MERCURE DE FRANCE, DÉDIÉ AUX OISIFS

Numéro

0928

Titre(s)

Mercure de France dédié aux oisifs. Par une société de gens de lettres.

Titre indexé

MERCURE DE FRANCE, DÉDIÉ AUX OISIFS

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Juillet 1772 – mars 1780, selon la collection de la B.N. ; mais le catalogue de M.-M. Rey (Mercure de France, éd. d'Amsterdam, avril 1777, p. [3]) signale qu'il existe depuis 1770. Mensuel d'abord, puis suit les divisions chronologiques du Mercure de Paris. Seize livraisons par an (dont numéros doubles).

Description de la collection

Cahier de 16 p. in-12, 108 x 164 (ex. B.N.). Devise : Mobilitate viget,Virgile.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Amsterdam. Marc-Michel Rey.

Abonnement : 12 florins par an pour 16 livraisons ; 1 florin le numéro (annonce d'avril 1777).

Au verso du titre (1772), liste des diffuseurs : uniquement en dehors de France, Hollande, Berlin, Copenhague, Vienne, Saint-Pétersbourg, etc. Pas de diffuseur dans le Sud de l'Europe.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contrefaçon de l'édition parisienne du Mercure de France, avec des «Additions de Hollande» à la fin de presque toutes les livraisons.

Historique

Le Mercure sous ses différentes formes a connu de nombreuses contrefaçons, surtout dans les premières décennies de son existence. Marc-Michel Rey, libraire d'Amsterdam spécialiste de la littérature holbachique et éditeur de Rousseau, avait contrefait avec des additions le Journal des savants, institution parisienne un peu assoupie. On l'attendait moins dans une contrefaçon du Mercure,symbole d'une presse conventionnelle que les journaux littéraires hollandais avaient tenté depuis longtemps d'améliorer. Le titre de Mercure de France «dédié aux oisifs» (au lieu de : «dédié au Roi»), est une pique qui désigne le public traditionnel du périodique français.

Les deux collections consultées sont gravement lacunaires et ne permettent pas une vue d'ensemble du périodique. Mais elles fournissent des informations intéressantes sur ses lecteurs. L'exemplaire de la B.N. est composé de sept volumes hétéroclites fournissant pour l'essentiel des fragments de livraisons établis par ses premiers possesseurs qui ne se préoccupaient de conserver que les additions de Hollande : ils ont donc éliminé toute la partie «française» du périodique. L'exemplaire de l'Opéra est complet pour 1777 ; 16 livraisons en 9 tomes. Il comporte pour chacune d'entre elles une liste des vingt lecteurs qui faisaient circuler le journal, ce qui fournit une indication précieuse sur l'importance du lectorat par rapport au nombre des abonnés. Les lecteurs de l'exemplaire de l'Opéra ont une origine germanique et protestante : de Schmettau, Ancillon, Spalding, Haller, Reimary, Arendt, Teller, de Groben, etc. Il s'agit de notables berlinois : aristocratie militaire (Schmettau), pasteurs ou théologiens protestants (Louis-Frédéric Ancillon, Wilhelm Teller, Johann Joachim Spalding). Si la publicité éditoriale de M.-M. Rey prouve que son Mercure commença de paraître en janvier 1770, il est vraisemblable que le n° VI de mars 1780, dernier fragment conservé à la B.N., fut suivi d'un nombre indéterminé d'autres livraisons. Rénové par Panckoucke en 1778, le Mercure de Paris était donné tous les dix jours, puis à partir de juillet 1779 devint hebdomadaire : la contrefaçon de M.-M. Rey suivit cette évolution. Il semble aussi avoir renouvelé vers cette époque le style et le contenu des «Additions de Hollande». Sous le titre de «Correspondance littéraire secrète de Paris», qui plagiait l'intitulé du périodique de «Mettra», Rey inséra des nouvelles littéraires parisiennes écrites sur un ton vif et violent faisant contraste avec le reste du journal. Textes souvent diffamatoires, anecdotes et faits divers font de cette «Correspondance» un pamphlet perpétuel, dont certains éléments peuvent avoir été repris d'autres périodiques (extrait des Annales de Linguet, mars 1780). La première «Correspondance littéraire secrète» consultée est du 5 avril 1779 ; comme elle est datée de Paris du 13 mars, et numérotée 11, on peut donc supposer qu'elle avait commencé d'être publiée en janvier. Elle se poursuivit jusqu'à la dernière livraison répertoriée en mars 1780. On y trouve entre autres des éléments sur la publication des œuvres posthumes de Rousseau, dont une liste de ses ouvrages qui n'avaient pas encore été imprimés (25 juin 1779, p. 586-587).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Lc2 39A (7 vol., 1772-1780) ; Opéra, 1750 bis (1777).

Date indexée

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1771
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