RÉCITE VÉRITABLE

1159
1618  ?
1644  ?

Titre(s)

Récite Véritable de [...]

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1618? – 1644?

Description de la collection

Gravure sur bois figurant au recto de la première feuille située entre le texte propre du numéro et l'adresse typographique.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Bruxelles, chez Jean Mommaert.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Le fondateur en est vraisemblablement Jean Mommaert lui-même.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Tous les numéros de cette publication périodique sous forme de libelle se rapportent sans aucun doute à un événement marquant (campagne ou engagement militaire, joyeuse entrée princière, catastrophe naturelle, etc.) comme il était de coutume dans les modestes ateliers des protes typographes de la presse aux Pays-Bas méridionaux de la première moitié du XVIe siècle. Il s'agirait donc plutôt d'un occasionnel qui rappelle étrangement les Nieuwe Tijdinghen de l'Anversois Abraham Verhoeven qui dès 1605 avait obtenu le privilège spécial de pouvoir imprimer et graver sur planches de bois ou de cuivre, et de vendre dans tous les pays soumis à leur obéissance, toutes les nouvelles victoires, sièges et prises de villes que lesdits princes (Albert et Isabelle) feraient ou obtiendraient soit en Frise ou aux environs du Rhin.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bruxelles, Institut royal du patrimoine artistique, A 100912. Il s'agit en réalité d'un cliché photographique, seul témoignage de cet ancêtre de la presse bruxelloise réalisé par A. Verbouwe avant qu'il ne disperse sa collection au début de ce siècle. Ce numéro 100 de septembre 1626 avec gravure représentant Jonas jeté à la mer a pour titre complet: Récite véritable de l'entreprise faillie. Que les Hugenots auoient conspiré sur les limites de Flandres y pensant emporter Kildaecht mais ont este constraints de se retirer auecq leurs batteaux. Faict le 29 d'Aougst 1626.

Bibliographie

Cordemans M., «Het oudst-bewaarde Nieuwsblad te Brussel», Eigen Schoon, vol. XVII, 1934, p. 241-263. – La Presse, livre commémoratif édité par la section bruxelloise de l'Association générale de la presse belge à l'occasion de son LXe anniversaire (1888-1948), Bruxelles, Maison de la Presse, 1949. – Seyl A., «Le tricentenaire de la presse bruxelloise», Graphica,1949, p. 307-311.

Historique

Le 28 août 1649 parut la première feuille d'information bruxelloise à périodicité régulière puisque hebdomadaire, Le Courrier véritable des Pays-Bas, dont l'existence sous divers titres se prolongera jusqu'en l'année 1791. Il sortait des presses de Jean Mommaert fils, imprimeur des Etats du Brabant.

Chose généralement peu connue mais qui nous occupe présentement est qu'il avait été précédé dans la même ville par une feuille intitulée Récite véritable à périodicité incontrôlable puisque seul le n° 100, sept. 1626, est connu. Il remonterait à 1619 selon Antoine Seyl. Si on fait l'hypothèse quoique peu défendable d'une publication mensuelle, elle aurait alors vu le jour en 1618. Ce qui est néanmoins tenu pour certain est que cette publication fut fondée par Jean Mommaert, premier du nom, qui s'établit à Bruxelles vers 1590 et vécut jusqu'en 1627 environ. Martine Van Straeten, sa veuve, continua l'œuvre de son mari avant que son fils ne lui succède à son tour. La devise des Mommaert était: Post tenebras spero Lucem. Elle fait allusion à leur marque typographique représentant un faucon de chasse capuchonné. Le mot flamand mom signifie «masque»; un homme ou un animal masqué, ou capuchonné, est un mommaert.

Il se peut que cet «occasionnel» ait paru assez longtemps pour qu'en 1644, le journal brugeois De Nieuwe Tijdinghen uyt verscheyde gewesten fasse mention d'une «Gazette van Brussel». Selon A. Seyl il se pourrait bien qu'il soit fait allusion au Récite véritable que l'on aurait désigné en flamand par le lieu de sa publication. Il ne serait donc pas impossible que ce Récite véritable fut un premier état du Courier susdit.

Titre indexé

RÉCITE VÉRITABLE

Date indexée

1618
1619
1620
1621
1622
1623
1624
1625
1626
1627
1628
1629
1630
1631
1632
1633
1634
1635
1636
1637
1638
1639
1640
1641
1642
1643
1644

LE POSTILLON ORDINAIRE

1135
1635  ?
1678  ?

Titre(s)

[date]. Le Postillon ordinaire. Num. [...].

 

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1635?-1678?, feuille hebdomadaire.

 

Description de la collection

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Maz., Rés. 5028 et Rés. 5028 2-*; 1639, n° 34 (5 août) à n° 55 (30 déc.), manquent n° 46 et 52; 1640, n° 1 (6 janv.); B. N., 8° G pièce 1610: 1639, n° 50 (25 nov. ); B.P. Bruges, 2/1257 C 1: 1644, n° 27 (18 juil.); B.M. Grenoble, Presse, 1974: 1646, n° 13 à 15 (30 mars-13 avril); B.M. Le Mans, 4° 7205: 1647, n° 39 (5 oct.) et 1648, n° 30 (18 sept.).

Bibliographie

Cité succintement dans: – Warzee A., Essai historique et critique sur les journaux belges, Gand, Hebbelynck, 1845, p. 236. – Torfs L., «Tijdmatig register der periodische drukpers van Antwerpen», dans Annales de l'Académie archéologique de Belgique, 1872, p. 566. – Hatin E., G.H., p. 57. – Verliet J.B., «Journaux et recueils périodiques d'Anvers (1605-1867)», dans Ephéméridophiles, 1891, p. 7. – Dahl F., «Nouvelles contributions à l'histoire des premiers journaux d'Anvers», dans la Chronique graphique, 5 mars 1939, p. 20-24 (de loin l'étude la plus complète). – Luykx T., De eerste gazettiers en hun kranten in de spaanse Nederlanden. Handelingen van de Koninklijke en Zuidnederlandse Maatschappij voor Taal en Letterkunde en Geschiedenis, 1964, p. 235. – Idem, «The first Amsterdam and Antwerp newspapers», dans Gazette, 1964, p. 233. – Bertelson L., La Presse d'information: tableau chronologique des journaux belges, Bruxelles, Institut pour journalistes de Belgique, 1974, p. 11. – Feyel, p. 215-216.

Historique

Moins connu peut-être que ses confrères anversois Abraham Verhoeven et Guilliam Verdussen, Martin Binnart n'en a pas moins le mérite de pouvoir être considéré comme le père présumé du bilinguisme de la presse en Belgique. D'après Torfs, il serait également l'inventeur des bulletins ou rapports officiels (1638) et des annonces (1648) dans les journaux.

Grâce aux Archives générales du Royaume (Conseil privé espagnol), il est clairement attesté que Martin Binnart, imprimeur et libraire juré à Anvers, obtient le 20 mai 1635 pour une durée indéterminée octroi du Conseil de Brabant en vue d'imprimer les «Relations hebdomadaires dites courantes ou gazettes» qu'il fit paraître en caractères gothiques sous le titre de «Den Ordinarissen Postilioen» dans sa version flamande. Le Postillon ordinaire, destiné au public francophone des Pays-Bas espagnols était composé en caractères romains. Ce journal d'opinion, instrument de propagande de l'autorité espagnole avait en 1645 Bolognino pour censeur. Il apposait ces mots dans le colophon: V[idit] Guil. Bolognino C. L[ibrorum] C[ensor].

La feuille de Martin Binnart paraîtra bien longtemps après 1648 même si nous manquons après cette date de numéros conservés pour étayer nos dires. En effet, après son décès, sa veuve et ses enfants reçurent le 9 mars 1658 la permission de poursuivre l'impression du journal et cet octroi fut en 1668 à nouveau prolongé de 10 ans. Ceci ressort d'une lettre datée du 29 mars 1672 (carton 1279, doc. 185) émanant d'un magistrat de la ville d'Anvers qui a pris la ferme décision de protéger les gazetiers Verdussen et Binnart contre les plaintes du gazetier bruxellois Adrien Foppens qui avait reçu le 25 juin 1667 le privilège de pouvoir «lui seul à l'exclusion de tous autres en toutes nos provinces de pardeça, faire, composer et traduire toutes les relations, advis lettres et récits de tout ce qui se passe et passera en ces pays et ailleurs, tant aux affaires de la guerre, qu'autres en langage flamend, françois et autre...». C'est d'ailleurs en vain que le successeur de Pierre Hugonet aux Relations véritables tenta d'élargir les termes de son monopole. En effet, si la diffusion géographique des premières gazettes mises en circulation dans les Pays-Bas espagnols n'est pas encore clairement délimitée, il apparaît bien aujourd'hui que l'exclusivité n'était octroyée de manière tacite qu'à l'intérieur de la ville et dans les environs immédiats du lieu d'impression.

Revenons pour terminer à la particularité de cette feuille qui est d'être publiée parallèlement en flamand et en français avec des différences notables pour cette dernière qui dérive de la première citée, comme l'a très justement fait remarquer Folk Dahl qui a comparé des numéros flamands et français de septembre 1639 et est arrivé à la conclusion selon laquelle «plusieurs des nouvelles de la gazette française sont des traductions de celles qui ont déjà paru la semaine précédente dans le journal flamand». Un examen minutieux nous a permis de constater que si 15 jours séparaient bien souvent la date de la nouvelle la plus récente (sauf pour les nouvelles locales) de celle de sa publication dans le Postillon, cette période était réduite à 10 dans la feuille en langue flamande qui paraissait également à un rythme plus soutenu puisque bihebdomadaire. Le titre qui nous occupe ne pouvait donc être qu'une sélection des meilleurs articles de la feuille flamande.

En étudiant cette gazette, il nous a semblé assez symptomatique de nous apercevoir que la majorité des numéros conservés, tant flamands que français, se trouvent en Suède et en France, pays contre qui étaient dirigées les foudres du gazetier!

Titre indexé

POSTILLON ORDINAIRE

Date indexée

1635
1636
1637
1638
1639
1640
1641
1642
1643
1644
1645
1646
1647
1648
1649
1650
1651
1652
1653
1654
1655
1656
1657
1658
1659
1660
1661
1662
1663
1664
1665
1666
1667
1668
1669
1670
1671
1672
1673
1674
1675
1676
1677
1678

JOURNAL HISTORIQUE ET POLITIQUE 2

0753
1772
1791

Titre(s)

Journal historique et politique des principaux événemens des différentes Cours de l'Europe.

Devient en 1788: Journal historique et politique des principaux événemens du tems présent, ou Esprit des gazettes et journaux politiques de toute l'Europe. Le journal paraît sous le titre de Nouvelliste impartial pour les lecteurs des Pays-Bas et de l'Allemagne, du 13 février 1789 au 3 mars 1790.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

10 octobre 1772-31 décembre 1791. Hebdomadaire. La publication semble avoir été irrégulière durant la première période du journal: de 1772 à 1783, la numérotation ne coïncide pas avec une publication hebdomadaire; on trouve un n° 19 daté du 10 juillet 1774, un n° 28 daté du 10 octobre 1778, etc. Interrompu de janvier à décembre 1790, le journal cesse le 31 décembre 1791; durant l'année 1791, la publication est bihebdomadaire: la dernière livraison, datée du 31 décembre, porte le n° 97.

Description de la collection

Chaque numéro hebdomadaire comporte 48 p. de format in-12, 120 x 190; on trouve parfois des numéros de 60 p. (n° 28, 10 oct. 1778). A partir de 1783, si l'on en juge par les exemplaires gardés dans le fonds Capitaine, les numéros sont regroupés en tomes, à raison de 4 tomes par an, de pagination continue (environ 600 p. par tome).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Publié à Liège, de l'imprimerie de J.J. Tutot.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

De 1772 à 1782, l'auteur, inconnu, signe de ses initiales: H.C.; à partir du 1er janvier 1783, le journal est dirigé par Henri Ignace BROSIUS.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le Journal historique et politique, qui paraît d'abord sous le même titre que le journal de Mallet Du Pan à Genève, est un périodique d'information générale, qui juxtapose des annonces et avis divers (pour la Belgique), des bulletins de nouvelles des grandes capitales et des articles historiques ou littéraires. Le premier rédacteur évite, par prudence, de fournir des informations sur la principauté de Liège. Une place croissante est accordée à la politique et à la religion dans le journal de Brosius à partir de 1783. Brosius, ami de Feller, se lance dans une campagne violente contre les novateurs, prend la défense des thèses ultramontaines et donne une large place aux troubles du Brabant.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bibliothèque centrale de Liège, fonds Capitaine, 10.266 et I/153 (quelques numéros pour 1778, 1783-1788 et 1791); B.N.U. Strasbourg, D 106-631 (numéros de 1777-1780).

Bibliographie

Dictionnaire d'histoire de Belgique, art. «Brosius». – Capitaine U., Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et les écrits périodiques liégeois, Liège, Desoer, 1850. – Warzée A., Essai historique et critique sur les journaux belges, Gand, Hebbelynck, 1845. – Puttemans A., La Censure dans les Pays-Bas autrichiens, Mémoires de l'Académie royale de Belgique, classe de Lettres, 2e série, t. 37, 1935. – Rétat P., Les Journaux de 1789; bibliographie critique,C.N.R.S., 1988 (notices n° 338 et 343).

Historique

Bien qu'il ait repris le titre d'une publication de Mallet Du Pan incluse dans le Journal de Genève, le premier rédacteur du Journal historique et politique est loin d'avoir les mêmes ambitions. Il se limite prudemment à des articles d'information tirés des grandes gazettes européennes, sans prendre aucun parti. C'est avec Henri Ignace Brosius que le journal acquiert, en janvier 1783, une personnalité affirmée. Ami et disciple de Feller, qui dirige à cette époque le Journal historique et littéraire, il se fait comme lui le champion des thèses ultramontaines et déclenche une crise, signalée dans le n° 50 du 12 décembre 1787. Dans un premier temps, il avait fait l'éloge de Joseph II: «Que Messieurs les infatigables et inquiets censeurs de Bruxelles qui se plaisent à m'adresser des grossièretés et des menaces au sujet de mon langage franc et loyal s'appliquent à repousser les insultes faites de sang-froid à un grand prince et à une généreuse nation» (cité par Puttemans, p. 297-298). Par la suite, il ne craint pas d'intervenir dans les conflits internes de la principauté et défend les séminaires épiscopaux contre le séminaire général voulu par l'Empereur (Capitaine, p. 89). Un décret impérial de Joseph II en date du 26 janvier 1788, condamne le Journal historique et littéraire de Feller et le Journal historique et politique de Brosius comme «ayant dégénéré depuis quelque temps en libelles séditieux» (cité par Capitaine, p. 316-317). L'imprimeur Tutot doit intervenir auprès du pouvoir et se porter garant du départ de Brosius. Le journal continue de paraître à Liège sous le même titre, à destination des principautés libres d'Allemagne, en suivant de près, comme par le passé, les positions du journal de Feller. Il paraîtra en même temps dans les Pays-Bas et les territoires impériaux de février 1789 à mars 1790 sous le titre de: Le Nouvelliste impartial (voir ce titre). Le Journal historique et politique ne reparaîtra librement sur le territoire impérial qu'à partir du 2 juillet 1788, à condition que «chaque cahier soit soumis à la censure du chargé d'affaires de Sa Majesté à la Cour du Prince-Evêque de Liège» (Puttemans, p. 298). Le décret sera définitivement abrogé le 29 mars 1790. En 1787 avait été annoncée une contrefaçon du Journal historique et politique sous le titre: Journal historique et politique des Belges, contenant les principaux événemens du temps présent, ou Esprit des Gazettes et journaux politiques de toute l'Europe (Liège, 1787); le prospectus (aux archives du Mundanaeum de Bruxelles) annonce la sortie des premiers numéros pour décembre 1787; aucune collection de ce journal n'a été retrouvée.

Titre indexé

JOURNAL HISTORIQUE ET POLITIQUE 2

Date indexée

1772
1773
1774
1775
1776
1777
1778
1779
1780
1781
1782
1783
1784
1785
1786
1787
1788
1789
1790
1791

LA FEUILLE UTILE ET AMUSANTE

0476
1778

Titre(s)

La Feuille utile et amusante.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

14 janvier 1778 – mars 1778 (n° 1)? Un seul numéro. Le n° 0 ou prospectus, paru antérieurement au 1er octobre 1777, annonçait la première Feuille pour le 4 novembre de la même année. A dater de ce jour, deux feuilles seraient fournies chaque semaine, lesquelles paraîtraient régulièrement les mercredi et samedi. Cette périodicité fut-elle respectée? Encore faudrait-il qu'un n° 2 eût été imprimé!

Description de la collection

Feuille petit in-4° (190 x 245), à deux colonnes, constituée de 8 p. composées en caractère Cicéro.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Dinant, Arnold-Joseph Leroux, imprimeur-libraire, rue Neuve, à l'enseigne du Cygne, pour le prospectus seul; ensuite, le lieu de publication mentionné sera: au Ban-du-Mont, de l'Imprimerie de la Société.

Le prospectus annonçait que les personnes qui désiraient s'abonner pourraient souscrire «au Bureau des Postes de Sa Majesté Impériale, Royale et Apostolique vis-à-vis du Collège à Namur; chez Madame Delloye, marchande-fabricante de papier à Huy; chez le Sieur Loxhay, marchand-libraire au Palais à Liège; chez le sieur Jard, au Café militaire sur la Place, proche la Grand'-Garde à Givet; et chez le sieur Diot, imprimeur-libraire à Charleville». Le prix de l'abonnement annuel était fixé à 12 £ de France, franc de port, payable pour moitié à la souscription.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

A l'instar de Pierre Rousseau avec le Journal encyclopédique (1756) et plus tard de Pierre Lebrun avec le Journal général de l'Europe (1785), Arnold-Joseph LEROUX, fondateur de La Feuille utile et amusantefut assurément le directeur et rédacteur principal de cette autre revue de nature philosophique.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé (Prospectus): le projet de la Feuille utile et amusante est «d'instruire le Public, de l'amuser agréablement, de lui donner des connaissances toujours nouvelles en diverses sciences, de lui découvrir les Secrets de la Nature et de l'Art, de lui fournir des moyens assurés par l'expérience pour se procurer par soi-même l'amusement de l'esprit, la satisfaction de l'âme, la gaité du cœur, le soulagement dans tous les maux de la vie, et la guérison certaine des différentes maladies qui infectent le genre humain». La pensée qui a déterminé l'entreprise de cette Feuille est de révéler à l'Homme les bienfaits de la Nature. Pour atteindre cet objectif dans l'air du temps et «n'ayant d'autre intention que d'inspirer l'amour de la vertu et l'horreur du vice», l'auteur prévoit les rubriques qui composeront chaque ordinaire: L'Histoire amusante, utile et agréable (séparée de «ces réflexions morales, souvent sèches, qu'on ne lit guère, et qui pour la plupart ne servent qu'à ennuyer»); des Anecdotes galantes et nouvelles; la Géographie, centrée pour une grande part sur une meilleure connaissance de la Principauté de Liège, tout en donnant une vue générale sur le monde qui l'entoure; les Affaires Politiques, Civiles et Ecclésiastiques se produisant parmi les puissances européennes; la Fable et les Antiquités; la Médecine.

D'après Ulysse Capitaine, «ce recueil très inoffensif ne renferme que des anecdotes, des comptes rendus littéraires, des variétés scientifiques, etc. Nous ignorons s'il a eu quelque durée».

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bruxelles, Mundaneum, n° 0 (oct.?) 1777.

Bibliographie

Capitaine U., «Recherches sur l'introduction de l'imprimerie dans les localités dépendant de l'ancienne principauté de Liège et de la province actuelle de ce nom», Le Bibliophile belge, t. I, 1866, p. 111. – Doyen F.-D., Bibliographie namuroise, 1887, p. 599. – Puttemans A., La Censure dans les Pays-Bas Autrichiens, 1935, p. 128. – Courtoy F., «Une imprimerie clandestine à Falmignoul en 1778», Namurcum, 1937, t. XIV, p. 52-55. – Gilles M., La Presse dinantaise 1777-1940, 1981, p. 1-3.

Historique

Vers 1776, Arnold-Joseph Leroux s'installe à Dinant. Il fait paraître, fin le prospectus d'un journal littéraire qu'il se propose d'intituler La Feuille utile et amusante. Il y fait l'éloge du Prince-Evêque des Etats de Liège, «qui ne discontinue point de donner des marques de son affection pour ses Sujets, de son zèle et de son attachement pour la prospérité des Sciences et des Arts». François-Charles de Velbrück, nommé prince-évêque de Liège le 16 janvier 1772, à la mort de Charles d'Oultremont, était en effet réputé pour son attachement aux idées nouvelles et éclairées qui secouèrent les esprits de toute l'Europe en cette seconde moitié du XVIIIe siècle. A.-J. Leroux quémande du Prince-Evêque sa protection qui «servira à augmenter l'émulation de ceux qui ont tant à cœur de célébrer ses vertus éminentes, et de suivre en tout son exemple».

Alors qu'il organisait la publication de son recueil – la sortie du premier numéro était en effet annoncée pour le 4 novembre 1777 mais fut très certainement retardée par manque de souscripteurs – on lui retira son permis d'imprimer sous prétexte d'avoir trouvé dans sa librairie dinantaise des livres immoraux. C'est en effet l'époque où, en marge de leur production courante ou officielle, les imprimeurs, même les plus grands, font un commerce prospère en diffusant les livres clandestins et en contrefaisant les œuvres philosophiques, libertines ou érotiques, sous le couvert de fausses adresses, il va sans dire que les livres censurés, donc à succès, sont précisément ceux que le public achète le plus volontiers.

A.-J. Leroux transporte donc sa presse au hameau de Ban-du-Mont qui formait alors l'extrême limite du Pays de Liège et des terres de l'Empire. Il y imprime le 14 janvier 1778 le premier numéro tant attendu de sa Feuille utile et amusante. Au dire du Procureur général du Conseil provincial de Namur, Grosse, qui rapporte les propos du receveur des douanes de Mesnil-Saint-Blaise, localité voisine de Falmignoul, c'est le 9 janvier que Leroux aurait été expulsé de Dinant et se serait alors réfugié au Ban-du-Mont. Il avait mis à profit le statut confus de cette partie du village de Falmignoul, situé sur le territoire de l'Empire, et qui faisait l'objet depuis le XVIIe siècle, de difficultés territoriales entre les Pays-Bas et la Principauté de Liège. Le Ban-du-Mont relevait en effet de la Prévôté de Poilvache dans le Comté de Namur et ses habitants constituaient la communauté de Falmignoul avec ceux du Ban-de-Saint-Hubert, appartenant à l'abbaye du même nom, qui était sous la suzeraineté liégeoise. La propriété du chemin qui passait par les deux bans fut maintes fois contestée, à tel point que les habitants du Ban-du-Mont avaient habilement profité de la situation en déclarant cette terre, enclavée dans les Pays-Bas, franche de tout droit. Leroux s'y croit à l'abri. Il devra vite déchanter. Dans une lettre datée du 13 février 1778, le receveur des douanes de Mesnil-Saint-Blaise informe en effet la juridiction namuroise du caractère subversif des publications de Leroux. Il y fait notamment état de la saisie de celles-ci, le 9 février, chez un associé dinantais de Leroux, et joint comme preuve, le prospectus et le premier numéro de La Feuille utile et amusante (cf. notes de Warzée contenues au Mundaneum). Le 20 février 1778, les officiers principaux du Bureau des droits d'entrée à Namur informaient le Conseil des Finances à Bruxelles de ce qu'un dénommé Leroux, imprimeur-libraire, était venu s'établir au village de Falmignoul sans avoir payé de droits et exerçait son art sans les autorisations d'usage. Il s'était mis à débiter des livres suspects et y imprimait une «feuille licencieuse» qu'il répandait ensuite dans tout le pays. Compte tenu de la méconnaissance des droits juridictionnels afférents au Ban-du-Mont, ils demandaient des instructions sur la conduite à prendre et sur les droits qu'ils avaient sur la saisie des livres et des ustensiles de l'imprimerie. Le 23 février, Paradis, le Conseiller des Finances, déférait l'affaire au Conseil privé (Carton 106 5B). Le 5 mars, le Gouvernement de Bruxelles chargeait le Procureur général, Grosse, de lui faire rapport. Son avis en date du 21 mars est catégorique (Archives de l'Etat à Namur, Conseil provincial, n° 3416). Dans l'intérêt de la religion, des mœurs et de l'Etat, il fallait empêcher l'établissement d'une imprimerie ou d'une librairie au Ban-du-Mont, «endroit situé à l'écart, où l'on peut exercer ce commerce utile et dangereux à la fois, sans être soumis à aucune censure, et par conséquent, y mettre sous presse et faire circuler dans le public avec autant d'aisance que d'impunité cette foule de productions monstrueuses, dont tout le zèle des Magistrats trop souvent s'efforce en vain d'arrêter le cours pernicieux». Il souhaitait d'ailleurs obtenir la permission d'effectuer en quelque sorte un recours en référé en demandant à ce qu'on lui envoie «les ordres convenables à l'effet d'interdire cette librairie et imprimerie, même avec pouvoir de s'emparer de tous les livres, feuilles et ouvrages qui peuvent la composer, afin de voir et reconnaître ce qu'il y a de bon ou de mauvais et agir en conséquence, d'autant plus que le Receveur de Mesnil-Saint-Blaise donne celui qui dirige cette entreprise pour un homme fort suspect... «Aux yeux du procureur général, il semblait d'ailleurs évident «que ce n'est pas seulement pour se tenir éloigné des yeux des censeurs ordinairement domiciliés dans la capitale et pour échapper à leur animadversion que ce Le Roux s'est réfugié dans ce petit coin contigu à un pais étranger, mais qu'en cela il s'est encore proposé de vendre et débiter sa marchandise, sans supporter les droits d'entrée à la faveur des prétentions absurdes et ridicules des habitants du Ban du Mont qui ne veulent point être sujets de S.M., lorsqu'il s'agit du paiement de ces droits pour ce qu'ils reçoivent de l'étranger». Il proposait des poursuites rigoureuses contre l'imprimeur «s'il était possible à présent de le découvrir». Dans son rapport en date du 2 avril, Lambert Plubeau, conseiller au Conseil privé, prie l'Impératrice de charger le procureur général de Namur de se pourvoir contre Joseph-Arnold Leroux en conformité avec l'ordonnance du 25 juin 1778. Le 27 avril suivant, l'Impératrice chargeait le procureur général de Namur d'agir contre Leroux et de le poursuivre en justice.

C'est ainsi que se termine la carrière infortunée de ce libraire aventureux qui aura connu des démêlés avec l'administration tant de la Principauté de Liège que de celle des Pays-Bas. Il y a fort à parier qu'il ait eu le temps de fuir puisqu'à partir de ce moment on perd sa trace. Sa mobilité géographique et la spéculation sur les livres philosophiques le poussèrent plus que probablement à poursuivre en d'autres lieux ses activités illégales du commerce de la librairie.

Titre indexé

FEUILLE UTILE ET AMUSANTE

Date indexée

1778

LE COURRIER VÉRITABLE DES PAYS-BAS

0326
1649
1650

Titre(s)

Le courier véritable des Pays-Bas, ou Relations fidelles extraites de diverses lettres.

Le n°  4 en date du 18 septembre 1649 porte le titre suivant : Le Courier ordinaire des Pays-Bas.

Continuation probable de : Récite véritable.

Continué par les Relations véritables à partir du n°  19, du 14 mai 1650.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Du 28 août 1649 au 14 mai 1650. Un privilège en date du 12 octobre 1649 fut accordé au gazetier pour une durée de 9 ans.

Description de la collection

Un volume dans lequel se trouvent reliées à la suite les années 1649 et 1650, la pagination étant interrompue au terme de l'année civile.

Cahiers de 8 p., 150 x 200, format petit in-4.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A Bruxelles, chez Jean Momma[e]rt, Imprimeur des Estats de Brabant. Avec permission». A partir du n°  7 (9 oct. 1649), Jean Mommaert cède la place à Goddefroy Schoevaerts [Au Marché au fromage à l'enseigne du Livre Blanc], auquel lui succédera dès le n°  14 (27 nov. 1649), Guillaume Scheybels [Op den Anderlechtschen steenweg by de rade]. Signalons que le colophon porte dorénavant la mention «Avec privilège» en lieu et place de «Avec permission». Le Courier véritable «se vend en la boutique de Guillaume Hacquebaud vis-à-vis de la Porte des Ecoles des RR PP Jésuites».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean Mommaert, le directeur-fondateur, trouva en la personne de Pierre HUGONET, docteur en droit, avocat et conseiller auprès du Parlement de Dôle (la Franche-Comté est à cette époque aux mains des Espagnols) un rédacteur très attentionné. Il garda cette charge de gazetier du Courier véritable puis des Relations véritables jusqu'à sa mort en 1667.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé (Avis, 28 août 1649) : «J'ai souhaité longtemps de rencontrer quelqu'un qui voulut prendre le soin d'occuper ma presse en faveur de la vérité, contre les mensonges que la malignité et l'ignorance débitent tous les jours au public. Enfin, j'ai trouvé ce que je cherchais et désormais l'on va me donner de quoi vous entretenir chaque semaine de ce qui se passera de plus considérable dans le monde».

Contenu réel : recueil de nouvelles de l'empire et de l'étranger : campagnes militaires, affaires politiques, religieuses et événements princiers. Chaque numéro consiste en une succession de bulletins datés de divers endroits : Madrid, Armentières, Valenciennes, Luxembourg, Liège, Paris, Naples, Venise, Rome, Milan, Vienne, Nuremberg, Londres... et Bruxelles, généralement la veille de la date d'impression. Les nouvelles en provenance de Madrid ou de Rome mettaient un peu plus de trois semaines pour aboutir dans la capitale du pays, résidence des souverains et des gouverneurs généraux.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.R. Bruxelles, II 98895a A LP, 1649-1650 (144 ; 528 p.).

Bibliographie

Warzee A., Essai historique et critique sur les journaux belges, 1844, p. 12-13. – Perquy J.-L.-M., La Typographie à Bruxelles, 1904. – De Bock J., Le Journal à travers les âges, 1907, p. 29. – Feibelman R., «L'évolution de la presse bruxelloise», Expansion, 1911, p. 434. – Vincent A., «Histoire de la typographie bruxelloise aux XVIe et XVIIIe siècles», dans Histoire de l'imprimerie en Belgique, t. IV. – Dupierreux R., «Notre presse», dans Encyclopédie belge, 1933, p. 26-27. – Cordemans M., «Het oudst-bewaarde Nieuwsblad te Brussel», dans Eigen Schoon et De Brabander, t. XVII, 1934. p. 241-263. – Ravry A., Les Origines de la presse et l'imprimerie, 1937. – Association générale de la presse belge, La Presse, Bruxelles, Maison de la presse, 1949, p. 156-157. – Seyl A., «Le tricentenaire de la presse bruxelloise», Graphica, 1949, p. 307-311. – Vercruysse J., «De Brusselse pers in het ancien régime», dans Brussel, Groei van een hoofstad, 1979, p. 395-396.

Historique

Il aura donc fallu attendre le 28 août 1649 pour que Bruxelles, après Anvers et Gand, dispose enfin d'une gazette digne de ce nom. Elle sortit des presses de Jean Mommaert, fils. Celui-ci était installé rue de l'Etuve dans une maison portant pour enseigne «In de druckerye» et qui était située presque en face de la rue des Foulons (ou du Lombard), près d'une ruelle qui prit et porta longtemps le nom de Mommaertsgancsken. Sa devise : Per utilis ac necessarius témoigne du soin qu'il apportait à ses travaux, afin de les rendre dignes de la confiance du public. La présentation typographique de ce journal ainsi que son impression étaient, il est vrai, réalisées avec beaucoup de soin. Les imprimeurs qui lui emboîteront le pas en feront tout autant pour l'amélioration constante de l'esthétisme de cette feuille. Le passage d'un type de caractère typographique à un autre permet de dater avec précision les remplacements successifs des premiers imprimeurs. Le colophon ne traduit en effet cette modification qu'avec une semaine de retard, ce que n'ont pas remarqué les précédents historiens de ce journal. La valse des imprimeurs au cours des trois premiers mois de publication est assez troublante et n'accuse assurément pas des débuts très prospères. Sont-ce des problèmes de censure, ou seulement l'insuffisance du nombre d'abonnés qui en sont la cause ? Et le changement de titre intervenu le 14 mai 1650 répondrait-il déjà à cette notion actuelle de besoin de positionnement ? Rien ne permet de l'affirmer.

Je ne puis résister au plaisir de reproduire un extrait significatif de l'avertissement intitulé «L'Imprimeur au Lecteur» que Jean Mommaert fils avait inséré à la page 3 du premier numéro de sa gazette. Il s'élève en effet contre les fausses nouvelles et le sensationnalisme, et trace les premières règles de déontologie professionnelle : «Je ne vous dirai point, si celui qui me fournit cet emploi peut ou ne peut pas s'acquitter à votre gré d'une si difficile entreprise puisqu'il expose ses ouvrages à toute sorte de censures et que par les miens vous pourrez juger de ce qui en est ; mais je vous assurerai seulement qu'il ne prétend rien de plus que de satisfaire à la curiosité des gens de bien et de leur donner, en matière de nouvelles, des impressions dignes de leur probité. Et que dans les relations de ce Courier, vous ne trouverez rien de contraire à la qualité qu'il se donne de véritable. Les choses y seront récitées brièvement et naïvement, sans affectation ni déguisement : vous n'y rencontrerez point des descriptions inutiles, ni ces dénombrements superflus, qui ne servent qu'à multiplier les feuillets, moins encore ces exagérations des petites choses, ni ce rabaissement des plus grandes dont on abuse les peuples par une complaisance servile et une envieuse malignité. En un mot, ce ne seront point des gazettes dont le nom et le procédé sont généralement décriés...».

On peut évidemment douter qu'en ces temps de censure, cette objectivité soit vraiment de mise. La presse y est en effet encore plus qu'aujourd'hui une arme de propagande aux mains du pouvoir : si Mazarin a à ses côtés Théophraste Renaudot, l'archiduc Léopold Guillaume, gouverneur des Pays-Bas, a, quant à lui, Pierre Hugonet à son service. Le gazetier du Courier véritable ne manquait certes pas de talent et avait un penchant accusé pour la polémique, et les invectives contre la gent française. Du reste, il malmenait souvent dans sa feuille son confrère parisien qu'il désigne au moyen des pseudonymes suivants : «le Gazetier français» ou «le Gazetier de Paris».

Titre indexé

COURRIER VÉRITABLE DES PAYS-BAS

Date indexée

1649
1650