séances de 1788».

Description de la collection

Tous les volumes sont en in-4°, 193 x 255. Composition de chaque volume : une Table numérotée en chiffres romains d'environ une quinzaine de pages ; une partie pour l'histoire, en moyenne 324 p. ; une partie pour les mémoires, en moyenne 648 p. Il y a toutefois des variations de grande amplitude selon les volumes. Ainsi, le volume 6 n'a que 359 p. pour les mémoires ; le t. 4 a 430 p., le t. 3, 690 p.

La numérotation est autonome pour chacune des parties. Le volume 1 comprend en outre une épître au Roi et une longue préface (I-XL).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Paris, de l'imprimerie de Philippe-Denys Pierres, imprimeur de la S.R.M., rue Saint-Jacques pour les 10 volumes, sauf pour vol. 3 qui porte comme indication «de l'imprimerie de Monsieur». Libraires : d'abord chez Didot le jeune, libraire de la Société, quai des Augustins, du vol. 1 au vol. 3 (paru en 1782), puis chez Théophile Barrois le jeune, libraire de la S.R.M., quai des Augustins.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Il s'agit ici non d'un périodique au sens moderne du terme, mais de la publication périodique d'une société savante créée par le Roi par décret du 29 avril 1776, chargée de fonctions officielles par le gouvernement, telles que la lutte contre les épidémies et les épizooties, les observations médico-topographiques et la correspondance avec les différents médecins dans tout le royaume, l'examen des remèdes nouveaux, la prise de position sur certaines questions de santé et d'hygiène publique (électricité et magnétisme, seigle ergoté, blé niellé, etc.). Dans ces conditions, la fonction du secrétaire perpétuel VICQ D'AZIR est décisive, ainsi que les différentes commissions chargées de l'examen de tel ou tel dossier.

Les observations météorologiques et les tables qui en dérivent sont rédigées par le père Cotte. Certains noms reviennent plus souvent comme auteurs de mémoires, rapports ou simples observations : Andry pour la rage, Paulet sur le magnétisme, Bucquet pour la chimie médicale, Halle pour les problèmes d'hygiène, Saillant, l'abbé Tessier (maladie des grains), Durande, etc. La plupart sont soit membres de la Société royale de médecine ou d'autres sociétés savantes (Académie des sciences, Académie de Dijon), soit correspondants ou associés.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le contenu des Histoire et mémoires de la Société royale de médecine reflète la double fonction de la Société, à la fois organe officiel consultatif sur toutes les questions d'hygiène et de santé publique, et Académie de médecine, fonctionnant sur le même modèle que l'Académie des sciences.

On distingue une partie très spécifique dans la section «Histoire» avec des rubriques telles que : prix (annonce et distribution), règlements nouveaux, changements dans la liste des membres, associés et correspondants, éloges, ouvrages publiés par les membres de la S.R.M. ou présentés à cette compagnie depuis [...], rapports et mémoires publiés par la S.R.M. L'actualité scientifique et médicale se décèle particulièrement bien à travers ces rapports dont sont chargés les membres de la S.R.M. par le Roi : ceux sur l'électricité médicinale et sur le magnétisme occupent le devant de la scène.

La section «Histoire» comprend en outre deux rubriques constamment maintenues au fil des volumes, une sur les observations météorologiques, qui seront accompagnées de tables médico-topographiques par villes, puis une sur les topographies médicales (2 ou 3 par volume).

Une mention particulière doit être faite du volume 9 pour les années 1787 et 1788, publié en 1790, car il contient une adresse à l'Assemblée nationale, et surtout le Nouveau Plan de constitution pour la médecine en France qui jette les bases d'une réorganisation complète de l'enseignement et de l'exercice de la médecine en France. Ce projet très avancé sur certains points comme la prévention et la médecine sociale, soucieux des exigences scientifiques de la formation médicale y compris par la pratique, ne verra pas le jour mais continuera à inspirer le décret de réorganisation de l'an III.

Les autres rubriques sont plus variables et se retrouvent à la fois dans la section «Histoire» et dans la section «Mémoires» : médecine pratique, épizootie et maladie des animaux (rubrique en régression au fil des volumes), physique médicale (déplacement des cimetières hors des villes, propriétés thérapeutiques de l'aimant, de l'électricité, conservation de l'eau pour les gens de mer, etc.). On remarque l'émergence d'une rubrique «chimie médicale» qui empruntera à la fois à la physique médicale et à l'histoire naturelle des médicaments, avec des questions comme la falsification des cidres, l'eau potable, la dissolution du mercure dans l'air.

La section «Mémoires» consiste presque exclusivement en la reproduction des mémoires couronnés par la S.R.M. (souvent le mémoire qui a remporté le prix et celui ou ceux qui ont obtenu des accessits pour les deux années que regroupe le volume). C'est là qu'on peut suivre le mieux les préoccupations du moment : ainsi les mémoires qui répondent au prix proposé pour déterminer la nature de l'épizootie des années 1774-1776, ses voies de propagation, les moyens curatifs qui ont eu le plus de succès, les fièvres intercurrentes, l'hydropisie et surtout la question de la rage qui occupe tout le volume 6 pour l'année 1783, publié sans retard l'année suivante.

Tables insérées dans chaque volume.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 4° T46 1 (manque vol. 9) ; Faculté de médecine, Paris, 20656 ; Museum, PR 664 A (inconsultable).

Bibliographie

Mentions dans la presse du temps, surtout la presse médicale qui constitue un relais tout trouvé pour toutes les décisions de la Société royale de médecine, qui fait le compte rendu des prix, des séances publiques, des remèdes approuvés. Parfois, des litiges s'élèvent pour savoir si tel ouvrage a été publié ou non avec l'approbation de la Société, très recherchée. La Gazette de santé a cherché à s'établir comme l'organe officiel de la S.R.M., mais celle-ci lui a infligé un démenti. Le Journal de médecine, chirurgie et pharmacie fait régulièrement état des travaux de la S.R.M.

Même bibliographie que pour la Gazette de santé. On peut y adjoindre des études qui portent plus sur la Société royale de médecine en tant que société savante que sur ses publications périodiques, par exemple : – Desaive J.P., Goubert J.P. et al., Médecins, climat et épidémies à la fin du XVIIIe siècle, Paris, Mouton, 1972. – Roche D., «Talents, raison et sacrifice : l'image du médecin des Lumières d'après les Eloges de la Société royale de médecine», Annales ESCC, sept.-oct. 1977, p. 866-886.

Auteur

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