JOURNAL DES DAMES

0697
1759
1777

Titre(s)

Journal des Dames.

De janvier 1762 à avril 1763: Nouveau Journal des Dames ; devient en mars 1777: Mélanges littéraires ou Journal des Dames (voir ce titre). Dédicacé à la princesse de Gallitzin (toute l'année 1761); à la princesse de Condé (mars 1762-avril 1763); à la Dauphine, puis à la Reine (1774-1778).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier 1759- juin 1778 (avec les Mélanges); 36 volumes.

Interruptions: de mai 1759 à avril 1761 et d'août (ou septembre?) 1768 à décembre 1773.

Permissions: 30 novembre 1758 (B.N., f. fr. 21992), 23 déc. 1773 (f. fr. 21983). Privilège: 28 mars 1775 (f. fr. 21966).

Prospectus en 1758, mars 1762 (celui-ci aurait été imprimé sans permission; f. fr. 22151, f° 76), mars et mai 1763, janvier et novembre 1774, mars 1777.

Périodicité mensuelle, mais fréquemment «en arrière». Pour rattraper ces retards deux livraisons de 1763 couvrent chacune 3 mois. Les retards continuent; en novembre 1767 on annonce que deux séries parallèles seront publiées: la livraison du mois et une de celles qui sont en retard. Cependant, le numéro de juillet 1768 annonce qu'il reste encore 6 volumes de 1767 à publier.

Etant donné que l'année 1767 du J.D. existe intégralement (contenant dès le mois de mars plusieurs comptes rendus d'ouvrages que d'autres journalistes n'annonçaient qu'en 1768, d'après Jansen), il faut conclure que l'impression effective du J.D. a bien pu continuer jusqu'après 1768. C'est ce qui expliquerait la mention erronée (corrigée à la main) «février 1769» sur la page de titre du même mois pour l'année précédente.

Description de la collection

Le format in-8° est resté identique, 90 x 165.

Le nombre de pages par livraison augmente de 96 en 1759, jusqu'à 120 à partir de juillet 1763, et même à 160 en mars 1777.Les livraisons sont en général paginées séparément, sauf durant 3 périodes; de 1761 jusqu'en mars 1763, et à partir de janvier 1775, la pagination couvre un trimestre; en 1774 elle couvre deux mois.

Le premier auteur, Campigneulles, pensait composer des tomes de 3 livraisons. Il publie 2 tomes, dont le dernier incomplet. Son successeur La Louptière adopte la même répartition, et recommence par un t. I. Faisant suite à son t. II, Madame de Beaumer fait d'abord un t. III, puis en adaptant le titre, recommence par I. A partir d'avril 1763 (quand Madame de Beaumer annonce que Madame de Maisonneuve lui succédera) les tomes ne sont plus numérotés. C'est Madame de Princen, en 1774, qui réinstitue la numérotation, 2 livraisons formant un tome. Pour Dorat (1777), 3 numéros constituent un tome.

Devises: de mai 1763 à mai 1764, «Si l'uniformité est la mère de l'ennui, la variété doit être la mère du plaisir»; de janvier 1765 à juillet 1768, «Impartialité».

Musique: juil. 1764-juil. 1765, juin 1774, janv., mars 1775.

Illustrations: différentes vignettes au titre; de 1761 à mai 1764 une bordure en filigrane.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris; bien qu'en 1759 la page de titre mentionne «La Haye», en 1761 «Aux Vallons de Tivoli», en 1762 encore «La Haye» puis jusqu'en 1768 «La Haye et Paris».

Différents libraires ont été impliqués dans l'histoire du J.D. En 1758 Michel Lambert empêche momentanément la parution en posant des conditions prohibitives (f. fr. 22134, f° 162).

Ensuite, le J.D. est édité chez Cuissart (1759), Quillau (1761-mars 1762), Poilly (avril 1762-avril 1763), P. Valleyre (juil. 1763-mai 1764), Bauche (juin 1764-nov. 1765), Durand (déc. 1765-1768).

Lors de la 2e interruption, en 1770, Edme annonce une vente de toute la collection des années 1764-1768 (f. fr. 22085, f°9).

Pour la dernière période les libraires sont: Lacombe (1774 jusqu'en octobre), Quillau (nov. 1774-avril 1775), Lacombe (à partir de mai 1775), Thiboust (1777-1778).

Roset (1763), Duchêne et Robin (1764) et Panckoucke (oct. 1764-déc. 1765) prennent soin de la distribution. A plusieurs reprises aussi les auteurs eux-mêmes s'en chargent: Madame de Beaumer (Enclos du Temple en 1761; chez M. le comte de Jaucourt, rue Meslée près la porte Saint-Martin, avril 1762-avril 1763), Madame de Maisonneuve (rue Beaubourg; à partir de mars 1764 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie; après novembre 1764 rue Saint-Honoré), Madame de Princen, Dorat (rue de Tournon, févr.-juin 1778). Les 81 libraires européens nommés par Madame de Beaumer (oct.-déc. 1761) proviennent sans doute de son imagination.

Prix: 12 £ par an (1774; 15 £ pour la province); prix de la collection soldée en 1770: 18 £.

On peut supposer un nombre de souscripteurs entre 300 et 1000 (Gelbart, p. 33). En 1767 le J.D. se trouvait aussi dans le catalogue de la bibliothèque de prêt tenue par Quillau (f. fr. 22085, f° 155).

Le public visé semble avoir été surtout un public de province, des lettres de lectrices semblent en témoigner; provenant de villes comme Dieppe (déc. 1761) et Beauvais (mars 1766). L'attitude plus radicale adoptée ensuite a dû attirer un public correspondant. Le ton de Dorât par contre suggère des lectrices plutôt familières avec les façons de la Cour.

Le J.D. n'était pas un succès financier. Début 1762 Madame de Beaumer déclare avoir 9000 £ de dettes (f. fr. 22151, f° 75). Elles n'ont pas été résorbées par la vente du journal à Madame de Maisonneuve qui ne lui payait que 3000 £. A cette dernière Mathon devait payer une pension de 20 ans pour un total de 12000 £, ce qu'il ne semble pas avoir fait en réalité (f. fr. 22085, f° 10). Mercier ne paye à Madame de Princen que 1500 £; elle s'en serait contentée pour des raisons idéologiques (Gelbart, p. 202).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Fondateur: Charles THOREL DE CAMPIGNEULLES (publiant sans indiquer son nom) qui s'est maintenu jusqu'en avril 1759.

Rédacteurs et rédactrices suivant(e)s: – Jean-Charles de Relongue de LA LOUPTIÈRE (avril-sept. 1761); – Madame de BEAUMER (oct. 1761-avril 1763); – Madame Catherine-Michelle de MAISONNEUVE (mai 1763-mai 1764); – Charles-Joseph MATHON DE LA COUR et Claude-Sixte SAUTREAU DE MARSY (alors que le nom de Madame de Maisonneuve continue à figurer sur la page de titre, probablement juin 1764-juil. 1768; Van Dijk, p. 145); – Baronne Marie-Emilie de PRINCEN (à partir d'oct. 1774, s'étant remariée: Madame de MONTANCLOS, janv. 1774-avril 1775); – Louis-Sébastien MERCIER (pas de nom d'auteur sur la page de titre, mai 1775-déc. 1776); – Claude-Joseph DORAT (mars 1777-juin 1778).

Collaborateurs et collaboratrices: – de Campigneulles: La Louptière; – de La Louptière: Mesdames Bourette, Benoist, de Beaumer; – de Madame de Beaumer: Rozoi, l'abbé Mangenot; – de Mathon de La Cour et Sautreau de Marsy: Dorat, Le Mierre, Baculard d'Arnaud, Meunier de Querlon, Blin de Sainmore; – de Madame de Princen: Sacy, Rocher, marquise d'Antremont; – de Mercier: Sacy, Maréchal; – de Dorat: Pezay, comtesse de Beauharnais, marquise de La Ferrandière, Madame de Montanclos.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Les annonces des contenus données dans les avant-propos montrent différentes options chez les journalistes: – En 1759 Campigneulles promet des «riens délicieux» et des «productions agréables» (janv., p. 3, 4). – La Louptière, après lui, veut «faire sa cour aux lectrices» (avril 1761, p. V). – Le but de Madame de Beaumer est de montrer que les femmes possèdent «la faculté de penser et d'écrire»;» les ouvrages des hommes n'auront que le second rang» (oct. 1761, p. III, IV). – Madame de Maisonneuve prouvera «qu'une femme de bon sens n'est point un phénomène» (mai 1763, p. 8). – Mathon et Sautereau ne se prononcent pas clairement, mais ce sont eux apparemment qui entendent remplir le J.D. de ce qu'il y a «de plus curieux et de plus intéressant» (janv. 1765, p. 4). – Madame de Princen s'occupera de «tous les ouvrages nouveaux, composés par des Dames, ou pour elles» (Prospectus 1774, p. 3). – Mercier met des vers en épigraphe, pour faire savoir qu'il chantera «tour à tour les talents et les Belles» (mai 1775, p. 1). – Dorat voudrait «saisir ce qui peut intéresser davantage les femmes» (mars 1777, p. 7).

Le contenu réel se compose pour tous d'un nombre important (malgré les agissements du Mercure) de «pièces fugitives». Pendant les époques de Campigneulles, La Louptière et Dorat, cela tenait au choix que chacun d'eux avait fait. Les autres rédacteurs et rédactrices ont pu s'en servir aussi comme «couverture» (Gelbart). En quantités diverses, selon le journaliste, il y a aussi les comptes rendus d'ouvrages, avec à l'époque de Madame de Princen véritablement une nette préférence pour les productions féminines, pas systématiquement approuvées d'ailleurs. Quant aux auteurs étudiés: Mathon et Sautereau s'intéressent déjà à Mercier, qui sera un de leurs successeurs; Madame de Princen, la seule des rédactrices à avoir des enfants, admire Rousseau. Les trois rédactrices, plus que les autres, publient des éloges de femmes célèbres.

Malgré quelques projets annoncés par La Louptière (avril 1761), Madame de Beaumer (mars 1763) et Madame de Princen (févr. et mars 1775), le J.D. n'est pas un journal de modes.

Tables mensuelles en fin de livraison, sauf en 1761 où elles sont trimestrielles, et d'octobre 1761 jusqu'en mai 1764, où elles manquent. En plus, tables annuelles pour 1765 (en décembre), 1766 (déc. ) et 1767 (oct. ).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Ars., 8° H 26.209 (1-36); manquent l'année 1766 introuvable en France, mais attestée par des mentions contemporaines (Gelbart), ainsi que les sept premiers mois de 1777; 8° H 26. 210 (1-28) (1759-1774, 1778); Rj 10 (mars 1777-juin 1778); B.N., Z 24526-24541 (1764, 1768, 1774-1775, 1777-1778); Z Rés. 3161-3162, aux armes de Marie-Thérèse (1774, inc.).

Bibliographie

H.P.L.P., t. III, p. 216-221; H.G.P., t. I, p. 316-318. – Sources manuscrites, B.N., f. fr. 21966 (registre des privilèges); f. fr. 21983 et 21992 (registres des permissions tacites); f. fr. 22085, f° 9 (pamphlet annonçant la vente des années 1764-1768 du J.D.); f. fr. 22085, f° 10 (historique du J.D. daté de 1769); f. fr. 22085, f° 155(prospectus du Magasin littéraire de Quillau); f. fr. 22134, f° 162-165 (correspondance concernant les débuts du J.D.); f. fr. 22151, f° 75- 76 (correspondance de Madame de Beaumer). – Sullerot E., Histoire de la presse féminine en France des origines à 1848, Paris, 1966. – Jansen P. (prés.), L'Année 1768 à travers la Presse traitée par ordinateur. Listings, Paris, s.d. (1977). – Rimbault C, La Presse féminine de langue française au XVIIIe siècle. Place de la femme et système de la mode, Paris, 1981 (thèse EHESS). – Gelbart N. R., Feminine and opposition journalism in old régime France, Berkeley, etc., 1987. – Van Dijk S., «Le Journal des dames, 1759-1778; les journalistes-dames et les autres», dans Traces de femmes -présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Amsterdam et Maarssen, 1988, p. 134-186.

Historique

Dès ses débuts, le J.D. a eu la vie difficile. Avant même sa première parution, le libraire Lambert tenta d'empêcher que celle-ci eut lieu. Le futur journaliste demanda et reçut l'appui de la duchesse de Chevreuse auprès de Malesherbes (f. fr. 22134, f° 162, 165).

Une des raisons pour que Campigneulles abandonnât vite la tâche qu'il s'était donnée, résidait dans le combat que livrait le Mercure contre ce supposé concurrent. Il en fait mention dans sa deuxième livraison (p. 61), et en avril on l'oblige à supprimer la plupart des pièces fugitives (p. 92).

Un successeur courageux fut trouvé dans la personne de La Louptière, présenté par Campigneulles à Malesherbes le 26 octobre 1760 (f. fr. 22134, f° 164). Lui aussi a dû attendre quelques mois; c'est que le censeur La Garde, toujours pour protéger le Mercure, refusait de s'occuper du J.D. (f. fr. 22134, f° 163). Ensuite la propagande faite par La Louptière pour «l'émulation des femmes» eut tant de succès qu'une de ses collaboratrices reprit la direction.

Madame de Beaumer, ainsi que les deux autres journalistes femmes détournèrent quelque peu le J.D. de sa vocation originelle. Les trois femmes partaient, comme on l'a vu plus haut, d'un point de vue qu'on pourrait qualifier de «féministe». Cependant, aucune des trois ne semble avoir eu la carrière journalistique bien facile.

Madame de Beaumer, tout en s'adressant à un public féminin, lance en même temps un défi aux hommes: «C'est vous, Messieurs, que nous prenons pour modèles [...] Mon Journal applaudi par vous est toute la fortune que je lui ambitionne» (mars 1763, p. 199). A cause de son attitude Madame de Beaumer a été plusieurs fois en conflit avec la censure; elle a vu une des livraisons (celle de mars 1762) mutilée de 12 p., après quoi elle aurait été obligée par Malesherbes de se faire remplacer temporairement par le jeune Rozoi (Gelbart, p. 96). En effet celui-ci signe (à l'encre) les numéros d'avril-septembre 1762. Madame de Beaumer se plaint de cette reprise de pouvoir dans une lettre aux souscripteurs (mars 1763, p. 306-309).

Madame de Maisonneuve, bien que présentant elle-même son journal au Roi le 21 juin 1765, a préféré après peu de temps en laisser la rédaction à deux hommes. Ce sont eux, Mathon de La Cour et Sautreau de Marsy, qui arrivent plus ou moins à «relever» cet ouvrage «décrié» (janv. 1765, p. 6); ils adoptent une formule très stricte, qui donne une impression de professionnalité. Le moment du passage de la rédactrice aux deux rédacteurs est difficile à établir. Le manuscrit historique daté de 1769 (f. fr. 22085, f° 10), qui mentionne le contrat entre Mathon et Madame de Maisonneuve, n'en donne pas la date, mais affirme que la dame «fit seule cet ouvrage pendant trois ans», ce qui signifierait; jusqu'en 1766. Un Avis dans le J.D. de décembre 1765 indique que le journal «vient de passer sous une nouvelle régie». La date de juin 1764 est celle à laquelle les auteurs référeront plus tard (Van Dijk, p. 145). Ce sont ces deux hommes, qui en fait éloignent le J.D. du public féminin et préparent la voie à une certaine mentalité «frondeuse» (Gelbart) qu'on y retrouvera plus tard. Leurs contacts ont pu provoquer la suppression «par des ordres supérieurs», dont parle l'annonce de la vente des années 1764-1768 (f. fr. 22085, f° 9; Gelbart, p. 168). La date exacte et la raison de la suppression ne sont pas connues. Il existe peut-être un lien avec le contenu du numéro d'août 1768, dont le pamphlet d'Edme dit que c'était le dernier numéro paru.

Après les années Maupeou, Madame de Princen ressuscite le J.D. grâce à une protection royale. Tout en réussissant mieux que les deux autres femmes, elle non plus ne continue pas longtemps ses travaux. Sa santé étant affaiblie «par un travail trop assidu» (avril 1775, p. 138), et apparemment gagnée aux idées de Mercier (Gelbart, p. 202), elle lui laissa assez rapidement le privilège. Mercier change encore la direction du J.D. Ce n'est pas qu'il ne s'intéressait pas à la question féminine, mais en premier lieu, il s'est approprié le J.D. pour s'en servir comme arme dans les combats qui étaient déjà les siens, particulièrement celui qu'il livrait contre la Comédie-Française. II se trouve intégré dans un réseau journalistique décrit en détail par N. Gelbart. Après un an et demi, poussé par la censure, il finit pourtant pas se défaire du J.D. Le 19 décembre 1776 il le vend à son ami François-Marie Chalumeau. Celui-ci revend le journal à Dorat.

Titre indexé

JOURNAL DES DAMES

Date indexée

1759
1760
1761
1762
1763
1764
1765
1766
1767
1768
1769
1770
1771
1772
1773
1774
1775
1776
1777

HISTOIRE LITTÉRAIRE DE L'EUROPE

0613
1726
1727

Titre(s)

Histoire Littéraire de l'Europe contenant l'Extrait des meilleurs Livres; un catalogue choisi des Ouvrages nouveaux; les Nouvelles les plus intéressantes de la République des Lettres, et les Pièces fugitives les plus curieuses.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier 1726 – décembre 1727. Périodicité mensuelle. Douze livraisons (3 vol.) par an.

Description de la collection

Une livraison comprend 96 p., 95 x 120, in-16; 4 livraisons font un volume.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

La Haye, Guyot de Merville.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Justus VAN EFFEN, probablement.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Dans la préface, on annonce qu'on fera «sans partialité ni grossièreté» l'extrait des meilleurs livres, avec une préférence pour les belles-lettres et l'histoire; on donnera également des éloges de savants et des nouvelles littéraires.

Les promesses sont tenues. On note une grande diversité dans les sujets traités, parmi lesquels seraient peut-être légèrement

avantagés Histoire ancienne, Religion, Physique, Voyages. A la fin de chaque volume (après 4 mois), on a ajouté une table.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Z 50145-50150; Ars., 8° H 26430; 8° H 26431 (1726; sur la page de titre du t. I la mention manuscrite: «Par le Sr Guyot de Merville»); Ste G., AE 2947-2952; B.U. Leyde, 654 H 17-19; Berlin (Ak.v.Wiss); Dresde.

Bibliographie

B.H.C, p. 39; H.P.L.P., t. II, p. 302-3; H.G.P.t. I, p. 291; D.P. 2, art. «Merville» et «Van Effen».

Le Choix des journaux a repris des articles publiés dans ce journal (selon sa Table générale parue en 1765). – Schorr James L., Justus Van Effen and the EnlightenmentAnn Arbor et Londres, 1980, p. 172-175.

Historique

Bien que l'«Eloge Historique de Mr. Juste van Effen» Bibliothèque françaiset. XXV, p. 138 et suiv.) ne mentionne pas ce journal parmi ses ouvrages, il est généralement admis que Van Effen en était l'auteur. Quant au rôle joué par Guyot de Merville (donné comme auteur par un inconnu sur un des exemplaires), il n'est pas clair. Il nie formellement et vigoureusement en être l'auteur (sauf pour l'éloge de Rapin, en février 1726). Mais cette déclaration se trouve au début du t. II de 1726; il ne s'est pas exprimé sur l'avenir. Toujours est-il que les nouvelles littéraires sont fortement orientées sur ce que Merville imprime.

Titre indexé

HISTOIRE LITTÉRAIRE DE L'EUROPE

Date indexée

1726
1727

GLANEUR DU PARNASSE

0586
1759

Titre(s)

Glaneur du Parnasse.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier 1759 – juin 1759. Un seul tome. Périodicité mensuelle.

Description de la collection

Ce premier tome, de 384 p., contient 6 livraisons, chacune comportant 64 p., 102 x 164, in-8°.

Devise: Virtus et Doctrina tutissimae sunt Divitiae, quae nec eripi possunt nec gravant circumferentem (Erasmus).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Leyde. Il n'y a aucune indication concernant l'éditeur, le prix, etc.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Il n'y a pas de prospectus, de préface, ou d'autre intervention du journaliste ou du libraire, en dehors de la phrase répétée à la fin de chacun des 6 livraisons: «Cet écrit périodique continuera à paroître régulièrement tous les mois».

Le rédacteur semble s'être contenté de «glaner» en effet un peu partout ce qui l'intéressait, et qui relève de genres divers: des réflexions sur toutes sortes de sujets; des pièces en vers; des comptes rendus d'ouvrages (aussi différents l'un de l'autre que Civan, Roi de Bungo par Madame Leprince de Beaumont (son nom n'est pas indiqué) et An account of the European Settlements in America, également sans nom d'auteur). La plupart des textes contenus dans ce journal, sinon tous, sont sans doute réédités; c'est le cas du moins pour: – Mme Leprince de Beaumont, Le Prince Désir (Londres, 1756), dans le numéro de mars; – La Dixmerie, L'Isle taciturne et l’Isle enjouée (Amsterdam, 1759), dans les numéros d'avril et mai; – Boudier de Villemert, L'Ami des femmes (s.l., 1758), les chapitres 1, 2 et 5 dans les numéros d'avril et juin. Dans aucun des cas le nom de l'auteur n'est mentionné.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Ars., 8° H 26363 C (relié avec d'autres périodiques de cette année: Mercure historique et politique des Pays-Bas, Bibliothèque des femmes, Croupier littéraire, Journal villageois).

Titre indexé

GLANEUR DU PARNASSE

Date indexée

1759

COURRIER POLITIQUE ET GALANT

0316
1719
1724 ?

Titre(s)

Courier politique et galant.

Dès 1719, La Quintessence des nouvelles le désigne également comme Courier et Courier Galant en 1721 il se désigne lui-même souvent comme «Courier» en 1723; il s'intitule Le Nouveau Courier, puis Le Nouveau Courier Politique et Galant en 1724, il est intitulé Le Courier.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

2 janvier 1719 – 1724. Périodicité annoncée, et réelle, apparemment, au début de 1719 N.L., 4 févr. 1719, p. 80), en tout cas durant l'année 1721: bihebdomadaire (le lundi et le jeudi).

En décembre 1721, on annonce qu'à partir de février 1722, il sera mensuel. Ce projet est abandonné (C.P.G., 19 févr. 1722), on continue à paraître deux fois par semaine.

En 1724, les livraisons (celles que nous avons pu étudier) ne sont pas datées, mais seulement numérotées (de XXX à XLVII); par les datations de certaines nouvelles, on peut conclure que ces livraisons ont paru au deuxième trimestre de 1724, probablement deux fois par semaine (comme la Quintessence).

Description de la collection

Les numéros étudiés (datés de 1721 à 1724) sont des cahiers de 4 p. (parfois 8, en 1721), 105 x 155, in-8° (non paginées).

Il y a 6 mois par volume, c'est-à-dire 52 livraisons. L'année 1721 représente les volumes V et VI, 1722: VII et VIII. En 1723, on recommence par un t. I. Pour 1724, il s'agit de 18 livraisons, sans indication de volume.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

1719: Amsterdam, H. du Sauzet N.L.14 janv. 1719, p. 22). 1721: Amsterdam, H. du Sauzet et La Haye, A. de Rogissart (selon les pages de titre); sur le bas des feuilles: Amsterdam, N. Viollet et La Haye, A. de Rogissart. 1722: La Haye, H. Scheurleer (C.P.G. 18 déc. 1721), puis: La Haye, Van Duren, Amsterdam, N. Viollet et H. Uytwerf (C.P.G., 19 févr. 1722). 1723: Amsterdam, N. Viollet et H. Uytwerf, Rotterdam, Hofhout, La Haye, G. de Voys. 1724: Amsterdam, H. Uytwerf, Rockin «et chez tous les libraires où la Quintessence se débite» (Quintessence, 10 janv. 1724). En 1719, le prix est d'un sol par numéro (B., 9 févr. 1719, p. 95). En 1721, l'éditeur précise qu'«on trouve chez la plupart des Libraires les cinq Volumes complet, de Couriers, qui ont parut jusqu'à présent». En 1724, Uytwerf vend les Courriers d'avant cette année à 20 s. le volume.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

POTIN (ami de Justus Van Effen) aurait été à l'origine de ce journal (M.C., p. 149). En effet dans les numéros de 1721 et de 1722, de nombreux textes, notamment des réponses à des lettres au Courrier, sont signés P.

Plus tard il est rédigé par Jean ROUSSET DE MISSY.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé en 1719: «Pièces en prose et en vers sur la Galanterie [...] ce qu'il y aura de plus curieux dans la Politique» et aussi dans l'Eglise catholique; «En un mot Apollon, Venus, le Dieu Guerrier / Font le Triumvirat, dont je suis le Courier (N.L., 14 janv. 1719, p. 22, citant le C.P.G. du 2 janv. 1719).

Contenu réel en 1719: «des Nouvelles, des Vers, de petits Contes» (B., 9 févr. 1719, p. 94).

Contenu réel en 1721: nouvelles concernant la guerre et ce qui se passe à Rome (grand intérêt pour la mort du Pape et la personne du chevalier de Saint-George – traitées sur le mode ironique); nouvelles et anecdotes (concernant plusieurs fois les différences entre la mentalité des Français et celle des Hollandais).

Contenu annoncé pour 1722: (puisque des lecteurs s'étaient plaints) «on n'y mettra que des faits certains et importans, qu'on entremêlera de réflexions pour les lier ensemble», on prendra comme exemple le Mercure galant (C.P.G., 18 déc. 1721).

Contenu réel en 1722 et 1723: nouvelles, vers, anecdotes.

Contenu réel en 1724: discours «spectatoriaux» concernant des questions de religion (ironisant sur des travers de l'Eglise catholique) et nouvelles de divers endroits (notamment du conclave; peu de France).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Ars., Fol. H 4968 (4): les Courriers ne se trouvent pas sous cette cote dans le catalogue, puisqu'ils sont reliés avec La Quintessence des nouvelles (qui apparemment en avril, mai et début juin 1724 n'a pas paru, et s'était fait remplacer par le Courrier).

University Library, Londres, [G.L.] 1721 (cette cote devrait représenter les n° 45, 46, 48 de 1720, qui cependant étaient introuvables sur les rayons); Evanston, Illinois: Bibliothèque de la Northwestern University (l'année 1721); Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Lm 3994 (1722-1723, inc.); Collection Furstenburg, Herdringen (n° 1719; n'a pu être consulté).

Bibliographie

G.H., p. 187, 194; B.H.C., p. 89; H.G.P., t. I, p. 291; D.P. 2, art. «Rousset de Missy», «Van Effen» et «Potin».

Mentions dans la presse du temps: Nouvelles littéraires (N.L.), 14 janv. 1719, p. 22-24; 4févr. 1719, p. 80. La Bagatelle (B.), 9 févr. 1719, p. 94-96; 27 févr. 1719, p. 134-136. La Quintessence des nouvelles (Q.), 11 mai, 4 oct. 1719: 29 juil. 1720; 25 sept. 1721; 1er janv., 7 déc. 1722; 23 mars, 1er avril 1723; 10 janv. 1724; 15 déc. 1727. Lettres sérieuses et badines (L.S.B.), 1729, t. I, p. 71, 199; t. II, p. 318-319. Mémoires pour servir à l'histoire de la Calotte (M.C.), nouv. éd. augm., Moropolis, 1735, 2e et 4e part. Bibliothèque française (B.F.), 1737, t. XXV, p. 138-154 («Eloge historique de Mr. Juste van Effen»). Le Magasin des événements (M.E.), 1741, t. I, p. 5; 1742, t. III, dédicace. L'Epilogueur politique (E.), 1743, t. VII, Préface.

Schorr J. L., Justus Van Effen and the Enlightenment. Ann Arbor et Londres, 1980, p. 169-172. – Bléchet F. et Bots H., «Le commerce du livre entre la Hollande et la Bibliothèque du Roi», Documentatieblad werkgroep Achtiende Eeuw, n° XXI, 1989, p. 23-53.

Historique

Plusieurs historiens de la presse, à l'exemple de Hatin, suivent les déclarations de La Barre de Beaumarchais (L.S.B.) qui affirme que Van Effen et Potin ont créé ensemble le Courrier politique et galant. Or, Beaumarchais, en la matière, n'est pas crédible: s'il précise que sous le régime de ces deux amis ce journal a eu une «course heureuse et honorable», c'est pour souligner d'autant mieux qu'«il a fini avec honte» sous celui de Rousset. Ce dernier, pour qui Beaumarchais avait travaillé auparavant, était devenu son pire ennemi (D.P. 2, art. «Beaumarchais»), qu'il combattait dans ses Lettres sérieuses et badines, fondées exprès pour dénigrer Rousset (d'après Rousset lui-même).

Van Effen n'a sans doute pas participé à la création du Courrier politique et galant. C'est ce que l'on conclut des remarques qu'il fait à propos de ce journal dans sa Bagatelle. Bien que parlant rarement d'autres journaux dans les siens, il décrit celui-ci avec un certain enthousiasme apparemment proportionné au sujet: il admet qu'il s'agit d'une «petite Pièce», mais qui «peut procurer encore un divertissement délicat aux Gens de bon goût» (B., 9 févr., p. 94). Il précise que l'auteur «ne nous tarabuste pas l'Esprit d'Ironies», comme Van Effen lui-même avait l'habitude de faire, avec souvent le résultat d'être mal compris (ainsi, il doit ajouter quelques semaines plus tard qu'au sujet du Courrier politique et galant il n'avait pas pensé être ironique, B., 27 févr., p. 135). Tout porte à croire qu'il défend, parce qu'il apprécie l'ouvrage et parce que l'ouvrage en a besoin étant vendu plutôt mal, la production d'un ami. Qu'il ait par la suite contribué lui-même au Courrier politique et galant, comme le veut l'«Eloge historique» (B.F.), est évidemment possible. En 1721, deux pièces en vers sont adressées à «Mr. V.E.», qui pourrait parfaitement correspondre à Van Effen, vu ce qu'on lui dit le jour de son anniversaire: «O toi, qui n'aportas au monde / Que ton esprit et des talens, / Dont l'étude la plus profonde / A tiré des fruits excellens» (C.P.G., 6 mars 1721). Mais aucun texte n'est signé de ces initiales; ceux qui sont signés, le sont par P. (Potin?), G. (?) et, pour de très nombreuses pièces galantes, B. (?).

Dans son «compte rendu» Van Effen établit une comparaison entre le Courrier politique et galant et la Quintessence tous les deux se vendent un sol, mais pour La Quintessence, les lecteurs n'y «trouvent rien à redire» alors que le pauvre Courrier politique et galant «se trouve arrêté dans sa course, par nôtre aimable Esprit d'épargne» (, 9 févr., p. 95). L'identité quant au prix est la seule entre ces deux journaux à ce moment-là. Mais peu de temps après (pas avant fin mai: mort de Mme Dunoyer), les deux journaux ont dû, selon toute vraisemblance, ressortir sous un même journaliste: Rousset de Missy (qui arborait d'ailleurs pour La Quintessence divers pseudonymes). C'est que dès octobre 1719 les deux titres sont fréquemment associés, par Rousset lui-même et par d'autres. A propos d'une accusation de «plagiéranisme» portée contre le Courrier politique et galant, l'auteur de La Quintessence se sent impliqué: «ni le Courier ni moi n'avons jamais fait profession de ne donner au public que nos productions» (Q., 4 oct., 1719). En 1723, manquant de place pour donner dans La

Quintessence toutes les nouvelles de Londres il déclare: «le reste est dans le Courier de ce jour, qui servira doresnavant de suplement à cette Quintessence» (Q., 23 mars, 1723). Et même, en 1724, le Courrier politique et galant remplacera, sans aucun commentaire La Quintessence, qui n'a pas paru entre le 3 avril et le 19 juin de cette année.

Avec une présentation différente, leurs contenus ne sont pas (pour autant qu'on puisse en juger sur si peu d'exemplaires) tout à fait dissemblables, notamment en ce qui concerne l'attitude négative par rapport à l'Eglise catholique.

Les associations des deux titres se retrouvent dans des publications ultérieures de Rousset (M.E., E.), ainsi que chez son adversaire La Barre de Beaumarchais (qui d'ailleurs étend ses attaques à d'autres journaux encore de la main de Rousset: Bibliothèque raisonnée, Le Censeur, Le Glaneur historique, Supplément à la Gazette des Savants.

En janvier 1724, en annonçant la reprise du Courrier politique et galant après une interruption de quelques semaines fin 1723, La Quintessence fait savoir que ce journal est alors composé par un nouvel auteur: nous pensons qu'il s'agit là d'un de ces «faux changements» qu'affectionnait Rousset et qu'on trouve également dans La Quintessence. Nous retenons comme terminus ad quem du Courrier politique et galant rédigé par Rousset, cette même année 1724: à partir de cette année-là il n'est plus question du journal dans La Quintessence, sauf en 1727, où Rousset parle du Courrier politique et galant «que nous avons débité autrefois».

Il n'est pas impossible que les 18 livraisons qui se trouvent dans la bibliothèque de l'Ars. aient été les dernières, Rousset ayant préféré s'occuper d'un seul journal au lieu de deux qui étaient parallèles et ayant choisi, après une certaine hésitation, celui des deux avec la plus longue sinon la plus prestigieuse histoire.

Néanmoins, en 1729, Jacques-Philippe Laugier de Tassy écrit encore à l'abbé Bignon sur l'existence, dans les Provinces-Unies de «gazettes sous le nom de quintessence et de courrier, [qui] n'annoncent point les livres et [...] ont de très mauvais auteurs». La même Quintessence Le même Courrier politique et galant (Bléchet et Bots, p. 37).

Titre indexé

COURRIER POLITIQUE ET GALANT

Date indexée

1719
1720
1721
1722
1723
1724

COURRIER DE LA NOUVEAUTÉ *

0275
1758

Titre(s)

Le Courier de la Nouveauté. Feuille hebdomadaire à l'usage des Dames.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Prospectus daté de 1758, annonçant la parution du journal pour le 4 avril de la même année. Permission: 22 décembre 1757 (Prospectus «avec approbation et privilège du roi»).

Périodicité annoncée: hebdomadaire (les mardis). Périodicité réelle: aucune.

Description de la collection

Le Prospectus comporte 8 p., 120 x 180, in-8°. Chaque livraison aurait été du même format. Deux culs-de-lampe.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris, l'imprimerie de Grange, rue de la Parcheminerie. Prix de la souscription: 12 £ par an (Paris et province), payables à M. Cheuvry.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Marie-Claudine de SAINT-AUBIN (marquise du Crest), aidée (ou supplantée?) par Mercier de Menneville.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: «tout ce qui concerne la toilette et l'ajustement des Dames»; en fait, de la publicité pour: 1) perruquiers et coiffeuses; 2) marchands de tissus, couturières et tailleurs; 3) bijoutiers; 4) jardiniers fleuristes, faiseurs de confitures et bonbons; 5) organisateurs de fêtes et divertissements; 6) «gens à talent pour l'instruction de la jeunesse». Tous les marchands et spécialistes concernés sont invités à faire insérer des articles, pourvu que ceux-ci soient signés.

Public visé: «les Dames se plaignant d'avoir été oubliées».

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Rés. 8° Lc14 1 et ms. f. fr. 22134, 142-154.

Bibliographie

B.H.C., p. 598; H.G.P., t. I, p. 165, 316. – Harmand J., Madame de Genlis, sa vie intime et politique, 1746-1830, Paris, 1912. – Grosclaude P., Malesherbes, témoin et interprète de son temps, Paris, Fischbacher, 1961, p. 70-71. – Sullerot E., Histoire de la presse féminine en France des origines à 1848, Paris, A. Colin, 1966, p. 11. – Kleinert A., Die frühen Mode-journale in Frankreich, Studien zur Literatur der Mode von den Anfängen bis 1848, Berlin, Erich Schmidt, 1980, p. 57-59. – Van Dijk S., «Femmes et journaux au XVIIIe siècle», Australian journal of French studies, 1981, vol. XVIII, p. 171. – Rimbault C, La Presse féminine de langue française au XVIIIe sièclethèse 3e cycle dact., EHESS), Paris, 1981. – Gaudriault R., La Gravure de mode féminine en France, Paris, 1983, p. 34. – Broglie G. de, Madame de Genlis, Paris, 1985. – Van Dijk S., Traces de femmes: présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Amsterdam et Maarssen, 1988, p. 184.

Historique

S'il avait réussi à paraître, ce journal aurait été le premier journal de modes en France (honneur qui revient maintenant au Courier de la Mode ou Journal du goût (1768-770). Le Courier de la nouveauté avait le même objectif que le Cabinet des modes (1785-1786), qui a bien mieux réussi: promouvoir l'industrie de la mode. Le Prospectus du Courier de la nouveauté cependant, rédigé presque entièrement par une femme, insiste davantage sur l'existence d'un public féminin attendant avec impatience ce genre de journal.

L'idée provient selon toute vraisemblance de la nécessité de remédier à une situation financière catastrophique, qui avait été cause aussi de la séparation des époux du Crest: le marquis était resté dans sa terre de Saint-Aubin (achetée depuis peu de temps) dans le but de la revendre (ce qui fut fait le 15 octobre 1757); la marquise «préféra tout quitter, laissant peut-être croire qu'une existence plus brillante l'attendait à Paris». Avec sa fille (qui sera plus tard Mme de Genlis) elle habita d'abord chez une cousine, puis elles s'installèrent «dans un mesquin rez-de-chaussée donnant sur un jardin humide». Malgré sa pauvreté la marquise, prenant le nom de la terre qu'on venait de vendre, avait de nombreux contacts dans la société «où elle passait généralement pour une femme d'esprit» (Harmand, p. 32-45; voir aussi De Broglie, p. 23 et suiv.).

Ainsi c'est la duchesse de Bourbon que, pour se lancer dans le journalisme de la mode, elle fait intervenir en sa faveur auprès de Malesherbes, le 19 octobre 1757. La duchesse demande un privilège et joint à cette demande un mémoire signé «De St. Aubin», qui sera le Prospectus, et un placet que Malesherbes ne lit pas: il ne s'apercevra pas que le suppliant est une femme.

Dans la suite de la correspondance (conservée dans le fonds Anisson) et même dès le 24 octobre, Marie-Claudine de Saint-Aubin se fait représenter (ou supplanter?) par un certain Mercier de Menneville (habitant rue Saint-Louis au Marais) qu'on appelle son «associé». Celui-ci disparaît début décembre: il déménage sans laisser d'adresse, après avoir ajouté quelques détails au Prospectus initial, où il précise que c'est à lui qu'il faut payer les souscriptions, et qu'il signe de son seul nom à lui. Est-ce qu'il est un de ces personnages louches dont Mme de Saint-Aubin s'était déjà méfiée? Dans son placet elle avait exprimé ses craintes «qu'ayant fait les premières avances d'autres ne profitassent de cette découverte et ne la privent par conséquent des avantages que ses soins auraient pû luy procurer».

Toujours est-il que sur le Prospectus imprimé le nom de Mercier de Menneville ne figure plus, ni celui de Mme de Saint-Aubin: c'est à Cheuvry (autre «associé»?) qu'il faudra payer les souscriptions et envoyer les articles. Mais au moment de la parution de ce Prospectus, l'affaire est-elle réglée? Sur le registre de la librairie figure une permission pour le Courier de la nouveauté, mais sans le nom de l'intéressé(e) (f. fr. 21998, f° 193); et un mémoire anonyme qui fait partie de la correspondance Malesherbes explique que c'est Courmont, propriétaire des Annonces, affiches et avis divers, fortement protégé par Malesherbes (Grosclaude), qui se serait opposé à cet enregistrement pour des raisons «trop frivoles pour être icy raportez». Pour quelle raison que ce soit: intrigues de Courmont, habileté de Malesherbes, malice de Mercier de Menneville ou découragement de la marquise, le projet échoue. Mme de Saint-Aubin et la future Mme de Genlis résoudront d'une autre façon leurs problèmes d'argent: en s'installant chez le fermier général La Popelinière. La journaliste manquée va bientôt se lancer dans les romans Les Dangers des liaisons, 1763; Mémoires en forme de lettres, 1765).

Titre indexé

COURRIER DE LA NOUVEAUTÉ *

Date indexée

1758

CABINET DES MODES

0188
1785
1786

Titre(s)

Cabinet des Modes, ou les Modes nouvelles, Décrites d'une manière claire et précise, et représentées par des Planches en Taille-douce, enluminées.

Continué par le Magasin des Modes nouvelles, françaises et anglaises (1786-1789), lui-même continué par le Journal de la Mode et du Goût.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

15 novembre 1785 – 1er novembre 1786. Un volume, composé de 24 livraisons.

Périodicité annoncée et réelle : bimensuelle. Prospectus : 4 octobre 1785. Privilège : 11 octobre 1785.

Description de la collection

Le volume comporte 24 livraisons, 192 p., sans compter les planches : chaque livraison comprend 8 p. + 3 planches non-numérotées, 120 x 200, in-8°.

Planches : tailles-douces en couleurs, gravées par Duhamel. Devise : «L'ennui naquit un jour de l'uniformité».

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Buisson, Paris, hôtel de Mesgrigny, 13 rue des Poitevins. D'après le prospectus «l'on peut aussi s'adresser aux principaux Libraires de France et de l'Europe».

Prix de la souscription : 21 £ par an (Paris et province).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean-Antoine Le Brun, dit LEBRUN-TOSSA.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé : «tout ce que la Mode offre de nouveau dans tous les genres», «l'utile et l'agréable seront joints à notre collection ; elle intéressera toutes les classes de la société : elle procurera aux Artistes, aux Fabricants, aux Marchands de toute espèce, un débit plus prompt et plus considérable, en exposant et faisant connoître les objets ; et aux Amateurs, la jouissance qu'ils cherchent» (Prospectus). Contenu réel : planches commentées montrant surtout des vêtements (de femmes, principalement), mais aussi des meubles, de l'argenterie etc. ; publicités (pour des bijoutiers, tapissiers, coiffeurs ; rédigées par le journaliste) ; chansons à la mode et énigmes (très peu nombreuses : 6 % de l'ensemble du texte ; Kleinert, p. 86).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Rés. 8° Lc14 (2) ; Staatsbibliothek Bamberg, Eph. misc. O.

Bibliographie

B.H.C., p. 598 ; H.G.P., t. I, p. 319, 495 ; D.P. 2, art. «Buisson» et «Lebrun-Tossa».

Contrefaçons : à Weimar, par Bertuch (Cornu, p. 18) ; à Liège, par J.J. Tutot, avec des planches gravées par H. Godin, à partir du 1er décembre 1785 : chaque livraison comportait 16 p. car la contrefaçon combinait le Cabinet des Modes et le Passe-Temps des toilettes Le Courier lyrique et amusant ou Passe-Temps des toilettes de Madame Dufresnoy, 1785-1789).

Imitations : Fashionable Magazine ; or Lady's and Gentleman's Monthly Recorder of New Fashions, Londres, à partir de juin 1786. Kabinet van mode en smaak, Haarlem, 1791-1794. La Donna galante ed Erudita, giornale dedicato al bel sesso, Venise, 1786-1788 (Reprint 1983).

Mentions dans la presse du temps : Mercure de France, janv. 1786, p. 142 ; févr. 1786, p. 189 ; Journal de Paris9 févr. 1786 ; Fashionable Magazine, août 1786, p. 83-84 ; oct. 1786, p. 166 ; déc. 1786, p. 245.

Capitaine U., Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et les écrits périodiques liégeois, Liège, 1850, p. 101. – Cornu P., Essai bibliographique sur les recueils de modes au XVIIIe et au début du XIXe siècle, Paris, Lévy, 1911. – Colas R., Bibliographie générale du costume et de la mode, Paris, 1933, 2 vol., t. I, p. 177-179. – Sullerot E., Histoire de la presse féminine en France des origines à 1848, Paris, A. Colin, 1966, p. 32-41. – Kleinert A., Die frühen Modejournale in Frankreich, Studien zur Literatur der Mode von den Anfängen bis 1848, Berlin, Erich Schmidt, 1980, p. 63-120. – Van Dijk S., «Femmes et journaux au XVIIIe siècle», Australian journal of French studies, 1981, vol. XVIII, p. 164-178. – Rimbault C, La Presse féminine de langue française au XVIIIe siècle (thèse 3e cycle EHESS), Paris, 1981. – Gaudriault R., La Gravure de mode féminine en France, Paris, 1983, p. 40.

Historique

Après des débuts difficiles (une importante baisse du nombre de souscripteurs, voir Rimbault, p. 93), le Cabinet des Modes a connu un succès certain, attesté par l'existence des contrefaçons et des émules anglais, hollandais et italien, et par le fait qu'après un an le besoin s'est ressenti d'augmenter la fréquence de parution : 3 fois par mois au lieu de 2. Ce changement implique un changement de prix (30 £) et de titre. Mais ce Magasin des Modes nouvelles est présenté expressément comme la continuation (tout de suite la 2e année) du Cabinet des Modes : «La 1ère année de ce Journal a paru sous le titre de Cabinet des Modes.  Quand le Magasin des Modes nouvelles deviendra le Journal de la Mode et du Goût (15 févr. 1790), cette continuité n'est pas explicitée dans le texte, mais devient claire par le fait que le prix, l'éditeur et la présentation sont identiques. On peut donc considérer que ces 3 journaux n'en forment qu'un, qui aurait paru de 1785 à 1793 (voir la notice du Magasin des Modes nouvelles

C'est cela qui permet d'identifier le rédacteur du Cabinet des Modes et de son successeur immédiat, car alors que ces deux premiers paraissent sans nom d'auteur sur la page de titre, le Journal de la Mode et du Goût se présente comme rédigé «Par M. le Brun». C'est lui qui (ne participant à la rédaction d'aucun autre journal) créa le nouveau genre journalistique du «journal de mode» (Kleinert, p. 105).

Titre indexé

CABINET DES MODES

Date indexée

1785
1786

L'AVANT-COUREUR 1

0127
1712  ?
1713  ?

Titre(s)

Lavantcoureur.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1712: toute l'année (n° 1-105), 1713: jusqu'au 4 août (n° 2-62).

Périodicité: bihebdomadaire (le mardi et le vendredi).

Description de la collection

Pour le seul exemplaire connu, l'année 1712 est reliée en un volume avec: Amsterdam, suite des nouvelles d'Amsterdam et quintessence des Nouvelles de la même année. L'année 1713 est reliée avec: Journal historique (Gazette de Rotterdam), chaque numéro avec son Supplément et Quintessence des nouvellesqui continuent d'ailleurs sur l'année entière.

Format petit in-folio, 130 x 310 (celui de la Quintessence des nouvelles) imprimé généralement d'un côté.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Amsterdam chez Paul de La Feuille.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Il n'y a aucune préface ou présentation; apparemment le périodique existait déjà avant 1712. Le dernier numéro de la collection ne comporte pas non plus d'indication sur un arrêt des activités.

Contenu: le rédacteur semble avoir copié telles quelles les nouvelles qui lui parvenaient: de nombreuses phrases et même alinéas commencent par «que» («Que le Vaisseau l'York avoit pris un Vaisseau François», et même «Qu'on a eu avis d'Espagne que...»). Ces nouvelles concernent essentiellement des événements politiques et guerriers, et en plus: la loterie (dans ce dernier cas, les deux côtés sont parfois imprimés).

Dans le recueil de 1713, on trouve quelques notes manuscrites, qui désignent ce journal comme le «Lardon d'Amsterdam» (alors que la Quintessence est toujours appelée par son vrai nom).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Nederlands Persmuseum, Amsterdam.

Titre indexé

AVANT-COUREUR 1

Date indexée

1712
1713

AMUSEMENTS DU BEAU-SEXE

0095
1740
1741

Titre(s)

Amusemens du beau-sexe, ou nouvelles historiques et avantures galantes, tragiques et comiques.

Janvier 1740 - septembre 1741, 7 vol. Chaque volume correspond à une livraison.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Périodicité annoncée: «de temps en temps». Périodicité réelle: trimestrielle; datation des volumes-livraisons: janv. /mars 1740, avril/juin 1740 jusqu'à juil. /septembre 1741.

Description de la collection

Le volume-livraison comprend environ 230 p., 74 x 131, in-12.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

La Haye, veuve Charles le Vier, Toornstraat.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: «choix de Nouvelles historiques, et Avantures Galantes, Tragiques, ou Comiques», pas de romans, car on les trouve déjà dans la Bibliothèque de campagne (Avertissement). II s'agit sans doute de la Bibliothèque de campagne ou amusemens de l'esprit et du cœur publiée à La Haye par Néaulme de 1738 à 1742 (12 vol.).

Contenu réel: c'est en effet une série de recueils de nouvelles (entre 12 et 18 par vol.), toutes anonymes; à partir vol. 2 viennent s'y ajouter quelques pièces en vers.

Public visé: «le Beau-Sexe, à qui son loisir rend d'ordinaire ce genre de Dissipation plus naturel et plus convenable» (Avertissement).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Y2 7480-7486 (vol. 7483 et 7484 manquent); B.L., 1080. c. 21-23 (janv. -sept. 1740); B.U. Halle; Washington, Library of Congress.

Bibliographie

H.G.P., p. 294; G.H., p. 189.

Réédition du premier vol. en 1743 à La Haye, chez Jean Swart (B.N.). Réédition de la série en 8 vol., 1773-1774 à Amsterdam, chez J. Scheurleer (Jones: il s'agit de la série de la Library of Congress, les 7 premiers vol. datés de 1773, le dernier de 1774) – Mentions dans la presse du temps: Amusemens des dames (Avertissement); Nouvelle Bibliothèque des romans, 2e année, t. IX (d'après Jones). – Gay J., Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes, au mariage (4e éd. refondue par J. Lemonnyer), Paris, 1894, t. 1, p. 196. – Jones S. Paul, A list of French prose fiction from 1700 to 1750, New York, 1939, p. 72. – Van Dijk S., «Femmes et journaux au XVIIIe siècle», Australian journal of French studies, 1981, t. XVIII, p. 164-178. – Rimbault C, La Presse féminine de langue française au XVIIIe siècle (thèse 3e cycle EHESS), Paris, 1981, p. 17, 19.

Historique

Ce «journal» existe grâce à son éditeur, plus précisément grâce à la rivalité entre son éditeur et celui des Amusemens des Dames. La veuve Le Vier, en publiant les Amusemens du beau-sexe, aurait accaparé l'idée originale de Paupie et aurait même réussi à le devancer dans la publication (d'après l'avertissement des Amusemens des Dames). Contrairement aux Amusemens des Dames, ceux du «beau-sexe» ont au moins une caractéristique formelle de publication périodique: la parution régulière tous les trois mois, que ne nécessite d'ailleurs pas son contenu. La longueur de ses nouvelles, dont nous n'avons pu repérer les auteurs, varie entre 3 et 50 p., sauf au vol. 3, où on commence la publication d'un roman: Les Heureux Caprices du hasard, titre qui rappelle étrangement deux des romans du marquis d'Argens republiés par les Amusemens des Dames.

Un certain degré de succès est attesté par les rééditions.

Titre indexé

AMUSEMENTS DU BEAU-SEXE

Date indexée

1740
1741

AMUSEMENTS DES DAMES

0094
1740
1741

Titre(s)

Amusemens des Dames, ou recueil d'histoires galantes Des meilleurs auteurs de ce siècle.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Six volumes, datés 1740-1741. Chaque volume correspond à une livraison.

Périodicité annoncée: «je ne m'impose pas la loi d'en faire paraître un volume régulièrement tous les trois mois [...] je ne fixe aucun terme» (Avertissement). Périodicité réelle: inconnue; datation des volumes-livraisons: les 2 premiers 1740, les 4 autres 1741.

Description de la collection

Le volume-livraison comprend environ 470 p., 75 x 130, in-12.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

La Haye, Pierre Paupie.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: comparable à celui des Amusemens du beau-sexe: choix de nouvelles.

Contenu réel: en fait, il s'agit plutôt d'un recueil de romans (2 ou 3 par numéro), dont plusieurs écrits (et signés) par le marquis d'Argens (les autres étant anonymes).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Y2 7487-7492 (6 vol.); Ars. (8 vol.); B.N.U. Strasbourg, Cd 112. 374 (vol. 1-2); B.U. Halle (7 vol.).

Bibliographie

Suites tardives: un 7e vol. a paru en 1744 (La Haye, Swart), et un 8e en 1763 (La Haye, Aux dépens de la Compagnie), que Jones considère comme faisant partie du même périodique, vu la conformité du titre et du contenu.

Mention dans: Nouvelle bibliothèque ou Histoire littéraire des principaux écrits qui se publient (févr. 1740, p. 287; déc. 1740, p. 564-565; mars 1741, p. 424; oct. 1741, p. 424).

Gay J., Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes, au mariage (4e éd. refondue par J. Lemonnyer), Paris, 1894, t. I, p. 195. – Johnston E., Le Marquis d'Argens, sa vie et ses œuvres. Essai biographique et critique, Paris, 1928. – Fransen J.., «Correspondance entre le marquis d'Argens et Prosper Marchand», dans Mélanges de philologie offerts à J.J. Salverda de Grave, Groningue, Wolters, 1933, p. 106-125. – Jones S. Paul, A list of French prose fiction from 1700 to 1750, New York, 1939, p. 71. – Van Dijk S., «Femmes et journaux aux XVIIIe siècle», Australian journal of French studies, 1981, t. XVIII, p. 164-178. – Rimbault C, La Presse féminine de langue française au XVIIIe siècle (thèse 3e cycle EHESS), Paris, 1981, p. 17, 19.

Historique

L'histoire des Amusements des Dames, aussi bien que celle des Amusemens du beau-sexe, est surtout une question d'éditeur, ou plutôt une question de rivalité entre éditeurs.

D'après l'Avertissement des A. des D., c'est Paupie qui a eu, le premier, l'idée de créer un tel recueil périodique. Son projet a été annoncé et «tellement goûté, qu'un autre Libraire s'empressa à [le] prévenir dans l'exécution». Paupie n'en procède pas moins à la réalisation des A. des D.: «les lecteurs de bon goût sentiront bientôt la différence».

Il ne s'agit pas d'ailleurs d'un véritable périodique: d'après ce qu'en dit la Nouvelle Bibliothèque, il semble que les volumes paraissaient deux par deux.

Dans cette même Nouvelle Bibliothèque fondée par le marquis d'Argens, mais à laquelle il ne participe plus à partir d'octobre 1740 (D.P. 2, art. «d'Argens»), et publiée chez Paupie également on lit que toutes les pièces qui composent les deux premiers volumes des A. des D. «sont nouvelles, et n'ont jamais été imprimées». C'est peut-être vrai pour ces volumes-là, mais pas pour tous: le vol. III comporte du marquis d'Argens les Mémoires de Mademoiselle de Mainville, publiés en 1736, chez Paupie; le vol. IV, du même Les Caprices de l'amour et de la fortune, publiés en 1737 à La Haye, le vol. V du même Les Enchaînemens de l'amour et de la fortune, 1736, ce dernier avec l'indication «2e édition» et une préface signée où il annonce que celui-ci sera son dernier roman. Est-ce que Paupie aurait passé outre aux souhaits du marquis de faire tomber dans l'oubli ses Juvenilia (Johnston, p. 25), une fois le marquis ayant quitté La Haye (D.P. 2)?

Un certain succès est attesté par un 7e et un 8e vol., paraissant quelques années, voire quelques dizaines d'années plus tard.

Titre indexé

AMUSEMENTS DES DAMES

Date indexée

1740
1741