L'OMBRE DE DÉMOCRITE

1095
1743

Titre(s)

L'Ombre de Démocrite errante parmi les vivants etc.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Avril 1743 – ?. 11 feuilles au moins ont paru. Périodicité bihebdomadaire (lundi et jeudi).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Feuille débitée par Jacques Grelot, libraire sur le Niewe-Have à La Haye, et L. Berkoske le Fils, libraire à La Haye. On la trouve à Amsterdam chez Le Sieur dans le Nader-Steeg, chez Lobedanius à Utrecht, chez Luzac à Leyde et chez les libraires des Provinces-Unies.

Bibliographie

Mentions dans la gazette d'Amsterdam (9 avril et 17 mai 1743) et dans L'Epilogueur politique, galant et critique, t. VII, Avis au public.

Historique

Ce périodique n'a pas été retrouvé. Son existence nous est révélée par les deux mentions citées ci-dessus de la Gazette d'Amsterdam et par une allusion de Rousset de Missy dans L'Epilogueur. La Gazette d'Amsterdam présente L'Ombre de Démocrite comme un «ouvrage philosophique, politique, critique, comique et galant sur des anecdotes modernes très intéressantes». Quant à l'auteur de L'Epilogueur, il attribue L'Ombre de Démocrite à un des ses malheureux «confrères» et classe le périodique parmi ces journaux qui ont échoué: à côté du Cyclope errant, de l'Argus de l'Europe, du Sansonnet badin, voici «L'Ombre de Démocrite qui n'a pu soutenir [les] regards et qui d'abord a regagné les Champs-Elysées». Nul doute que ce journal n'ait connu qu'une durée éphémère...

Titre indexé

OMBRE DE DÉMOCRITE

Date indexée

1743

OBSERVATIONS CURIEUSES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA PHYSIQUE *

1086
1719
1771

Titre(s)

Observations curieuses sur toutes les parties de la Physique, extraites et recueillies des meilleurs Mémoires.

Titre modifié en 1771: Observations curieuses sur toutes les parties de la Physique et de l'histoire naturelle extraites et recueillies des meilleurs Mémoires.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Quatre tomes. Collection d'extraits de périodiques qui n'est pas une publication périodique. Les quatre tomes paraissent respectivement en 1719, 1726, 1730 et 1771, chacun avec approbation et privilège.

Description de la collection

T. I, 507 p.; t. II, 541 p.; t. III, 586 p.; t. IV, 552 p. Chaque tome contient un avertissement. In-12. 2 planches (t. III).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A Paris, chez Jacques Mongé, rue Saint Jacques, vis-à-vis le Collège de Louis le Grand, à S. Ignace» (t. I); «chez Marc Bordelet, rue S. Jacques, près le Collège du Plessis, à S. Ignace» (t. II); «chez André Cailleau, Place du Pont S. Michel, du côté du Quai des Augustins, à Saint André» (t. III); «rue Dauphine, chez Charles-Antoine Jombert, père, libraire du Roi pour le Génie et l'Artillerie, à l'Image Notre-Dame» (t. IV).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Guillaume-Hyacinthe BOUGEANT (t. I) et Nicolas GROZELIER (t. II-IV).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: «simples observations» et non «dissertations» (t. III, Avertissement) sur la physique, «réunies et liées ensemble» (t. I, Avertissement) en dehors de tout système.

Contenu réel: physique générale (dynamique, optique, acoustique, hydrologie, métallographie, minéralogie, sismologie, météorologie); astronomie; chimie; anatomie (organes et sens, ostéologie, maladies); botanique générale et étude de diverses plantes (exotiques); histoire naturelle des animaux (quadrupèdes, reptiles, oiseaux, poissons, insectes).

Intérêt de la démarche observée: rassembler le plus possible de «faits» à partir desquels le physicien peut ensuite faire des conjectures et établir des systèmes. La place accordée aux «faits extraordinaires» (tératologie).

Principaux auteurs cités: Boyle, Cassini, Descartes, Derham, Duverney, Geoffroy, Homberg, Huygens, Jussieu, La Hire, Lémery, Littre, Mariotte, Newton, Réaumur, Tournefort.

Tables non intégrées (t. I-III); table intégrée (t. IV).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée: t. I-III: B.M. Bordeaux, S. 8570 (1-3); t. IV: Ars., 8° S 6343 (4). Ars., deux collections: 8° S 6343 (1-4); 8° S 6344 (1-4).

Bibliographie

Réédition du t. I en 1726; des t. I et II en 1730; des t. I-III en 1771 (Paris, Jombert).

Mentions dans: Mémoires de Trévoux (mai 1719, p. 791-807 et déc. 1730, p. 2114-2123), Journal des savants (15 mai 1719, p. 315-319; août 1726, p. 515 et déc. 1726, p. 729-730; sept. 1730, p. 568; sept. 1771, p. 639-640 et déc, t. II, 1771, p. 848-850).

Historique

Entreprise par le R.P. Bougeant, continuée avec l'accord de celui-ci par le R.P. Grozelier, la collection d'Observations curieuses est composée d'extraits abrégés d'ouvrages périodiques et aussi, à partir du t. III, d'autres livres de sciences et de voyages. Grâce à la précision et à l'exactitude des références données (le t. I, exempt de citations en 1719, a été ultérieurement complété), il est possible d'établir la liste des périodiques utilisés. Si le R.P. Bougeant se reporte essentiellement à l'Histoire de l'Académie royale des sciences et aux Nouvelles de la République des Lettres – «les meilleurs ouvrages dans ce genre» (t. II, Avertissement) – et, à un moindre degré, aux Acta Eruditorum de Leipzig et aux Transactions philosophiques de Londres, le R.P. Grozelier, lui, élargit l'éventail des sources, puisant également dans les Mémoires de Trévoux, le Journal des savants, l'Histoire des ouvrages des savants, la Bibliothèque universelle et historique, et le Journal de Verdun. Précisons toutefois que les textes tirés des Nouvelles de la République des Lettres, des Mémoires de Trévoux, du Journal des savants ne sont souvent que les comptes rendus des travaux de l'Académie des sciences de Paris (Histoire et Mémoires) ou des extraits des Transactions philosophiques et des journaux d'Allemagne (Miscellanea curiosa..., Naturae curiosorum, etc.). D'une manière générale (sauf pour le Journal de Verdun dépouillé de 1725 à 1768), les articles auxquels se reportent les compilateurs ne sont pas forcément les plus récents. Beaucoup datent du siècle précédent: bien des emprunts au Journal des savants remontent, par exemple, aux années 1666 et suivantes. C'est que, selon le titre du recueil, les faits retenus sont, parmi les faits «avérés» et «prouvés», ceux qui paraissent les plus «curieux», les plus surprenants et intéressants. De là parfois des observations qui, comme le remarque le rédacteur de Trévoux en 1730 (art. cit.), ne sauraient trouver «aucune créance dans les esprits des lecteurs éclairés». Cependant, en dépit de cette limite, la collection qui semble avoir été favorablement accueillie, témoigne de l'intérêt porté par le siècle à «l'histoire de la physique depuis son rétablissement» (t. III, Avertissement). Elle a dû satisfaire la curiosité de ceux qui, sans être spécialistes et sans avoir la possibilité d'accéder aux «grands corps d'ouvrages périodiques» (t. IV, Avertissement), trop longs et trop onéreux, tenaient néanmoins à être au courant des «nouvelles» de «la république des sciences» (t. I, Avertissement). Le R.P. Grozelier, d'ailleurs, laisse entendre en 1771 que la parution du t. IV (qui ne devrait pas être le dernier) n'est pas sans rapport avec les projets récents de réforme des études qui prévoient un enseignement des sciences physiques et naturelles: maîtres et disciples pourraient, en effet, trouver dans cette «bibliothèque» (t. IV, Avertissement) une utile documentation.

Titre indexé

OBSERVATIONS CURIEUSES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA PHYSIQUE *

Date indexée

1719
1720
1721
1722
1723
1724
1725
1726
1727
1728
1729
1730
1731
1732
1733
1734
1735
1736
1737
1738
1739
1740
1741
1742
1743
1744
1745
1746
1747
1748
1749
1750
1751
1752
1753
1754
1755
1756
1757
1758
1759
1760
1761
1762
1763
1764
1765
1766
1767
1768
1769
1770
1771

LES NUMÉROS *

1070
1782
1784

Titre(s)

Les Numéros.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1782-1784. En fait, il ne s'agit pas d'une publication proprement périodique. Simplement l'ouvrage qui, initialement, en 1782, comprenait deux parties, est, à l'occasion des 2e et 3e rééditions, chaque fois augmenté d'une nouvelle partie ; 1783 : 3 parties, 1784 : 4 parties. Ces parties ajoutées sont d'ailleurs vendues séparément aux détenteurs des deux premières pour qu'ils complètent leur collection.

Description de la collection

Trois volumes (le premier volume comprenant les deux premières parties).

Chaque partie est divisée en un certain nombre de développements numérotés de longueur variable (1re part. : n° 1-15, 214 p. ; 2e part. : n° 16-26, 161 p. ; 3e part. : n° 27-43, 178 p. ; 4e part. : n° 44-57). Cahier de 16 p., 85 x 143, in-8°.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Amsterdam et se trouve à Paris, rue et hôtel Serpente.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Claude-Charles de PEYSSONEL.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé : selon «la profession de foi» qui précède le 1er Numéro, mais qui a été rédigée postérieurement, comme en témoigne l'emploi du temps passé, l'auteur, qui se veut respectueux de la religion, de la morale, du gouvernement et des personnes, déclare avoir écrit «librement» sur «les abus, les vices, les défauts et les ridicules» qui l'ont frappé.

Contenu réel : observations et réflexions morales (modes et mœurs, caractères, métiers et conditions, éducation, famille, culture...), considérations d'ordre politique, social, administratif, économique...

Centres d'intérêt : peinture critique et satirique ; esprit, fantaisie et gaieté.

Allusions à Caylus (n° 48), Du Marsais (n° 5), Mercier (n° 51 et 56), Mesmer (n° 23), marquis de Mirabeau (n° 18), J.J. Rousseau (n° 56).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée : B.N., Lb39 318, 318 A et 318 B. Collection partielle : B.M. Bordeaux ; 2e part. : S. 4. 980/2.

Bibliographie

B.H.C. p. 57, H.G.P., t. I, p. 254, D.P. 2, art. «Peyssonel».

Réédition en 1785 sous le titre L'Anti-Radoteur ou le petit philosophe moderne, Londres [Rouen] (Forschungsbibliothek Gotha, I 2635), titre qui est un rappel antithétique de celui de l'ouvrage de Cerfvol, Nougaret et Marchand : Le Radoteur ou Nouveaux mélanges de philosophie, d'anecdotes curieuses...Paris, Bastien, 1776-1777.

Mentions dans Mercure de France, 8 juin 1782, p. 93 et 24 juil. 1784, p. 190, Journal des savants, juil. 1782, p. 504 et mai 1783, Année littéraire, 1783, t. IV, p. 127-139, Lettre 6, Journal de Guyenne, n° 355, 21 déc. 1786, Correspondance littéraire, philosophique et critique (éd. Tourneux, t. XV, sept. 1788, p. 307).

Historique

En dépit de son mode de publication, l'ouvrage, paru anonyme, relève du journal d'abord par sa forme, grâce à ce découpage en «numéros» successifs. Et sans doute, comme l'observe L'Année littéraire, cette «division» «en paragraphes chiffrés» a-t-elle fait naître l'idée d'«un titre aussi singulier»... D'autre part, l'ouvrage, écrit à la première personne, se rattache à la tradition du Spectator qu'il perpétue en cette fin de siècle. Outre que Peyssonel se réfère au journal de Steele et d'Addison (n° 9), il se présente lui-même comme un «observateur» (n° 5, 15 et Avis de l'éditeur, 4e part.) – observateur moraliste qui ne s'interdit pas d'ailleurs d'aborder des problèmes politiques, sociaux... et dont les remarques n'ont pas toujours échappé au «ciseau de la censure» (n° 57 ; cf. 3e et 4e part., n° 29, 30, 34, 46).

Dans son dernier Numéro, l'auteur, qui rappelle le bon accueil réservé à son livre (en témoignent les éditions successives et aussi, si l'on en croit l'éditeur [4e part., Avis], les éditions contrefaites) et qui énumère, non sans fierté, les périodiques qui ont parlé favorablement de lui : Petites affiches,  Journal encyclopédique, Journal de Monsieur... annonce qu'il est «rappelé» «à une carrière» (il fut consul-général de Smyrne de 1763 à 1782) «que des circonstances contrariantes [l']avaient forcé d'abandonner». Eloigné du «centre de ses observations» (4e part., Avis), il ne saurait poursuivre davantage. Mais la réédition ultérieure confirme le succès de cet ouvrage «critique, philosophique et politique» (C.L., loc. cit.).

Titre indexé

NUMÉROS *

Date indexée

1782
1783
1784

NOUVELLES LITTÉRAIRES 1

1039
1715
1720

Titre(s)

Nouvelles Littéraires, contenant ce qui se passe de plus considérable dans la République des Lettres.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

5 janvier 1715–juin 1720. 11 tomes.

Périodicité annoncée: d'abord hebdomadaire (une feuille tous les samedis), puis, à partir de juillet 1719, trimestrielle (un volume d'environ dix-huit feuilles tous les trois mois).

Périodicité réelle: conforme à la périodicité annoncée. Cependant la feuille ne paraît ni le 25 décembre 1717, ni le 31 avril 1718, ni le 31 décembre 1718. D'autre part, les feuilles de juin 1719 sont remplacées par six suppléments qui ont antérieurement paru «en divers temps» et qui sont destinés à compléter le t. IX.

1715: t. I (5 janv.-29 juin) et t. II (6 juil.-28 déc); 1716: t. III (4 janv.-27 juin) et t. IV (4 juil.-26 déc.); 1717: t. V (2 janv.-26 juin) et t. VI (3 juil.-18 déc); 1718: t. VII (1er janv.-25 juin) et t. VIII (2 juil.-24 déc.); 1719: t. IX (7 janv.-juin) et t. X (juil.-déc); 1720: t. XI (janv.-juin).

Description de la collection

Les t. II-IX, à la différence du t. I, sont divisés en deux parties, chaque partie correspondant aux Nouvelles littéraires de trois mois. Même division en deux parties trimestrielles dans les t. X et XI, mais chaque partie est elle-même divisée en articles (t. X, 1re partie: 12 art. + Nouvelles littéraires; 2e partie: 15 art.; t. XI, 1re partie: 14 art.; 2e partie: 11 art.).

T. I: 391 p. + Préface; t. II et III: 416 p. + table; t. IV: 512 p. + 2 tables; t. V: 416 p. + 2 tables; t. VI et VII: 400 p. + 2 tables; t. VIII: 416 p. + 2 tables; t. IX: 332 p. + 2 tables + 6 Suppléments: p. 1-96; t. X: 553 p. + Avertissements + tables; t. XI: 530 p. + Avertissement + tables.

Cahier de 16 p., 95 x 150, in-8°.

Devise des t. X et XI: Et refellere sine pertinacia et refelli sine iracundia parati sumus. Cic. Quaest. Acad. 2.

Frontispice (tous les tomes sauf le t. IX): dans le cadre d'une bibliothèque, Minerve, assise, les Nouvelles littéraires ouvertes sur les genoux; à sa gauche, deux petits Amours dont l'un lui présente une corbeille de fruits; derrière elle, Mercure. R. Blokhuisen fecit.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

La Haye, chez Henri Du Sauzet, dans le Hof-straat, près de la Cour (t. I-II). La précision finale disparaît en tête des parties des t. III-VII.

Amsterdam, chez Henri Du Sauzet (t. VIII-IX), dans le Beurs-Steegh (t. X-XI).

Avant que les Nouvelles littéraires ne paraissent en volumes, elles se trouvent à Amsterdam chez Jean-Frédéric Bernard, marchand libraire sur le Rokkin (du 19 janvier 1715 au 7 janv. 1719) et également, à partir du 5 février 1717, à Rotterdam, chez J. Hofhout; à Leyde, chez Theod. Haak (jusqu'au 17 avril 1718); à Utrecht, chez Guil. Van de Water; à Leuwarde, chez F. Halma. Quand Du Sauzet s'installe à Amsterdam (c'est-à-dire à partir du 7 mai 1718), les Nouvelles se trouvent à La Haye chez A. de Rogissart.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Fondateur: Henri DU SAUZET.

Principaux collaborateurs: Jean-Frédéric Bernard, Pierre Desmaizeaux (au moins de 1715 à 1718), Justus Van Effen (jusqu'en 1719), Henri-Philippe de Limiers (1719).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: «toutes les nouvelles des différents pays où on cultive les Lettres». Annonce des livres nouveaux qui paraissent, s'impriment ou sont en préparation et des découvertes qui se font dans les sciences et les arts; abrégé de la vie et catalogue des œuvres des «grands hommes» de «la République des Lettres» décédés; relation des principaux événements de la vie littéraire, scientifique et universitaire, liste des articles contenus dans les journaux avec parfois le jugement porté par ces journaux sur les ouvrages évoqués (l'éditeur se réservant la seule appréciation matérielle du livre: papier, caractères, vignettes...); annonce des ventes de livres, tableaux, médailles, antiques, manuscrits; mémoires littéraires (cf. feuille du samedi 5 janvier 1715 et Préface de juin 1715 en tête du t. I). Même propos d'ensemble avec la publication en volume. Simplement, des articles plus longs et plus variés remplaceront les «extraits fort abrégés et en petit nombre» et seront suivis de «ce qui s'appelle proprement Nouvelles Littéraires».

Le contenu réel reflète assez fidèlement le contenu annoncé: livres et journaux nouveaux; activités des Académies (séances, prix, nominations...) et des Universités (assemblées, élections, promotions, leçons, thèses...); disputes littéraires, affaires politiques et controverses religieuses; nécrologie; catalogues, ventes... de bibliothèques et de cabinets; extraits (t. I-III), puis tables (t. IV-IX) des principaux journaux du temps; lettres et pièces de vers nouvelles.

Centres d'intérêt: le panorama européen des nouvelles littéraires (Allemagne, Angleterre, France, Hollande, Italie, Suisse...); pièces relatives à la Querelle des Anciens et des Modernes, aux discussions sur la bulle Unigenitus et à l'affaire des Princes du sang et des Princes légitimés; compte rendu des travaux de l'Académie de Lyon.

En raison de l'ampleur de l'horizon embrassé, les Nouvelles littéraires évoquent un grand nombre d'écrivains, savants, philosophes: allemands (Fabricius, Kaempfer, Leibniz, Pufendorf...), anglais (Addison, Bentley, Burnet, Clarke, Derham, Locke, Newton, Pope, Shaftesbury, Toland...), français (d'Aubignac, Bayle, Boileau, Buffier, les Dacier, Fénelon, Houdar de La Motte, Lémery, Lenglet Du Fresnoy, Malebranche, abbé de Saint-Pierre...), hollandais (Grotius, Nieuwentyt, Spinoza...), italiens (Maffei, Marsigli, Muratori, Pogge...), suisses (Crousaz...). Mentions fréquentes de journalistes: Barbeyrac, Jacques Bernard, Desmaizeaux, 's Gravesande, P. Marchand, Sallengre...

Table intégrée (t. I); tables non intégrées (t. II-XI). Les tables des articles des journaux contemporains (t. IV-IX) ne sont pas intégrées.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée: B.M. Bordeaux, H 18814 (1-11).

Autres collections: B.N., Z 21869-21879; Ars., 8° H 26408; 8° H 26409; 8° H 26410; Ste G., Aej. 8° 77; B.M. Padoue; B.M. Aix, C 8130.

Bibliographie

H.P.L.P., t. II, p. 289-290; G.H., p. 215-16; H.G.P., t. I, p. 156.

Mentions dans: Journal littéraire de La Haye (1715, t. VII, ii, p. 456), Gazette d'Amsterdam (8 févr. 1715, 21 janv. 1716, 8 et 12 janv. 1717, 22 févr. 1718, 4 avril 1719, 10 nov. 1719, 12 mars et 27 août 1720), Mémoires de Trévoux (févr. 1715, p. 366, déc. 1715, p. 2413, sept. 1716, p. 1778-1780), Journal des savants (4 avril 1720, p. 157-59).

Historique

«Jeune libraire suisse» (M. de T.), «établi» à La Haye «depuis peu» (J.L. de La Haye), Du Sauzet, encouragé par Basnage, décide, à la fin de 1714, de lancer un périodique uniquement composé de nouvelles littéraires reçues des différents pays d'Europe. Lorsqu'en juillet 1715 il regroupe en un premier tome les feuilles des six premiers mois (car «on ne sera pas fâché de [les] voir rassemblées en un volume»), il souligne dans une Préface l'originalité de son entreprise qui ne concurrence en rien les journaux existants. En effet, tandis que ceux-ci font des extraits tardifs des «livres nouveaux qui paraissent en divers endroits de l'Europe», les Nouvelles littéraires les annoncent tous, le plus rapidement possible et en donnent une idée qui, «quoiqu'imparfaite», n'est pas cependant sans utilité. Sans doute les autres journaux contiennent-ils des nouvelles littéraires, mais ils «ne se distribuent pas partout», ne paraissent pas toujours au temps prévu et sont parfois écrits dans une langue qui n'est pas entendue de ceux qui s'intéressent aux lettres. Ici, au contraire, il ne s'agit que d'une feuille qui, rassemblant tout ce qu'on peut apprendre d'ailleurs, est facile à envoyer par la poste et ne mérite pas même le nom de journal, n'en étant qu'«un léger crayon».

D'autre part, Du Sauzet insiste à plusieurs reprises sur l'intérêt que présente l'analyse du contenu de «presque tous les autres journaux» de Hollande (Republyk der Geleerden..., Maendelyke Uïttreksels...) et de l'étranger qu'il fait venir par la poste (t. I, p. 217; t. II, p. 374; t. III, p. 3-4...); Giornale de Letterati d'italia, Acta Eruditorum, Philosophical Transactions, Journal des savants, Mémoires de Trévoux, etc. Ces abrégés ou tables sont commodes pour les gens de lettres et les savants d'Europe qui apprennent ce que l'éloignement dérobe souvent à leur curiosité et économisent du temps et de la peine.

Ainsi initialement conçues, les Nouvelles littéraires paraissent avec une régularité à laquelle l'éditeur-compilateur se montre très attentif (t. I, p. 82). Elles semblent avoir été aussitôt bien accueillies, comme le note, dès février 1715, le rédacteur de Trévoux qui, en décembre de la même année, précise que ces Nouvelles «deviennent de jour en jour plus curieuses et plus recherchées». C'est que, dans la mesure où sont obtenus ces indispensables «secours extérieurs» dont fait état la Préface du t. I, le cercle des correspondances peut s'élargir vers d'autres pays (Portugal, Suède...) ou d'autres villes d'un même pays: Allemagne, Italie notamment – Mencke envoyant «exactement toutes les feuilles allemandes» (B.L., ms. 4287, f° 307-308, cité par J.H. Broome: «Desmaizeaux journaliste», R.L.C., 1955, t. XXIX, p. 194).

Du Sauzet est d'ailleurs encouragé par l'exemple des savants de Leipzig qui, à partir d'avril 1715, publient, indépendamment des Acta Eruditorum, des nouvelles littéraires hebdomadaires en allemand sur le même plan que les siennes (Neve Zeitungen von Gelehrten Sachen). Et une sorte de collaboration par échange s'instaure, les Nouvelles de Leipzig retenant des articles des Nouvelles de La Haye et réciproquement (cf. t. I, Préface et p. 227; t. IV, p. 368). Outre qu'une traduction hollandaise des Nouvelles littéraires est faite par le périodique Boekzael der Geleerde Werelt (Algemeen Letternieuws).

Cependant, quoique Du Sauzet, dans un Avertissement en date du 4 janvier 1716 (t. III, p. 1), assure que son plan «a été généralement approuvé», il annonce, six mois plus tard, qu'on lui a conseillé de «réformer» ce plan (t. IV, 4 juil. 1716, p. 15-16). Aux «fréquents extraits» des journaux dont la brièveté n'était pas «du goût de beaucoup de personnes» vont être désormais substitués «des articles plus étendus sur les livres nouveaux» publiés dans les langues les plus connues. Du Sauzet précise que ces articles, en ce qui concerne l'étranger, ne seront que des lettres de correspondants, qui, seuls, pourront être tenus responsables des critiques émises. Néanmoins, tout profit de la lecture des journaux n'est pas abandonné: des références seront faites en bas de page aux périodiques qui auront déjà parlé des livres évoqués; les «remarques importantes», «dissertations curieuses», etc. de ces périodiques seront résumées et un Indice général de leurs articles sera établi tous les six mois à la fin de chaque tome.

C'est sur cette formule que se poursuivent les Nouvelles dont la régularité de parution ne se dément pas. S'il arrive que, telle semaine, la feuille ne soit pas publiée, c'est que Du Sauzet prépare les tables des auteurs et des matières des tomes semestriels correspondants (t. VI, p. 400; t. VIII, p. 416) ou bien qu'il déménage de La Haye à Amsterdam (t. VII, p. 272). Il n'hésite pas d'ailleurs, quand les pièces qui lui sont envoyées sont trop longues pour être insérées dans le cadre des feuilles ordinaires, à éditer, à partir du 1er août 1716, des Suppléments (jusqu'à deux en une semaine), lesquels finissent par être imprimés séparément, avec pagination distincte, afin que chacun soit libre de les prendre ou non. Témoignage du succès confirmé de ces Nouvelles qui, au dire d'un lecteur, deviennent tous les jours plus intéressantes (t. IX, p. 61).

Mais, pour satisfaire encore davantage le public et répondre mieux à son goût de la diversité, Du Sauzet est conduit à modifier une nouvelle fois son plan. Le 13 mai 1719 (t. IX, p. 300), un Avertissement, reproduit dans les feuilles des 20 et 27 mai (ibid., p. 316 et p. 332), annonce qu'à partir de juillet une distribution trimestrielle remplacera la distribution hebdomadaire et que la substitution du volume plus large à la feuille aux «bornes étroites» permettra des extraits plus nombreux et plus détaillés et l'insertion de pièces entières et nouvelles. Du Sauzet, qui repousse à la fin de chaque volume les «nouvelles littéraires» et s'éloigne ainsi de son dessein initial, déclare se décharger de l'entreprise sur «un homme capable de l'exécuter avec succès», «de s'en acquitter d'une manière intéressante pour le public»; l'auteur du Journal littéraire de La Haye, Justus Van Effen. Mais, comme l'indique le rédacteur de l'«Eloge historique de M. Juste Van Effen» (Bibliothèque française, t. XXV, 1737, 1, p. 138-154), «le prince de Hesse Philipsdhall ayant proposé» à celui-ci «de l'accompagner en Suède lui fit manquer à un engagement qui lui convenait».

A l'occasion de cette modification de structure, une réflexion se développe sur la conception de l'article de journal, sur les conditions et les qualités qu'il requiert, bref sur le but du journal et les devoirs du journaliste (t. X, Avertissement). Il ne s'agit pas d'exercer son esprit ou sa «bile» aux dépens de l'auteur dont on parle, de «faire parade d'érudition» ni de «substituer» au contenu de l'ouvrage «ses propres pensées»: «un journaliste est un historien littéraire», appelé à «instruire le lecteur de ce qui se passe dans la République des Lettres dont il recueille les faits», à «donner une juste idée d'un livre par une analyse exacte et judicieuse», autrement dit à faire, selon l'expression retranscrite de Bayle (préface des Nouvelles de la République des Lettres,1684), moins «l'office de juge que celui de rapporteur». Pour cela, il faut être apte à «saisir l'essentiel d'un livre», être compétent en la matière, savoir «se remplir du système d'un auteur», en somme montrer du «discernement», de l'«équité», de la «précision» et de la «justesse dans l'expression». Alors le journal devient «un tableau en raccourci» et vaut «seul toute une bibliothèque». Et le rédacteur de l'Avertissement de laisser entendre qu'il ne saurait y avoir trop de journaux de cette sorte, écrits d'une «manière juste et impartiale».

A ces qualités de justice et d'impartialité, les Nouvelles littéraires vont s'efforcer d'atteindre (une Vie de Spinoza est, par exemple, publiée au t. X, p. 42-74, dont l'insertion est critiquée par «des personnes de mérite») (t. X, ii, Avertissement), mais elles cessent de paraître un an après.

Additif

Bibliographie : « Le sçavant Auteur de ces déclamations [Les deux déclamations de M. Menkenius, contre les gens de Lettres Charlatans], dont le zéle pour le Public n'est pas content du service qu'il lui rend dans les Journaux de Lypsic, dont il est le Directeur, a commencé à donner chaque semaine des Nouvelles Litteraires en Allemand [Neue Zeitungen von Gelehrten Sachen]. La traduction de la Gazette litteraire de la Haye, & quelques Articles curieux, fournis par les Sçavans de ce pays, composent ce nouveau Journal. » (Mémoires de Trévoux, 15 novembre 1715, p. 2228).

Auteur additif

Titre indexé

NOUVELLES LITTÉRAIRES 1

Date indexée

1715
1716
1717
1718
1719
1720

NOUVELLES HISTORIQUES POUR LE SIÈCLE COURANT

1033
1738  ?
1744  ?

Titre(s)

Nouvelles Historiques pour le siècle courant, Avec des Réflexions et Remarques Politiques.

Livraisons séparées et, pour l'année 1744, deux volumes. Outre les livraisons de janvier–décembre 1744, nous possédons, d'une part, les p. 79-88 de la livraison de février 1738, d'autre part, la livraison d'avril 1743 (p. 235-301).

Périodicité mensuelle.

Description de la collection

Chacun des deux volumes de 1744 comprend 6 livraisons. La livraison mensuelle est de 69 p. environ. 1744 : t. I, 414 p. ; t. II, 418 p.

Cahiers de 24 p. in-12, 84 x 152 (1744, t. I), 90 x 150 (1744, t. II), 90 x 152 (févr. 1738, avril 1743). Vignette : un Mercure ailé.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Vienne, chez Garhat Bernes [Bordeaux].

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu et centre d'intérêt : cf. Mercure historique et politique contenant l'état présent de l'Europe... dont les Nouvelles historiques sont une contrefaçon (intérêt d'une étude comparative avec l'original).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Pages 79-88 de février 1738, avril 1743 : A.D. Dordogne (Périgueux), 2 E 1853 (140), fonds de Vaucocour. 1744 : B.M. Bordeaux, H. 7296 (1-2). Les A.D. de Dordogne possèdent également sous la cote précitée la livraison de novembre 1744.

Bibliographie

Granderoute R., Catalogue des périodiques anciens (1600-1789) conservés à la bibliothèque municipale de Bordeaux, Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne, 1987, p. 6. – Idem, «Les contrefaçons bordelaises de la presse au XVIIIe siècle», dans Les Presses grises, la contrefaçon du livre (XVIe-XIXe siècles), textes réunis par F. Moureau, Paris, Aux Amateurs de livres, 1988, p. 333-343.

Historique

Dans un Avertissement qui ouvre le t. CXVI (janv. 1744) du Mercure Historique et Politique contenant l'état présent de l'Europe, ce qui se passe dans toutes les Cours, les Intérêts des Princes et généralement tout ce qu'il y a de plus curieux [...] Le tout accompagné de Réflexions Politiques sur chaque Etat, Frédéric-Henri Scheurleer, libraire et imprimeur du journal, repousse les plaintes de lecteurs exprimées à propos d'articles accusés «de faux ou autrement» : ces articles, en effet, ne se trouvent pas dans «le véritable Mercure historique et politique  ». Et Scheurleer de distinguer «la véritable et originale édition d'avec celle qui est vilipendée et tronquée». Deux ans plus tard (janv. 1746, t. CXX, Avertissement), l'«auteur» souligne, à son tour, que le Mercure historique et politique a été «réimprimé dans divers endroits», et cela, «au grand préjudice du libraire, et de la réputation de l'auteur, parce que les contrefacteurs y ont ajouté ou retranché ce qu'ils ont cru faire plaisir à leurs Cours, ou leur déplaire». Les Nouvelles historiques sont une de ces contrefaçons qui se révèle, d'ailleurs, plutôt fidèle à l'original, même si on relève quelques omissions (par exemple, en tête de la livraison de janvier 1744, l'Avant-Propos ou Récapitulation de l'année 1743, p. 3-29 du t. CXVI du Mercure historique et politique). Il s'agit très probablement d'une contrefaçon imprimée à Bordeaux et qui a pu, du reste, continuer à paraître après décembre 1744, ainsi que semble le laisser supposer l'arrêt du Conseil d'Etat du roi en date du 22 juillet 1745. Cet arrêt se fonde sur un procès-verbal dressé à Toulouse le 19 juin 1745 par le subdélégué de l'Intendant du Languedoc, et selon lequel «quatorze exemplaires d'un ouvrage périodique intitulé le Mercure historique et politique ont été saisis chez les frères Birosse, imprimeurs, qui ont reconnu avoir fait imprimer cet ouvrage à Toulouse «sur l'exemplaire imprimé à Bordeaux qui leur en était envoyé par la voie de la poste». L'arrêt, observant qu'une telle impression et un tel débit ne pouvaient se faire à Bordeaux et à Toulouse que «par une contravention formelle aux ordonnances et règlements de police sur le fait de l'imprimerie et de la librairie», ordonne la suppression de tous les exemplaires et interdit aux imprimeurs et libraires bordelais et toulousains d'imprimer, vendre ou distribuer cet ouvrage – «si souvent rempli de faits faux et toujours écrit avec une partialité déclarée contre la France» – «à peine de 3000 livres d'amende et autre punition exemplaire» (A.D. Gironde, C. 3308 et A.D. Haute-Garonne, C. 146). On peut rappeler, d'autre part, la requête que la veuve Lacour adresse à l'Intendant le 14 août 1744 et où elle déclare qu'à l'encontre du privilège exclusif qu'elle détient, ses confrères de Bordeaux impriment des gazettes, nouvelles... et insèrent même «au bas que c'est avec Permission», «ce qui, ajoute-t-elle, ne peut être qu'une supposition évidente». Dans sa réponse du 20 septembre 1744, Tourny fait «défense» à tous les imprimeurs et libraires de Bordeaux «d'imprimer, vendre et débiter aucune gazette sous quelque titre que ce soit» (A.D. Gironde, C. 3315). Si les Nouvelles historiques (qui contiennent précisément la mention «Avec Permission») ont su échapper à cette défense générale, elles ont dû, à tout le moins, cesser de paraître au lendemain de l'arrêt de 1745. Mais n'oublions pas que, quelques années plus tard, en 1750-1751, une autre contrefaçon du Mercure historique et politique sera faite, selon toute vraisemblance, à Bordeaux également, sous un autre titre et une autre adresse (voir Le Journaliste impartial). Témoignage du rayonnement du journal de Rousset de Missy à travers la France.

Titre indexé

NOUVELLES HISTORIQUES POUR LE SIÈCLE COURANT

Date indexée

1738
1739
1740
1741
1742
1743
1744

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES 1

1016
1684
1718

Titre(s)

Nouvelles de la Republique des Lettres

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Mars 1684-avril 1689 ; janvier 1699-décembre 1710 ; janvier/février 1716-mai/juin 1718 ; 56 vol.

Mention faite au bas de la page de titre tout au long de l'existence du périodique : « Avec Privilege des Etats de Holl. et Westf. ».

Périodicité annoncée et réelle : mensuelle jusqu'en décembre 1710 ; tous les deux mois à partir de janvier 1716.

Description de la collection

Jusqu'en 1710, chaque volume comprend quatre livraisons mensuelles ; à partir de janvier 1716, le volume est semestriel. Chaque livraison est composée d'un nombre variable d'articles (de 6 à 16).

Livraison de 110 p. environ quand elle est mensuelle, de 150 p. environ quand les Nouvelles ne paraissent que tous les deux mois.

Cahier de 24 p., 75 x 135, in-12.

Devises : Non fumum ex fulgore, sed ex fumo dure lucem, etc. (1684) ; Fato prudentia major (1687).

Illustrations de mars 1687 à avril 1689 : vignette aux motifs décoratifs variables. Des figures ornent des mémoires scientifiques (expériences, appareils…) notamment de juin 1684 à décembre 1688, et de novembre 1699 à oct. 1702 (dépliants).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Mars 1684-avril 1689 ; janv. 1699–déc. 1701 ; à Amsterdam, chez Henry Desbordes, dans le Kalver-Straat (près le Dam). Janv.-mars 1705 : à Amsterdam, chez Henry Desbordes. Daniel Pain (dans le Kalver-Straat).

Avril 1705-mai 1708 ; à Amsterdam, chez Henry Desbordes dans le Kalver-Straat.

Juin 1708–déc. 1710 : à Amsterdam, chez Pierre Mortier (« sur le Vygendam » ou « chez qui l'on trouve toutes sortes de musique »).

Janv./févr. 1716-mai/juin 1718 : à Amsterdam, chez David Mortier, libraire.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Mars 1684-févr. 1687 : Pierre BAYLE. Mars-août 1687 : Daniel de LARROQUE, Jean LE CLERC. Sept. 1687-avril 1689: Jean BAR(R)IN. Jan. 1699-déc. 1710 ; janv./févr. 1716-mars/avril 1718: Jacques BERNARD. Mai-juin 1718: Jean Le Clerc.

Parmi les collaborateurs de Bayle: abbé Catelan, Fontenelle, La Houssaye, Leeuwenhoek, Minutoli, D. Papin, Silvestre.

Parmi les collaborateurs ultérieurs : Desmaizeaux, Lenfant, P. Marchand, Masson…

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé :

Mars 1684 : chaque livraison comprendra deux parties dont l'une rendra « raison » de livres « un peu amplement » (afin d'en donner une idée juste et exacte, Avertissement, août 1684) et dont l'autre sera une table « de beaucoup de livres » afin d'en donner « une idée superficielle ». Le journal abordera les diverses matières, ne s'interdisant pas les ouvrages de controverse ; mais il s'agira de « science », non « de religion », et la seule « qualité d'hommes illustres dans la République des Lettres » guidera le choix. Des Eloges de savants décédés seront publiés ainsi que les nouvelles relatives aux changements dans les Académies (Préface, mars 1684).

Janvier 1699 : le rédacteur se dit prêt à suivre le plus exactement possible la méthode de son prédécesseur et renvoie à la Préface de mars 1684. Cependant conscient de ne pouvoir remplir aussi dignement le plan tracé, il promet à tout le moins d'être très fidèle et sans « partialité déraisonnable » dans ses comptes rendus ; car il entend faire fonction d'« historien » et non de « juge ». Il parlera de toutes sortes de livres (sauf des livres contraires aux bonnes mœurs), des livres nouveaux comme des éditions nouvelles, et composera même des extraits d'anciens livres. Il publiera des mémoires qui lui seront envoyés sur les sciences, les arts, la nature et les nouvelles littéraires (Préface, janv. 1699).

Janvier-février 1716 : reprenant la rédaction, J. Bernard se propose d'instruire le public de ce qu'il aura appris dans ses lectures et des réflexions qu'elles lui auront fait naître (Avertissement de l'auteur, janv.-févr. 1716).

Contenu réel : analyse de livres récemment parus ou réédités, notamment français (ou traduits en français) et latins et publiés dans les Provinces-Unies, relatifs aux divers domaines de la pensée : philosophie, religion (controverse et affaires religieuses du temps) sciences (physique, médecine, astronomie…) et curiosités extraordinaires, histoire, antiquité (archéologie, institutions), grammaire et philologie, géographie et voyages, littérature ; catalogue d'ouvrages accompagnés de quelques remarques ; mémoires de collaborateurs (expériences de physique, observations médicales, chimiques, météorologiques, descriptions d'histoire naturelle, problèmes mathématiques…) ; relations de la vie académique ; extraits de lettres issues des divers pays européens (de 1699 à 1710).

Principaux centres d'intérêt : étendue et variété des matières abordées ; tableau de la vie intellectuelle de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe, des grands courants de pensée, des principaux débats soulevés (querelle Arnauld / Malebranche, polémique autour de la Réponse aux questions d'un provincial…) ; connaissance de P. Bayle, de ses idées, de sa culture, de ses dilections, de son génie critique, de ses talents et curiosités de journaliste, de son jugement sur ses propres ouvrages, de son milieu, de ses relations et correspondants.

Principaux auteurs étudiés : il faudrait citer la plupart de ceux qui, célèbres ou moins célèbres, ont participé à l'activité intellectuelle de l'époque, de Leibniz à Locke, de Nicole à Bossuet, d'Abbadie à R. Simon et au père Hardouin, de La Hire à Tournefort, de Bochart à Vossius, de G. Leti à Varillas, de Boileau à La Bruyère.

Table mensuelle des matières principales (généralement non paginée).

Table alphabétique annuelle pour les années 1684-1688, 1716-1717 ; table alphabétique semestrielle pour 1699-1710, janv.-févr. et mai-juin 1718.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collections étudiées : B.M. Bordeaux, H. 18.804 (mars 1684-avril 1689 ; janv. 1699-juil. 1710) ; Double 9.155 (janv.-juin 1718) ; Ars., 8° H. 26.610 (août-déc. 1710) ; 8° H. 26.611 (janv./févr. 1716-nov./déc. 1717).

Autres collections : B.N., Z 21775-21809 (mars 1684-1710); Ars., 8° H. 26.610 (complète).

Bibliographie

B.H.C., p. 33-34; H.P.L.P., t. II, p. 222-246; G.H., p. 210 et suiv. ; H.G.P., t. I, p. 151-154.

Rééditions : d'après les collections consultées, on peut à tout le moins signaler les rééditions suivantes : – 2e éd. revue et corrigée par l'auteur, 1684 : mars 1684, sept.-nov. 1684 ; 1686 : mars-août 1684 ; mars-juin 1685, janv. 1686 ; 1720 (David Mortier) : 1685 ; sept. 1710 ; 1716-1717. – 3e éd. revue par l'auteur, 1685 : oct. 1685 ; 1686: mai 1684 ; 1716 (David Mortier) : mai 1685 ; 1717 (David Mortier) : juin 1685. – 4e éd. revue et corrigée par l'auteur, 1686 : avril 1685, août 1685 ; 1717 (David Mortier): oct. 1685; 1719 (David Mortier): août-sept. 1685.

Mentions dans Mercure galant (nov. 1684, Au Lecteur), Histoire des ouvrages des savants (sept. 1687, Préface), Europe savante (juil. 1718, t. IV, p. 151-157), Journal littéraire (1718, t. X), Histoire critique de la République des Lettres (t. XV), Bibliothèque raisonnée (1731, t. VI, p. 305-351).

– Desmaizeaux P., «La vie de Monsieur Bayle», en tête du Dictionnaire historique et critique, 5e éd., p. XXXVIII-XLIII.

– Betz L. P., Pierre Bayle und die Nouvelles…, Zurich, 1896.

– Lacoste E., Bayle nouvelliste et critique littéraire, Paris, 1929. – Reesink H.J., L'Angleterre et la littérature anglaise dans les trois plus anciens périodiques français de Hollande, Paris, 1931. – Labrousse E., «Les coulisses du journal de Bayle», Pierre Bayle, le philosophe de Rotterdam, Etudes et documents,éd. par P. Dibon, Paris, 1959, p. 97-141 (repris dans Notes sur Bayle, Vrin, 1987). – Labrousse E., Pierre Bayle, t. I, La Haye, 1963. – Nicholas J.G., Aspects of English thought in Bayle's «Nouvelles de la République des Lettres», thèse Michigan State Univ., 1973. – Bots H., « L'esprit de la République des Lettres et la tolérance dans les trois premiers périodiques savants hollandais: Nouvelles de la République des Lettres, Bibliothèque universelle et historique, Histoire des ouvrages des savants », XVIIe siècle, n° 116, 1977, p. 43-57. – Bots H., « Un journaliste sur les journaux de son temps: le cas de Pierre Bayle », dans La Diffusion, p. 203-211. – Bots H., « Le Refuge et les Nouvelles de la République des Lettres de P. Bayle (1647-1706) », La Révocation de l'Edit de Nantes et les Provinces-Unies. 1685, Amsterdam et Maarssen, Holland University Press, 1986, p. 85-95.

Historique

Etonné que la République de Hollande distinguée par son culte des beaux-arts, le nombre de ses « habiles gens » et « l'honnête liberté » de son imprimerie (Préface, mars 1684) n'ait jamais entrepris d'éditer un journal à la manière du Journal des savants pourtant imité par d'autres nations (Angleterre, Allemagne, Italie) et étendu à d'autres matières, P. Bayle, tenté à plusieurs reprises déjà de lancer un journal, s'y décide enfin après avoir vu le « projet » jugé défectueux d'un Mercure savant et s'être laissé convaincre par « un grand homme » (en l'espèce Jurieu). Au début de 1684, en effet, le libraire d'Amsterdam Desbordes publie, sous le titre de Mercure savant, deux tomes datés de janvier et février, rédigés par Blégny et Gaultier et composés de pièces mêlées relatives notamment à la médecine. C'est comme successeur de ces deux rédacteurs que Bayle est sollicité et c'est bien au Mercure savant que, pour des raisons mal éclaircies encore, se substituent les Nouvelles de la République des Lettres (D.P.2, art. « Gaultier »). Bayle, qui, en acceptant, n'a pas dû négliger l'intérêt financier de l'entreprise (ses ressources sont alors médiocres), commence à travailler dès le 21 mars (La Vie de M. Bayle) et son premier tome, quoique distribué seulement le 27 mai, est daté de mars, comme s'il s'agissait de souligner la continuité des deux journaux. Dans son propos liminaire, Bayle affirme d'emblée son intention de ne pas « établir un bureau d'adresse et de médisance », selon la tendance si marquée et si choquante des Blégny et Gaultier, mais d'observer « un raisonnable milieu entre la servitude des flatteries et la hardiesse des censures ». Déjà, dans une lettre à son frère citée par Hatin (G.H., p. 127-28), il précisait que, soucieux de « bien faire connaître » les livres qu'il analyserait, il parlerait « indifféremment des livres catholiques et des livres réformés et honnêtement de tout le monde ». La Préface y insiste: ni malignité ni prévention (même dans le domaine de la controverse religieuse) ne guideront le journaliste qui se présente sous les traits du « rapporteur » plus que du « juge ». En même temps, Bayle tient à justifier son entreprise face aux grands journaux de Paris, Londres et Leipzig justement renommés. Comme il le remarque, les journaux, qui, du reste, ne circulent pas partout, ne commentent pas tous les livres ou les commentent parfois tardivement. Et, quand un même livre serait évoqué par plusieurs périodiques, outre que la diversité de jugement est toujours agréable, l'article d'un journal publié en Hollande pourra satisfaire les Hollandais, s'il incommode les Parisiens… Pour perfectionner son ouvrage, Bayle, comme tout journaliste, compte sur l'établissement de correspondances et sur le concours des gens de lettres du pays. De fait, il a eu l'avantage de disposer d'un réseau d'information étendu et efficace – à Paris (Janiçon), à Londres (Justel), à Oxford (Larroque), à Heidelberg (Lenfant), à Hambourg (La Conseillère)…, et de recevoir de nombreux mémoires en réponse aux appels lancés, ce qui lui a permis de mener à bien sa tâche (E. Labrousse, art. cité).

Dès les premiers tomes, dont le deuxième, daté d'avril, est en librairie le 2 juin (les tomes ultérieurs paraissent les premiers jours du mois qui suit celui dont ils portent mention), les Nouvelles sont très favorablement accueillies et le succès, immédiat, ne se démentira pas. Habile à saisir les goûts du public, docile aux suggestions qui lui sont faites (éviter l'excès des louanges, introduire plus d'agrément…, Avertissement, août 1684), Bayle se hisse au premier rang des journalistes; il est félicité par l'Académie française, la Société royale de Londres, la Société de Dublin (La Vie de M. Bayle), et son périodique, qui assure la notoriété aux livres dont il rend compte, se répand dans l'Europe savante. De ce succès témoigne, entre autres, le Mercure galant (nov. 1684, Au lecteur) qui voit dans les Nouvelles « un journal des savants » « plus étendu » et plein de « sel » (l'Histoire des ouvrages des savants parlera de « sel attique », sept. 1687, Préface). Et la proposition qu'il fait de publier des réponses d'auteurs mécontents des remarques de Bayle (proposition acceptée de bon cœur par l'auteur ; Avertissement, janv. 1685) est un hommage indirect à la valeur du périodique.

« Nous agirons avec tant de circonspection », affirmait la Préface de mars 1684, « que ces Nouvelles ne seront pas défendues ». En fait, elles le furent en France en janvier 1685 (sur les prétextes avancés et les raisons véritables, voir l'article d'E. Labrousse). Mais elles n'en continuèrent pas moins à pénétrer dans le royaume et à susciter l'avidité des lecteurs (jusqu'à la Cour).

Lorsque s'ouvre la deuxième année, Bayle quitte l'anonymat auparavant observé. La page de titre porte désormais la mention: « Par le Sieur B... Professeur en Philosophie et en Histoire à Rotterdam ». Dans un court Avertissement, il précise qu'il a songé à dédier son journal aux magistrats de la ville (dont la protection a été assurément efficace), mais qu'il y a renoncé, incertain du succès de l'entreprise et trop certain des railleries que font naître les épîtres dédicatoires.

Au début de la troisième année, il éprouve le besoin de se justifier d'un défaut qui lui est reproché, à savoir que « les Nouvelles ne parlent point des livres des autres pays ». Lui qui s'est voulu le « rapporteur » d'une République européenne des Lettres est obligé de reconnaître que, contrairement à ce qu'il croyait en 1684, la Hollande est singulièrement pauvre « en tout ce qui s'imprime de meilleur dans toute l'Europe ». De France, ne viennent que peu de livres nouvellement imprimés, même si certains viennent à la dérobée ou sont contrefaits ; de Pologne, de Suède, du Danemark, d'Italie et d'Espagne, il ne vient rien. La disette est grande aussi des ouvrages d'Angleterre, pourtant « si nombreux et si beaux ». C'est seulement d'Allemagne que des livres arrivent grâce aux deux foires de Francfort ; encore ne sont-ils pas tous de haute qualité. Bayle déclare qu'il reste l'œil aux aguets ; mais l'on sait que, sous sa direction, les Nouvelles,en dehors d'ouvrages français et latins, n'analyseront que deux ouvrages italiens et un petit nombre d'ouvrages anglais.

Cependant voici qu'en février 1687 (Avis au lecteur), Bayle s'excuse de publier « incomplètes » les Nouvelles du mois en raison d'un « mal d'œil » et d'une « fièvre » intermittente. En mars, un nouvel Avis souligne la disparition de la mention du titre: « Par le Sieur B…». C'est que Bayle, toujours incommodé, n'a ni composé ni même lu le volume; ce sont « d'habiles gens » qui l'ont rédigé à sa place et qui se substitueront à lui aussi longtemps que nécessaire (Avis au lecteur, avril, mai, août 1687). Succombant « sous le poids d'un travail trop opiniâtre » (La Vie de M. Bayle), Bayle, pour qui les années 1684-1686 ont été sans doute parmi les plus fécondes, mais aussi les plus harassantes, se voit obligé de renoncer définitivement à son activité journalistique, et, tandis que Desbordes, propriétaire du titre et soucieux de poursuivre l'entreprise, fait appel à « diverses plumes » (D. de Larroque, J. Le Clerc.) avant de confier, en septembre, au seul J. Barin la rédaction des Nouvelles,il engage, lui, Basnage de Beauval à le relayer : c'est ainsi que naîtra, en septembre 1687, l'Histoire des ouvrages des savants, publiée à Rotterdam chez Leers.

J. Barin, pasteur protestant, travaille aux Nouvelles jusqu'en avril 1689 (La Vie de M. Bayle). Le périodique s'interrompt alors et ne reprend son cours que dix ans après, en janvier 1699. Si l'on en croit la Préface qui ouvre la première livraison, Desbordes aurait, malgré de pressantes sollicitations, refusé la reprise de la publication en raison de l'état de guerre (c'est l'époque de la Ligue d'Augsbourg) et de ses conséquences (interruption du commerce et ralentissement de l'activité des presses). Quoi qu'il en soit, sur le conseil de Le Clerc, il choisit comme rédacteur Jacques Bernard, pasteur wallon, ami de Bayle avant de devenir son adversaire, et auteur des cinq derniers volumes de la Bibliothèque universelle (t. XX-XXV). J. Bernard rappelle comment, après bien des hésitations, il s'est laissé convaincre par le libraire selon qui les Nouvelles ressuscitées ne sauraient porter tort aux périodiques existant en langue flamande, latine et française. Se référant à la méthode de Bayle qu'il salue comme « l'inimitable auteur » de la République des Lettres, il entend être aussi exact que possible, observer « une honnête liberté » hors de toute «partialité déraisonnable», et revendique « la fonction d'historien » et non celle de « juge ». Mais cet écrivain laborieux au style diffus, déjà inférieur à Le Clerc lorsqu'il lui succède à la Bibliothèque universelle, se révèle un continuateur assez médiocre de Bayle dont le talent avait si fortement marqué les Nouvelles. Régulièrement publié pendant plusieurs années, le journal connaît un retard en 1708 quand Henry Desbordes vend son fonds et quand les Nouvelles et le droit de les imprimer passent entre les mains de Pierre Mortier (Avis de l'auteur, juil. 1708). Mais celui-ci se promet de regagner le temps perdu avant janvier 1709, tandis qu'il espère, grâce à son commerce étendu et à ses « bonnes correspondances », permettre l'analyse de « plus de livres » et de « meilleurs » (le périodique a précédemment souffert des effets néfastes de la guerre). Cependant, le nouvel acquéreur ne s'accommodant pas avec le journaliste (Eloge de M. Bernard, mai-juin 1718, p. 296), les Nouvelles cessent de paraître en décembre 1710. Elles renaissent en janvier 1716. J. Bernard, qui déclare s'être senti libre de ses engagements à la suite de la mort de P. Mortier, accepte, à la demande de David Mortier, de reprendre son travail (Avertissement de l'auteur, janv.-févr. 1716). La livraison est désormais publiée seulement tous les deux mois et son petit nombre de feuilles ne permet pas d'insérer les mémoires envoyés (Avis de l'auteur, janv.-févr. 1717). Victime d'une inflammation de poitrine, J. Bernard, qu'accablent de lourds fardeaux, ne peut achever le volume de mars-avril 1718 (c'est Le Clerc qui rédige le dernier article) et meurt le 27 avril. David Mortier a le dessein de poursuivre et confie à Le Clerc le soin de composer la livraison de mai-juin. Mais un Avertissement placé en tête de cette livraison nous apprend que c'est la dernière et que les Nouvelles de la République des Lettres peuvent être dès lors considérées comme formant un ouvrage complet.

Titre indexé

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES 1

Date indexée

1684
1685
1686
1687
1688
1689
1699
1700
1701
1702
1703
1704
1705
1706
1707
1708
1709
1710
1716
1717
1718

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES BELLES

1015
1749

Titre(s)

Nouvelles de la République des Belles, à Madame de M***.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Dernier trimestre 1749. Deux livraisons. Si l'on s'en tient à une indication de la fin de la première livraison, la périodicité prévue devait être hebdomadaire.

Description de la collection

Lettre première : p. 1-24 ; Lettre seconde : p. 25-45. Cahier de 24 p., 95 x 165, in-12.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris. Le prix de chaque Lettre est de 6 s.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean-François de BASTIDE.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

On ne possède ni prospectus ni préface.

Contenu réel : dans le cadre du genre épistolaire (le procédé de la lettre dans la lettre pouvant être d'ailleurs utilisé), de petites anecdotes et aventures amoureuses.

Centre d'intérêt : l'amour (coquetterie, plaisir et sentiment).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Zz 3933.

Bibliographie

D.P. 2, art. «Bastide».

Mention dans la Bibliothèque annuelle et universelle, t. II, Paris, 1752, art. 4, p. 295.

Historique

S'appuyant sur les manuscrits des Archives de la Bastille, M. Gilot (D.P. 2) nous apprend que cette publication périodique a été lancée vers la fin d'octobre 1749 et qu'elle a dû continuer «au moins jusqu'à la fin de février 1750». Cependant les auteurs de la Bibliothèque annuelle et universelle, établissant, en 1752, le catalogue des livres imprimés pendant l'année 1749, mentionnent à l'article «Belles-Lettres (Philosophes)» les Nouvelles de la République des belles et précisent : «il n'en a paru que deux feuilles d'impression».

Quand bien même elle serait incomplète, la collection de la B.N. nous permet d'avoir une idée du premier périodique de celui qui, installé à Paris depuis trois ans environ et ayant déjà séjourné à la Bastille, devait exploiter si souvent la forme périodique. Jouant plaisamment avec le titre du journal de Bayle, Bastide, qui, la même année, publie ses deux premiers romans, semble ici s'essayer à cette sorte de «courrier du cœur» que seront la plupart de ses contributions au Mercure de France.

Titre indexé

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES BELLES

Date indexée

1749

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE DE SOCIÉTÉ *

1005
1782

Titre(s)

Nouvelle Bibliothèque de société, contenant des Faits intéressans, des Mélanges de Littérature et de Morale, des Variétés Historiques, un choix de bons Mots, des Poésies fugitives, des Contes en Vers et en Prose, etc.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1782: quatre tomes, tous datés de 1782. Il ne s'agit pas d'un véritable périodique. L'ouvrage reprend et refond la Bibliothèque de société contenant des mélanges intéressants de littérature et de morale..., parue en 1771.

Description de la collection

Chaque tome est divisé en rubriques thématiques dont certaines sont elles-mêmes subdivisées selon des critères de nationalités, de formes, de genres ou de tons.

T. I: XII-427 p.; t. II: 436 p.; t. III: 388 p.; t. IV: 478 p. Cahier de 24 p., 85 x 145, in-12.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A Londres et se trouve à Paris, chez Delalain l'aîné, Libraire, rue S. Jacques, presque vis-à-vis celle du Plâtre».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Claude Sixte SAUTREAU DE MARSY.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: anecdotes (relatives à l'histoire, la littérature, les beaux-arts, la médecine, la chaire, le barreau, le théâtre...), bons mots, poésies, contes en prose dans un choix en grande partie renouvelé par rapport à la Bibliothèque de société et inspiré par le désir de mêler l'utile à l'agréable (Avertissement, t. I).

Contenu réel: dans le cadre de rubriques intitulées «Faits intéressans», «Mélanges de littérature et de Morale», «Variétés historiques», «Elite de bons mots et anecdotes», «Choix de poésies», des aventures contées, des propos rapportés, des textes reproduits... qui renvoient à des personnages historiques ou anonymes du passé mais aussi des temps présents et qui se rapportent à la France, mais aussi à l'Europe, voire à d'autres parties du monde.

Principaux centres d'intérêt: variété et goût du choix, qu'il s'agisse de petits faits curieux, singuliers, intéressants, amusants ou piquants, de lettres, extraits ou traductions de lettres émanant d'écrivains, d'artistes..., ou encore de poésies des XVIIe et surtout XVIIIe siècles.

Principaux auteurs évoqués: français (Fontenelle, Montesquieu, Voltaire, J.J. Rousseau...), anglais (Addison, Chesterfield, Hume, Milton, Pope, Swift...).

Table paginée des articles de la Bibliothèque en tête du t. I (p. VI-XII).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée: B.M. Bordeaux, D.U. 9.788.

Bibliographie

Mention dans Mercure de France,samedi 21 décembre 1782, p. 141 et samedi 7 juin 1783, p. 23-28.

Historique

Bien qu'elle ait paru en une seule fois et non à intervalles réguliers, la Nouvelle Bibliothèque de société a incontestablement, par son titre, sa forme (courts paragraphes autonomes), son esprit et sa variété, quelque chose du périodique –ce qui n'étonne pas de la part d'un auteur journaliste confirmé qui a collaboré à l'Almanach des muses, aux Annales poétiques, à L'Année littéraire, au Journal des dames... (voir D.P. 2, art. «Marsy»). Sollicité par Delalain qui projette une nouvelle édition des quatre tomes de Chamfort et Hérissant alors épuisés, Sautreau de Marsy est conduit à les recomposer et à procéder à une sélection et un ordre nouveaux. Publié à la fin de 1782, l'ouvrage, qui sera, en juin 1783, l'objet d'un article des «Nouvelles littéraires» du Mercure de France, est, dès décembre, annoncé par le périodique qui, rappelant combien avait été favorablement accueillie la Bibliothèque de société, remarque, dans le mouvement d'une juste prédiction, que «le choix d'un homme de goût», «littérateur instruit» et non «compilateur laborieux», «doit faire très bien augurer du succès».

Titre indexé

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE DE SOCIÉTÉ *

Date indexée

1782

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE DE LITTÉRATURE

1004
1765

Titre(s)

Nouvelle Bibliothèque de Littérature, d'Histoire, etc. Ou Choix des meilleurs morceaux tirés des Ana.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

2e trimestre 1765. Deux tomes. Privilège: 27 février 1765. Deux autres volumes sont annoncés qui «ne tarderont pas à suivre». Mais ces deux volumes n'ont pas vu le jour.

Description de la collection

Le t. I regroupe les matières autour de deux titres (Littérature, Remarques historiques), le t. II autour de cinq (Remarques sur les langues, Mélanges, Observations critiques, Bons mots et traits plaisants, Poésie).

T. I: 480 p. (+ Avertissement; III-IV + Préface; V-XXIV); t. II: 497 p. (+ Table des matières non paginée des 2 t.). Cahier de 24 p., 95 x 165, in-12.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Lille, De l'imprimerie de J.B. Henry, Grand'Place, près la rue de Tenremonde. Et à Paris, chez Durand, le Neveu, rue Saint-Jacques, à la Sagesse.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Guillaume GRIVEL.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: «un choix de ce que l'on trouve de meilleur dans les Ana». L'auteur entend ainsi plaire et être utile aux gens du monde (qui trouveront réuni dans un ouvrage «ce qu'il y a d'intéressant dans les livres difficiles à rassembler ou désagréables à lire en entier»), aux gens de Lettres (qui y trouveront le rappel de traits, d'anecdotes...); bref il espère fournir «un répertoire commode» «pour tous» (Avertissement).

Contenu réel: des extraits des Ana composés d'après des auteurs du XVIe et surtout du XVIIe siècle. Sont notamment mis à contribution les Menagiana, Huetiana, Mathanasiana, Mélanges de Vigneul Marville, L'Art de désopiler la rate. Matières abordées: littérature (traits de caractère ou mots d'écrivains, anecdotes ou esquisses biographiques, œuvres, éditions, catalogues, jugements, rapprochements et sources, poésie...), langues (origine et progrès, étymologie, sémantique...), «critique», histoire (faits, événements et personnages concernant surtout l'époque moderne), sciences naturelles, physiques..., coutumes et croyances, bons mots rapportés ou non à une personnalité célèbre.

Centre d'intérêt: évocation d'écrivains et de personnages historiques à travers sentiments, anecdotes ou traits particuliers, comme dans tout recueil d'Ana, avec indication de la source en marge (titre et page) et notes explicatives.

Parmi les auteurs d'après lesquels ont été faits les Ana ici utilisés et dont un abrégé succinct de la vie et des œuvres est donné dans la Préface, citons: Despréaux, Furetière, Huet, J. Le Clerc, Ménage, Naudé, G. Patin, Saint-Evremond, Sallengre, Scaliger, Segrais, de Thou, Varillas.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée: B.M. Bordeaux, B 9968 (1-2). Autre collection: B.N., Z 18296-18297 (numérotation des t. I et II inversée).

Bibliographie

Mentions dans le Mercure de France (oct. 1765, 1, p. 103-104), L'Année littéraire (1765, t. V, p. 269-80).

Historique

Sachant que les œuvres du genre des Ana, les collections de pensées morales, de remarques d'histoire, d'érudition... ont toujours plu chez les nations savantes (Grecs, Persans, Arabes...), et conscient du désir des lecteurs contemporains de ne voir que «la quintessence des livres» (Préface), Grivel entreprend cette «nouvelle bibliothèque» avec le dessein d'éviter tout ce qui est d'ordinaire défectueux dans ces sortes d'ouvrages: traits disparates et confusément mêlés, invraisemblances, vétilles, faussetés..., propres à ternir la réputation de ceux que l'on veut célébrer. A-t-il réussi à opérer un tri judicieux et à ordonner ses matières? Le Mercure de France (art. cit.) ne le pense pas et met en garde ses lecteurs contre un livre dont le titre risque de séduire: «on projette de donner une suite», observe ironiquement le rédacteur, «elle pourra être en effet volumineuse, si on se propose de remettre sous les yeux des lecteurs, sans choix, sans goût, sans esprit et sans sel toutes les rapsodies contenues dans l'Art de désopiler la rate,dans l'Arlequiniana et autres ouvrages de cette espèce». Il est probable que l'accueil réservé aux deux premiers volumes n'a pas incité Grivel à poursuivre son entreprise.

Titre indexé

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE DE LITTÉRATURE

Date indexée

1765

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE CHOISIE 1

1002
1714

Titre(s)

Nouvelle Bibliothèque Choisie, où l'on fait connaître les bons livres en divers genres de literature, et l'usage qu'on en doit faire.

Continuation de la Bibliothèque critique (1708-1710).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Les deux tomes dont est composée la collection ont paru au début de 1714 et sont datés de 1714.

Description de la collection

Chaque tome est divisé en chapitres. T. I : 51 chapitres, p. 1-363 (+ Avertissement + Table). T. II : 18 chapitres, p. 1-305 (+ Table).

Cahier de 24 p., 85 x 165, in-12.

Devise : Exiguus nobis, sed bene cultus ager.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Amsterdam, chez David Mortier Libraire.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Nicolas BARAT et Richard SIMON.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé : le propos est ici très voisin de celui de la Bibliothèque critique, bien qu'aucune référence explicite ne soit évidemment faite au périodique antérieur : il s'agit non de «donner de simples catalogues d'une infinité de livres», mais de marquer «la bonté et l'utilité» d'un certain nombre de livres «fort curieux» (Avertissement).

Contenu réel : analyses critiques (suivies ou partielles) de soixante-neuf ouvrages anciens ou plus récents, mais édités ou réédités aux XVIe et XVIIe siècles et relatifs aux matières suivantes (sans qu'aucun ordre ne soit respecté dans le recueil) : belles-lettres, grammaire et langues, histoire, numismatique, philosophie antique et surtout religion : commentaires des Livres saints, controverses doctrinales (christianisme d'Occident et d'Orient, calvinisme, socinianisme, cabale, mahométisme), liturgies, règles de discipline, histoire ecclésiastique.

Principaux centres d'intérêt : l'attention portée à des livres peu connus, peu lus, devenus rares ou hors commerce, mais qui peuvent avoir place dans les bibliothèques des savants ; l'intérêt des remarques bibliographiques (histoire, description et comparaison des éditions et des manuscrits dont l'auteur a pu avoir connaissance à la bibliothèque du Roi, par exemple, vœux de rééditions ou traductions avec corrections suggérées) ; la réflexion critique, soutenue et nourrie par une vaste érudition, et qui se mêle sans cesse aux extraits (que l'auteur nuance, complète, objecte ou réfute...).

Principaux auteurs étudiés : en dehors des Anciens – grecs (Aristote, Porphyre, Pythagore, Sextus Empiricus...) et latins (Cicéron, Sénèque, Virgile...) – et des Pères et théologiens des premiers siècles (Eusèbe de Césarée, Origène...), citons, parmi un grand nombre de savants – théologiens, humanistes, professeurs... –, français et étrangers, laïcs et ecclésiastiques, du XVIe siècle : Erasme, Robert et Henri Estienne, Lefèvre d'Etaples, Pic de la Mirandole, Saumaise, Socin, Turnèbe, Vivès, et du XVIIe siècle : Basnage, David Blondel, Kircher, le P. Morin, Richard Simon, Pococke, J. Usserius, H. Wharthon.

Tables non intégrées.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée : B.M. Bordeaux, H 18475 (1-2).

Autres collections : B.N., Z 39273-274 ; Ars., 8° H 26616 (1-2) ; 8° H 26617 (1-2) ; B.M. Aix, 65527.

Deux tomes en un volume : B.N., Q 4065 ; Ars., 8° H 26615.

Bibliographie

H.P.L.P., t. II, p. 282-83 ; H.G.P., t. I, p. 155 ; D.P. 2, art. «Barat».

Mentions dans le Journal Littéraire de La Haye (janv.-févr. 1714, t. III, i, p. 224-225), le Journal des savants (26 mars 1714, p. 200-205), Amsterdam (4 mai et 19 juin 1714), les Mémoires de Trévoux (juil. 1714, p. 1127-1149), Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres (t. I, p. 249), Bibliothèque ancienne et moderne (t. I, i, 1714, art. 6, p. 134-204), Histoire critique de la République des Lettres, t. VI, art. 17, p. 387.

Historique

Attribuée par le Journal littéraire de La Haye, la Bibliothèque ancienne et moderne et l'Histoire critique à Richard Simon (l'auteur de la Bibliothèque critique qui avait été supprimée en 1710 par un arrêt du Parlement de Paris), la Nouvelle Bibliothèque choisie est, d'après les termes de l'Avertissement, due pour «la meilleure partie» à Nicolas Barat dont le nom apparaissait d'ailleurs dans la Bibliothèque critique («discours trouvés dans les papiers de M. Barat», «écrits de sa main»). «Savant dans les belles-lettres et dans les langues saintes», N. Barat, du Collège Mazarin, avait réuni dans son cabinet «un assez grand nombre» de «bons livres», «fort curieux». Si l'on en croit l'Avertissement, c'est sur ces livres qu'il aurait composé la Nouvelle Bibliothèque dont, avant sa mort, survenue en 1706 (R. Simon, lui, meurt en avril 1712), il aurait donné une copie à un ami chargé de la revoir. Et celui-ci, après en avoir pris connaissance, aurait jugé bon de la donner au public... Il n'est peut-être pas interdit de penser qu'il ne s'agit là que d'une fiction imposée par les circonstances de 1710. Selon le Journal littéraire de La Haye, la Nouvelle Bibliothèque aurait d'ailleurs été imprimée à Paris quoiqu'elle porte l'adresse d'Amsterdam... De toute façon, l'ouvrage a bien été unanimement interprété comme une suite de la Bibliothèque critique (même méthode, même esprit) dont seul le titre a été changé par crainte de quelque nouvelle défense.

Sur cette continuation du périodique de Simon, les jugements portés par les contemporains sont assez mêlés. Afin de donner une idée du caractère du recueil, le Journal des savants reproduit intégralement un extrait (cf. Nouvelle Bibliothèque choisie, t. I, chap. X, p. 61-67), tandis que les Mémoires de Trévoux, avant d'attirer l'attention sur plusieurs développements, soulignent l'esprit toujours judicieux de l'auteur et son style net et «léger». Le Clerc, lui, d'emblée déclare qu'«il y a une infinité de choses inutiles ou même de peu conformes à la vérité» et laisse ensuite entendre qu'il suffit que le livre soit rare pour qu'il soit loué (Bibliothèque ancienne et moderne, art. cit. p. 135 et p. 197). De son côté, le Journal littéraire de La Haye, qui croit reconnaître «partout le génie de M. Simon, son style, son rabbinage», s'il estime qu'on n'est pas obligé de souscrire à toutes les opinions émises, n'en relève pas moins l'existence de «quantité de faits littéraires curieux». Tel est en effet le mérite propre de cette Nouvelle Bibliothèque, soucieuse de se distinguer de «ces Dictionnaires historiques» (le Moreri entre autres), de «ces Bibliothèques universelles», de «ces journaux des Savants» que stigmatise l'Avertissement sous le prétexte qu'ils ont «corrompu les esprits» au point que «les bons livres ne sont plus que des ornements de bibliothèque que l'on n'ouvre plus».

Titre indexé

NOUVELLE BIBLIOTHÈQUE CHOISIE 1

Date indexée

1714