MERCURE GALANT [DE LA HAYE]

0939
1710
1713

Titre(s)

Mercure galant Par Mr. Du Fresny de la Rivière. Mois de [...]. Sur la Copie de Paris. Avec des Additions.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Juin-juillet 1710-juin 1713. 36 livraisons. Pas de privilège (il s'agit d'une contrefaçon du Mercure de Paris), mais reproduction de l'approbation mensuelle. La périodicité mensuelle suit celle du Mercure de Paris, avec mêmes exceptions; de surcroît, février-mars 1711. A partir de mai 1711, l'édition de La Haye postdate d'un mois la livraison de Paris. L'ensemble est relié en 9 tomes, chaque tome correspondant à 4 livraisons.

Description de la collection

Pagination continue par tome. Cahiers de 28 p. in-16°, 70 x 130.

Outre les illustrations du Mercure, une vignette au titre «à la Sphère».

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

La Haye, T. Johnson. Typographie plus compacte que dans l'édition de Paris, afin de diminuer le prix de vente (t. I, p.97).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Justus VAN EFFEN (?). Correspondant anonyme en Angleterre.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le contenu reproduit l'édition de Paris; seules les additions nous intéressent ici. En juin-juillet-août 1710: «On a reçu plusieurs pièces en prose et en vers pour ajouter à ce Mercure». En fin de livraison, on trouve une rubrique intitulée «Additions faites en Hollande» (quelques dizaines de pages). Pendant les mois où le Mercure de Paris est divisé en quatre parties, on trouve les additions à la fin de chacune d'entre elles.

Principaux centres d'intérêt: les pièces fugitives, la politique internationale. Principaux auteurs étudiés et poètes publiés: Crébillon, Fontenelle, Fuzelier, Pavillon, Roy, La Motte, Boileau. Musicien publié: Drouard de Bousset.

Table à la fin de chaque tome.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Londres, B.L., P.P. 4486; B.N., 8° Lc2 33 A (janv.-avril 1711, janv.-avril 1712).

Bibliographie

Hatin, G.H., p. 186; Camusat, Histoire critique des journaux, 1734, t. II, p. 224.

Mentions: Gazette d'Amsterdam, 10 oct. 1710 (LXXX), Le Misanthrope, 19 mai-24 oct. 1711 (19 annonces publicitaires), La Quintessence des nouvelles, 1er juin 1719, n° 44, Lettres historiques et galantes de Mme Dunoyer, Lettre LXII, vers 1711, et Avis du Libraire, t. V, 1712) – Moureau F., Un singulier Moderne, Dufresny auteur dramatique et essayiste (1657-1724), Lille et Paris, 1979, t. I, p. 100-101. – Idem, Le Mercure galant de Dufresny (1710-1714) ou le Journalisme à la mode, Studies on Voltaire, t. CCVI, 1982, p. 149-150. – Van Dijk S., Traces de femmes. La présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Amsterdam et Maarssen, APA-Holland University Press, 1988, p. 105.

Historique

Contrairement à ce que nous avions avancé en 1979 et en 1982, et depuis la découverte à Genève d'un exemplaire d'un Nouveau Mercure galant des Cours de l'Europe par Mme Dunoyer (Van Dijk), il faut renoncer à attribuer ce périodique à l'active journaliste huguenote réfugiée en Hollande. Nous avancions parallèlement l'hypothèse d'une production de J. Van Effen, expert en petits journaux à la manière du Mercure. L'insistance avec laquelle ce dernier fait la publicité du Mercure galant imprimé à La Haye chez son éditeur favori suggère qu'il ne dut pas être indifférent à la rédaction de celui-ci. Le Mercure de La Haye a, dans ses «additions», un goût affirmé pour les affaires d'Angleterre, où Van Effen était expert. En tout état de cause, le Mercure est rédigé par un homme du Refuge. Ses goûts littéraires sont assez éclectiques, malgré une prédilection, comme son illustre aîné parisien, pour la production «moderne». Il ne dédaigne d'ailleurs pas d'aller chercher dans le Nouveau Mercure de Trévoux (avril 1711, p. 418), proche des Jésuites, des pièces qui lui conviennent (par ex., des vers de Fontenelle et de Fuzelier dérobés en févr.-mars 1711 au Nouveau Mercure du mois précédent, et une relation de voyage en avril, parue dans le numéro de février).

Mais le Mercure de La Haye a des orientations tout à fait originales. Il publie, après un battage publicitaire intense (Moureau 1979), la Satire XII de Boileau «Sur l'Equivoque» (mai 1711), dont c'est la première édition «légale». Tout en faisant l'éloge de la liberté d'allure du successeur de de Visé (ibid.), il polémique avec Dufresny en soutenant la position britannique pendant les dernières années de la guerre européenne: de copieuses correspondances de Londres, venues vraisemblablement des milieux huguenots, mêlent vers et politique avec assez de bonheur. Le Mercure de La Haye tire l'essentiel de son intérêt de ces additions politiques. Mais comme Le Courrier galant (voir ce titre), né dans le même milieu pour affronter le Mercure de de Visé, la novation littéraire n'est pas à la mesure des ambitions en d'autres domaines.

Titre indexé

MERCURE GALANT [DE LA HAYE]

Date indexée

1710
1711
1712
1713

LE MERCURE FRANÇAIS 2

0938
1665

Titre(s)

Le Mercure françois où tous les mois on pourra savoir ce qui s'est passé de plus remarquable dans l'Europe. Dédié au Roy.

Continuation du Mercure français (1644).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Prospectus de 1665. Un volume. Privilège signalé au titre, mais non reproduit. Mensuel.

Description de la collection

Un prospectus. Cahiers de 8 p., in-8°, 157 x 210. Paginé, 1-3 [1] 3-6.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris. Mille de Beaujeu, rue de Reims, au coin de la rue Chartière, près le Puits Certain.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean PUGET DE LA SERRE, «Conseiller ordinaire du Roi en ses Conseils et historiographe de France».

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Prospectus composé d'un sixain au roi, d'une Préface qui date le texte et d'une dédicace au roi.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 4°LC2 2217.

Bibliographie

Muse historique (Loret), 21 mars 1665 (annonce du Mercure de La Serre). Lettres en vers (Robinet), 24 juil. 1665 (annonce de la mort de La Serre et de son Mercure).

Historique

Représentant des plus «baroques» de l'humanisme dévot, surtout connu aujourd'hui pour les illustrations de ses nombreux ouvrages, Puget de La Serre se trompa souvent en politique : son attachement à Gaston d'Orléans ou à la reine-mère Marie en témoigne. Sur ses derniers jours, le pouvoir personnel de Louis XIV et son titre d'historiographe l'autorisent à relancer le vieux Mercure français assoupi, comme il le note, depuis 1644 et la mort de Louis XIII. Le prospectus est une nouvelle hagiographie princière, une spécialité du changeant La Serre, qui aurait dû favoriser l'entreprise. Une fois de plus, il fut déçu. Annoncé en mars 1665 (Loret), le Mercure ressuscité mourut avec La Serre en juillet.

Titre indexé

MERCURE FRANÇAIS 2

Date indexée

1665

MERCURE DE FRANCE, DÉDIÉ AUX OISIFS

0928
1770
1780  ?

Titre(s)

Mercure de France dédié aux oisifs. Par une société de gens de lettres.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Juillet 1772 – mars 1780, selon la collection de la B.N. ; mais le catalogue de M.-M. Rey (Mercure de France, éd. d'Amsterdam, avril 1777, p. [3]) signale qu'il existe depuis 1770. Mensuel d'abord, puis suit les divisions chronologiques du Mercure de Paris. Seize livraisons par an (dont numéros doubles).

Description de la collection

Cahier de 16 p. in-12, 108 x 164 (ex. B.N.). Devise : Mobilitate viget,Virgile.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Amsterdam. Marc-Michel Rey.

Abonnement : 12 florins par an pour 16 livraisons ; 1 florin le numéro (annonce d'avril 1777).

Au verso du titre (1772), liste des diffuseurs : uniquement en dehors de France, Hollande, Berlin, Copenhague, Vienne, Saint-Pétersbourg, etc. Pas de diffuseur dans le Sud de l'Europe.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contrefaçon de l'édition parisienne du Mercure de France, avec des «Additions de Hollande» à la fin de presque toutes les livraisons.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Lc2 39A (7 vol., 1772-1780) ; Opéra, 1750 bis (1777).

Historique

Le Mercure sous ses différentes formes a connu de nombreuses contrefaçons, surtout dans les premières décennies de son existence. Marc-Michel Rey, libraire d'Amsterdam spécialiste de la littérature holbachique et éditeur de Rousseau, avait contrefait avec des additions le Journal des savants, institution parisienne un peu assoupie. On l'attendait moins dans une contrefaçon du Mercure,symbole d'une presse conventionnelle que les journaux littéraires hollandais avaient tenté depuis longtemps d'améliorer. Le titre de Mercure de France «dédié aux oisifs» (au lieu de : «dédié au Roi»), est une pique qui désigne le public traditionnel du périodique français.

Les deux collections consultées sont gravement lacunaires et ne permettent pas une vue d'ensemble du périodique. Mais elles fournissent des informations intéressantes sur ses lecteurs. L'exemplaire de la B.N. est composé de sept volumes hétéroclites fournissant pour l'essentiel des fragments de livraisons établis par ses premiers possesseurs qui ne se préoccupaient de conserver que les additions de Hollande : ils ont donc éliminé toute la partie «française» du périodique. L'exemplaire de l'Opéra est complet pour 1777 ; 16 livraisons en 9 tomes. Il comporte pour chacune d'entre elles une liste des vingt lecteurs qui faisaient circuler le journal, ce qui fournit une indication précieuse sur l'importance du lectorat par rapport au nombre des abonnés. Les lecteurs de l'exemplaire de l'Opéra ont une origine germanique et protestante : de Schmettau, Ancillon, Spalding, Haller, Reimary, Arendt, Teller, de Groben, etc. Il s'agit de notables berlinois : aristocratie militaire (Schmettau), pasteurs ou théologiens protestants (Louis-Frédéric Ancillon, Wilhelm Teller, Johann Joachim Spalding). Si la publicité éditoriale de M.-M. Rey prouve que son Mercure commença de paraître en janvier 1770, il est vraisemblable que le n° VI de mars 1780, dernier fragment conservé à la B.N., fut suivi d'un nombre indéterminé d'autres livraisons. Rénové par Panckoucke en 1778, le Mercure de Paris était donné tous les dix jours, puis à partir de juillet 1779 devint hebdomadaire : la contrefaçon de M.-M. Rey suivit cette évolution. Il semble aussi avoir renouvelé vers cette époque le style et le contenu des «Additions de Hollande». Sous le titre de «Correspondance littéraire secrète de Paris», qui plagiait l'intitulé du périodique de «Mettra», Rey inséra des nouvelles littéraires parisiennes écrites sur un ton vif et violent faisant contraste avec le reste du journal. Textes souvent diffamatoires, anecdotes et faits divers font de cette «Correspondance» un pamphlet perpétuel, dont certains éléments peuvent avoir été repris d'autres périodiques (extrait des Annales de Linguet, mars 1780). La première «Correspondance littéraire secrète» consultée est du 5 avril 1779 ; comme elle est datée de Paris du 13 mars, et numérotée 11, on peut donc supposer qu'elle avait commencé d'être publiée en janvier. Elle se poursuivit jusqu'à la dernière livraison répertoriée en mars 1780. On y trouve entre autres des éléments sur la publication des œuvres posthumes de Rousseau, dont une liste de ses ouvrages qui n'avaient pas encore été imprimés (25 juin 1779, p. 586-587).

Titre indexé

MERCURE DE FRANCE, DÉDIÉ AUX OISIFS

Date indexée

1770
1771
1772
1773
1774
1775
1776
1777
1778
1779
1780

LE MERCURE

0923
1721
1723

Titre(s)

Le Mercure de [juin-juillet, août, etc.].

Continuation du Nouveau Mercure (1717-1721), de Buchet. Continué par le Mercure de France (1724-1744), de La Roque.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Juin-juillet 1721-décembre 1723. 32 livraisons mensuelles ; plusieurs suppléments sont donnés chaque année en volumes séparés (cf. Journal du siège du fort de Montreuil en sept. 1722 et Journal du voyage du Roi à Reims en oct. 1722). Numéros doubles en juin-juillet 1721, mars, mai, sept., nov. 1722, déc. 1723. Privilège en date du 3 juillet 1721, registre le 4 juillet, au nom des «Sieurs Du Fresny, De La Roque et Fusellier» pour douze années consécutives. Les approbations sont données pour chaque livraison, entre le 1er et le 6 du mois qui suit, avec une grande régularité (approbation du 2 août pour le tome de juin-juil. 1721, du 3 sept, pour la livraison d'août, etc.).

Description de la collection

Les tomes mensuels sont reliés séparément ou par deux suivant les collections. On compte 8 livraisons pour 1721, 12 pour 1722 et 12 pour 1723. Chaque livraison est composée de 8 ou 9 cahiers de 24 p. in-12, 95 x 160 (118 x 180 non rogné), comprenant au total de 192 à 216 p. Modification de typographie en septembre 1721 ; pagination continue semestrielle à partir de septembre 1723.

En janvier 1722 apparaît sur la page de titre le Mercure au caducée, avec la devise : Quae colligit spargit. On trouve dans chaque volume des chansons notées, des médailles, des jetons, parfois des plans.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris. «Chez Guillaume Cavelier, au Palais. La veuve de Pierre Ribou, Quai des Augustins, à l'Image S. Louis. Guillaume Cavelier fils, rue S. Jacques, à la Fleur-de-Lys d'Or. André Cailleau, à l'Image Saint André, Place de la Sorbonne». En mars 1722, la veuve de Pierre Ribou est remplacée par Noël Pissot. Cailleau disparaît de l'association en septembre 1723.

«De l'Imprimerie de C.L. Thiboust, Place de Cambrai» jusqu'en juin 1723, puis J.-B. Lamesle.

Prix : 25 s. jusqu'en octobre 1721, 30 s. ensuite (numéro double de juin-juil. 1721 à 40 s.).

La revue est distribuée dans une cinquantaine de villes françaises et étrangères ; la liste des libraires est donnée régulièrement.

La différence de privilège est marquée par le siège de la revue : «L'adresse générale pour toutes choses sera à Monsieur Moreau, Commis au Mercure, chez Monsieur le Commissaire le Comte, vis-à-vis la Comédie-Française à Paris». Les exemplaires restants des Mercures de Buchet sont vendus chez les frères Buchet.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Charles DUFRESNY, Louis FUZELIER et Antoine de LA ROQUE, tous trois détenteurs du privilège ; mais Dufresny ne semble pas avoir joué de rôle dans la rédaction, dont La Roque fut très probablement le responsable unique : «Tout l'ouvrage tomba sur le chevalier de La Roque», écrit Gersaint (cité par F. Moureau dans S.M. et dans D.P. 2). Il fut aidé par son frère Jean de La Roque, qui se chargea probablement des articles d'archéologie, de numismatique et d'orientalisme. Fuzelier tint la rubrique des spectacles (cf. Mercure de janv. 1749, cité dans D.P. 2, art. «Fuzelier»). Moreri (art. «Roque») mentionne la collaboration de Pellegrin pour les extraits de pièces, de Houx de Lavau pour les généalogies. P. Lacroix cite d'autres auteurs d'articles divers : Dom T. Duplessis, Boucher d'Argis, le père Texte, Dreux Du Radier. Les papiers Fuzelier (A.N., AJ13 1034-13) donnent la liste de 13 collaborateurs et de 15 contacts : «Chez le Ministre» [Maurepas] (15 noms), «Pour les pays étrangers» (18 noms, dont celui de Madame Palatine) ; à la «Marine» (7 noms).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

L'Avertissement en tête du numéro de juin-juillet 1721 insiste sur les conséquences de cette responsabilité collégiale. Plus de transitions à l'intérieur d'un numéro homogène, mais une juxtaposition d'articles, en vue d'une «commode répartition du travail» : «Le choix des transitions, souvent absurdes, presque toujours forcées dans un ouvrage qu'on n'a jamais le loisir de limer, n'est qu'une délicatesse inutile qu'il faut rejeter entièrement du Mercure, aussi bien que le style épistolaire qu'il a si longtems affecté» (p. V). Le Mercure sera donc plus que jamais divers ; il sera le «Secrétaire perpétuel des Arts et des Sciences», le «confident des Muses», l'«agent infatigable de l'Histoire» (p. IX) : «Chacun dans le Mercure apprendra les mouvements de la sphère qui l'intéresse. Celui qui n'aime que le bien de sa Patrie s'instruira de sa destinée dans la suite des nouvelles étrangères et politiques ; celui qui n'aime que son propre bien connaîtra l'état de ses affaires par l'ordre suivi des édits, arrêts et déclarations ; le savant et le curieux découvriront le progrès des lettres et des arts dans les dissertations, les titres et sujets des livres qui s'impriment journellement, et les descriptions des ouvrages nouveaux des peintres, sculpteurs et architectes ; l'amant verra peut-être dans les poésies et les historiettes modernes la décadence de l'empire de l'Amour...».

Des rubriques plus ou moins régulières sont néanmoins prévues : «Nouvelles galantes, Politiques et Littéraires», travaux des Académies, thèses des «quatre Facultés» (p. XI), musique et peinture - auxquelles La Roque semble attacher une importance particulière. On insiste en même temps sur la neutralité du journal. L'Avertissement en tête du numéro de juin 1723 rappellera que le Mercure est essentiellement composé de pièces et de mémoires envoyés par les lecteurs ou les auteurs : «Dans les pièces qui contiennent la Critique ou l'Apologie de quelque ouvrage d'esprit, on doit considérer que ce n'est presque jamais nous qui parlons» (p. IV).

Sous la direction de La Roque, la revue tend à s'équilibrer entre une partie informative et sérieuse, et une partie de pur divertissement. On trouve dans la première partie des pièces, mémoires, récits de voyages, dissertations érudites, bonnes pages d'ouvrages à paraître, «Journal de Paris», «Nouvelles étrangères», «Nouveaux Edits du Roi, Déclarations, Lettres Patentes et Arrêts du Conseil d'Etat», analyses théâtrales, etc. ; dans la seconde, des pièces fugitives, des bouts-rimés, sonnets, sixains, chansons, airs à boire, énigmes, épîtres, anecdotes de «galanterie permise» (Avertissement, juin 1723). La partie sérieuse du Mercure tend à se structurer autour de rubriques plus ou moins stables : «Nouvelles littéraires et des Beaux-Arts», «Articles des Nouvelles dramatiques des Spectacles» (juin 1723), «Article des Edits, Déclarations, Lettres Patentes», «Morts de France», «Mariages», «Dignités et Charges» (juil. 1721).

L'intérêt principal du Mercure continue de résider dans la chronique théâtrale, accompagnée de longues analyses des principales pièces : Belphégor «ou la destinée d'Arlequin aux Enfers» (sept. 1721), Œdipe (déc. 1721 et janv. 1722), La Double Inconstance et Inès de Castro (avril 1723) ; on y trouve également une série d'articles, souvent très critiques, sur le théâtre anglais, à partir d'avril 1722. L'analyse se fait relativiste par des projets d'histoire des théâtres français, italien, espagnol (juin 1722, mai et août 1723), peut-être conçus par A. de La Roque (cf. son Histoire des spectacles anciens et modernes annoncée par Camusat, t. II, p. 231) et par les frères Parfaict, bien que ces derniers se soient défendus plus tard d'avoir sollicité des mémoires (Histoire du théâtre français, préface, t. I, p. X, note a). D'autre part, le Mercure tend à augmenter sa partie «gazette» : le «Journal de Paris» rend compte de la chronique de la Cour et de la Ville, avec parfois de longs développements : sur l'arrestation de Cartouche en octobre 1721, sur les feux d'artifice (mars 1722), les processions, la maladie du Régent (mai 1722), la première communion du Roi ou son sacre à Reims ; les «nouvelles étrangères» tendent à prendre la forme d'une suite de bulletins des grandes capitales. D'une façon générale, la revue a étendu largement son domaine d'intervention et s'est faite plus cosmopolite. L'Avertissement de janvier 1722 le dit ouvertement : «Nous aurons toujours une prédilection particulière pour les Relations qui nous viendront des Pays étrangers, soit que cela regarde la Politique, les Sciences, les Arts, etc.» (p. 4).

Poètes publiés : Moncrif, Piron, Voltaire et de nombreux pères jésuites. Auteurs cités : Marivaux, La Motte, Racine, Montesquieu, Gueullette, Bayle, le père Porée, Villon, Brueys et Palaprat, le P. Lafitau. Artistes cités : Watteau, Callot, Antoine Coypel.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Lc2 38, 8° Lc2 39bis, 8° Lc2 44bis, Per. Microf. D.1. ; Ars. (deux collections) ; Sorbonne, HJj 2 ; Inst. ; Maz. ; B.A.A., 148 T 1 ; B.M. Lyon, Aix, Grenoble, etc. Exemplaire aux armes de la marquise de Pompadour à l'Ars. (Olivier, Pl. 2399).

Bibliographie

Voir la bibliographie du Nouveau Mercure.

Mention dans Gacon, F., Le Secrétaire du Parnasse et Suite, 1724, dans Marais, Journal et Mémoires, Paris, 1864, t. II, p. 168 (22 juin 1721).

«Catalogue des Mercure de France depuis 1717 jusqu'à présent», p. 64-65 : notices sur La Roque et Fuzelier, B.N., ms. f. fr. 15296. – Gersaint E.F., Catalogue raisonné des différents effets curieux et rares contenus dans le cabinet de feu M. le chevalier de La Roque, Paris, 1745, préface biographique.

– Courcel G. de, «Mémoire historique et détaillé pour la connaissance des auteurs qui ont travaillé au Mercure de France», Bulletin du bibliophile, 1902, p. 308-310, 406, 528.

– Orlando V., «Louis Fuzelier, critico drammatico al Mercure de France», Bibliotecca teatrale, Rome, n° 13. – Moureau F., Un singulier Moderne : Dufresny (S.M.), Lille et Paris, Champion, 1979.

Historique

Charles Dufresny avait obtenu, le 1er juin 1721, un brevet de don du Mercure, qui équivalait à une sorte de pension (voir Moreri, art. «Fresny»). Il exploita ce brevet par un privilège en bonne et due forme, partagé avec La Roque et Fuzelier le 3 juillet. Par acte passé devant le notaire Langlois le 9 juillet, il s'engageait à ne pas céder son tiers de privilège sans accord avec ses associés, dont il recevait en retour une pension de 1000 £ (D.P. 2, art. «Dufresny»). C'est à La Roque qu'il revint de rassembler une équipe d'«amis savants, judicieux, éclairés» pour étayer la rédaction (Avertissement, juin-juil. 1721). Parmi ces collaborateurs de La Roque, on peut compter surtout Fuzelier et Pellegrin, qui donnèrent à la partie Spectacles une remarquable régularité. Antoine de La Roque donna, de son côté, une importance nouvelle à la rubrique des Beaux-Arts : éloge de Watteau, août 1721, ou de Coypel, mars 1722, catalogue de la collection du duc d'Orléans, févr.-avril 1722. Les rédacteurs du Mercure avaient affirmé chercher la neutralité en s'engageant moins délibérément dans le clan des Modernes ; ils continuent néanmoins d'apporter leur approbation au Spectateur français de Marivaux (5e et 6e feuille, mai 1722) et à La Motte (analyse d'Inès de Castro en avril 1723 et extraits des critiques en juillet). Mais par l'intérêt porté à tous les aspects de la vie culturelle, par le souci de l'information exacte dans tous les domaines et par son ouverture sur le monde extérieur (province et étranger), le Mercure de La Roque trouva une assise solide et connut un succès durable. En janvier 1724, Antoine de La Roque prit définitivement la tête du journal, auquel il donna le titre de Mercure de France, et il obtint en octobre 1724 un privilège exclusif qu'il garda jusqu'à sa mort en 1744.

Titre indexé

MERCURE

Date indexée

1721
1722
1723

LE NOUVEAU MERCURE

0922
1717
1721

Titre(s)

Le Nouveau Mercure. Titre bicolore, noir et rouge jusqu'en décembre 1717, recomposé à partir de septembre 1718.

Continuation du Nouveau Mercure galant (1714-1716), de Le Fèvre de Fontenay.

Continué par Le Mercure (1721-1723), de Dufresny, La Roque et Fuzelier.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier 1717-mai 1721. 54 livraisons. Privilège du 19 janvier 1717 à François Buchet pour le «Mercure français et galant». Mensuel ; un extraordinaire en mai 1717.

Description de la collection

Cahiers de 14 et 8 p. in-12, 94 x 155. Devise : Mandata per auras defert.

Illustrations : musique des chansons, gravée par F. du Plessy ; grande publicité dépliante en avril 1721 ; fleuron sur le titre, de 3 types : 1) à partir de janvier 1717, signé V.L.S. [Vincent Le Sueur] ; 2) août 1718, signé V.L.S. ; 3) à partir de septembre 1718.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris. – Janv.-déc. 1717 : Pierre Ribou, quai des Augustins à l'Image Saint-Louis ; Grégoire Dupuis, rue Saint-Jacques, à la Fontaine d'Or. – Janv.-févr. 1718 : en outre, Guillaume Cavelier, au Palais. – Mars 1718-oct. 1719 : Dupuis est remplacé par Guillaume Cavelier fils, rue Saint-Jacques, à la Fleur de Lys d'or. – Nov. 1719-mai 1721 : Guillaume Cavelier père et fils ; la veuve de Pierre Ribou.

Imprimeurs : Jean-François Grou, rue de la Huchette, au Soleil d'Or (janv. 1714-juil. 1717) ; J. Josse, rue Saint-Jacques (août 1718) ; Jacques Chardon, rue du Petit Pont (sept. 1718-oct. 1719) ; C.L.T. Thiboust, place de Cambrai (nov. 1719-mai 1721).

Diffuseur à La Haye : A.D. Rogissart, libraire (mars 1721).

Le prix du numéro varie beaucoup en cette période financièrement troublée : en janvier 1717, 30 s. relié, 25 s. broché ; en févr.-mai 1717, 15 s. ; en juin 1717-déc. 1719, 20 s. ; en janv.-juil. 1720, 25 s. ; en août 1720, 40 s. ; en septembre 1720, 30 s. ; en oct. 1720-mai 1721, 25 s.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Directeur : François BUCHET (1679-1721), «seigneur de Royer, ancien Conseiller et Secrétaire du Roi» (août 1718, p. 3), dit l'abbé Buchet (voir D.P. 2). Signe d'un monogramme manuscrit «B» sur la première page du texte. L'adresse du journal est chez Buchet, Cloître Saint-Germain l'Auxerrois (mai 1718).

Collaborateurs : l'abbé de Pons, Marivaux, le père Du Cerceau, l'abbé Trublet, Leibniz, Antoine de La Roque, Sénecé (pour ce dernier, voir le Mercure de mai 1727, p. 910-911), etc.

Poètes accueillis : Voltaire (3 pièces), Roy, Du Cerceau, Saint-Jory, Fuzelier, La Motte, Autreau, Dufresny.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé dans la Préface de janvier 1717 : «Poème critique, dissertation, fables, contes et historiettes, extrait d'histoires, de romans, de voyages, aventures, relations, lettres curieuses, découvertes, nouvelles expériences, pièces de théâtre, édits, déclarations, plaidoyers, factums, discours sacrés et profanes, nouvelles publiques et particulières, pièces originales, dialogues, généalogies, morts, mariages, questions, problèmes jusques à l'énigme sont du ressort du Mercure et entrent naturellement et de droit dans son apanage [...] un magasin public où l'on doit trouver sous la main, toutes les nouveautés du temps».

On voit apparaître peu à peu un certain nombre de rubriques régulières distinguées par un titre : «Article des spectacles», «Article des livres», «Journal historique de Paris», «Faits fugitifs», «Morts étrangers et de Paris», «Mariages étrangers et de Paris», ainsi que des rubriques irrégulières : liste des nouveautés littéraires, petites annonces du Bureau d'Adresse, arrêts, rubrique financière. A partir de février 1718, les nouvelles étrangères sont réparties par villes d'origine. Mais l'ordre reste encore indécis et vague, malgré une disposition généralement respectée des articles de tête : dissertation d'esthétique littéraire suivie de pièces de vers. Le fond traditionnel du Mercure est maintenu (histoires galantes, jeux poétiques, vers, chansons, nouvelles de la Cour et de la Ville, dissertations d'érudition agréable, etc.), de même que la tonalité «moderne», mais le débat esthétique est approfondi par rapport aux précédents Mercure (articles de Pons et de Du Cerceau). Affaires politiques et religieuses sont traitées de manière inodore, malgré une sympathie évidente pour les Jésuites ; très peu de choses sur la bulle Unigenitus.

Quelques articles intéressants ou neufs : publications de Marivaux (cf. Gilot, Deloffre) ; la machine de Gautier pour rendre potable l'eau de mer (août, sept., oct. 1717 ; oct. 1719) ; «Réflexions sur la poésie française» du père Du Cerceau (nov. 1717 -avril 1718) ; dissertations de l'abbé de Pons (passim ;  cf. ses Œuvres, 1738) ; vies de peintres par Malafaire : Santerre (sept. 1718), Jouvenet (oct. 1718), Michel-Ange (nov. 1718) ; «Principes de métaphysique» (nov. 1718) et «Dialogue sur l'étendue» (avril 1719) de Leibniz ; «Histoire abrégée de la banque» (févr. 1720) ; dossier sur les dettes de la France à la mort de Louis XIV (sept. 1720) ; «Mémoire sur la peinture des Turcs et des Persans» par d'Anville (avril 1721) ; «Sentiment sur Villon et sur Desportes» (mai 1721).

Principaux auteurs étudiés : Retz, Fénelon, Defoe, Pope ; auteurs dramatiques : L. Riccoboni, Destouches, Dancourt, Autreau, Dufresny ; musiciens : Marais, Dandrieux.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Lc2 37 (microfilm : M 238) ; Ars. (2 ex., dont un ex. aux armes de la marquise de Pompadour) ; Maz. ; Inst. ; Sorbonne ; B.A.A. (2 ex.).

Bibliographie

H.P.L.P. ;  B.H.C. ; H.G.P. ;  D.P. 2, art. «Buchet» et «Marivaux».

Réimpression, Genève, Slatkine.

Mentions dans les Nouvelles littéraires (Amsterdam), t. VI, 1717, p. 84 ; dans Camusat, Histoire critique des journaux, 1734, t. II, p. 229-231 (art. de J.-F. Bernard) ; dans Journal et Mémoires de M. Marais, Paris, 1864, t. II, p. 168 (22 juin 1721). – Deloffre F. et Gilot M., éd. de Marivaux, Journaux et œuvres diverses, Paris, Classiques Garnier, 1969, section I. – Gilot M., Les Journaux de Marivaux, Lille et Paris, 1974, 2 vol. (Première Partie, ch. III). – Voir également les bibliographies du Mercure galant de de Visé et du Nouveau Mercure galant de Le Fèvre de Fontenay.

Historique

Au milieu de grandes difficultés matérielles (crise financière, défiance à l'égard de la monnaie) qui expliquent les changements de libraires et d'imprimeurs pendant cette période du Mercure, qui éclairent aussi les variations brusques de prix au numéro et le triplement brusque du coût de l'impression en août 1720 (chute de Law et inflation), Buchet a fait du Nouveau Mercure le grand journal littéraire indispensable à la France, menacée en ce domaine par la concurrence hollandaise. Pressé par la concurrence des Mémoires de Trévoux et par les journaux de Hollande, «vendus bien meilleur marché» (févr. 1717, Avant-Propos), il donne au Nouveau Mercure l'aspect que le périodique conservera jusqu'à la Révolution : format in-12, typographie plus serrée.

Buchet fait évoluer avec habileté une institution comme le Mercure : écrivain assez plat, esprit solide dans un corps fragile (févr. 1721), il rappelle pourtant Dufresny par le ton de liberté avec lequel il parle des «louanges rebattues et usées» de de Visé, des énigmes et chansons (janv. 1717) ou des arrêts qui l'ennuient (avril 1721). L'éclatante collaboration de Marivaux à ces années du Mercure masque un peu pour l'historien d'autres collaborations. Que Leibniz traitant de métaphysique ait accès au Mercure alors qu'il n'était publié auparavant que dans le Journal des savants, que le père Castel expose des problèmes de cosmographie (janv. 1721), que l'abbé de Pons médite un nouveau système d'éducation (juil. 1718), que Pope et Defoe ouvrent le Mercure sur notre voisin britannique, que l'air du temps fasse naître des rubriques consacrées aux rentes constituées ou au crédit (févr., mars 1720), tout cela évoque certes l'esprit nouveau qui règne sous la Régence, mais on y discerne aussi les premiers éclats des Lumières.

Titre indexé

NOUVEAU MERCURE

Date indexée

1717
1718
1719
1720
1721

NOUVEAU MERCURE GALANT

0921
1714
1716

Titre(s)

1) recto : Nouveau Mercure galant  2) verso : Mercure galant Par le Sieur L.F. Mois de [...].

A partir de décembre 1714 : «Par le Sieur Le Fèvre». A partir d'octobre 1715 : «Dédié à Son Altesse Royale Monseigneur le Duc de Chartres».

Continuation du Mercure galant (1710-1714), de Dufresny. Continué par Le Nouveau Mercure (1717-1721), de Buchet.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Mai 1714-octobre 1716. 33 livraisons. Privilège daté du 21 décembre 1713 à Dufresny (R. ; S.M.,p. 106) ; privilège pour quatre ans, contesté en novembre 1716 et révoqué (E. ; S.M., p. 111-112). Mensuel, avec des extraordinaires (févr., mars, oct. 1715) ou des compléments (déc. 1715). Les numéros de novembre et de décembre 1716 n'ont pas paru.

Description de la collection

Cahiers de 14 et 8 p., format petit in-12, 79 x 146. Gravure au titre (Mercure et l'Amour) identique à celle du Mercure galant de Dufresny, remplacée par un fleuron en février (2e partie), mars et avril 1715.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris. – Mai-juillet 1714 : Daniel Jollet ; Pierre Ribou ; Gilles Lamesle (cf. Mercure galant de Dufresny). – Août 1714 -févr. 1715 [1re partie] ; D. Jollet ; P. Ribou ; «Au Palais, Pierre Huet, sur le second Perron de la Sainte-Chapelle, au Soleil levant». – Févr. 1715 [2e partie]-oct. 1716 : D. Jollet ; J. Lamesle, «Au bout du pont Saint-Michel, du côté du Marché-Neuf, au Livre royal».

Chaque volume est vendu 30 s. relié, 25 s. broché.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Directeur : LE FÈVRE DE FONTENAY (D.P. 2 ; S.M., p. 106). Collabore vraisemblablement avec Dufresny dès le mois de décembre 1713, puis lui succède à la direction effective, moyennant le paiement d'une pension. Il reçoit les paquets chez Ribou (mai 1714), puis chez Lamesle ; à son domicile, chez le perruquier Masset, quai de la Mégisserie ; il accueille ses lecteurs chez «le capitaine Rhumbe, fameux gourmet, marchand de vin, rue de Buci» (juil. 1715). Divers collaborateurs à travers le monde (voir D.P. 2 et infra).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé (mai 1714) : «comme j'ai toujours été plus voyageur qu'écrivain, je promets de bonnes relations, et pour ainsi dire l'histoire présente, tant galante que politique de toutes les Cours de l'Europe, et même des autres parties du monde où je me suis fait des correspondances» (p. 4). «Je ne change rien à l'ordre du Mercure, qui doit n'en point avoir d'autre, à mon avis, qu'une variété sans suite, mais pourtant liée en quelque façon par des espèces de préludes négligés» (p. 8-9).

Contenu réel : l'habituel mélange du Mercure, fait de pièces galantes, de jeux poétiques, d'érudition enjouée, de nouvelles politiques optimistes, de généalogies flatteuses, de récits de voyages où Le Fèvre de Fontenay était expert. Un timide essai de publicité, essentiellement médicale.

Principaux centres d'intérêt : on relèvera quelques points saillants dans une production assez attendue : un numéro spécial sur les ambassadeurs persans en France (févr. 1715), des prises de position «modernes» assez abruptes (févr.-avr. 1715 et déc. 1715, Supplément), une chronique dramatique de combat et une originale étude du théâtre anglais (mars 1715).

Principaux auteurs étudiés : 1) poètes publiés : Pavillon, Lainez, Regnard, Palaprat, Voltaire (juil. 1716). 2) comptes rendus : Thémiseul de Saint-Hyacinthe, Dufresny, Dancourt, Gacon, abbé Pellegrin, abbé Fourmont, Mme de Gomez, canevas italiens.

Table mensuelle en fin de livraison.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Lc2 36 (microfilm : M 238) ; Ars. (ex. aux armes de la marquise de Pompadour : Olivier, pl. 2399, fer n° 4) ; Inst. (ex-libris gravé et cachet : Antoine Moriau, procureur et avocat du Roi) ; Maz. (ex-libris manuscrit : Joseph Fabrey, 1729) ; B.A.A. (2 ex.).

Bibliographie

Camusat, Histoire critique des journaux, 1734, t. II, p. 229 (art. de J.F. Bernard) ; H.P.L.P.; B.H.C.; H.G.P.; D.P. 2, art. «Le Fèvre».

Contrefaçons : Lyon (B.N., B.N. Madrid) ; Extrait du Nouveau Mercure galant. Mois de juillet 1715, Genève, Vincent Miège (B.P.U. Genève, Ba. 1910, vol. XX, pièce 7) : in-12 de 5 cahiers chacun, 116 p. plus un feuillet de table. Ex-libris manuscrit : Antoine Court. Périodique inconnu à F. Blaser, Bibliographie der Schweizer Presse. Miège possédait de longue date le privilège genevois du Mercure (J.R. Kleinschmidt, Les Imprimeurs et libraires de la République de Genève, 1700-1798, Genève, 1948, p. 143-144). Chaque numéros se vendait «6 sols de France». Cet Extrait reproduit pour l'essentiel le numéro de juin 1715 du Mercure de Paris, et à partir de la p. 89, celui de juillet. Le libraire genevois a supprimé les nécrologies et les généalogies, les nominations et les nouvelles de la Cour. En revanche, il reproduit les préfaces de l'auteur du Mercure, les pièces fugitives, les bouts-rimés, les chansons, les comptes rendus de nouveautés, et en général tout ce qui est littéraire et mondain.

Mentions dans la presse du temps : Mémoires de Trévoux (sept. 1714, p. 1668 ; avr. 1715, p. 735) ; Nouvelles littéraires de La Haye (t. II, 1715, p. 345 ; t. III, 1716, p. 95 ; t. IV, 1716, p. 298).

Sources manuscrites : 1713, Registre des ouvrages présentés au Chancelier (R.), privilège à Dufresny pour quatre ans, B.N., ms. f. fr. 21942, p. 198. 1716, 28 novembre : «Extrait des registres du Conseil d'Etat privé du Roi» (E.), qui ordonne à Dufresny, Le Fèvre de Fontenay et Jollet de présenter de nouveau le privilège du Mercure, B.N., ms. f. fr. 9236, f° 89-90.

Mélèse P., Le Théâtre et le Public à Paris sous Louis XIV, Paris, 1934, p. 272. – Mattauch H., Die literarische Kritik der frühen französischen Zeitschriften (1665-1748), Munich, 1968, passim. – Moureau, F., Un singulier Moderne : Dufresny, auteur dramatique et essayiste (1657-1724) (S.M.), Lille et Paris, 1979, t. I – Voir également la bibliographie du Mercure galant de Donneau de Visé.

Historique

Le Fèvre de Fontenay n'a pas le talent littéraire de son prédécesseur Dufresny. Il prétend avec narcissisme avoir «de l'étude, de l'expérience, de la jeunesse, de la liberté, du loisir» (mai 1714, p. 8). Moins strictement parisien et moins averti du monde que Dufresny, il ouvre le Mercure sur d'autres horizons, il ranime un périodique «en décadence» (mai 1714, p. 5-6) et prend soin de la partie politique, tout en prétendant (mars, mai 1715) qu'elle l'ennuie : le relatif libéralisme de la Régence facilite cette renaissance. Mais son caractère irascible et une juvénile inconscience le perdront : son goût pour la polémique avec ses confrères (Journal de Verdun,mai, juin 1715), avec les partisans des Anciens, et surtout avec les Comédiens-Français et Dancourt (S.M., p. 110-112) tranchent dans un ensemble assez terne. Le Fèvre a l'honnêteté de publier des lettres critiques de lecteurs (août 1714, p. 6-8). Son Mercure n'innove pas sur le plan de l'organisation ; en juin 1715, il revient même à la vieille fiction de la «Lettre à une Dame», surabondamment employée par de Visé et abandonnée depuis. On notera cependant un intérêt - d'ailleurs partagé par le milieu «moderne» – pour la nouvelle troupe italienne appelée à Paris par le Régent (juin, juil. 1716). Cela ne suffit pas à donner du style à cette direction de transition du Mercure.

Titre indexé

NOUVEAU MERCURE GALANT

Date indexée

1714
1715
1716

MERCURE GALANT

0920
1710
1714

Titre(s)

Mercure galant [recto]. Mercure galant Par le Sieur Du F***. Mois de [...]. [verso].

Titre modifié, dans les numéros spéciaux d'avril 1711 et février 1712, en: Mercure Par le Sieur Du F***, et à partir de juin 1711, mention du mois et de l'année au recto du titre.

Continuation du Mercure galant (1672-1710) de Donneau de Visé; continué par le Nouveau Mercure galant (1714-1716) de Le Fèvre de Fontenay.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Juin-juillet-août 1710-avril 1714. Privilège pour 3 ans à Dufresny le 31 août 1710 selon l'imprimé (le 28 selon les Registres, R.), sollicité le 10 juillet, registre le 2 septembre, renouvelé pour 4 ans le 21 décembre 1713 (R.). Périodicité annoncée: mensuelle; périodicité réelle: trimestrielle pour le premier numéro (juin-juil.-août 1710), bimestrielle pour le second (sept.-oct.), ensuite régulièrement mensuelle; 44 volumes en tout.

Description de la collection

Composition du volume: de mars à décembre 1711, le volume mensuel est divisé en quatre parties à pagination séparée. Des événements inattendus peuvent bouleverser la pagination initiale par un cahier ajouté, à pagination propre, et faisant disparaître une partie de la livraison initiale (mars et avril 1711). Noter encore de nombreuses erreurs de pagination.

Cahiers de 14 et 8 p., format in-12, 79 x 146.

Gravure au titre représentant Mercure et l'Amour; musique gravée pour les chansons.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris, Daniel Jollet, au Livre Royal, au bout du Pont-Saint-Michel, du côté du Palais; Pierre Ribou, à l'Image Saint-Louis, sur le quai des Augustins; Gilles Lamesle, à l'entrée de la rue du Foin, du côté de la rue Saint-Jacques.

Chaque numéro est vendu 30 s., relié en veau, et 25 s. broché.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Directeur: Charles DUFRESNY (1657-1724), dont le bureau se trouve rue Saint-Thomas du Louvre, vis-à-vis l'hôtel d'Uzès (F. Moureau, Un singulier Moderne [S.M.], p. 95).

Collaborateurs réguliers: à partir de 1713, un «associé» est chargé du gros de la tâche de compilation (déc. 1713, p. 3-4). Le Fèvre de Fontenay le seconde vers la fin de l'année (S.M., p. 106), bien qu'il s'en soit défendu (Nouveau Mercure galant, juil. 1714, p. 116-117). Collaborateurs occasionnels: 1) poètes Du Cerceau, Fontenelle, Fuzelier, La Motte, Lainez, A. Le Brun, Pavillon, Rousseau, Roy. 2) Savants: Duguet, Etienne Geoffroy, La Hire, Lémery, Moreau de Mautour, A. Parent, Réaumur, Vieussens. 3) Divers: Crébillon, colonel Funck. Pour le détail, voir le listing auteurs (S.M.).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Dufresny n'entend guère innover par rapport à de Visé. Durant plusieurs mois, il divise son Mercure en quatre sections: «Littérature», «Nouvelles», «Pièces fugitives» et «Amusements»: «L'une, pour toutes les pièces qui regardent les sciences, la littérature, les arts; et l'autre partie pour les nouvelles, les morts, les mariages; et l'autre pour les pièces et les poésies; et l'autre pour les historiettes, contes et amusements qui sont pour le plus grand nombre l'essentiel d'un Mercure galant». Il renonce aux prises de position politiques de ses prédécesseurs («Je me contenterai d'exposer simplement les faits publics et avérés») et à la fiction d'une «Dulcinée» à qui le Mercure est adressé sous forme de lettre. Dufresny considère que le journalisme est affaire de style, et le Mercure, de diversité: «Cette ébauche précipitée sera suivie de plusieurs autres. Pourrais-je à la continue travailler, limer et polir un Livre par mois? non, c'est bien assez de l'ébaucher. A l'égard du style, vous l'aurez tel qu'il me viendra, naturel et négligé» (juin-juil.-août 1710, p. 3-4). «Il faudrait que mon Mercure fût un Protée, pour prendre entre les mains de chaque lecteur une forme convenable à l'idée qu'il s'en est faite» (sept.-oct. 1710, p. 4-5).

Principaux auteurs mentionnés (S.M., p. 240-270): Crébillon, P. Anselme, Savary, A. Parent, chevalier de Mailly, E. Le Noble, A. Hamilton, La Motte; «Parallèle burlesque ou Dissertation qu'on nommera comme on voudra sur Homère et Rabelais» (édité dans les Œuvres de Dufresny, analysé dans R.M.).

Table séparée: en appendice de S.M., traitement informatique complet, ayant donné lieu à trois listings: 1) table chronologique; 2) index alphabétique des auteurs d'articles; 3) index alphabétique des thèmes (méthode d'investigation du L.A. 96, C.N.R.S.-Paris-IV).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Lc2 33 (microfilm M 238); B.A.A., 3 ex. (dont un inc.); B.N., Cons. (1711-1712); B.N.U. Strasbourg (inc.); Maz., ex. avec ex-libris ms. d'Antoine de Wacqueville, de l'abbé Fauvel, d'Antoine Moriau, procureur, de Marie Charrier; Ars., ex. aux armes de la marquise de Pompadour (Olivier, pl. 2399, fer n° 4). Hatin signale des exemplaires ayant appartenu à Delisle de Sales et à Talleyrand (B.H.C., p. 27).

Bibliographie

Camusat, Histoire critique des journaux, 1734, t. II, p. 216-228 (art. de J.-F. Bernard); B.H.C.; H.G.P.

Réédition: Genève, Slatkine.

Contrefaçons: La Haye, T. Johnson; Toulouse, J. Loyau ou J. Guillemette (Archives de la Comédie-Française, inc.); Lyon (B.N. Madrid).

Mentions dans la presse du temps: Nouvelles extraordinaires (de Leyde), Le Nouveau Mercure (Trévoux), Journal de Verdun, Mémoires de Trévoux (S.M., p. 94-106); Journal historique (Rotterdam, 31 juil. et 21 août 1710).

Sources, dans l'ordre chronologique: – Registre des ouvrages présentés au Chancelier (R.), B.N., ms. f. fr. 21941, f° 127v et 131v, privilège sollicité et accordé à Dufresny, 10 juillet et 28 août 1710. Renouvellement du privilège, 21 décembre 1713, ibid., f. fr. 21942, p. 198. – La Musique du diable ou le «Mercure galant» dévalisé, Paris, Le Turc [fausse adresse], 1711, B.U. Yale. – Du Noyer, Lettres historiques et galantes, vers 1711, Lettres LXII, LXXVII, LXXXI, LXXXIII. – Vie J., «Les Idées de Charles Rivière Dufresny», Revue du dix-huitième siècle, 1916, n° 2, p. 121-141; 1917, n° 1, p. 235-252. – Wallon S., «Une chanson à siffler au temps de Louis XIV», Revue de musicologie, t. LIV, 1968, p. 102-105. – Moureau F., «En prologue à la seconde querelle: Rabelais et Montaigne, < modernes > et < libertins > en 1711», Bulletin de la Société des Amis de Montaigne (R.M.), 5e Série, n° 1, 1972, p. 11-23. – Idem, «Fiction narrative, nouvelles et faits divers au début du XVIIIe siècle: l'exemple du Mercure galant de Dufresny», Cahiers de l'U.E.R. Froissart, n° 3, [Valenciennes], 1978, p. 126-134. – Idem, Un singulier Moderne; Dufresny, auteur dramatique et essayiste (1657-1724) (S.M.), Lille, Service de reproduction des thèses, Paris, Champion, 1979, 2 vol. – Idem, Dufresny, auteur dramatique (1657-1724), Paris, Klincksieck, 1979. – Idem, Le «Mercure galant» de Dufresny (1710-1714) ou le journalisme à la mode, Studies on Voltaire, t. CCVI, 1982. – Voir également la bibliographie du Mercure galant (de de Visé).

Historique

A la mort d'un de Visé, épuisé de trop de complaisances, le Mercure de Dufresny fut reçu «avidement» (Bernard, t. II, p. 217). Il reste «moderne», et l'affaire des pré-publications de J.-B. Rousseau (S.M., p. 101-103, 165-171) semble liée à ce milieu politico-mondain qui soutenait le très officiel mensuel littéraire, où Dufresny avait été nommé à la condition qu'il ne s'occupât guère de politique (S.M., p. 93-95). Sa réputation de légèreté lui servit en l'espèce: il s'occupe aussi, avec quelque négligence, des généalogies et des jeux d'adresse, articles d'institution du Mercure. En revanche, il s'attache à donner de l'actualité poétique, une image sans «prévention»: imprimant les auteurs «modernes», il n'oublie pas les poètes qui ne sont pas de sa chapelle (S.M., p. 157-183). Les contemporains y virent un choix excellent (Bernard, t. II, p. 218). Cet auteur dramatique parfois malchanceux s'abstint de parler de théâtre, à une exception notable: Rhadamiste et Zénobie de Crébillon (S.M., p. 249-255). «Moderne», Dufresny l'est à plusieurs titres, par d'«étonnants parallèles» (R.M.; S.M., p. 259-270) et une esthétique originale de l'ébauche; il l'est encore par sa curiosité des sciences de la nature, de la chimie, des mœurs exotiques. Mais les contemporains furent surtout sensibles au charme des chansons et des historiettes qu'il composait, parfois sans enthousiasme.

Titre indexé

MERCURE GALANT

Date indexée

1710
1711
1712
1713
1714

MERCURE DANOIS

0916
1753
1760

Titre(s)

Mercure danois dédié au Roi.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Mars 1753 (au moins)-août 1760 (au moins). «Avec privilège exclusif du Roi» (page de titre).

Mensuel: «Chaque premier lundi après le quinzième du mois» (Avis, janv. 1754); parution décalée d'un mois par rapport au titre, à partir de septembre 1757.

Description de la collection

Pagination continue sur trois mois jusqu'en décembre 1756 (au moins). Cahier de 16 p. in-12, 96 x 152 (ex. Ars.), 101 x 157 (ex. Munich).

Devise: Ex recto decus et marque gravée au titre (à partir de septembre 1757 au plus tard). Planche dépliante (mai 1754, déc. 1759).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Copenhague. De l'imprimerie Berlingienne par Ludolphe-Henri Lillie (Store-Fiol-Straede, à l'Enseigne du Bœuf doré; janvier 1755). A partir de septembre 1757 (au moins): A Copenhague. De l'imprimerie des frères Philibert; et à Genève, chez les mêmes.

Abonnement: 4 écus de Danemark auprès du sieur Chevalier, commis au Mercure, dans le Skidenstraede, à l'Enseigne du Cavalier (1/1754). En septembre 1757, même tarif avec l'équivalent en livres de France (18), mais Chevalier a disparu de l'annonce.

Diffuseurs: Ackerman (Copenhague); Salvius (Stockholm); Nourse (Londres); De Hondt (La Haye); P. Mortier (Amsterdam); David (Paris); Jasperd (Berlin, I, 3/1754). En septembre 1757, les souscriptions sont prises à Copenhague, à Genève, outre chez Petit et Du Moutier à Hambourg. A partir d'août 1758, d'autres diffuseurs sont indiqués: Hansen (Schleswig), «les libraires» (Stockholm), Gosse (La Haye).

En janvier 1759, l'abonnement fut réduit à 3 écus, mais pour un journal imprimé sur papier de moindre qualité; l'abonnement à 4 écus fut maintenu pour le papier normal (Plan de souscription).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Paul-Henri MALLET.

Collaborateurs: Jean-Biaise Desroches-Parthenay (1753 à 1755 selon Jessen; à 1760 selon Barbier); André Salomon Roger (1753-1755) (D.P. 2); Elie Salomon Reverdil (1757-1760) (D.P. 2).

Collaborateurs occasionnels: Jean-Henri Schlegel (janv. 1754; mai-juin 1755); Jensenius, médecin à l'hôpital Frédéric de Copenhague (janv. 1758-déc. 1759: «Etat de l'air et des maladies de Copenhague»).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Nouvelles littéraires de l'Europe classées par pays, avec une prédilection pour l'histoire et la géographie du Nord, sous la forme de comptes rendus et d'annonces. Centres d'intérêt: littérature, histoire, philosophie, voyages. Une curieuse rubrique mensuelle de Jensenius établissant par tableaux comparatifs les rapports entre le climat de Copenhague et la démographie (naissances, morts).

Principaux auteurs et œuvres étudiés (chronologie): Holberg (févr. -mars 1754); Véron de Forbonnais (juin 1754); Voltaire (juin 1754, juil. 1757, avril, juil. 1759, juil. 1760); Et. Beaumont (juil. 1754); Encyclopédie (sept. 1754, févr.-mars, mai 1755, janv. 1756, sept.-nov. 1757; mars 1758; juil. 1760); Gautier Dagoty (oct.-nov. 1754); Hume (oct.-nov. 1754); Terrasson (avril 1755); Condillac (sept.-déc. 1755); Mallet (juin 1756, déc. 1757, sept. 1758); Coyer (sept. 1756). Caylus (oct. 1756); Klopstock (oct. 1756, févr. 1758); Dumarsais (juil. 1757); Diderot (juil., oct. 1757, févr. 1759); Mirabeau (janv. 1758); Palissot (janv. 1758, juil. 1760); P. Marchand (févr. 1758); Locke (avril 1758); Formey (avril-mai 1758); M. Hübner (juin 1758); Vattel (juin 1758); Rameau (août 1758); Pontoppidan (sept. 1758); d'Alembert (déc. 1758); Rousseau (mai 1759); Buffon (mai 1759); Linné (sept. 1759); Helvétius (sept. 1759); Lessing (janv. 1760); chevalier d'Eon (juil. 1760). Périodiques cités: Catalogue raisonné de la librairie d'Etienne de Bourdeaux (Formey, janv. 1754); Journal étranger,Prospectus (juin 1754); Mercure de France (déc. 1754, mai 1755, déc. 1758); Choix littéraire (avril 1755); Gazette universelle de commerce (juil. 1757); Observations périodiques sur la physique (oct.-déc. 1757); liste des périodiques diffusés par les frères Philibert (oct., déc. 1757); Universal Magazine (févr. 1758); Observateur littéraire (déc. 1758); Lettres sur l'état présent (Formey, janv. 1759); Annales typographiques (Formey, févr. 1759); Semaine littéraire (févr. 1759); Feuille nécessaire (févr. 1759); Année littéraire (juil. 1759); Journal de commerce 1760); Journal étranger (janv. 1760); Journal des journaux (janv. 1760).

Œuvres reproduites: Epître (Saint-Lambert, mai 1754); liberté de la presse (Hume, juin 1754); le quinquina (La Condamine, déc. 1754); forme ancienne de l'année (Newton, mai 1755); lettres (Leibniz, oct.-nov. 1755); éloge de Montesquieu (d'Alembert, déc. 1755-janv. 1756); vers (Pope, mars 1756); «Réflexions sur le paradoxe que les Sciences ont nui aux mœurs» (Voltaire, juil. 1756); «Des langues» (Voltaire, août 1756); éloge de Montesquieu (Maupertuis, juin 1756); la tragédie (Hume, déc. 1757); poème (Luxdorph, janv. 1758); volcans (La Condamine, févr. 1758); vers sur Frédéric (Voltaire, avril 1758).

Tables annuelles de juillet 1758 à juin 1760 dans les numéros de juin 1759 et 1760.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.L., 8° P.P. 4800 r (mars, avril 1753); Doctor Williams Library, Londres, French Tracts (juin, août 1753); Ars., 8° H 26650 (janv. 1754-déc. 1756, sept. 1757-août 1760, 18 vol.); Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Per. 1345 (mai 1756, oct. 1757-mai 1758; un numéro broché et 3 vol.).

Bibliographie

Barbier (III, c. 270), D.P. 2.

Mention dans la presse du temps: Journal épistolaire (Formey, 1755, p. 253: «Lettre XVII à M. le Pr. M[allet]»; éloge du journal). – Jenssen F. de, Bibliographie de la littérature française relative au Danemark, Paris, 1924 («Desroches de Parthenay», «Mallet», «Philibert», «Reverdil», «Roger»).

Historique

Les collections répertoriées du Mercure danois sont toutes incomplètes. D'après une remarque de Formey Journal épistolaire, on peut supposer que le premier numéro parut en mars 1753; il termina sa course en 1760, en août ou plus tard. En 1757, il subit de profondes modifications éditoriales; et malheureusement, nous ne connaissons pas de numéro pour les huit premiers mois de l'année.

Créé sous le contrôle et la protection du ministre danois Bernsdorff (D.P. 2, art. «Mallet») par certains de ses amis francophones, généralement d'origine genevoise et réformée, le Mercure danois se modèle sur son homologue français. Les premières livraisons imitent pour partie le plan du Mercure de Paris; comptes rendus, nouvelles littéraires «étrangères», «nouvelles politiques étrangères», «naissances et morts». Seule la section liminaire du Mercure (les «pièces fugitives») n'apparaît pas nettement, bien que le Mercure danois publie des extraits ou des œuvres complètes en vers ou en prose (voir rubrique 6). La diffusion est surtout orientée vers les communautés francophones du Nord de l'Europe et vers Berlin où les journalistes paraissent avoir entretenu d'excellentes relations avec Formey, qui faisait à peu près le même travail de vulgarisation littéraire et idéologique (Berlin, Deutsche Staatsbibliothek, Nachlass Formey, lettres autographes de Mallet, 1751-1758, et des frères Philibert, 1748-1764, à Formey).

La spécificité «danoise» et plus largement Scandinave du Mercure est cependant bien marquée; comptes rendus des Académies de Copenhague, de Stockholm... et de Berlin, informations sur l'Académie danoise de peinture (janv. 1754) et sur une nouvelle société littéraire de Copenhague (déc. 1759). Historien du Danemark, Mallet favorise tout ce qui concerne la diffusion des sciences historiques des pays nordiques: on trouve des extraits ou des études originales sur la Scandinavie et l'Islande (ethnographie, histoire, géographie, langues) qui font du Mercure danois une source importante pour notre connaissance d'un univers fort mal intégré dans les Lumières européennes. La littérature est plus mal lotie, malgré Holberg, d'ailleurs très francisé. La littérature allemande est presque uniquement signalée quand elle ressortit à des traductions danoises.

Le Mercure danois publie beaucoup d'extraits tirés de périodiques de langue allemande (mars-mai 1754, etc.) ou anglaise (avril, mai 1754, etc.) et surtout de livres nouveaux, une place de choix étant réservée aux ouvrages sortant des presses des frères Philibert. Le journal est parfois saisi de vertige devant la masse d'ouvrages en langues diverses dont il lui faut rendre compte: «Où en sera-t-on dans le 20e ou le 21e siècle», s'exclame un certain «P» (Pontoppidan?) dans une lettre aux rédacteurs (juin 1754, p. 7) .

Idéologiquement, le Mercure danois se coule dans le moule bien connu des Lumières protestantes: méfiance à l'égard des frivoles querelles littéraires parisiennes (Palissot), défense du progrès (obsession de l'inoculation: bonne propagande par l'exemple, en publiant chaque mois la liste des morts par petite vérole à Copenhague), interrogations métaphysiques (les tremblements de terre, autre sujet où science et idéologie se combinent), prises de position en faveur de Leibniz et de Wolff contre Voltaire (juil. 1759), appui critique à l'entreprise encyclopédique (magnifique lettre anonyme de Paris sur la coterie encyclopédique, janv. 1757, reproduite dans F. Moureau, Le Roman vrai de l'Encyclopédie, Paris, 1990).

En 1757, quand les frères Philibert continuèrent un journal qui paraissait s'essoufler, faute d'abonnés vraisemblablement, le Mercure danois se fit davantage gazette en rapportant de plus en plus de nouvelles politiques «étrangères» au Danemark, mais il conserva son ton et surtout ses grands sujets de prédilection. La rubrique de météorologie médicale de Jensenius montra même que les nouveaux responsables savaient innover.

La durée de la participation de chacun des rédacteurs principaux n'est guère délimitable. Des documents rapportés dans D.P. 2 (art. «Mallet», «Desroches-Parthenay») assurent que Mallet fut, avec Desroches-Parthenay, à la tête du Mercure de 1753 à 1755; mais il est très vraisemblable qu'il en dirigea encore la deuxième formule: Barbier l'affirme; et surtout dans les mêmes années, Mallet publia toutes ses œuvres chez les frères Philibert, les éditeurs du Mercure, qui firent sa publicité dans le périodique (par exemple, correction des coquilles de son Histoire du Danemark, sept. 1758).

Titre indexé

MERCURE DANOIS

Date indexée

1753
1754
1755
1756
1757
1758
1759
1760

LE MERCURE BURLESQUE

0913
1681
1682

Titre(s)

L'Année burlesque ou Recueil des pièces que Le Mercure a faites pendant l'année 1682 (titre fictif) «Par le Sr. J.C***» (ex. B.N.) ; «Par le Sr. J. Crosnier» (ex. C.-F.).

Le Mercure burlesque (titre des livraisons).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

6 décembre 1681-31 décembre 1682 (dates des correspondances : les livraisons ne sont pas datées) ; hebdomadaire du jeudi (n° 5) ; 52 livraisons par an ; un volume, daté de 1683 (Recueil).

Description de la collection

Livraisons de 2 ff. non paginés, réunies en un volume de 212 p. non paginées. Cahiers de 4 p. in-4°, 145 x 190.

Portrait de Crosnier en frontispice, ovale (dessiné et gravé par Charles de La Haye), avec quatrain au-dessous.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Amsterdam, Le Sincère [vraisemblablement Adrien Moetjens, voir n° 5]. «Il se débite dans le Pelstegh, au Chapeau de la Rochelle» (n° 2). Se vend sur le «Veygendam» (n° 6, 7, etc.). D'après le n° 18 de fin avril, il déménage «près de l'Echo, chez le Patissier français, sur l'ancien marché aux Tourbes [Oud Tursmarc]». D'après le n° 29 : maison du Sr. de Neufville, cabaretier, près de la Bourse, n° 47, «au Beurssteegh».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean CROSNIER.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Nouvelles sous forme de lettres de divers endroits (Italie, France, Pays-Bas, Allemagne). Anecdotes, faits divers, curiosa, nouvelles politiques et militaires. Anticatholicisme militant, spécialement contre la papauté, les Réguliers et les Jésuites. Attaque contre le gazetier Sainglain (Ceinglen : cf. D.P. 2) dans le n° 9 ; allusions favorables aux Conversations de Mlle de Scudéry dans le n° 13.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bibliothèque-musée de la Comédie-Française, rés., ex. non coté, aux armes de la marquise de Pompadour : nombreuses variantes manuscrites (de l'auteur en vue d'une réédition ?) dans les premiers numéros. Autres ex. : B.N., Ye 1328 (inc., sans le frontispice) ; B.L., P.P. 3448.

Bibliographie

D.P. 2 ; Hatin, G.H. ; Ravaisson, t. VIII, n° 680. – Van Eeghen I.H., «De gevangene van de Mont-Saint-Michel», dans Spieghel Historiael, I, 2, nov. 1966.

Historique

Inspiré, pour la forme, des lettres en vers et, pour le fond, d'une parodie de la Gazette, ce gazetin hollandais eut une vie difficile, dont témoignent les divers changements d'adresse de son auteur. Il fut sévèrement pourchassé en France. La critique brutale des institutions, qui s'y déploie, le cynisme des anecdotes et le ton de provocation ouverte où excelle Crosnier le mettaient au ban de toutes les sociétés policées. Son nom qui s'étale sur la page de titre et le portrait qui fait office de frontispice étaient une curieuse invite à la répression : Crosnier termina ses jours au fort de Vincennes.

Additif

Historique: La Bibliothèque nationale d’Autriche possède, sous la cote 26 N 66, les années 1683 et 1684, reliées dans un exemplaire daté de 1685 : Année burlesque ou Recueil des pièces que le Mercure a faites pendant l’année 1685, par le Sr J. Crosnier, Amsterdam, Le Sincère, 1685 ; le volume précédent regroupait lui aussi deux années (1681-1682) sous une page de titre datée de 1682. Les années 1683-1684 ne diffèrent pas des précédentes et ne nous apprennent rien de bien précis sur Jean Crosnier. L’année 1682 commence par des stances de «Mercure», autrement dit l’auteur, Jean Crosnier, sur sa prison et par un portrait gravé qu’on trouvait déjà dans le premier volume. Le Mercure burlesque publie des nouvelles des différentes villes d’Europe : Rome, Naples, Venise, Paris, Londres, etc. ; sous le couvert d’une parodie de gazette, il s’agit en fait d’anecdotes libertines et anticléricales. À la fin  de décembre 1684, après un séjour de 20 jours en prison, il annonce son départ : «Mercure à la fin de décembre/ Quitte la Hollande et sa chambre». Il abandonne Amsterdam, cette «ingrate ville» pour gagner l’Allemagne. On sait qu’il n’en sera rien (voir la notice de D.P.2, n° 206). Il est arrêté à Amsterdam et interrogé avec Chavigny de La Bretonnière le 11 janvier 1685. (J.S.)

Titre indexé

MERCURE BURLESQUE

Date indexée

1681
1682

LE MENTOR MODERNE

0909
1723

Titre(s)

Le Mentor moderne ou Discours sur les mœurs du siècle ; traduit de l'Anglois du Guardian de Mrs Addisson, Steele, et autres Auteurs du Spectateur (titre bicolore).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Edition française en 1723 d'un périodique anglais de 1713.

Description de la collection

Trois volumes de XX, 566 p., 426 p., 384 p. (au t. I : p. 20-22 cartonnées et erreur de pagination : 521 pour 421). Cent quarante-six «discours» : t. I : I-LV ; t. II : LVI-CIII ; t. III : CIV-CXLVI.

Cahier de 24 p, format in-12.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

La Haye. Frères Vaillant et N. Prévost.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Justus VAN EFFEN, traducteur (Barbier, t. II, p. 267) de l'œuvre de J. Addison, R. Steele et divers (D.P. 2).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Préface, t. I, p. VII : «La force, l'étendue et la beauté de la raison forment le caractère distinctif du Gardien, mais elles y tirent du secours d'une imagination heureuse et féconde ; son but direct est d'instruire et de développer les vérités les plus grandes, les plus nobles, les plus intéressantes, mais il parvient à ce but par la route de l'agrément». De sa traduction, p. XVII : «j'avoue qu'elle est assez libre ; [...] j'ai voulu rendre des pensées, et non des expressions» ; p. XVIII : «j'ai écarté tout ce qui ne pouvait être intéressant que pour la seule nation britannique, aussi bien que tout ce qui tirait son agrément ou son utilité de certaines circonstances qui en passant ont entraîné avec elles cette utilité et cet agrément» ; p. XIX : «Cet ouvrage s'appelle en anglais le Gardien, titre qu'il est impossible d'exprimer en français avec un seul mot. Il signifie Tuteur et Gouverneur [...] le titre de Mentor m'a paru envelopper ces deux idées».

Traduction adaptée du Guardian dans le style franco-batave de Van Effen. Erudition enjouée et commentaires sur les mœurs du temps : philosophie, anecdotes, littérature, courrier des lecteurs.

Chaque discours est précédé d'une épigraphe littéraire, souvent latine.

Auteurs cités : Anacréon, Boileau, Cicéron, Dryden, Fénelon, Guarini, Homère, Horace, Lucrèce, Lucain, Th. More, Ovide, Plutarque, Pope, Stace, Virgile, etc.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., R 43619-43621.

Bibliographie

Autres éditions : 1) Rouen, Charles Ferrand, rue Saint-Lô, attenant le Palais, 1725, titre bicolore (B.N., R 20017-20019) ; trois volumes (reliure : maroquin havane aux armes du roi), XX-535 p., (6)-414 p., 382 p. Privilège au sieur *** du 23 décembre 1723, cédé à Ballard, Barbou et Brunet pour la Communauté des libraires de Paris ; cession nouvelle de la Communauté à Ferrand le 12 décembre 1724 (en tête du t. II). Même découpage en tomes et discours que l'édition hollandaise.

2) Le Mentor, ou Discours sur les mœurs du siècle, traduits de l'Anglois du Guardian de Mrs. Addisson, Steele, et autres auteurs du Spectateur. Seconde Edition revue corrigée et augmentée d'une Table générale des Matières (titre bicolore). Amsterdam, Pierre Humbert, 1727 : 4 vol. à pagination continue ; t. I : XLI discours, XIV-290 p. ; t. II : Discours XLII à LXXI, p. 291 à 534 ; t. III : Discours LXII à CXVII, p. 535 à 802 (deux cahiers différents pour les p. 707-726) ; t. IV : Discours CXVIII à CXLV, p. 803 à 984, plus une Table analytique des matières (25 p., n.p.), le catalogue de Pierre Humbert (38 p., n.p.) et une page (n.p.) d'errata. Ex-libris manuscrit de M. de Vermale et note indiquant le prix d'achat : 7 £ 10 s. Dans la Préface, les références au Jaseur (The Tatler) sont remplacées par des allusions au Babillard, titre de la traduction nouvelle du périodique de Steele (Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Per. 133 l).

3) Même titre que précédemment, mais sans indication d'édition. Bâle, Jean Brandmuller et fils, 1737, 3 vol., [12]-446 p., 334 p., 315 p. Vignette à personnage sur le titre avec devise : Terar, dum prosim. Pas de table. A nouveau référence au Jaseur, titre sous lequel l'éditeur bâlois publie la même année une traduction du Tatler (Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Per. 133 m).

Manuscrits : B.N., ms. f. fr. 21995, Registre de la librairie, f° 11v°, n° 138 : Le Mentor moderne présenté par le libraire Moreau est distribué pour approbation à Blanchard qui l'accorde le 10 octobre 1723. Un privilège général pour huit ans à *** est signé le 19 décembre. B.N., ms. f. fr. 21952, Registre pour l'enregistrement des privilèges, f° 420-421 : enregistrement du privilège le 30 décembre 1723. Le sieur *** qui «depuis plusieurs années» «perfectionne» le Mentor moderne craint les contrefaçons de «plusieurs particuliers».

Imprimés : Justus Van Effen, Le Misanthrope, edited by James L. Schorr, Oxford, The Voltaire Foundation, 1986, p. XIV.

Historique

Le Mentor, où le nom du personnage de Fénelon apparaît pour la première fois en qualité de substantif, est une traduction du Guardian imprimé à Londres en 175 «discours» du 12 mars au 1er octobre 1713. Expert en petits périodiques mondains et satiriques, anglomane distingué et traducteur connu, Van Effen ne laissa pas passer l'occasion de rendre français le périodique britannique. Mais dix ans avaient passé depuis sa première naissance ; J. Van Effen fit de sa traduction une «belle infidèle» en supprimant comme il l'avoue ce qui était par trop daté. De 175 «discours», le périodique fut réduit à 156. Van Effen semble avoir été à l'origine de l'édition française, qui prouve au moins le succès de l'originale hollandaise ; la Communauté des libraires de Paris qui ne s'occupait que d'ouvrages de bon débit reçut le privilège quelques mois après la publication en Hollande ; elle en fit cession un an après à un confrère de Rouen, sans avoir apparemment procédé elle-même à un tirage du livre. Ces bizarreries de libraires n'ont pas d'explication claire.

Titre indexé

MENTOR MODERNE

Date indexée

1723