LE PAPILLON, OU LETTRES PARISIENNES

1104
1746
1751

Titre(s)

Le Papillon, ou Lettres parisiennes; Ouvrage, qui contiendra tout ce qui se passera d'intéressant, de plus agréable et de plus nouveau dans tous les Genres.

 

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Lundi 19 décembre 1746-lundi 25 décembre 1747; jeudi 15 juillet–jeudi 21 octobre 1751. Au total 4 volumes, petit in-8°, respectivement datés de 1746, 1747, 1748 (!) et 1751.

Aucun privilège annoncé, aucun prospectus connu. Périodicité hebdomadaire, les «lettres», chacune d'une feuille in-8°, paraissant le lundi en 1746 et 1747, le jeudi en 1751, avec quelques irrégularités relevées ci-après. A noter que chaque numéro contenant en principe une lettre de nouvelles écrite et datée de Paris (ou censée telle) porte en tête sa date hebdomadaire et à la fin, ou vers la fin, une date «parisienne» qui accuse généralement un décalage d'une dizaine de jours sur l'autre.

Description de la collection

Les trois premiers tomes, qui comptent chacun 20 «lettres», numérotées I-XX, et par conséquent 320 p. in-8°, s'enchaînent sans interruption, le t. I allant du lundi 19 décembre 1746 au lundi 13 mars 1747, avec sept «feuilles extraordinaires» datées des jeudis 12 et 26 janvier, 9, 16 et 23 février, et 9 mars 1747; le t. II allant du lundi 20 mars au lundi 7 août 1747, sans feuille le lundi 31 juillet; le t. III allant du lundi 14 août au lundi 25 déc. 1747. Le t. IV, qui ne compte que 18 lettres et 292 p., paraît ou reparaît après plus d'une année et demie d'interruption1 et va du jeudi 15 juillet au jeudi 21 octobre 1751, avec quatre «feuilles extraordinaires» datées des lundis 19 juillet, 30 août, 6 et 20 septembre, mais sans feuille le jeudi 14 octobre.

95 x 150.

Aucune devise, aucune illustration, sinon au titre du t. I (dont le texte est entièrement imprimé en rouge) une vignette gravée, signée D. Coster2, représentant un cours d'eau et portant cette légende: crescit eundo.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Adresse des t. I-III: «A La Haye, chez Antoine van Dole, Libraire à l'Enseigne de Hugo Grotius»; adresse du t. IV: «A La Haye, chez Antoine van Dole et Compagnie, Libraires à l'Enseigne de Hugo Grotius, demeurant dans le Paapestraat3.

Prix au numéro: «6 sols pour la première Feuille et le Titre etc. et les Feuilles suivantes chacune 3 sols» (t. I, p. 64). La feuille coûte toujours 3 s. en 1751 (t. IV, p. viii). Il ne semble pas y avoir eu d'abonnement, mais en août 1751, les trois premiers tomes, brochés, se vendaient 6 £ (t. IV, p. 116).

Le périodique, en 1747, se trouvait en vente à Breda, Utrecht, Gouda, Amsterdam, Haarlem, Rotterdam et Leyde (t. I, p. 64).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

La dédicace de l'ouvrage à [Christoph Heinrich von] Ammon, ministre de Prusse à La Haye, n'est signée que de trois astérisques, mais l'auteur est nommé dans l'Avertissement des libraires en tête du t. IV: «L'acceüil favorable dont on a favorisé Le Papillon ou Lettres Parisiennes nous a engagé à répondre au désir ardent que Monsieur le Chevalier de Mouhy nous a témoigné de continuer cet Ouvrage». L'attribution du Papillon à Charles de Fieux, chevalier de MOUHY (1701-1784) n'a jamais fait de doute4.

Dans la première lettre du t. I, Mouhy fait appel à des collaborations occasionnelles: «L'Auteur prie très humblement Mrs. les gens de Lettres de vouloir bien adresser franc de port au Libraire qui publie ces Feuilles les vers ou les Ecrits qui pourraient contribuer à rendre cet Ouvrage digne du Public» (p. 16). Cet appel n'est pas resté sans réponse, mais la plupart de ces collaborations, comme on va le voir, sont restées anonymes.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le Papillon est bien nommé, car son auteur ne cesse en effet de papillonner dans l'actualité parisienne, faisant écho aux nouvelles politiques, militaires et judiciaires, rapportant les faits divers, «aventures» et scandales du jour, analysant les tragédies nouvelles et signalant les principaux spectacles de Paris et de Versailles, brossant le portrait des personnalités en vue (le maréchal de Belle-Isle, le cardinal de Tencin), donnant des extraits des livres nouveaux les plus lus, reproduisait force épigrammes, fables, odes, madrigaux, chansons (même avec la musique, t. IV, p. 61-62), parodies et autres poèmes de circonstance, sans oublier les pièces de vers couronnées par les Académies. Grand animateur de la vie parisienne d'alors, Voltaire fait naturellement beaucoup parler de lui.

Le Papillon se targue d'être le premier à publier quelques beaux inédits, tels «La Solitude de Vredeburg, poème par Mr. B. de L.M.» (t. II, p. 209-216), l'épître en vers de Voltaire à la duchesse du Maine «Auguste fille et mère de héros» (t. II, p. 310-314)5, les trois Odes sur la Religion de l'abbé [Maurice] de C[laris] (t. III, p. 1-13). l'épître en vers de l'abbé de Bernis au comte de F[orcalquier] (t. III, p. 55-59), etc.

Parmi les livres nouveaux qui font l'objet d'extraits, on relève la douzième et dernière partie de la Vie de Marianne de Marivaux (t. I, p. 146-152), Pantin et Pantine de Th. L'Affichard, un Essai sur l'amour de la patrie (t. II, p. 266-272), les Observations pour servir à l'histoire des gens de lettres de Moncrif, Histoire de la félicité de Voisenon, les Plaisirs secrets d'Angélique de l'abbé Delrue, les Mémoires de Cécile de Pierre-Antoine de La Place (tous au t. IV). En outre, Mouhy se livre à deux reprises à une petite revue des nouveautés de la librairie (t. IV, p. 10-15 et 72-76).

Quant aux collaborations occasionnelles, elles ont donné lieu à la publication d'une dizaine de «pièces communiquées», notamment un «Discours sur la Mérope de Mr. de Voltaire» (t. I, p. 139-142, 193-201), des vers «A Monsieur Piron» (t. I, p. 223), un «Essai de Traduction du n° 153 du Babillard, faite par Madame de ***» (t. II, p. 168-172), une lettre à Voltaire «sur son Discours à l'Académie Françoise» (t. III, p. 358-368), des «Remarques critiques sur quelques Pensées de Sénèque» envoyées par [François-Antoine] Chevrier, etc. ainsi qu'à l'insertion d'une vingtaine de lettres, choisies semble-t-il parmi beaucoup d'autres6, la plupart anonymes, quelques-unes signées d'initiales: D.C., E.D., J.D.C., N.N., S.A.P. de C, trois seulement portant le nom de leur auteur: Piron, de Paris, le 13 février 1747 (t. I, p. 233-237), S. Kragman, d'Amsterdam (t. I, p. 239) et le vicomte de Rabaillac, d'Amsterdam également (t. II, p. 30-31)7.

Véhicule d'une actualité littéraire qui se veut «agréable», le Papillon ne tombe ni dans les querelles d'école, ni dans les attaques personnelles, même si d'aventure Baculard d'Arnaud (IV, 81-91) et Voltaire sont un peu malmenés.

Aucune table.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Exemplaires localisés: B.P.U. Genève, Hf 1190; B.U. Leyde, 702 F 9-10; Ars., 8° H. 26570 (sans le t. II); B.A.A., 38bis I 13; Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Lm 2681 (les t. II et III seulement).

Notes

1. Si l'on en juge par la Préface du t. III, la guerre de Succession d'Autriche et les hostilités déclarées entre la France et les Provinces-Unies ont été pour quelque chose dans cette interruption.

2. Identifiable apparemment à David Coster, graveur actif à La Haye dès 1696 (Ulrich Thieme et Félix Becker, Allgemeine Lexikon der bildenden Künstler, Leipzig, 1912, t. VII, p. 542).

3. Sur ce libraire-éditeur, voir E.F. Kossmann, De Boekhandel te 's-Gravenhage tot het eind van de 18de eeuw, 's-Gravenhage, 1937, p. 94-96.

4. La notice de D.P. 2donne sur lui les renseignements et références utiles.

5. Bengesco 779 ignore cette édition, mais mentionne celle du Mercure de France d'août 1747, que Mouhy (t. III, p. 123-124) affirme hautement avoir devancée.

6. Il est question entre autres de «Lettres Anonimes en nombre » (t. I, p. 272), de «31 Lettres qu'on nous a fait l'honneur de nous écrire, non seulement de ces Provinces, mais encore de Francfort, d'Aix-la-Chapelle, de Trêves, etc. » (t. II, p. 140-141), etc.

7. Qui avait commencé par écrire une lettre, non publiée, «en Gascon et d'un stile vif et harmonieux » (t. I, p. 144).

Titre indexé

PAPILLON, OU LETTRES PARISIENNES

Date indexée

1746
1747
1748
1749
1750
1751

OBSERVATIONS PÉRIODIQUES SUR LA PHILOSOPHIE ET LES BELLES-LETTRES

1087
1777

Historique

On ne connaît ce périodique que par son Prospectus, publié dans les Nouvelles de la République des Lettres d'avril 1777 (p. 450-461). Selon ce texte, les Observations, tout en se présentant comme la continuation des Nouvelles, se proposaient de «rendre à la critique ses droits», en s'attachant «uniquement aux ouvrages dont les défauts et les principes, tenant au goût du siècle et aux préventions de mode, semblent faire une autorité dangereuse, et à ceux qui sont dignes d'en servir à la postérité». «Nous destinons trois feuilles par mois à ces articles de critique détaillée, poursuit le Prospectus, en nous restraignant à ce qui concerne l'histoire, la philosophie rationelle et les belles-lettres. [...] nous employerons la seconde partie de ce recueil à des notices raisonnées des productions nouvelles en divers genres peu dignes d'être approfondies, mais dignes d'être lues [...]. Enfin, sous le titre de Mélanges, on trouvera dans une feuille et demie quelques variétés littéraires». La souscription était de 9 £ de France pour 12 cahiers de 144 p., in-12, pris chez la Société typographique de Lausanne. C'est sans aucun doute Paul-Henri Mallet qui était l'auteur de ce Prospectus et qui aurait dû rédiger les Observations, tout comme il rédigeait à cette époque les Nouvelles. Mais la souscription, malgré une relance dans les Nouvelles d'août 1777 (p. 513), ne donna rien et les Observations restèrent en rade.

Titre indexé

OBSERVATIONS PÉRIODIQUES SUR LA PHILOSOPHIE ET LES BELLES-LETTRES

Date indexée

1777

L'OBSERVATEUR VIGILANT

1085
1781

Titre(s)

Chacun des cinq numéros du périodique a un titre différent. N° 1: Au coriphée des Natifs cornualistes. N° 2-3: L'Observateur vigilant, au coriphée des Natifs cornualistes, sur sa réponse à M. Bérenger. N° 4: L'Observateur vigilant, censure de la brochuromanie et portrait du brochuromane. N° 5: L'Observateur vigilant, Apologie de l'Edit du 10eFévrier 1781.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

18 juin–20 août 1781. 5 numéros.

Ni privilège, ni prospectus. La périodicité n'est pas annoncée et s'avère tout à fait irrégulière, au point que l'on peut se demander si, plutôt que d'un véritable périodique, il ne s'agit pas là d'une succession de pamphlets numérotés.

Les dates de parution: 18 juin, 22 juin, 23 juin, 16 août et 20 août 1781 ne sont pas imprimées dans les numéros et ne sont connues que par les annotations manuscrites contemporaines figurant sur certains exemplaires1.

Description de la collection

La collection est formée de 5 numéros, numérotés 1-5, comptant respectivement 19, 12, 21, 15 et 32 p., 110-120 x 180-190, in-8°.

Aucune devise au sens propre du mot, mais une citation latine en tête de chaque numéro, tirée des Fables de Phèdre, des Satires du Juvénal et des Proverbes.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Aucune adresse quelconque. On peut présumer néanmoins que ces cinq brochures, écrites et distribuées à Genève, y ont aussi été imprimées2.

On ne possède aucune indication sur le chiffre du tirage. Quant au prix des numéros successifs: 6 s., 4 s. 6 d., 6 s., 4 s. 6 d. et 6 s. de Genève, il n'est connu que par les annotations manuscrites contemporaines figurant sur certains exemplaires3.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Les 5 numéros sont signés d'un même pseudonyme: Chrysostome Mathanasius4. Le titre même des trois premiers numéros indique que l'auteur est à rechercher parmi les adversaires politiques du leader des «Natifs» genevois Isaac Cornuaud (1743-1820), dont les copieux mémoires5 attribuent L'Observateur vigilant à «Bérenger, Bonfils, Sylvestre». Le n° 1, d'après une annotation contemporaine au crayon6, aurait été rédigé «par Is. Salomon Anspach, Berenger, Sylvestre et Bonfils». Ce premier numéro, qui prend la défense de l'historien et publiciste Jean-Pierre Bérenger (1737-1807) en le nommant par son nom, pourrait bien avoir été écrit sous son inspiration par quelques-uns de ses proches amis du parti des «Représentants», tels le pasteur Isaac-Salomon Anspach (1746-1825), l'horloger et «teneur de livres» Jean-Antoine Sylvestre (1726-1783), le graveur et futur «homme de lettres» Daniel Bonfils (1745-1815)7. Les autres numéros, qui poursuivent la polémique contre Cornuaud, peuvent être attribués, jusqu'à preuve du contraire, à Jean-Pierre BÉRENGER lui-même.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Les cinq numéros de L'Observateur vigilant s'inscrivent dans le débat politique et polémique soulevé à Genève par le vote de l'Edit du 10 février 1781, appelé «Edit bienfaisant», qui avait accordé aux Natifs certaines de leurs revendications, mais dont l'opportunité et même la légalité furent bientôt contestées par Isaac Cornuaud et ses partisans, démagogiquement soutenus par Vergennes8. Bérenger avait pris la défense de l'Edit en publiant le 14 mai 1781 soixante pages de Considérations9, qui furent attaquées par une lettre anonyme du 22 mai 10 que Bérenger attribua trop vite à Isaac Cornuaud, lequel protesta avec humeur de son innocence11. Un échange de brochures de plus en plus virulentes s'ensuivit entre les deux camps. Le premier numéro de L'Observateur vigilant revient sur la lettre anonyme du 22 mai et la réfute point par point, en prenant la défense des Considérations de Bérenger. Les n° 2 et 3 déclenchent contre les écrits, les idées et les intrigues de Cornuaud une campagne de plus grande envergure encore, que le n° 4 accentue et personnalise. Le n° 5 enfin, comme l'indique son sous-titre, constitue une nouvelle apologie de l'Edit du 10 février et des bienfaits de la démocratie. On est là en plein cœur des polémiques genevoises qui allaient aboutir au coup d'Etat du 7 avril 1782.

Aucune table.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Exemplaires localisés: Archives d'Etat, Genève, collection Girod 22; B.P.U. Genève, Gf 315/29-30; Société d'histoire et d'archéologie, Genève, Brochures genevoises du XVIIIe siècle 33-35, 56-57. D'autres exemplaires de numéros isolés sont conservés sous d'autres cotes dans chacun de ces trois fonds.

Bibliographie

Haller G.E. von, Bibliothek der Schweizer-Geschichte, Bern, 1787, t. VI, 244, n° 1229-1233. – Rivoire E., Bibliographie historique de Genève au XVIIIe siècle, Genève etc., 1897, t. I, p. 340-345, n° 2153, 2164, 2171, 2183 et 2184.

Notes

1. Notamment ceux de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, Brochures genevoises, vol. 33-35.

2. Seul le n° 2 est orné d'un bandeau suffisamment élaboré pour permettre un jour l'identification de l'imprimeur.

3. Même référence qu'à la note 1.

4. Orthographié «Chisostome» dans la signature du n° 1.

5. Mémoires de Isaac Cornuaud sur Genève et la Révolution de 1770 à 1795, publ. Emilie Cherbuliez, Genève, 1912, p. 316.

6. B.P.U. Genève, Gf 315/29, pièce 73.

7. Sur ces deux derniers personnages, mal connus jusqu’à présent, voir les notices (à paraître) de Marc Neuenschwander.

8. Sur cet épisode, voir l’historique de Jean-Pierre Ferrier dans Histoire de Genève des origines à 1798, publiée par la Société d’histoire et d'archéologie de Genève, Genève, 1951, p. 466 et suiv.

9. Rivoire, n° 2115.

10. Rivoire, n° 2119.

11. Rivoire, n° 2134.

Titre indexé

OBSERVATEUR VIGILANT

Date indexée

1781

LE NOUVELLISTE DU PARNASSE, DE CYTHÈRE ET DE LA COUR

1062
1756

Titre(s)

Le Nouvelliste du Parnasse, de Cithere et de la Cour. D'après la Copie de Berlin. Par Mrs. P**. et S***.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Lundi 12 janvier– lundi 11 octobre 1756. 2 volumes. Ni privilège, ni prospectus connu.

Périodicité hebdomadaire, annoncée dans l'avis liminaire du libraire au lecteur («cette Feuille [...] paroitra exactement les Lundi») et parfaitement respectée.

Les numéros portent en tête leur date complète, tandis que le titre général de chacun des deux tomes n'est daté que du millésime.

Description de la collection

La collection compte deux tomes de 168 et 166 p., 95–98 x 148-150, in-8°, groupant chacun vingt numéros hebdomadaires de 8 p., numérotés I-XX. La tomaison n'est indiquée que sur le titre général du t. II, elle manque au t. I.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

L'adresse «A Amsterdam, Chez Isaac Buyn. Libraire sur le Dam. [ou] Sur le Dam.» figure au bas du titre général des volumes ainsi qu'à la fin de chaque numéro.

Distribution: «aux Bureaux des Postes dans toutes les Provinces-Unies» (t. I, p. 14).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Les initiales P. et S. du titre général sont de fantaisie et la publication est par ailleurs anonyme. Mais dans l'avis liminaire du t. II, on lit: «Le Public a paru si content de cette Feuille, que j'ai cru devoir, par reconnoissance, lui procurer ses ainées, qui ont parues le 6. de Février 1741, et dont il y a 34 Tomes sous les titres de Magazin, Epilogueur, Demosthenes Moderne, Avocat pour et contre, le Patriote Hollandois, et le Nouvelliste, que l'on peut avoir chez moi [etc.]». En prenant congé de son lecteur, le libraire Isaac Buyn répète d'ailleurs cette liste (t. II, p. 165). Ces titres bien connus sont ceux des périodiques successifs de Jean ROUSSET DE MISSY, auquel on peut donc attribuer presque sans hésitation Le Nouvelliste du Parnasse, de Cithère et de la Cour,qui s'avère ainsi l'œuvre, et même la dernière œuvre d'un septuagénaire. Pour remplir sa feuille, Rousset de Missy a fait des emprunts à d'autres auteurs, classiques ou contemporains (voir 6), mais il ne semble pas avoir eu de collaborateur à proprement parler.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le contenu du périodique n'est annoncé que négativement: «on n'y trouvera ni la sévère Critique de l'Epilogueur, ni les Frivolités de la C*****, ni les Puérilités des Historiettes de M**, ni les bagatelles de la Toilète» (t. I, p. 5-6). En fait, il s'agit d'une feuille littéraire où se mêlent vers et prose. La partie versifiée comprend des fables, des odes, des épigrammes, des énigmes et autres poésies badines ou légères, ainsi que des vaudevilles et des chansons, dont quatre sont accompagnées de leur musique notée (t. I, p. 11; t. II, p. 92, 101 et 140). La majorité de ces pièces de vers ne sont pas signées, quelques-unes le sont d'initiales, d'autres portent le nom de leur auteur: [J.-Fr.] de Bastide (estropié en Bartide), [Louis de] Boissy, Du Resnel, [Aimé-Ambroise-Joseph] Feutry (t. II, p. 96-100: «Les Tombeaux»), G[azon-]Dourx[igné], Gresset, La Chaussée, [J.-Fr. Lériget] de La Faye, Lavergne (auteur non identifié d'une ode bachique), Molière, Pope en traduction, «Renier», J.-B. Rousseau et même Voltaire (t. II, p. 137-139). Côté prose, où tous les textes sont anonymes sauf un, il s'agit surtout de «réflexions» philosophiques et morales (sur l'amour de la patrie, sur le vol légitime, etc.), de commentaires de l'actualité politique et militaire, notamment sur les débuts de la guerre de Sept Ans, de «pensées», d'«anecdotes historiques» et d'autres morceaux plaisants, sans oublier un «nouveau dialogue des morts» entre Alexandre et Attila, deux scènes extraites de la Boutique du bijoutier (Brenner 9799) et, dans les deux derniers numéros, d'un curieux «Dictionnaire portatif de Pensées libres d'un jeune Militaire». A deux reprises, la dernière page d'un numéro est remplie par une annonce de loterie (t. I, p. 40 et 72). On retrouve par endroits la trace et l'expression des sentiments bien connus de l'auteur; admiration pour La Beaumelle, hargne envers Voltaire (t. I, p. 9 et t. II, p. 139).

Table des pièces du t. II aux p. 165-166 de ce tome. Aucune table pour le t. 1.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Seul exemplaire connu pour l'instant: collection J.-D. Candaux, Genève. Aucun des grands catalogues de livres imprimés ne mentionne ce périodique.

Bibliographie

Resté inconnu d'Alexandre Cioranescu (Cior 18, t. III, 1595-1596), Le Nouvelliste du Parnasse, de Cithère et de la Cour n'avait été signalé jusqu'à présent que par Eugène Hatin (B.H.C., p. 89), d'après une annonce de la Gazette d'Amsterdam du 2 janv. 1770.

Titre indexé

NOUVELLISTE DU PARNASSE, DE CYTHÈRE ET DE LA COUR

Date indexée

1756

NOUVELLES LITTÉRAIRES DE LA SUISSE

1048
1722
1731

Historique

Dans son Histoire politique et littéraire de la presse en France (t. II, p. 298), Eugène Hatin écrit ceci : «En 1722 la Suisse eut aussi son journal littéraire français. Dès 1702 le savant médecin J.-J. Scheuchzer, à qui les sciences naturelles doivent un grand nombre d'ouvrages estimés, avait entrepris la publication des Nova litteraria helvetica, destinées à faire connaître les savants que la Suisse possédait de son temps et leurs ouvrages [...]. Des occupations plus importantes le forcèrent à abandonner cette publication en 1715, après 12 volumes. Elle fut reprise en 1722, en français, par une association d'écrivains, qui promirent de donner un numéro tous les mois ; mais les Nouvelles littéraires de la Suisse éprouvèrent de fréquentes interruptions, et après dix ans elles firent place au Mercure suisse, ou Journal helvétique de Neufchâtel». L'essentiel de cette notice fut repris par Hatin lui-même dans B.H.C. (p. 40) et répété ensuite par d'autres bibliographes, notamment par Gabriel Bonno, «Liste chronologique des périodiques de langue française du XVIIIe siècle», Modern Language Quarterly, 1944, vol. V, p. 9.

En fait, ce périodique est introuvable. Aucune bibliothèque de Suisse ne le possède, aucun des grands catalogues de bibliothèque ne le mentionne. On pourrait se demander si une confusion ne se serait pas produite, antérieurement à Hatin déjà, avec les Zeitungen der Gelehrten aus dem Schweitzer Lande, qui commencèrent à paraître à Zurich en 1722 précisément et qui prirent en effet la relève des Nova Literaria Helvetica de Scheuchzer (voir Cari Ludwig Lang, Die Zeitschriften der deutschen Schweiz, Leipzig, Otto Harrassowitz, 1939, p. 37-38).

Titre indexé

NOUVELLES LITTÉRAIRES DE LA SUISSE

Date indexée

1722
1723
1724
1725
1726
1727
1728
1729
1730
1731

NOUVELLES LITTÉRAIRES 5

1043
1756

Titre(s)

Nouvelles littéraires.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Le seul numéro connu, qui est le vingtième, est daté de 1756, sans autre précision, mais il contient le «cours des actions» du mardi 22 au lundi 28 juin. On peut en déduire que la feuille était hebdomadaire, qu'elle paraissait apparemment le mardi et que le premier numéro avait dû sortir le mardi 17 février 1756.

Description de la collection

La vingtième feuille compte 8 p., numérotées 105-112. Si tous les numéros précédents avaient eu aussi 8 p., le vingtième aurait dû être paginé 153-160. Il est donc évident que la plupart des 19 premiers numéros comptaient seulement 4 ou 6 p.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Adresse en fin de numéro: «A Geneve, chez Emanuel Du Villard, Libraire à la Grand'-Ruë». Il n'y a pas de raison d'en suspecter l'authenticité1. On ne trouve aucune indication sur le prix de vente ni sur le chiffre de tirage.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

L'anonymat de la feuille étant complet, fondateurs, auteurs et collaborateurs restent à identifier.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

La vingtième feuille, seule connue, contient: 1) Une longue «Epitre adressée au Prince de Beauveau», en vers (incipit: «Je revois donc les bords où le Ciel m'a fait naître»; explicit: «O Vertu n'es-tu qu'un Phantôme?»). 2) Sous la rubrique «Spectacles» une analyse de La Gageure de village, comédie de «Mr. de Selhan2». 3) Une «Anecdote sur Boileau» qu'une note dit expressément «extraite de l'année Littéraire de Mr. Fréron». 4) La recension de trois ouvrages publiés à Paris en 1756. 5) Le cours des actions durant la semaine précédente et le cours d'une demi-douzaine d'«effets commerçables».

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Malgré une enquête approfondie, aucun exemplaire de cette feuille n'a pu être localisé dans les bibliothèques suisses. Le seul numéro connu appartient à l'auteur de cette notice.

Bibliographie

Ce périodique ne semble avoir été signalé nulle part jusqu'à présent.

Notes

1. Sur l'imprimeur et libraire Emanuel Duvillard fils, voir John R. Kleinschmidt, Les Imprimeurs et libraires de la République de Genève, 1700-1798, Genève, A. Jullien, 1948, p. 113-117.

2. Ou plutôt Colomb de Seillans (voir Clarence D. Brenner, A Bibliographical List of Plays in the French Language, 1700-1789, Berkeley, California, 1947, n° 11074).

Titre indexé

NOUVELLES LITTÉRAIRES 5

Date indexée

1756

NOUVELLES DE LITTÉRATURE, DES ARTS ET DES SCIENCES

1019
1750

Titre(s)

Nouvelles de littérature, des arts et des sciences.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

«On distribuera une feuille de 8 pages 4to. tous les quinze jours», annonce l'Avertissement. En fait, le seul numéro connu (et sans doute paru) est le n° I, daté de «Mars 1750» et qui ne compte que 4 p. in-4°.

On ne connaît ni privilège, ni prospectus. En revanche, on sait que la publication fut annoncée dans le Journal helvétique d'avril 1750 (p. 398-399), où l'essentiel de l'Avertissement est reproduit.

Description de la collection

En l'état actuel des connaissances, la collection se compose d'un seul numéro de 4 p., 16 x 24 environ, in-4°.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

L'adresse imprimée en fin de numéro: «A Geneve Chez Antoine Philibert Libraire au Perron» est manifestement réelle.

Selon l'Avertissement, le prix de l'abonnement pour les mois d'avril à décembre 1750 aurait été de 3 £ de France pour les souscripteurs payant d'avance, de 4 £ 10 s. pour les autres.

«On trouvera la première Feuille, ajoute le Journal helvétique,chez divers Libraires des principales Villes, et spécialement à Berne chez Mrs. Haller et Gaudard, et à Neûchâtel dans l'Imprimerie des Editeurs du Journal Helvetique».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

L'auteur de cette feuille d'annonce de livres pourrait bien être le libraire Antoine PHILIBERT lui-même.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

«Le but qu'on se propose en commençant cette feuille périodique, déclare l'Avertissement, est d'annoncer les Nouveautez Littéraires de divers endroits, et de donner non des extraits, mais seulement une légère idée des Livres que l'on aura en main, en profitant le plus souvent des Journaux où il en sera fait mention. On recevra avec plaisir et reconnoissance tout ce qui sera relatif à cette entreprise [etc.]». En fait, le seul numéro connu ne contient, outre l'Avertissement, que les annonces de six livres nouveaux, classés par pays (France, Hollande, Italie, Allemagne). Ces six ouvrages sont: Connoissance des beautez et des défauts de la Poésie et de l'Eloquence dans la Langue Françoise [de David Durant ou de Voltaire? ], Londres, 1749; la troisième édition du Nouvel Abrégé Chronologique de l'Histoire de France [du président Ch.-J.-Fr. Hénault], Paris, 1749; L'Amour dévoilé, ou le Système des Sympathistes [de Charles-François Tiphaigne de La Roche], 1749; les Œuvres de [Louis] Racine en 6 vol.; les Annali Letterati d'Italia, 1750; et les Considérations sur le Génie et les Mœurs de ce Siècle [de Jean Soubeyran de Scopon], Francfort, 1750.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Seul exemplaire repéré: Z.B. Zurich, ms. C 273, f° 85-86 (dans un recueil de correspondance de l'«antiquaire» zurichois Johann Kaspar Hagenbuch).

Titre indexé

NOUVELLES DE LITTÉRATURE, DES ARTS ET DES SCIENCES

Date indexée

1750

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES 2

1017
1775
1777

Titre(s)

Nouvelles de la République des Lettres. Aurait dû être continué par les Observations périodiques sur la philosophie et les belles-lettres.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Juillet 1775–août 1777. 11 volumes. «Avec Approbation» disent toutes les pages de titre. Il s'agit sans doute de l'approbation des deux censeurs en exercice à Lausanne, les professeurs de théologie Chavannes et de Bons à cette époque, dont on ne conserve apparemment aucun registre1.

Aucun véritable prospectus n'a été retrouvé, mais on connaît en revanche une «lettre d'avis» de 2 p. in-4°, imprimée et datée de juillet 17752.

La périodicité bimensuelle annoncée dans cette lettre («Il paraîtra tous les mois deux cahiers») a été respectée une année durant, de juillet 1775 à juin 1776. Dans le second numéro de mai 1776, un Avis sur ce journal (1776, t. IV, p. 89-91) fait état des déceptions et déboires des éditeurs, invoque des «circonstances imprévues» et des «occupations plus importantes» et annonce que la publication se poursuivra, mais au rythme d'«un cahier tous les mois» seulement, pendant une nouvelle année «d'essai». Après une interruption estivale, cette nouvelle périodicité sera respectée en effet, de septembre 1776 à août 1777. La publication, suspendue ensuite, aurait dû reprendre en janvier 1778 sous un nouveau titre3. Les «cahiers» intitulés «parties» sont datés du mois seulement, même lorsqu'il en a paru deux par mois, et sont groupés par trois, puis par quatre, en volumes à pagination continue.

Description de la collection

La collection regroupe donc deux séquences. La première englobe les 24 «cahiers» ou «parties» de la première année de parution et compte 8 tomes de 336 à 366 p., soit 4 tomes numérotés I-IV pour 1775 et 4 tomes également numérotés I-IV pour 1776. La deuxième séquence comprend les 12 «cahiers» de la seconde année de parution et ne compte que 3 tomes, mais plus gros (de 514 à 575 p.), l'un pour 1776, les deux derniers pour 1777, sans aucune indication de tomaison4.

Chaque livraison compte en principe cinq feuilles de format in-12 donc 120 p. la première année, six feuilles donc 144 p. la seconde année. Dimensions: 95 x 158.

Aucune devise, mais ce vers de Virgile (Enéide, X, 108) en épigraphe: Tros Rutulusve sit, nullo discrimine habebo. Aucune illustration.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

L'adresse qui figure au titre de chaque numéro: «A Lausanne, Chez la Société Typographique» est parfaitement réelle5.

Le prix de souscription, annoncé dans la «lettre d'avis» et figurant au verso du titre dès la deuxième livraison, était de 18 £ de France (soit 12 £ argent de Suisse) pour les 24 «cahiers» de la première année. Pour les 12 numéros de la seconde année, ce prix fut ramené à 9 £ de France ou 6 £ argent de Suisse.

Distribution: au verso de la «lettre d'avis» ainsi qu'au verso du titre de chaque «cahier» figure, dans l'ordre alphabétique des villes, la liste des libraires chez lesquels on pouvait souscrire. Cette liste, au départ, est la suivante: Augsbourg (Stage), Avignon (Chambeau), Bâle (Schweighauser), Berne (la Société typographique, Emanuel Haller), Berlin (Haude et Spener), Besançon (L'Epargnet cadet), Bologne (Guibert), Colmar (Fontaine), Florence (Bouchard), Francfort-sur-le-Main (Eslinguer), Genève (Chirol, Bardin), La Haye (Gosse fils), Lyon (les frères Périsse), Milan (J. Bayle Barrelle bibliothécaire, Galeazi), Neuchâtel (la Société typographique, Fauche), Nîmes (Gaude père et fils), Strasbourg (Bauer et Cie), Turin (les frères Reycends), Zurich (Hess). Dès les mois d'août ou septembre 1775, s'ajoutent encore: Lyon (Godinot), Toulouse (Dupleix), Valence en Dauphine (Aurel). Enfin, la Société typographique de Neuchâtel disparaît en septembre 1775 (t. II, partie VI) au profit de J. Renaud et Cie.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean-Pierre-Louis de La Roche Du Maine, marquis de LUCHET (1739-1792) a toujours passé pour avoir été le fondateur et le principal rédacteur de ce périodique6. L'examen attentif de la publication confirme cette tradition, mais seulement pour la première année de parution. En effet, si Luchet est nommé jusqu'à sept fois aux emplacements significatifs entre juillet 1775 et juin 17767, son nom disparaît ensuite complètement et, qui plus est, la première livraison de la seconde année s'ouvre sur cette note: «Les articles de ce journal, qui ne sont pas marqués d'une lettre initiale, sont de Mr. Mallet, ci-devant professeur de belles-lettres françoises à Cassel». Paul-Henri MALLET (1730-1807) ainsi désigné était alors professeur (honoraire) d'histoire civile à l'académie de Genève; il était l'historien de la maison de Hesse-Cassel dont Luchet était précisément devenu le bibliothécaire en 1776; il avait participé déjà à la rédaction de plusieurs périodiques8. On peut donc admettre, à titre d'hypothèse tout au moins, qu'il fut le principal rédacteur des Nouvelles de la République des Lettres de septembre 1776 à août 1777.

Le périodique eut-il des collaborateurs réguliers? Si l'on fait le relevé des signatures et des initiales, on s'aperçoit que 18 «extraits» sont marqués de l'initiale B. et qu'une dizaine de pièces de vers sont signées du nom de Berenger. On peut se demander dès lors si le prosateur B. et le poète Berenger ne seraient pas une seule et même personne, identifiable au publiciste et politicien genevois Jean-Pierre Berenger (1737-1807), condamné à l'exil avec les autres chefs des «Natifs» contestataires le 10 février 1770 et retiré dans le Pays de Vaud, où il devint l'un des collaborateurs de la Société typographique de Lausanne9.

Dans sa «lettre d'avis» déjà, l'éditeur des Nouvelles de la République des Lettres avait fait appel aux collaborations extérieures. Celles-ci ne manquèrent pas, mais, conformément aux habitudes de l'époque, restèrent cantonnées dans l'anonymat. Tout au plus trouve-t-on certaines pièces de vers marquées des initiales C, D.L., M.P., M.D.L.C. ou V., quelques extraits signés J., J.L. ou W., cinq lettres d'un certain Mr. D. (ou D***), une autre du père vicaire J.F.R., une autre encore de L.C.M. Seule exception: un article de juillet 1777 est «de Mr. Prévost, citoyen de Geneve10».

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

La «lettre d'avis» annonce que le journal intitulé Nouvelles de la République des Lettres porte «le titre de celui de MM. Bayle et Basnage, parce qu'il est destiné à lui servir de suite, fait sur le même modèle, écrit dans un pays où l'on permet une liberté honnête [...]. On y insérera les ouvrages en entier, lorsqu'ils n'excéderont pas deux feuilles d'imprimerie [...]. On y indiquera les livres qui méritent d'entrer dans une Bibliothèque, et ceux qui ne supportent qu'une lecture rapide. Cet ouvrage [...] est dédié à ceux qui aiment à occuper utilement leur loisir».

Le long préambule qui ouvre le premier numéro n'est guère plus explicite: «L'objet de ce journal est d'annoncer les ouvrages qui nous paroitront avoir les droits les mieux fondés à l'attention du public» (p. 18). S'étant réclamé de nouveau de Pierre Bayle, mais également de l'abbé Desfontaines, le journaliste énumère complaisamment les «qualités» qui distingueront son ouvrage: «1) Les égards que les honnêtes gens se doivent dans la défense de leurs opinions. [...] 2) Une grande variété dans le choix des livres analysés. [...] 3) Des connaissances étendues, sinon profondes. [...] 4) Un style aisé, et plus agréable encore qu'épuré. [...] 5) L'impartialité non-seulement sur les auteurs (c'est la plus aisée) mais sur les principes. [...] 6) Une sévérité soutenue dans l'admission des morceaux destinés à enrichir son journal. [...] 7) L'art de douter; ouvrage qui manque à la république des lettres» (p. 13-17).

Le contenu réel semble correspondre assez bien à ces diverses annonces. Pour l'analyser, il est commode de distinguer les textes originaux d'une part (soit en vers soit en prose), les recensions d'autre part.

A l'exception des quatre derniers numéros (mai-août 1777), tous les «cahiers» contiennent des pièces de vers: épîtres, fables, contes, odes, épigrammes, etc. Les seules qui ne soient pas anonymes sont les dix poèmes signés Berenger attribuables à Jean-Pierre Berenger (voir section 5) et quatre poèmes de Voltaire: son Epitaphe de Voisenon (1775, t. IV, p. 216), son Epître à Turgot du 29 juin 1776 (1776, t. IV, p. 360-361), sa Réponse à Tressan: «Tandis qu'aux fanges du Parnasse» et ses vers à Mme de Saint-Julien: «Dans un désert un vieux hibou» (1776, t. V, p. 128-129). Au total, plus de soixante pièces de vers.

Les textes en prose sont à peine moins nombreux, mais tiennent beaucoup de place. Une dizaine d'entre eux proviennent indubitablement de collaborations extérieures: il s'agit de réflexions sur la jurisprudence criminelle, de lettres sur les œuvres de Boileau, de «réflexions faites à l'occasion des ouvrages d'éducation de M. De la Blancherie», du plan d'éducation de Pierre Prévost, etc. Quelques textes sont expressément tirés d'autres ouvrages (Annales de Linguet, Nécrologe de la France). La lettre de Linguet à Louis XVI du 24 avril 1777 et deux lettres de Voltaire à Frédéric II et à Mirbeck11 sont des pièces communiquées ou empruntées. D'autres lettres en revanche sont des apports éditoriaux, telle la lettre de Buffon à Luchet (1776, t. I, p. 117-120). Reste enfin une quarantaine de textes qui paraissent provenir de la plume même des rédacteurs du périodique. Trois seulement portent le nom de «Mr. de Luchet»: «Lettre à Mr. de ... sur quelques observations critiques qu'il a adressées aux éditeurs» (1775, t. III, p. 123-144); «Considérations philosophiques sur l'histoire» (1775, t. IV, p. 263-280); «Dissertation sur Jeanne d'Arc» (1776, t. I, p. 231-300 et t. II, p. 3-64). Le nom de Mallet n'apparaît qu'une fois (1777, t. II, p. 364-379), mais il est vrai que dès septembre 1776, les articles non signés sont censés être de lui. Parmi ces quelque quarante textes, on trouve des notices biographiques ou des nécrologies de Belloy, Chesterfield, Colardeau, Fielding, Fréron, Gresset, P.J. Laurent, Pope, Voisenon et du général Waren; des anecdotes sur J.J. Rousseau, des «Notes attribuées à Mr. Diderot écrites dernièrement par lui à la marge d'une traduction de Tacite» (1776, t. III, p. 194-205); des traductions de l'allemand, notamment de Wieland; des observations sur les lettres de Clément XIV, sur les tragédies de Belloy, sur l'Homme au masque de fer; un «pot-pourri» sur les préfaces, des réflexions sur la ressemblance des portraits, sur l'état actuel de l'Europe (1776, t. V, p. 236-262), sur un cas d'hydrophobie, etc.; enfin des œuvres de fiction, contes, «histoires» et nouvelles («Phoedime», «Richard 1er, roi de Bath», «Rhodope», «Les Mannequins», «La prise de Strasbourg»). En outre chaque numéro contient quelques pages de «Nouvelles littéraires».

Quant aux recensions, elles portent sur les ouvrages suivants (dans l'ordre alphabétique des auteurs nommés ou restitués, et des titres anonymes): Almanach des muses, 1776, 1777; Almanach littéraire ou Etrennes d'Apollon, 1776; L'Ami du peuple françois, Limoges, 1776; Anecdotes dramatiques, 1775, 3 vol.; Antoine Arnauld, Œuvres, Lausanne, 1775; Fr. de Baculard d'Arnaud, Le Prince de Bretagne, Paris, 1777; Jacques Ballexserd, Dissertation sur cette question: quelles sont les causes principales de la mort, Genève, 1775; J.F. de Bastide, Variétés littéraires et galantes,Amsterdam-Paris; Fr. Bernard, Analyse de l'Histoire [de l'abbé Raynal], 1775; Arnaud Berquin, Choix de tableaux, Paris, 1775; et Idylles, 1775; Elie Bertrand, Le Thevenon, Neuchâtel, 1777; Jean Bertrand, Elemens d'agriculture, 1775; Bibliothèque universelle des romans, 1775; William Blackstone, Tableau de la législation pénale d'Angleterre; William Bolts, Etat civil, militaire et commercial du Bengale, La Haye; Bossu, Nouveaux voyages dans l'Amérique, Amsterdam, 1777; Marc-Théodore Bourrit, Description des aspects du Mont-Blanc, Lausanne, 1776; Brydone, Voyage en Sicile et à Malte, Londres-Neuchâtel, 1775; J.Fr. Cailhava, Lettre à Mr. de La Harpe; Calendrier des anecdotes, 1776; Louis-Antoine de Caraccioli, Lettres du pape Clément XIV, Paris, 1777; La Pologne telle qu'elle a été [etc.], Varsovie-Poitiers, 1775; Vie de l'abbé Laurent Ricci, 1776; Olof Celsius, Histoire d'Eric XIV, roi de Suède, Paris, 1777; Jean de Champigny, Histoire abrégée de Suède, Amsterdam, 1776; François-Jean de Chastellux, Eloge de Mr. Helvetius; Choix économique et moral; Ch. Collé, Théâtre de société, nouvelle éd., La Haye-Paris, 3 vol.; C.A. Collini, Journal d'un voyage, Mannheim-Lausanne, 1776; Condillac, Principes d'instruction, Paris, 1775, 16 vol.; Condorcet, Lettre d'un laboureur de Picardie, Paris, 1775; Correspondance d'histoire naturelle, Paris, 1775, 8 vol.; Joseph-Henri Costa de Beauregard, Essai sur l'amélioration de l'agriculture, Chambéry; Jean-Pierre Costard, L'Ame d'un bon roi, Londres-Paris, 1775; Le Génie du pontife, 1775; abbé G.Fr. Coyer, Voyages d'Italie et de Hollande, Paris, 1775, 2 vol.; J.A. Cramer, Vie de Gellert; J.M. Crommelin, Encyclopédie élémentaire, Autun, 1775; John Dalrymple, Mémoires de la Grande-Bretagne, Londres, 1776, 2 vol.; J.A. Deluc et P.G. Dentand, Relation de différens voyages dans les Alpes du Faucigny, Maestricht, 1776; abbé C.Fr. Deschamps, Lettre sur l'institution des sourds et muets; Claude-Joseph Dorat, Le Célibataire, Paris, 1776; Fables nouvelles, 4e éd., Paris, 1776; Mes nouveaux torts, Paris; Les Preneurs; Les Victimes de l'amour, Paris, 1776; Ch.Fr. Dumouriez, Etat présent du royaume du Portugal, Lausanne, 1775; L.A. Duwicquet d'Ordre, Naru, fils de Chinki, Londres, 1776; Education parfaite, Amsterdam, 1776; Eon de Beaumont, Les Loisirs,Amsterdam, 1775, 13 vol.; Esprit des journaux,janv. 1776; Fastes de la nation françoise, 1775; Le Faux Pierre III, Londres, 1776; Favart, La Belle Arsène,1775; Adam Ferguson, Institution de philosophie morale,Genève, 1775; Fontenelle, République des Philosophes; Gazette littéraire de l'Europe, 1775; N.J.L. Gilbert, Le Dix-huitième siècle, satyre, Amsterdam, 1776; Oliver Goldsmith, Précis philosophique et politique de l'histoire de l'Angleterre, Londres, 1776, 2 vol.; John Gregory, Legs d'un père à ses filles, Neuchâtel, 1775; P.P. Gudin de la Brenellerie, Aux mânes de Louis XV, Deux-Ponts; Caius Marcus Coriolan,Paris, 1776; Alb. von Haller, Histoire des plantes indigènes de la Suisse, Berne-Lausanne, 1776; Histoire d'une princesse infortunée, 1776; Histoire naturelle de l'ancien monde; Holbach, La Politique naturelle; Homère, Odyssée, éd. G. Dubois de Rochefort, Paris, 1777; L'Intolérance éclairée, 1777; abbé Joubert, Histoire des révolutions de Pologne, Varsovie; Journal anglois, 1775; La Beaumelle, Commentaire sur la Henriade, Berlin-Paris, 1775, 2 vol.; J.Fr. de La Harpe, Le Comte de Varvic, nouv. éd., Yverdon, 1776; Discours de réception dans l'Académie françoise; Eloge de Nicolas de Catinat; Max Lamberg, Mémorial d'un mondain, Francfort, 1776; Lectures pour les enfans, Genève, 1776; P.Fr. A. Lefebvre, Zuma, tragédie, Paris, 1777; Sophia Lennox, Le Don Quichotte femelle, Lyon, 1775; G.E. Lessing, Mina de Barnheim, Berlin; J.C. Lettsom, Le Voyageur naturaliste,Amsterdam, 1775; S.N.H. Linguet, Annales politiques; Essai philosophique sur le monarchisme, Paris, 1775; Œuvres, 28 vol.; Luchet, Histoire de Messieurs Paris, Lausanne, 1776; Mably, De la législation,Lausanne, 1777, 2 vol.; James MacPherson, Ossian,Paris, 2 vol.; P.A. O'Heguerty de Magnières, Essai de finance, Paris, 1775; Joseph de Maistre, Eloge de Victor-Amédée III, duc de Savoye, Chambéry, 1775; J. Mallet Du Pan, Doutes sur l'éloquence et les systèmes politiques; Manuel pour les jeunes princes, Bâle, 1776; Marmontel, Essai sur les révolutions de la musique en France, Paris; Les Incas, Paris-Lausanne; J.S. Maury, Discours choisis, Paris, 1777; Mémoires de Louis XV, Rotterdam, 1775; Mirabeau, Essai sur le despotisme, Londres, 1775; Montanari, Dizionario istruttivo per la vita civile, Verona, 1776; J. Necker, Sur la législation et le commerce des grains; Nicolson, Essai sur l'histoire naturelle de l'isle de St. Domingue, Paris, 1776; Adrien Maurice, duc de Noailles, Mémoires; Nouveaux amusements sérieux et comiques, Paris, 1776; Nouvelles éphémérides économiques,1775; Ch. Palissot de Montenoy, Les Courtisanes, Paris-Lausanne, 1775; D.P.J. Papillon de La Ferté, Extrait de différens ouvrages sur la vie des peintres,Paris, 1776, 2 vol.; J.J. Paulet, Le Seul Préservatif de la petite vérole, Amsterdam-Paris, 1776; R.A. Pellisery, Le Caffé politique d'Amsterdam, Amsterdam, 1776; Emilien Petit, Traité sur le gouvernement des esclaves,Paris, 1777, 2 vol.; Chr.Fr. Pfeffel, Nouvel abrégé de l'histoire et du droit public d'Allemagne, Paris, 2 vol.; M.F. Pidansat de Mairobert [etc.], Journal historique de la révolution opérée dans la monarchie françoise par Mr. de Maupeou, Londres, 1775-1776, 7 vol.; Piron, Œuvres complettes, Paris, 1776, 7 vol.; Ch. Porée, Le Malheureux imaginaire, Paris; Joseph Priestley, Experiments and observations on différent kinds of air,Londres, 1775, 2 vol.; Recueil de quelques écrits relatifs à un ouvrage périodique sur les arts, Londres-Paris, 1777; Réponse à la lettre de Mr. Beaux de Maguielles sur la philosophie nouvelle,Paris, 1775; Rétif de La Bretonne, Le Paysan perverti, La Haye-Paris, 4 vol.; abbé de Reyrac, Hymne au soleil, Paris, 1777; G. Poullain de Saint-Foix, Essais historiques sur Paris, Paris, 1776; Scévole de Sainte-Marthe, Paedotrophie, Paris, 1777; Nicolas de Saussure, Essai sur la cause des disettes, Genève, 1776; Manière de provigner la vigne sans engrais, Berne, 1775; G.L. Schmid d'Auenstein, Principes de la législation universelle, Amsterdam, 1776; Jean Senebier, L'Art d'observer, Genève, 1775, 2 vol.; Shakespeare, Paris, 1776, 2 vol.; J.R. Sinner, Les Malheurs de l'amour, Berne, 1775; Sterne, Tristram Shandy; abbé Terray, Mémoires, Londres, 1776; A.L. Thomas, Eloge de Marc-Aurèle, 1775; Abr. Trembley, Instructions d'un père à ses enfants, Genève, 1775, 2 vol.; Fr. H. Turpin, La France illustre,1775; Histoire ou éloge historique de Mr. Turgot; Jacob Vernes, Confidence philosophique, Genève, 2 vol.; Vincent [de Rouen], Lettres écossaises, Paris, 1777; Voltaire, Commentaire historique sur les œuvres de l'auteur de la Henriade, Bâle, 1776; Histoire de Jenni,Londres, 1775; La Voix du curé sur le procès des habitons du Mont Jura.

Tables des pièces ou articles de chaque numéro en fin de numéro. Aucune table générale.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Seul exemplaire complet: Archives de la ville, Lausanne, P 503A (acquis en 1988!). Quelques numéros épars sont conservés dans d'autres bibliothèques suisses: B.C.U. Lausanne, B 1565 (juil.-déc. 1775); B.P.U. Genève, Br 1506 (mars 1776); S.U.B. Berne, H. VIII. 62 (mai 1777).

Bibliographie

Le premier numéro (juillet 1775) a fait l'objet d'une réimpression, de l'automne 1775 apparemment12.

Annonces dans la Gazette de Berne, 5 août et 1er nov. 1775, 28 déc. 1776. – Blaser F., Bibliographie der Schweizer Presse, Basel, Birkhäuser, 1958, t. II, p. 725. – Candaux J.-D., «Les Gazettes helvétiques», dans Couperus.

Notes

1. Selon Michel Depoisier, archiviste aux Archives cantonales vaudoises, que je remercie ici très vivement.

2. L'exemplaire de la B.P.U. de Neuchâtel (ms. 1219, f° 275) m'a été signalé par Silvio Corsini que je tiens à remercier chaleureusement pour l'aide qu'il n'a cessé de m'apporter.

3. Voir la notice Observations périodiques sur la philosophie et les belles-lettres.

4. Ce qui n'a pas empêché le relieur de l'exemplaire de Lausanne de les numéroter au dos : «1776. TOM V / 1777. TOM I / 1777. TOM II». Puisque cette tomaison est logique (et d'époque !), nous la suivrons dans nos références.

5. Voir Madeleine Bovard-Schmidt, «Jean-Pierre Heubach, un imprimeur lausannois du XVIIIe siècle», Revue historique vaudoise, 1966, t. LXXIV, p. 1-56, notamment p. 31.

6. L'abbé Denina l'indiquait déjà dans sa notice de La Prusse littéraire sous Frédéric II, Berlin, H.A. Rottmann, 1790, t. II, p. 431. La plus récente notice consacrée à Luchet est celle d'Ann Thomson, D.P. 2.

7. 1775, t. I, p. 129 et 257 ; t. III, p. 123 ; t. IV, p. 263 ; 1776, t. I, p. 117 et 231 ; t. II, p. 3.

8. Voir la notice dans D.P. 2.

9. Claudius Fontaine-Borgel, Jean-Pierre Berenger, historien, ancien syndic de la République de Genève, 1737-1807, Genève, 1885, p. 66-68, mentionne cette collaboration, mais sans nommer le périodique qu'il ne connaît manifestement pas.

10. 1777, t. II, p. 383-388. Cette collaboration de Pierre Prévost est également mentionnée par Fontaine-Borgel, p. 66-68.

11. Best. D20040 et D20511.

12. La liste des distributeurs imprimée au verso du titre comporte en effet les modifications et adjonctions introduites en août-septembre 1775. Silvio Corsini, auquel est due cette découverte, pense que «le succès remporté par le premier numéro a pu inciter les éditeurs à augmenter le tirage des numéros suivants et à combler le déficit en réimprimant un certain nombre d'exemplaires du n° 1». Seul exemplaire connu de cette réimpression : B.C.U. Lausanne, B 1565.

Titre indexé

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES 2

Date indexée

1775
1776
1777

NOUVEAU MERCURE GALANT DES COURS DE L'EUROPE

0988
1710

Titre(s)

Nouveau Mercure galant, des Cours de l'Europe.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Novembre–décembre 1710. Un volume. Aucun privilège mentionné. Aucun prospectus connu. Périodicité mensuelle. Chaque numéro est daté de l'année et du mois.

Description de la collection

On ne connaît que les deux premiers numéros de ce périodique, qui a pu en compter davantage. Chaque numéro, composé de cinq cahiers de 24 p. in-12, compte 120 p., 80 x 145. La pagination est continue d'un numéro à l'autre, mais aucune tomaison n'est indiquée.

Ni devise, ni illustration.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A La Haye, chez Etienne Foulque, Marchand Libraire, dans le Poote», telle est l'adresse sans doute réelle1 qui figure au bas des pages de titre.

Aucun renseignement sur le chiffre du tirage, ni sur le prix de l'abonnement ou du numéro.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

«Par Madame la Comtesse de L. M. ***», précisent les pages de titre, qui ajoutent encore: «Imprimé sur le Manuscrit envoyé de Paris». Cette dame de la Cour de France qui date ses lettres de Versailles sent fort la supercherie littéraire et le véritable auteur du périodique doit sans doute être cherché plutôt dans la foule des nouvellistes français établis aux Pays-Bas2.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le Nouveau Mercure galant se donne expressément pour le complément correctif du Mercure galant de Dufresny3.

Chaque numéro n'est composé en fait que d'une seule lettre (datée du 1er novembre, puis du 29 décembre 1710), qui mêle les anecdotes mondaines, galantes, voire grivoises, et les pièces de vers, aux commentaires parfois moqueurs de l'actualité politique et militaire, le tout dans une optique peu francophile.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Seul exemplaire localisé: B.P.U. Genève, Rb 52ter.

Bibliographie

Ce périodique, sauf erreur, n'avait jamais été étudié jusqu'à présent.

Notes

1. Sur Etienne Foulque, voir E.F. Kossmann, De Boekhandel te 's-Gravenhage tot het eind van de 18de eeuw, 's-Gravenhage, 1937, p. 126-127.

2. Il vaut peut-être la peine de relever que Foulque avait publié avec les frères L'Honoré, de 1699 à 1710, L'Esprit des Cours de l'Europe, de Nicolas Gueudeville.

3. «... Mais Madame, toutes les réflexions que vous me faites faire là-dessus, me font tout d'un coup naître l'envie de supléer à la timidité de Monsieur du Fresni, en vous donnant tous les mois, les Nouvelles qu'il suprime» (p. 8). De fait, Dufresny est pris à partie à réitérées reprises dans le cours du numéro de novembre.

Titre indexé

NOUVEAU MERCURE GALANT DES COURS DE L'EUROPE

Date indexée

1710

NOUVEAU JOURNAL OU RECUEIL LITTÉRAIRE

0983
1740

Titre(s)

Nouveau journal ou recueil litteraire.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

[Septembre-novembre] 1740. 2 volumes. Aucune mention de privilège ni de permission.

Prospectus soit «Programme» mentionné dans l'Avertissement comme ayant paru «il y a deux mois», donc en juillet 1740, mais non retrouvé.

La périodicité n'est pas annoncée expressément, mais on peut déduire du texte de l'«Avertissement» de chacune des deux «parties» qu'elle devait être bimestrielle.

Les deux livraisons soit «parties» parues ne portent aucune autre date que le millésime de 1740. Mais on sait qu'à Genève, Jean Caze procéda à la lecture de la première partie du 2 au 4 septembre 1740 et à celle de la seconde du 8 au 10 novembre 17401.

Description de la collection

La collection ne comporte que deux «parties», l'une de 176 p., l'autre de 191-[1] p., d'environ 105 x 170, in-8°.

Epigraphe: «Fungar vice cotis. Horat. de Arte Poetica».

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Adresse mentionnée sur le titre, et sans doute réelle: «A Genève, Chez Pierre Pellet, Imprimeur2».

La diffusion du périodique était assurée par le libraire genevois Isaac-Marc Bardin3.

«Le Prix de chaque Journal sera 10. sols argent courant de Geneve», lit-on au verso du titre de chacune des deux parties.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Le périodique est anonyme, «mais il ressort du contenu même de ce recueil que son rédacteur devait être un jeune pasteur ou un théologien genevois - et l'on ne voit guère que Jacob Vernet qui, à cette date, ait pu entreprendre une telle publication», écrivais-je en 19724. Depuis lors, Françoise Weil a attiré mon attention sur deux phrases écrites par Jacques Bibaud du Lignon dans ses lettres à Louis Bourguet5, l'une en date du 23 août 1740: «Vous aurés sans doute vu le Programme que l'on vient de publier a Genève pour un Journal, Me Tolot est un des auteurs»; l'autre, toujours de Lausanne, en date du 20 septembre 1740: «Je n'ai point souscrit pour le Journal de Mr Tolot qui a envoyé son 1er volume à Mr de Bochat». Sur la base de ces deux passages, on peut tenter d'identifier le fondateur et principal éditeur du Nouveau journal ou recueil littéraire avec l'apothicaire, poète et publiciste Jean-Baptiste TOLLOT6. Il est probable néanmoins que les théologiens et pasteurs Jacob Vernet et François Deroches, tous deux contemporains de Tollot, l'épaulaient dans son entreprise et avaient contribué à guider ses choix.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Faute d'avoir retrouvé le «Programme» du périodique, on ignore quel avait été le contenu annoncé. Le contenu réel est exclusivement littéraire, avec une nette prédominance des sujets philosophiques et théologiques. On trouve dans l'ordre: le texte commenté d'une lettre de Jean-Pierre de Crousaz7 «à un Ami de M. Pope» sur le système de Leibniz; le résumé d'une dissertation sur l'«idée de la religion naturelle8»; une édition de l'Epître à Emilie de Voltaire, annotée et commentée par le mathématicien genevois Jean-Louis Calendrini9: l'extrait de chacun des deux tomes des Lettres sur la religion essentielle à l'homme de Marie Huber et celui de leur réfutation par François Deroches; la défense par Pierre Roques10 de sa dissertation sur l'âme de Jésus-Christ (Londres, 1739) attaquée par François Deroches; une lettre sur la découverte de l'imprimerie, dont l'auteur anonyme n'est autre que Léonard Baulacre11; une analyse de la tragédie Coligni ou la St. Barthelemi de Baculard d'Arnaud; un «Essai sur l'Education» resté anonyme; une «Fable allégorique» attribuable à Jean-Baptiste Tollot lui-même; diverses «Nouvelles littéraires», sans oublier deux lettres de lecteurs, écrites l'une de Genève, le 3 juillet 174012, l'autre de Vevey, le 15 octobre 1740.

Table des articles des deux parties, à la fin de la seconde partie.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.P.U. Genève, Rb 355; B.C.U. Lausanne, B 1562; Z.B. Zurich, Gal. XXV. 458.

Bibliographie

Blaser F., Bibliographie der Schweizer Presse, Basel, 1956, t. I, p. 550. Candaux J.-D., «Les Gazettes helvétiques», dans Couperus, p. 162-163.

Notes

1. Voir B.P.U. Genève, ms. Jallabert 67, articles 101 et 140 de l'année 1740.

2. Voir sur lui John R. Kleinschmidt, Les Imprimeurs et libraires de la République de Genève, 1700-1798,Genève, 1948, p. 152.

3. «Mr Bardin m'a fait des compliments de la part des Editeurs du Journal de Genève, et des offres de donner place aux pièces que je voudrais leur envoyer, j'ai repondu civilement mais sans m'engager», écrit Jacques Bibaud Du Lignon à Louis Bourguet le 25 octobre 1740 (voir note 24).

4. Dans Couperas, p. 163.

5. B.P.U. Neuchâtel, ms. 1270, f° 141-146.

6. Voir sur ce personnage encore mal connu John Briquet, Biographies des botanistes à Genève de 1500 à 1931, Genève, 1940, p. 459-460.

7. Le célèbre professeur de Lausanne entretenait avec Jean-Baptiste Tollot une correspondance dont il subsiste une douzaine de lettres à la B.C.U. de Lausanne.

8. L'auteur en serait-il le pasteur et futur bibliothécaire genevois Jean-Louis Lullin, dont la thèse de 1729 s'intitulait De theologia naturali in genere ?

9. «L'habile et célèbre Professeur qui a travaillé au Commentaire» n'est pas nommé, mais il est suffisamment désigné par l'énoncé de ses autres travaux.

10. Sur l'auteur et l'œuvre, voir Hans Jakob Holzhalb, Supplement zu dem Allgemeinen [...] Schweizerischen Lexicon, Zurich, 1791, V, p. 179-180.

11. Voir Léonard Baulacre, Œuvres historiques et littéraires, publ. Edouard Mallet, Genève-Paris, 1857, t. II, p. 326.

12. En écho au «Programme», manifestement.

Titre indexé

NOUVEAU JOURNAL OU RECUEIL LITTÉRAIRE

Date indexée

1740