LETTRES THÉOLOGIQUES

Numéro

0839

Titre(s)

Lettres théologiques aux écrivains défenseurs des convulsions et autres prétendus miracles du temps.

Titre indexé

LETTRES THÉOLOGIQUES

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

5 avril 1733 - 1er mai 1740. 21 lettres datées de Paris, sans privilège. La périodicité varie au cours de la publication: de 4 à 6 semaines au début, plus espacée après la 14e lettre; la dernière est en trois parties et résume les précédentes. On trouve au total pour 1733, 6 lettres; pour 1734, 6; pour 1735, 3; pour 1736, 2; pour 1737, 2; pour 1738, 1; pour 1739, 0; pour 1740, 1.

Description de la collection

Ces lettres ont été réunies en un tome (2 vol.), grand in-4°, daté de 1740. La 1re lettre, paginée séparément, a 16 p., qu'il faut ajouter aux 808 p. du premier volume; le second volume est paginé de la p. 811 à la p. 1644, sans les tables. Le nombre de pages des numéros est très variable: de 16 à 340 pour la dernière, qui comporte 426 sections. Dimensions: 190 x 255.

Portrait de l'auteur en frontispice, belle vignette sur chaque page de titre; gravures, planches et cartes.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Aucune adresse mentionnée.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Dom Louis Bernard LA TASTE.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Comme le déclare la 1re lettre, l'ouvrage est dirigé contre les jansénistes, défenseurs des convulsionnaires et de leurs prétendus miracles, ou contre les critiques qui ont répliqué à ces lettres.

Historique

Louis Bernard La Taste, né à Bordeaux en 1692, mort à Saint-Germain-en-Laye en 1754, fut d'abord domestique chez les bénédictins de Sainte-Croix, puis accepté comme élève pour y faire ses études de philosophie et sa profession. Il parvint aux premières charges de la congrégation, puis devint prieur du couvent des Blancs-Manteaux à Paris. Les Lettres théologiques soulevèrent contre lui de nombreux adversaires, même dans son ordre, en Sorbonne et au Parlement de Paris qui, par un arrêt du 4 janvier 1738, supprima les lettres I à XVIII pour leurs railleries à l'égard des magistrats jansénisants. L'abbé Thierry, professeur en Sorbonne, entre autres l'attaqua. Pour le soustraire aux ennuis qui le menaçaient au prochain chapitre général des bénédictins, on le fit en 1738 évêque de Bethléem, titre sans territoire, mais avec un siège à Clamecy et titre à la disposition du duc de Nevers. Il eut aussi l'abbaye commendataire de Miremont (diocèse de Châlons-sur-Marne), devint ensuite supérieur des carmélites de Saint-Denis. Il continua à figurer comme défenseur de l'autorité lors des conférences du Louvre sur l'instruction pastorale de l'archevêque de Tours, Mgr. de Rastignac, et à celles de Conflans et Paris en 1753 sur Histoire du peuple de Dieu de Berruyer.

La Taste a-t-il, par ambition, épousé la politique antijanséniste du cardinal Fleury? Certains aspects de son journal ne peuvent s'expliquer que par une protection puissante, sinon par une invitation pressante à défendre l'orthodoxie. Fleury était coutumier de ces manœuvres feutrées. On voit mal en tout cas comment un journal aussi polémique aurait pu se répandre pendant huit ans, sans privilège, sans diffusion (sinon gratuite?), et ensuite paraître en deux gros volumes et en deux éditions, dont la première, à Avignon en 1739, sortit chez Marc Chave, «Libraire près des RR.PP. Cordeliers», sans difficulté semble-t-il. Il est encore plus difficile de croire le duc de Nevers assez passionné par ces disputes théologiques pour proposer un nouvel évêque sans l'appui du ministre. On notera que La Taste cite (p. 1583) des lettres de Mme Mol adressées au Cardinal.

Le talent de polémiste de La Taste l'a sans doute fait désigner pour cette tâche. Il sait user d'arguments théologiques, logiques, historiques, d'ironie, d'adresse pour diviser ses adversaires en les opposant les uns aux autres; et il montre de réelles qualités d'écrivain. On parlerait de Bossuet au petit pied, n'était l'insuffisance doctrinale, car il souleva contre lui plus d'un reproche d'hétérodoxie au sujet des miracles. Il avoua lui-même un jour (p. 826) que cette matière, embrouillée même pour les théologiens, avait besoin d'éclaircissements; il fit frémir ses partisans en invoquant Origène, autorité très contestée; en considérant les miracles jansénistes comme faux ou fomentés par le diable, il lui est arrivé de trop prouver et de friser le blasphème; et l'abbé Ladvocat n'a pas tort de rapprocher ses thèses de celles de l'abbé de Prades. La Taste dut répéter qu'on l'avait mal interprété, et son silence, depuis le 10 novembre 1737 (Lettre XIX) jusqu'au 29 février 1740 (Lettre XXI, 1re partie), seulement interrompu par la Lettre XX, trahit un grand embarras. Il voulut, dans la Lettre XXI, reprendre ses arguments, mais la longueur de cette lettre (donnée en trois parties à divers intervalles) prouve que ce ne fut pas facile, et l'on peut se demander si la retraite finale de La Taste ne traduit pas un aveu de défaite.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 4° Ld4 2229 (relié aux armes de la Maison d'Orléans); 4° Ld4 2229B; un exemplaire incomplet à la B.L. (à partir de la p. 793), d'une édition imprimée à Avignon «avec la permission des supérieurs», datée de 1739 et qui semble être une réédition, peut-être partielle.

Bibliographie

Nombreuses mentions dans les Nouvelles ecclésiastiques. Notices sur La Taste dans le Dictionnaire historique portatif de Ladvocat (éd. 1777), dans la Bibliothèque sacrée des R.P. Richard et Giraud (1822, t. 24), dans N.B.G., B.Un. (très bonne notice de Picot, à compléter avec les précisions théologiques de Ladvocat) et dans D.P. 2, art. «La Taste».

Auteur

Date indexée

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