LE POSTILLON ORDINAIRE

Numéro

1135

Titre(s)

[date]. Le Postillon ordinaire. Num. [...].

 

Titre indexé

POSTILLON ORDINAIRE

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1635?-1678?, feuille hebdomadaire.

 

Description de la collection

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Historique

Moins connu peut-être que ses confrères anversois Abraham Verhoeven et Guilliam Verdussen, Martin Binnart n'en a pas moins le mérite de pouvoir être considéré comme le père présumé du bilinguisme de la presse en Belgique. D'après Torfs, il serait également l'inventeur des bulletins ou rapports officiels (1638) et des annonces (1648) dans les journaux.

Grâce aux Archives générales du Royaume (Conseil privé espagnol), il est clairement attesté que Martin Binnart, imprimeur et libraire juré à Anvers, obtient le 20 mai 1635 pour une durée indéterminée octroi du Conseil de Brabant en vue d'imprimer les «Relations hebdomadaires dites courantes ou gazettes» qu'il fit paraître en caractères gothiques sous le titre de «Den Ordinarissen Postilioen» dans sa version flamande. Le Postillon ordinaire, destiné au public francophone des Pays-Bas espagnols était composé en caractères romains. Ce journal d'opinion, instrument de propagande de l'autorité espagnole avait en 1645 Bolognino pour censeur. Il apposait ces mots dans le colophon: V[idit] Guil. Bolognino C. L[ibrorum] C[ensor].

La feuille de Martin Binnart paraîtra bien longtemps après 1648 même si nous manquons après cette date de numéros conservés pour étayer nos dires. En effet, après son décès, sa veuve et ses enfants reçurent le 9 mars 1658 la permission de poursuivre l'impression du journal et cet octroi fut en 1668 à nouveau prolongé de 10 ans. Ceci ressort d'une lettre datée du 29 mars 1672 (carton 1279, doc. 185) émanant d'un magistrat de la ville d'Anvers qui a pris la ferme décision de protéger les gazetiers Verdussen et Binnart contre les plaintes du gazetier bruxellois Adrien Foppens qui avait reçu le 25 juin 1667 le privilège de pouvoir «lui seul à l'exclusion de tous autres en toutes nos provinces de pardeça, faire, composer et traduire toutes les relations, advis lettres et récits de tout ce qui se passe et passera en ces pays et ailleurs, tant aux affaires de la guerre, qu'autres en langage flamend, françois et autre...». C'est d'ailleurs en vain que le successeur de Pierre Hugonet aux Relations véritables tenta d'élargir les termes de son monopole. En effet, si la diffusion géographique des premières gazettes mises en circulation dans les Pays-Bas espagnols n'est pas encore clairement délimitée, il apparaît bien aujourd'hui que l'exclusivité n'était octroyée de manière tacite qu'à l'intérieur de la ville et dans les environs immédiats du lieu d'impression.

Revenons pour terminer à la particularité de cette feuille qui est d'être publiée parallèlement en flamand et en français avec des différences notables pour cette dernière qui dérive de la première citée, comme l'a très justement fait remarquer Folk Dahl qui a comparé des numéros flamands et français de septembre 1639 et est arrivé à la conclusion selon laquelle «plusieurs des nouvelles de la gazette française sont des traductions de celles qui ont déjà paru la semaine précédente dans le journal flamand». Un examen minutieux nous a permis de constater que si 15 jours séparaient bien souvent la date de la nouvelle la plus récente (sauf pour les nouvelles locales) de celle de sa publication dans le Postillon, cette période était réduite à 10 dans la feuille en langue flamande qui paraissait également à un rythme plus soutenu puisque bihebdomadaire. Le titre qui nous occupe ne pouvait donc être qu'une sélection des meilleurs articles de la feuille flamande.

En étudiant cette gazette, il nous a semblé assez symptomatique de nous apercevoir que la majorité des numéros conservés, tant flamands que français, se trouvent en Suède et en France, pays contre qui étaient dirigées les foudres du gazetier!

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Maz., Rés. 5028 et Rés. 5028 2-*; 1639, n° 34 (5 août) à n° 55 (30 déc.), manquent n° 46 et 52; 1640, n° 1 (6 janv.); B. N., 8° G pièce 1610: 1639, n° 50 (25 nov. ); B.P. Bruges, 2/1257 C 1: 1644, n° 27 (18 juil.); B.M. Grenoble, Presse, 1974: 1646, n° 13 à 15 (30 mars-13 avril); B.M. Le Mans, 4° 7205: 1647, n° 39 (5 oct.) et 1648, n° 30 (18 sept.).

Bibliographie

Cité succintement dans: – Warzee A., Essai historique et critique sur les journaux belges, Gand, Hebbelynck, 1845, p. 236. – Torfs L., «Tijdmatig register der periodische drukpers van Antwerpen», dans Annales de l'Académie archéologique de Belgique, 1872, p. 566. – Hatin E., G.H., p. 57. – Verliet J.B., «Journaux et recueils périodiques d'Anvers (1605-1867)», dans Ephéméridophiles, 1891, p. 7. – Dahl F., «Nouvelles contributions à l'histoire des premiers journaux d'Anvers», dans la Chronique graphique, 5 mars 1939, p. 20-24 (de loin l'étude la plus complète). – Luykx T., De eerste gazettiers en hun kranten in de spaanse Nederlanden. Handelingen van de Koninklijke en Zuidnederlandse Maatschappij voor Taal en Letterkunde en Geschiedenis, 1964, p. 235. – Idem, «The first Amsterdam and Antwerp newspapers», dans Gazette, 1964, p. 233. – Bertelson L., La Presse d'information: tableau chronologique des journaux belges, Bruxelles, Institut pour journalistes de Belgique, 1974, p. 11. – Feyel, p. 215-216.

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