SUPPLÉMENT DE LA GAZETTE DE FRANCE

1241
1771
1773

Titre(s)

Supplément de la Gazette de France.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

18 octobre 1771 – 1er juin 1773. Un volume.

Aucune périodicité régulière: 1771 (18 oct., 8 nov., 28 nov.), 1772 (24 janv., 6 juin, 1er mai, 9 août, 16 août, 20 oct., 26 nov.); 1773 (1er janv., 22 mai, 1er juin).

Description de la collection

Treize numéros, à pagination séparée.

Livraison du 1er janvier 1773 sans numéro (en fait, la 11e); livraison du 22 mai 1773 numérotée 13 par erreur (?) (en fait, la 12e). Sur ces singularités, voir M.S., t. XXIV, 6 juin 1773; Hardy, 1773; 31 mai et 13e Supplément, p. 1, note.

6 + 4 + 12 + 16 + 21 + 28 + 14 + 16 + 12 + 11 + 22 + 16 + 21 p.; 105 x 172, in-12.

On peut joindre à cette collection deux brochures: Quatrième Supplément à la Gazette de France,8 mars 1772, 10 p., in-12; voir Nouvelles à la main, 13 mars 1772. Impression provinciale ou étrangère. Sur son auteur supposé se reporter au paragraphe 5 et à l'historique; Supplément à la Gazette de France. Article de Normandie, s.l.n.d., [janvier 1772], in-12, [1] 3 p. (B.N., Lb3 81254). Impression de mauvaise qualité; sur l'établissement en Normandie des Conseils supérieurs, attaques personnelles et diffamation. Cette livraison ne semble pas avoir de rapport avec la Gazette normande, de même tendance, signalée par les Nouvelles à la main (27 août 1772); M.S., t. XXIV (3 sept. 1772), mais que nous n'avons pas rencontrée.

Ces textes sont à compléter par: L'Auteur du Quatrième Supplément à M. de Maupeou, 12 p., in-12. Deux émissions sous des dates différentes: 1) 6 avril 1772 (B.N., Lb38 1279); 2) 13 avril 1772 (coll. part.). Cette dernière est celle que signalent les M.S., t. XXIV, 14 avril 1772 et Hardy, 1772; 14 avril. Impression parisienne. Texte repris dans les Maupeouana, 1773, t. II, p. 137 et suiv. et dans Les Efforts de la liberté..., 1775, t. III, p. 87 et suiv. Une note des rééditions attribue ce texte à l'auteur de la Correspondance secrète, Pidansat de Mairobert selon Barbier et Michaud. Mais J.M. Augeard a revendiqué dans ses Mémoires (Paris, 1866, p. 45, 65) la Correspondance et divers autres écrits donnés généralement à Mairobert. D.P. 2 penche pour une collaboration. Annonce de cette brochure dans le 6e Suppl., p. 7 et copie ms. (6 avril 1772) dans Correspondance secrète, 1771 (Maz., ms. 2402).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Sans adresse. D'après les signatures, livraisons de plusieurs origines. Sont parisiens les n° 1 à 3 et 9 à 13. Voir l'historique. Dans tous les exemplaires consultés, mastic d'un mot (n° 5, p. 19) et passage supprimé dans les rééditions des Efforts de la liberté... Fausse adresse à la fin du n° 6: «A Versailles, chez Martin Berthier et Mérigot, Imprimeurs de Lettres de cachet, de Quittances de liquidation à venir,et du Supplément à la Gazette. Avec approbation et privilège exclusif de Mgr le Chancelier».

A Paris, prix au numéro; 6 s. (7e Suppl., Hardy, 1772: 17 août); 10 s. (9e-12e Suppl.; Hardy, 1772: 30 oct., 5 déc.; 1773: 31 mai); 12 s. (13e Suppl.;Hardy, 1773: 15 juil.). Mais divers numéros des exemplaires B.N. et coll. part, portent un prix ms. de 12 s.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Auteurs inconnus. L'abbé de Voisenon serait l'auteur du 4e Suppl., 8 mars 1772, 10 p. (M.S., t. VI, 23 mars 1772, et B.Un., t. XLIV, p. 46). Voir aussi 3e Suppl., p. 3-4. Hardy attribue ce texte à Le Brun, secrétaire de Maupeou (Hardy, 1772: 13 mars), qui, pour une autre source, n'en aurait été que le diffuseur (M.S., t. XXIV, 13 mars 1772).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Affaire du parlement Maupeou sous forme de satire personnelle extrêmement violente. «Liquidation» des anciens membres des Parlements, nouvelles de la résistance à Paris et en province, faits divers politiques, correspondances ou dialogues ministériels supposés, nouvelles littéraires se rapportant au «tripot» (dont une curieuse saisie de livres chez le libraire Valade, n° 3; des informations sur la quête faite par la Police de la Correspondance secrète, n° 4, 5, 8; l'annonce que le Cours d'études de Condillac a été interdit par le Chancelier, n° 5; les rapports de Joly de Fleury et des libraires de l'Encyclopédie, n° 10).

Auteurs cités: Bouquet, Le Brun, Voisenon. Sous le voile de l'anonyme: Pidansat de Mairobert, Augeard, Condillac, président Rolland d'Erceville (auteur du Point de vue, compte rendu dans n° 6, selon note dans N.M., 17 avril 1772).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Lb38 1302 (13 numéros et le 4e Suppl. en 10 p.), Lb38 1302 A (12 premiers numéros, dont n° 1 dans le format de la Gazette); autre exemplaire: Paris, coll. part. (13 numéros, 4eSuppl., en 10 p., L'Auteur du 4e Suppl., 13 avril 1772).

Bibliographie

B.H.C., p. 12; H.P.L.P., t. I, p. 160-161; G.H., p. 27; H.G.P., t. I, p. 198, 287.

Texte des 13 numéros reproduit dans Efforts de la liberté..., 1775, t. V, p. 63-233, et, en partie (6 premiers numéros), dans E., 1772, t. III, 88 p. à la fin.

Sources manuscrites:

Annonces et comptes rendus: Hardy S.-P., Mes loisirs ou journal d'événements (H.) (publié par Tourneux et Vitrac, Paris, 1912, 1 vol.), B.N., ms. f. fr. 6680 (années 1764-1771); 1771: 30 juin (1er Suppl.); f. fr. 6681 (années 1772-1774); 1772: 13 janv. (3e Suppl.); 27 sept. (4e Suppl.), 13 mars (4e Suppl. en 10 p.); 8 avril (5e Suppl.); 9 juin (6e Suppl.); 17 août (7e Suppl.); 2 oct. (8e Suppl.); 30 oct. (9e Suppl.); 5 déc. (10e Suppl.); 1773: 31 janv., 18 mars et 31 mai (11e Suppl.); 31 mai (12e Suppl.); 15 juil. (13e Suppl.).

Recueil d'anecdotes littéraires et politiques (R.A.), Maz., ms. 2386 (année 1771); 5 oct. (1er Suppl.); Nouvelles à la main (N.M.), Maz., ms. 2394 (année 1772); 1er janv. (2e Suppl.); 19 janv. (3e Suppl.); 28 févr. (4e Suppl.); 13 mars (4e Suppl. en 10 p.); 16 mars (4e Suppl.); 9 avril (5e Suppl.); 11 juin (6e Suppl); 18 août (7e Suppl.); 4 oct. (8e Suppl.); 2 nov. (9e Suppl.).

Lettre de Sartine à d'Hémery (S.), 5 nov. 1772, B.N., ms. f. fr. 22154, pièce 123: interdiction du 9e Suppl. et poursuites.

Affaire des libelles contre le Parlement Maupeou (A.L.).1772-1773, Archives de la Bastille, Ars., ms. 12403, f° 49, 96, 192, 198, 396.

Sources imprimées: Pidansat de Mairobert M.-F., Journal historique de la Révolution opérée dans la constitution de la monarchie, Londres, 1774-1776, 7 vol., passim. Les efforts de la liberté et du patriotisme contre le despotisme du Sr de Maupeou [...] ou Recueil des écrits patriotiques, Londres, 1775, 6 tomes (B.N., Lb38 1303). Un exemplaire incomplet du t. IV, daté de 1772-1773 (B.N., Lb3 81303A). Mémoires secrets de «Bachaumont», Londres, 1777-1789, t. VI: 4 avril 1772 (arrêt contre le 4e Suppl.); Additions, t. XXI: 28 déc. 1771 (2e Suppl.); 20 janv. 1772 (3e Suppl.); 3 avril 1772 (4e Suppl.); t. XXIV: 13 mars 1772 (4e Suppl. en 10 p.); 13 avril 1772 (5e Suppl.); 15 juin 1772 (6e Suppl.); 19 août 1772 (7e Suppl.);6 oct. 1772 (8e Suppl.);30 oct. 1772 et 2 nov. 1772 (9e Suppl.);7 déc. 1772 (10e Suppl.); 6 juin 1773 (12e Suppl.); 11 juil. 1773 (13e Suppl.). – Rocquain F., L'Esprit révolutionnaire avant la Révolution 1715-1789, Paris, 1878. – Flammermont J., Le Chancelier Maupeou et les parlements, Paris, 1883, p. 543. – Egret J., Louis XV et l'opposition parlementaire (1715-1774), Paris, 1960, p. 215.

Historique

Le Supplément à la Gazette dirigé contre la Gazette de Marin reprend un procédé employé jadis par les Jésuites dans leur Supplément aux Nouvelles ecclésiastiques. C'est d'ailleurs du «parti patriotique», ou jansénisme politique, que vient très évidemment ce périodique diffamatoire, véritable «chronique scandaleuse» du «tripot Maupeou» (nombreuses allusions dans les gazettes ms. d'époque à la parenté idéologique et aux structures de diffusion des Nouvelles ecclésiastiques et de ces Suppléments: N.M., 1772; 9 avril, 11 juin, 18 août, 4 oct. Voir aussi 8e Suppl., p. 15; M.S., t. XXI, 20 janv. 1772, Rocquain, p. 300 et A.L., f° 49-50: saisie du n° 6 chez un commis des fermes lié au «parti janséniste»; f° 96; saisie du n° 6 et d'exemplaires des Nouvelles ecclésiastiques).

Emanation des milieux parlementaires et soutenue durant un temps par le parti des Princes (M.S., t. XXI, 28 déc. 1772; t. XXIV, 11 déc. 1773; Hardy, 1773: 11 janvier et 31 janvier), cette feuille, dont les auteurs restèrent inconnus, paraît avoir été imprimée dans divers lieux (peut-être à l'étranger: M.S., t. XXIV, 11 mars 1773; Hardy, 1773: 18 mars, à propos du n° 11 pourtant de signature parisienne; à Paris, vraisemblablement dans l'enclos du Temple sous la protection de Conti qui, du moins, en facilitait la diffusion: A.L., passim, et f° 34, 129, 159, 192): il est loin d'être sûr qu'il y ait eu une unité de rédaction, le jeu du «supplément contrefait» pouvant avoir donné des idées à d'autres. Cela expliquerait le style extrêmement disparate de ces feuilles et leur hésitation entre le style de gazette et celui de la Correspondance secrète qui menait alors, avec Les Œufs rouges, une campagne efficace contre Maupeou. Les rapports entre les deux machines de guerre parlementaires ne sont pas nets; le Supplément insiste un peu trop volontiers sur ses liaisons étroites et amicales avec son confrère anonyme (n° 4, 5, 8), mais les contemporains virent plus que des nuances entre leurs positions; et des nouvelles à la main contrôlées par Pidansat de Mairobert, corédacteur de la Correspondance,sont extrêmement sévères à l'égard du ton débraillé des Suppléments (N.M. et, dans une moindre mesure, M.S.).

A l'origine, et une première version du n° 1 le prouve (B.N., Lb38 1302 A; Hardy, 1771: 30 oct.), le Supplément désirait imiter jusque dans son format la Gazette. Il conserve de son «modèle» la structure par lettres de divers endroits, mais contaminé, à la mode de la Correspondance secrète, par des séries de lettres supposées ou de dialogues fictifs. Au milieu de diffamations qui éclaboussent, à travers Maupeou et ses séides, tous les Conseils supérieurs qui remplacent les anciens Parlements, Mme du Barry et jusqu'au Roi, on trouve des informations que l'histoire peut prendre en compte. Ces Suppléments furent activement pourchassés par la police (S.) qui arrêta de nombreux colporteurs (N.M., 2 nov. 1772; A.L., f° 49, 96, 396) et quelques particuliers qui en possédaient (Hardy, 1172: 20 nov.; N.M., 22 nov. 1772). Un arrêt du Parlement en date du 14 mars 1772 condamnant le 4eSuppl. à être brûlé (Rocquain, p. 530; Flammermont, p. 543; N.M., 16 mars 1772; 6e Suppl., p. 5; A.L., f° 198) ne fit qu'en accélérer le débit. Ils suscitèrent des contrefaçons d'origines opposées (voir paragraphe 3).

Les Suppléments sont d'un inégal intérêt; moins grivois que leur contemporain, le Gazetier cuirassé, ils ne reculent pas, cependant, devant les anecdotes lestes ou nauséabondes. Mais on s'y intéresse aussi aux questions financières et fiscales, et l'on y ranime la vieille querelle contre les Jésuites.

Additif

Titre(s) : Le titre exact est  Supplément à la Gazette de France

Auteur additif

Titre indexé

SUPPLÉMENT DE LA GAZETTE DE FRANCE

Date indexée

1771
1772
1773

LE SANSONNET BADIN

1200
1742
1743

Titre(s)

Le Sansonnet badin, agréable et utile. Ouvrage périodique. T. I.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

24 novembre 1742-20 mars 1743, un volume; hebdomadaire paraissant le mercredi.

Vol. daté de 1743 sur le titre.

Description de la collection

18 livraisons en 1 t. à pagination continue: 284 p. Cahier de 16 p., 94 x 152, in-8°.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Amsterdam, Henry Boussière, libraire sur le Dam.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Au Public: «C'est un coup d'essai». Le Sansonnet parle: «J'ai à la Cour de France chez une Duchesse un charmant Camarade qui est en correspondance avec un de mes frères, qui fait les délices d'un gros financier et de sa petite maîtresse, ils m'ont promis de me faire part de toutes les anecdotes qui viendront à leur connaissance. Un autre de notre race s'est introduit dans le café des beaux esprits».

Préface: «Depuis l'extinction du Glaneur qui a été si universellement goûté», aucun périodique n'a reçu d'«applaudissement général». «Je fais un mélange de prose et de vers, de faits historiques et de bons-mots, de morale et de plaisir». «La plupart de ces fragments ne sont pas de moi»; «j'ai mieux aimé rajeunir d'anciennes beautés que de hasarder des sottises nouvelles».

Contenu réel: anecdotes, réflexions sur des sujets à la mode, vers; à partir du n° 13: «Nouvelles littéraires»; à partir du n° 17: «Nouvelles de Paris» (et de la Cour).

Auteurs cités: J.F. Bernard, Bernard Picart.

Articles intéressants: un avortement à Paris (n° 6); «Eloge de l'humeur capricieuse» (n° 7); «Eloge du thé» (n° 8); «Essai anorthographique pour réduire tous les écrits à leur juste valeur intrinsèque» (n° 10); «Lettres de M.M. à M.N. sur l'Esprit» (n° 14); «Epigramme sur M. de Marivaux, qui a été reçu depuis peu à l'Académie des Sciences [sic], par le crédit de M. de Fontenelle» et autre «Epigramme sur Monsieur de Marivaux» (n° 18).

Rapports avec la presse: L'Argus de l'Europe (même éditeur; verso du titre et Préface); L'Epilogueur, L'Echo de la vérité, Le Misanthrope, La Bagatelle, Le Mentor moderne (cités dans la Préface); Le Protée (en hollandais, n° 5); Amusements du cœur et de l'esprit, t. XIII (compte rendu, n° 16).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° P.O. gall. 1991 m. Ex-libris imprimé: «Bibl. erot. Fr. Krenneri».

Bibliographie

H.G.P., t. I, p. 294. G.H., p. 201.

L'Epilogueur politique, 1743, t. VII, Au Public, non paginé.

Historique

Dans la lignée du Glaneur de La Varenne et du Perroquet publié l'année précédente à Francfort, Le Sansonnet badin ressortit à une petite presse dont il n'est pas le représentant au plumage le plus éclatant. On y trouve, évidemment, les habituels vers, anecdotes, réflexions morales ou sociales à la mode. Le tout est pimenté à l'occasion de circonstances scabreuses ou de nouvelles franchement diffamatoires (ex. sur la «Dlle Clairon, connue sous le nom de Frétillon», n° 17). On y rencontre relativement peu d'informations littéraires, qui sont d'ailleurs insérées à la demande de «plusieurs libraires de ce pays» (n° 13, p. 201, note). Ce pot-pourri n'est guère original: un texte comme «L'Equilibre, conte allégorique en style de Rabelais» (n° 11) se trouvait déjà dans Le Glaneur (3 mars 1732, p. 3-4) qui l'avait subtilisé au Mercure galant de Dufresny (mars 1712, p. 10-17).

Additif

Titre: Il existe un tome II, chez le même libraire, p. 289-572 [576], n° 19 à 36,  du 27 mars au 14 juillet 1743 (B.M. Lyon   B 510167, 2 tomes en 1 vol). 

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s): Leidse courant, 26 novembre 1742: «H. Boussière [...] imprime et débite une feuille périodique intitulée Le Sansonnet badin, agréable et utile qui paraîtra régulièrement tous les mercredis. L’auteur abandonne la fertile moisson des lauriers politiques à ceux qui sont mieux informés que lui des affaires de l’Europe, et se propose d’amuser le public en l’instruisant: la morale, la bagatelle, l’histoire et la poésie lui en fournissent assez de sujets. Le prix de cette feuille sera de deux sols, et la première se distribue gratis. On la trouvera aussi à La Haye chez F.H. Scheurleer, à Utrecht Broedelet, à Leiden Luzac, Delft Boitet, Rotterdam Beman, Haarlem van Bosch, Bois-le-Duc Cramer, Aix-la-Chapelle J. Barschau, Liège C Kints, libraires, et au bureau général des postes dans les villes étrangères».

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares: B.M. Lyon B 510167.

Auteur additif

Titre indexé

SANSONNET BADIN

Date indexée

1742
1743

LE PHILOSOPHE BABILLARD

1120
?

Titre(s)

Le Philosophe babillard.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Sans date. Un volume. Pas de périodicité annoncée.

Description de la collection

«1re partie» en cinq Discours. Exemplaire relié sans indication de tomaison. 72 p., cahier de 12 p., in-12, 90 x 166.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu réel: «Essai sur l'envie», réflexions sur les femmes et le mariage, le luxe.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Paris, coll. privée.

Historique

Ce curieux petit périodique entre dans la catégorie des Spectateurs; il est postérieur à L'Indigent philosophe de Marivaux (1727). Une allusion au «prince de Prusse», le futur Frédéric II (p. 8), correspondant de Voltaire, suggère une date entre 1736 et 1740. L'impression, nettement parisienne (cahiers numérotés en chiffres romains), est de qualité médiocre. Y eut-il jamais une «2e partie»? Il semble que la vente se faisait par feuille, malgré des exceptions. Pages 12, 24 et 48, indication: «La suite à une autre feuille». Le texte se présente sous forme de cinq Discours et d'une «lettre d'une Dame de qualité à l'Auteur des feuilles intitulées Le Philosophe babillard» (p. 49) précédant la dernière. L'auteur anonyme a «la démangeaison de discourir sur [son] cher individu» (p. 1-2); il présente de lui-même une autobiographie picaresque (femme irascible et valet en tiers dans le ménage). Il se donne pour imprimeur (p. 7) et affirme que son nom est identique à celui que l'on donne en Dauphine aux chiens fidèles et en Vivarais aux bœufs (p. 4): rébus ou clef sans serrure? Il reste des pages originales, une réflexion piquante, originale, un ton d'artisan qui sent le peuple et non la «gent à barbouillage» (p. 13), les hommes de lettres professionnels. Sa conception de la femme et du mariage est assez traditionnellement «populaire»; mais on croit voir ailleurs quelques éléments d'une pensée nouvelle venue des activités «mécaniques» (le luxe); effet de réel d'un écrivain humoriste ou vérité d'un artisan philosophe? «Brodeurs, tapissiers, sculpteurs, vous êtes mes gens, écoutez-moi!» (p. 71).

L'ouvrage est différent de la brochure homonyme (Nantes, 1748) publiée par Claude-François de Charnage, chevalier Blondeau.

Additif

Historique: Les détails inattendus que l’auteur donne sur son nom orientent vers les régions citées. La pratique typographique correspond, en effet, aux ateliers, alors un peu archaïques, de Lyon et, plus encore, de Grenoble.

Auteur additif

Titre indexé

PHILOSOPHE BABILLARD

LE NOUVELLISTE DU PARNASSE

1061
1730
1732

Titre(s)

Le Nouvelliste du Parnasse, ou Réflexions sur les Ouvrages Nouveaux.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Quatre tomes en trois volumes, composés de lettres publiées séparément; la Lettre 1re peut être datée du 18 décembre 1730 par l'approbation de Jolly; la Lettre 52e et dernière est datée du 15 mars 1732; une Lettre 53e a été publiée séparément après la suppression du journal; elle est parfois jointe à la collection.

Privilège du «22 décembre 1731» (pour 1730), registre le 14 janvier 1731 (publié à la fin de la seconde lettre); approbation à la fin de chaque livraison.

Hebdomadaire: «On sera constant dans la publication de ces Lettres, et le Public peut s'attendre qu'il en paraîtra une tous les Lundis de chaque Semaine» (Avis du Libraire, t. I). Cette périodicité a été en gros respectée; les 52 lettres ont été publiées en 63 semaines. Marais annonce à Bouhier la sortie d'un certain nombre de livraisons (B.N., ms. f. fr. 24414; éd. Henri Duranton, Correspondance littéraire du président Bouhier, Saint-Etienne, t. IV, 1984, p. 129, 147, 213, 226, 232, 251, 278, 316, 324): 14 lettres parues le 27 avril 1731, la 18e le 29 mai, la 32e le 5 sept., la 33e le 14 sept., la 34e le 21, la 37e le 17 oct., la 41e (datée du 11 nov.) le 14 nov., la 48e (fin du t. III) le 26 janv. 1732, la 49e (datée du 15 janv.) le 7 févr. Les lettres sont datées à partir de la Lettre 40e (5 nov. 1731).

Description de la collection

Chaque tome comporte 16 lettres, de numérotation continue: t. I, Lettres 1re-16e (392 p.); t. II, Lettres 17e-32e (382 p.); t. III, Lettres 33e-48e (368 p.) et table alphabétique pour les trois tomes (16 p. non pag.); t. IV, Lettres 49e-52e (96 p.).

Cahiers de 24 p. in-12, 90 x 160, correspondant à une livraison.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Paris, «Chez Chaubert, à l'entrée du Quay des Augustins, du côté du Pont Saint Michel, à la Renommée et à la Prudence».

Chaque feuille coûte 3 s.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Pierre-François Guyot DESFONTAINES et François GRANET.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

«... on ne parlera que des Ouvrages absolument nouveaux. On s'étendra tout particulièrement sur les nouvelles pièces du Théâtre, et sur les petits Livres qui ont le plus de cours dans le monde, préférant la liberté des reflexions à la régularité des extraits, dont on est résolu de s'abstenir, pour n'avoir aucunement l'air de Journaliste» (Avis, t. I). Les auteurs se défendent à plusieurs reprises de pratiquer un journalisme savant; ils ne donnent ni extraits, ni analyses ni catalogues de livres (t. II, p. 2-3); «Un Nouvelliste du Parnasse ne doit pas être un Gazetier; il doit penser, juger et raisonner». Le journal emprunte donc assez souvent au genre des «Spectateurs»; il est rédigé à la première personne et en style de «lettres»: «Ce n'est pas sans raison que nous avons choisi le genre épistolaire, outre que le stile en est libre et aisé, certains tours qui lui sont familiers donnent de l'éclat et de la vivacité aux réflexions» (t. I, Lettre 12e, p. 278).

Le Nouvelliste du Parnasse fait donc une large place aux productions purement littéraires, dédaignées par les bibliothèques savantes: essais, romans, théâtre, ouvrages critiques, pièces de vers, etc. Il s'attache, avec une remarquable rapidité, à rendre compte de la nouveauté, et sait effectivement mettre en lumière les grandes œuvres du temps, qu'il s'agisse de Voltaire, de Prévost, de Marivaux, de Ramsay ou de Terrasson: il lui arrivera de consacrer cinq lettres à Sethos (L. 20e, 26e, 41e, 42e, 43e). Il ne se limite pas à la littérature; à la manière des «Nouvelles littéraires» de Du Sauzet, de Martel ou de Desmolets, qui ont fleuri sous la Régence, il signale tous les ouvrages qui peuvent intéresser un lecteur cultivé: Théâtre des Grecs de Brumoy (L. 5e, 6e, 15e), Histoire romaine de Rouillé et Catrou (L. 23e, 24e, 25e), Histoire de Saint-Domingue de Charlevoix, ou Histoire générale du Languedoc de Vic et Vaissette. La table alphabétique des trois premiers tomes ne comporte pas moins de 200 titres d'ouvrages, dont elle signale en outre les auteurs.

Plus que des nouvellistes ou des bibliographes, Desfontaines et Granet ont surtout voulu faire œuvre de critiques, et c'est sans doute ce qui fait la nouveauté et l'intérêt exceptionnel du Nouvelliste du Parnasse. Ils interviennent en effet directement dans les grandes querelles littéraires du temps, sur la prose et la poésie, sur le néologisme, sur le roman psychologique, sur le théâtre moderne (et notamment celui de La Motte). Partisans de la tradition et d'un certain purisme littéraire, mais très ouverts à l'évolution du goût et au renouvellement du public, ils se sont attachés, au lendemain de la querelle des Anciens et des Modernes, à redéfinir une esthétique classique. Ils y sont en grande partie parvenus, et tous les grands théoriciens du classicisme, Fréron, Sabatier de Castres, Geoffroy, pourront se réclamer de leur exemple. Par la rigueur de leurs théories littéraires aussi bien que par la franchise et l'audace de leurs prises de position, ils sont surtout parvenus à renouveler la critique littéraire, à lui donner, sinon un statut, du moins une méthode et un style.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Z 21882-21885; B.L., 270 d 31 (contient la Lettre 53e); l'exemplaire de la B.N., Rés. Z 2981-2983, comporte les notes manuscrites de Granet; l'exemplaire de la B.M. Aix, 68 372 comporte aussi des notes de Granet, sans doute copiées sur l'exemplaire précédent, comme le suggère une note manuscrite: «Les nottes mises à la marge des 3 tomes du Nouvelliste du Parnasse ont été faites par M. l'abbé Granet, qui avait part à l'ouvrage, et copiées sur le livre qui lui appartenait».

Bibliographie

Le Nouvelliste du Parnasse a connu une large diffusion et sans doute plusieurs rééditions et contrefaçons, dont l'étude reste à faire. Une seconde édition en deux volumes groupe, en 1734, les 53 lettres avec impression continue. L'édition fournie par Slatkine (Genève, 1967) reproduit la première édition mais sans le t. IV. – Morris T., L'abbé Desfontaines et son rôle dans la littérature de son temps, Studies on Voltaire, t. XIX, 1961. – Mattauch H., Die literarische Kritik des frühen französischen Zeitschriften (1665-1748), Munich, Max Hueber, 1968.

Historique

Selon l'Avis du libraire en tête du t. I, «c'est une société de quatre personnes qui ont entrepris cet Ouvrage périodique». Quatre lettres (A, E, P, Z) sont censées les désigner en tête de chaque livraison; dans les trois premiers tomes, elles apparaissent chacune douze fois. Mais il arrive souvent qu'un même auteur rende compte du même ouvrage dans plusieurs lettres marquées indifféremment A ou E; c'est le cas pour l'Usage des romans de Lenglet-Dufresnoy (L. 19e, 25e), Sethos (L. 26e, 41e, 42e, 43e) ou Histoire de Saint-Domingue (L. 34e, 35e); de la même façon, les lettres P et Z inaugurent tout un groupe de lettres consacrées à Rollin (L. 8e, 28e, 36e, 37e, 44e, 47e). On pourrait déjà en induire, comme le faisait Marais le 29 mai 1731, qu'il y a dans l'équipe de rédaction deux auteurs: «quelque scrupuleux et quelque libertin, un bon et un mauvais soldat, et chacun nous donne sa besogne tour à tour» (à Bouhier, ms. fr. 24 414).

Or le Dictionnaire de Moreri le dit très clairement: «les lettres du Nouvelliste du Parnasse qui ne sont pas marquées A-E sont de l'abbé Granet» (art. «Granet»). Les deux exemplaires annotés de la B.N. et de la B.M. Aix confirment cette attribution, et le premier se réfère à une note de Granet: «Les lettres marquées P et Z sont de moi. Les autres sont de l'abbé Desfontaines» (note sur le papier de garde de l'ex. Rés. Z 2981). L'examen de ces notes marginales donne l'impression d'une collaboration étroite et parfois difficile entre les deux écrivains; Granet précise en marge les attributions, note ses réserves à l'égard de la critique virulente, parfois pédante ou «extravagante» de Desfontaines (L. 13e, 21e), dévoile l'intérêt d'une apologie cachée, signée A (L. 32e, t. II, p. 366, mais Granet utilise l'édition de 1734). Il signale à l'occasion que des lettres attribuées à des correspondants lointains sont le fait du «Nouvelliste», telles la lettre sur «la médiocrité de la poésie» (L. 14e) ou la «Lettre d'un Conseiller au Parlement de Grenoble» (L. 38e). Il est donc certain que Desfontaines et Granet sont les seuls auteurs du N.P. et qu'ils se sont partagé équitablement la tâche tout au long de la publication; mais Desfontaines, plus engagé dans la polémique littéraire, plus acharné à défendre les droits de la critique (L. 17e, 32e, 49e), sera à juste titre considéré comme le responsable de la publication et visé comme tel lors de la suppression.

Le journal a commencé à paraître à la fin de décembre 1730. Les quatre premières lettres, selon l'Avis du libraire, «ont été écrites il y a quelques mois»; cette avance permettra aux deux auteurs d'assurer la régularité de la publication. Le 4 avril 1731, Desfontaines peut écrire à Carte: «Il y a déjà environ de quoi faire un volume» («Lettres inédites de l'abbé Desfontaines, 1728-1735», éd. M.-R. de Labriolle, R.S.H., fasc. 124, oct.-déc. 1966, p. 407). Selon Marais, «il y a déjà 14 lettres» à la fin d'avril (lettre à Bouhier du 27 avril).

Les approbations (non datées) de Jolly semblent accordées avec une grande facilité. Cependant les attaques du Nouvelliste contre des auteurs qu'il nomme souvent en toutes lettres suscitent des protestations. Desfontaines affecte encore, à la fin d'août, de les négliger: «Que vous importent, me direz-vous, les plaintes et les murmures des Auteurs, si le Public s'en moque?»(L. 32e, t. II, p. 365); et Granet note à la plume sur son exemplaire les noms des auteurs malmenés: La Motte, Catrou, Ramsay, Terrasson. En fait, les Modernes ont eu le temps de se ressaisir, et leur contre-offensive se déploie au début de 1732. La lettre du 15 janvier 1732 (49e), qui affirme l'indépendance de Desfontaines et annonce les Mémoires de Mme de Barneveldt ouvrage de sa main, fort suspect, se voit arrêtée par la censure (lettre de Marais à Bouhier, 7 févr.), et pendant six semaines, on pourra croire à la suppression du Nouvelliste la fin de janvier paraît le t. III avec une table qui nomme les auteurs maltraités, notamment «Le Clerc, Sulpicien», traité de «barbouilleur de papier» au t. II (p. 307); celui-ci se répand en protestations (Marais à Bouhier, 7 févr.; Le Clerc à Bouhier, nouv. acq. fr. 4300, f° 195), mais c'est surtout autour de La Motte, mort le 26 décembre 1731, que se concentre la polémique. Trublet publie au début de janvier la Lettre à Mme T.D.L.F., hommage mitigé que mentionne le Nouvelliste (L. 51e); Fontenelle proteste et Desfontaines lui répond par une lettre provocatrice, qui attaque tous les Modernes (L. 52e, 15 mars 1732). Cette lettre est arrêtée par la censure et le privilège est révoqué; le t. IV paraîtra avec la Lettre 52e, suivie de l'indication «Fin du dernier volume». La Lettre 53e, qui attaquait de nouveau Fontenelle, Trublet et La Motte, ne paraîtra que séparément et sans permission en une feuille de 16 p. A lire les Mémoires pour servir à l'histoire de la vie et des ouvrages de M. de Fontenelle, publiés par Trublet en 1761, on garde l'impression que le clan des Modernes s'est regroupé sous l'égide de Fontenelle pour obtenir par tous les moyens la suppression du Nouvelliste du Parnasse; le Glaneur historique de La Varenne mentionne de même, le 20 octobre 1732, une cabale de «lettrés» qui ne supportaient plus «la liberté des jugements de cet auteur». Etant donné les mœurs littéraires de l'époque, cette chute n'avait rien d'imprévisible, et Marais pouvait écrire à juste titre, dès le 27 avril 1731: «Enfin cet Ouvrage est si vrai qu'il ne peut durer». Ce qui pourrait plutôt étonner, c'est la force des appuis dont a joui Desfontaines pendant un an; en dédommagement de la suppression du N.P., il obtiendra le bénéfice de la cure de Thorigny (3000 à 4000 £ selon Marais, lettre à Bouhier, 19 févr. 1732), et moins de quatre ans plus tard, il pourra entreprendre, de nouveau avec Granet, les Observations sur les écrits modernes. Desfontaines bénéficiait certainement de hautes protections, en particulier de celle de la princesse de Conti; mais il est indéniable qu'il a su conquérir en même temps un vaste public. Le Nouvelliste du Parnasse a été lu avec passion de semaine en semaine – il suffit pour s'en convaincre, de suivre les commentaires de Marais – et il a été regretté. Desfontaines avait de l'esprit, de l'humeur, de l'indépendance, du goût; avec lui, quelque chose a changé dans la pratique littéraire.

Additif

Bibliographie : « Lettre du chevalier *** à Milord*** au sujet du Nouvelliste du Parnasse », slnd [Paris, 1731], 8 p.,  contre « M. des F.... & M. G... »: Desfontaines et Granet, qui venaient de publier dans la Lettre IX un compte rendu sévère des contes posthumes (1730) d’Antoine Hamilton et de ses Œuvres mêlées (1731).

Auteur additif

Titre indexé

NOUVELLISTE DU PARNASSE

Date indexée

1730
1731
1732

NOUVELLES LITTÉRAIRES [DE CAEN]

1045
1740
1744

Titre(s)

Nouvelles littéraires.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1740-1744. La collection de la B.M. de Caen rassemble en trois volumes les cinq années de publication des Nouvelles littéraires. La périodicité est en principe bimensuelle: «On donnera ces Feuilles de 15 jours en 15 jours» (Avis du Libraire). Elle est en fait irrégulière. Le journal ne paraissait pas pendant les vacances.

Description de la collection

Cinq tomes de pagination continue, représentant les cinq années de publication, regroupent 13, 27, 12, 23 et 40 livraisons. Dans la collection de Caen, le premier volume regroupe les tomes de 1740-1741 (206 p.; X-430 p.); le second, les tomes de 1742-1743 (VIII-182 + 2 p. non pag.; VIII-366 p.); le troisième, le tome de 1744 (430 p.). Cahiers de 16 p. (1740-1742), puis de 8 p. format in-8°, 120 x 185.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Caen, chez J.C. Pyron, libraire rue Saint-Etienne. Imprimerie de la veuve Godes Rudeval, Grande rue Saint-Etienne à Caen. Prix de vente: 3 s. la livraison.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Charles Gabriel PORÉE. La revue eut pour directeur, pendant un certain temps, Morval. Parmi les collaborateurs occasionnels, on compte plusieurs membres de l'Université de Caen, des membres de l'Académie de Caen et de nombreux anonymes.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

«Voici ce qui composera ordinairement cet ouvrage. Des pièces de vers de toutes espèces, odes, épîtres, poèmes, énigmes, etc. Dissertations curieuses, réflexion sur les ouvrages nouveaux, nouvelles regardant la ville de Caen et la province; de plus j'insérerai souvent quelques Lettres anglaises; il m'en est tombé un assez grand nombre entre les mains; on sait la réputation que l'Académie tenue à Caen par Mr. de la Guérinière, Ecuyer du Roi, s'y est acquise, et le progrès qu'y font quantité de seigneurs anglais» (Avis de l'Editeur, t. II, p. III). Productions en vers et en prose d'écrivains normands; comptes rendus des séances de l'Académie des belles-lettres de Caen; mémoires pour servir à l'histoire de cette académie; le journal comporte en outre des nouvelles romanesques, quelques textes scientifiques et des réflexions sur les sciences.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Caen, Rés. FN A 1295; A.D. Calvados, 8° 713: B.M. Cherbourg, 8212 (années 1742-1743 en un volume); B.M. Aix, C 5206 (année 1744).

Bibliographie

Lavalley G., Bibliographie des journaux normands qui se trouvent à la bibliothèque municipale de Caen, Caen, 1910.

Historique

L'abbé Charles Porée, frère cadet du R.P. Charles Porée, s'est fait connaître par l'Histoire de D. Ranucio d'Aletes (1736) et la Mandarinade (1738-1739). Curé de Louvigny près de Caen à partir de 1723, il fréquenta les cercles littéraires de Caen et devint secrétaire perpétuel de l'Académie. Une «société de gens de lettres», composée très probablement des académiciens, entreprit en 1740 de «rassembler dans des feuilles périodiques quelques pièces nouvelles ou les plus nouvelles, soit en prose ou en vers, qui paraissaient pour lors» (Avis de l'Editeur, t. II, p. III). Porée se chargea, à partir de 1741, d'en assurer la publication régulière. Les Nouvelles littéraires sont consacrées dans leur majeure partie aux productions d'écrivains normands, et tout particulièrement aux pièces publiées par les académiciens de Caen; on y trouve aussi un certain nombre de mémoires présentés à l'Académie par l'abbé Porée.

Additif

Historique: La feuille XIV de 1741 publie une "Lettre d'un franc-maçon de cette ville à M. de *** [Morval], éditeur des Nouvelles littéraires" (Caen, 1er avril 1741) p. 219-220, où le correspondant fait état que le Trésor de la littérature (feuille XVIII), édité par la même libraire, a signalé que « nos statuts et nos cérémonies sont d'après ceux des Thélémites ». Cette lettre est à relier avec l'annonce de la publication à Caen d’un nouveau périodique, les Anecdotes des Francs-Maçons, journal totalement inconnu des bibliographies (feuille XXIV, p. 361-362).

Auteur additif

Titre indexé

NOUVELLES LITTÉRAIRES [DE CAEN]

Date indexée

1740
1741
1742
1743
1744

LE MERCURE GALANT

0919
1672
1710

Titre(s)

Le Mercure Galant. Contenant plusieurs histoires veritables, et tout ce qui s'est passé depuis le premier Janvier 1672. jusques au Départ du Roy.

Modification du titre au n° 2: contenant plusieurs Histoires véritables et autres choses curieuses avec tout ce qui s'est passé à la Cour et à l'Armée...; au n° 4: avec tout ce qui s'est passé de nouveau...

En 1677: Nouveau Mercure Galant contenant tout ce qui s'est passé de curieux depuis le...; en 1678: Mercure Galant.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Mai 1672-mai 1710. 492 volumes. Privilège du 15 février 1672, renouvelé le 31 décembre 1677. Périodicité annoncée: d'abord un volume tous les trois mois (1672) puis un par mois (1677). Périodicité réelle: un volume par mois plus les Extraordinaires (32), les Relations (44) et les Affaires du temps (13). Nombre de volumes par an: 14.

Description de la collection

Les volumes sont datés des premiers jours du mois suivant et comportent de 210 à 350 p., in-12.

Armes de France en frontispice, frise en haut de la première page; planches, cartes, partitions.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Publié à Paris chez Barbin et Loyson. Libraires associés: G. de Luynes, C. de Sercy, J. Guignard, J. Girard, veuve d'Olivier de Varennes, C. Osmont.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Fondateur: J. DONNEAU DE VISÉ (1638-1710). Auteurs: J. Donneau de Visé (1672-mai 1710) associé à T. Corneille (1680-1709). Collaborateurs réguliers: Fontenelle, Mme Deshoulières, Mme de Brégy, C. Perrault, C. Bernard...

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé par «Le Libraire au Lecteur» (mai 1672): «Histoires divertissantes [...], Nouvelles [...], connaissance de [...] Personnes d'une grande naissance et d'un grand mérite [...], nouvelles des provinces [...] Cours étrangères [...], Galanteries [...], Histoires amoureuses [...], mérite des personnes qui en ont beaucoup».

Contenu réel: nouvelles et poèmes galants, chronique mondaine et militaire, critique littéraire et théâtrale.

Principaux centres d'intérêt: vie littéraire, événements de la Cour et de l'armée. Sont mentionnés pratiquement tous les auteurs de pièces de théâtre, de romans, de nouvelles et de poésies du temps.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée: B.N., 8° Lc2 31, 32, 33. Collections complètes: Ars.; Maz.

Bibliographie

B.H.C.; H.P.L.P.; D.P. 2; Camusat, Histoire critique des journaux, 1734, t. II, p. 198.

Contrefaçon hollandaise.

Mentions diverses dans: Nouvelles de la République des Lettres, Histoire des ouvrages des savants.

«Table alphabétique des articles historiques et archéologiques contenus dans le Mercure», Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1854. – Guigaud J., Indicateur du «Mercure de France» (1672-1789), Paris, 1869. – Courcel G. de, «Mémoire historique et détaillé pour la connaissance exacte des auteurs qui ont travaillé au Mercure de France», Bulletin du bibliophile, 1902-1903. – Lovering S., L'Activité intellectuelle de l'Angleterre d'après l'ancien «Mercure de France» (1672-1778), Paris, 1930. – Storer M., «Informations furnished by the Mercure Galant on the French provincial académies», Publications of Modern Language Association of America, vol. L, 1935, p. 444-468. – Vincent M., Donneau de Visé et le «Mercure galant», Paris, Aux amateurs de livres, 1987. – Idem, «Anciens et Modernes dans le Mercure galant», D'un siècle à l'autre, Anciens et Modernes, C.M.R. 17, 1986, Marseille.

Historique

Le Mercure galant fut fondé en 1672 par Donneau de Visé; interrompu après la livraison de décembre 1673, il reparut en avril 1677 et désormais un volume fut imprimé chaque mois, sans compter les Extraordinaires, les Relations et Les Affaires du temps, consacrés tous à l'actualité mondaine et militaire. On sait que Thomas Corneille s'associa à Donneau de Visé en 1680 et participa à cette publication jusqu'à sa mort. Comme l'écrit Camusat, c'était un «amas de toutes sortes de choses. Nouvelles, Promotions aux Dignités de l'Etat, Nominations aux Bénéfices, Mariages, Baptêmes et Morts, Spectacles, Histoires galantes, Médailles, Réceptions aux Académies, Sermons, Plaidoiés, Arrêts, petites Pièces de Poésie, Enigmes, Chansons, Dissertations, quelquefois savantes et quelquefois enjouées». «Gacon railla ces volumes où se trouvaient régulièrement des sonnets, impromptus, Madrigaux», des pages critiques, un «conte... d'un ton doucereux...», des «chansons à boire», une «énigme», le récit des combats... En fait, la première originalité de cette gazette était d'associer la politique (représentée par le récit des fastes royaux et surtout des guerres) et la littérature, qui y revêtait deux visages: la galanterie (petits vers, contes) et la critique (flatteuse, en général) des ouvrages récents. A cela s'ajoutèrent encore, sous l'influence peut-être de Fontenelle, le neveu de Thomas Corneille, des dissertations de physique et de philosophie.

Presque tous les écrivains de cette époque publièrent dans Le Mercure galant, en tout cas, tous ceux qui assurèrent la transition entre la préciosité de Madeleine de Scudéry et celle de Marivaux, tous les auteurs mondains et galants, Pellisson, Mme Deshoulières et sa fille, Le Pays, Catherine Bernard, Mme de Brégy, Charles Perrault, Sénecé, Magnin. Le maître de ce goût et de ce temps, Fontenelle, fut, surtout entre 1677 et 1685, l'un des principaux collaborateurs de la gazette. Même Pierre Corneille et La Fontaine ne dédaignèrent pas d'y figurer. En revanche, Racine y fut plus ou moins sournoisement raillé; Boileau dut attendre sa réconciliation avec Perrault pour y recevoir quelques éloges, et La Bruyère y fut insulté. C'est-à-dire que cette gazette ne fut pas neutre. Elle servit tous les combats des Modernes, aidant à la diffusion des premiers livres de Fontenelle (les Dialogues des morts, la Pluralité, les Pastorales), approuvant les «paradoxes» de C. Perrault, empressée à soutenir les contes de fées et les romans, ces nouveaux genres si contestés, et, en particulier, les œuvres de Catherine Bernard et la Princesse de Clèves, qui fut lancée par le questionnaire organisé par Donneau de Visé en 1678. Mêlant la galanterie et les problèmes sérieux, chérissant un style ingénieux, souvent artificiel, fantaisiste, parfois humoristique, le Mercure est le meilleur témoignage que nous ayons sur cette époque encore si mal connue qui suivit les triomphes des grands classiques. C'est un parfait exemple de littérature et de pensée «rococo».

Avec son engagement, ses partis pris, son affectation, il n'est pas surprenant que cette feuille ait essuyé beaucoup de critiques. Celles des classiques d'abord, de La Bruyère, qui la jugea, on le sait, «au-dessous de rien». Celles aussi du Journal de Leipzig et surtout de Gacon (Le Poète sans fard, 1698). Ce sont toujours les mêmes reproches: galanterie douceâtre, plaisanteries «ridicules», et aussi, ce qui est plus fâcheux, complaisance aux «flatteurs mercenaires», car Donneau de Visé avait une bonne réputation de cupidité. Nous ne sommes pas obligés de partager cette sévérité. Non dénué sans doute d'excès et de facilités, le Mercure galant n'est pas seulement un passionnant document sur la vie intellectuelle de l'époque, c'est l'expression rigoureusement cohérente dans tous les domaines (politique, littéraire, philosophique) d'un esprit qui régna en France durant une cinquantaine d'années, entre le temps de Racine et celui de Voltaire.

Additif

Édition partagée

Le Nouveau Mercure galant, Lyon, Thomas Amaulry, 1677. De janvier-mars à juillet 1677 (5 tomes mensuels, vol. 7 à 11 de la collection). Edition partagée lyonnaise pour la reprise en 1677 du Nouveau Mercure galant parisien. Marque d’Almaury. Privilège au "sieur DAM", le 15 février 1672; registré le 27 février 1672. Achevé, le 1er avril 1677 (t. I). Cession à Almaury (t. IV). Parution annoncée, le 1er de chaque mois; prix 20 sols relié en veau et 15 en parchemin (coll. de l'auteur).

Contrefaçons :

Le Nouveau Mercure galant, [à la sphère], Suivant la copie imprimée à Paris, chez Théodore Girard, 1677, t. I à VI, janvier-août 1677, 1 vol.

Le Nouveau Mercure galant, [à la sphère], Suivant la copie imprimée à Paris, chez la Veuve O. de Varennes, 1677, t. VII à X, septembre-décembre, 1 vol.

Le Nouveau Mercure galant, Suivant la copie imprimée à Paris, Au Palais, 1678 [1679]: 1678, janvier-avril/mai-août/septembre-décembre. 1679, janvier-avril/ mai-août/septembre-décembre, 6 vol. (coll. de l'auteur). Sans les "Extraordinaires".

Il existe plusieurs contrefaçons  à Toulouse (à partir de 1694), Bordeaux, en Italie et à Avignon. Cette dernière est répertoriée en 1678 par A. Moulinas, L’imprimerie, la librairie et la presse à Avignon au XVIIIe siècle, Grenoble, 1974, p.279 , n. 6: elle semble la candidate la plus vraisemblable pour ces huit volumes.

Auteur additif

Titre indexé

MERCURE GALANT

Date indexée

1672
1673
1674
1675
1676
1677
1678
1679
1680
1681
1682
1683
1684
1685
1686
1687
1688
1689
1690
1691
1692
1693
1694
1695
1696
1697
1698
1699
1700
1701
1702
1703
1704
1705
1706
1707
1708
1709
1710

JOURNAL HISTORIQUE DE L'EUROPE *

0745
1695

Titre(s)

Journal historique de l'Europe pour l'année 1694. «Contenant ce qui s'est passé de plus remarquable dans tous les Etats de l'Europe pendant cette année, le tout mis dans un ordre également beau, succinct et aisé, pour trouver d'abord tout ce que l'on voudra sçavoir, avec quantité de remarques curieuses et recherchées servant à l'Histoire générale et particulière du tems, Ouvrage utile et nécessaire à tous les Curieux et Sçavans».

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Revue annuelle; un seul volume publié en 1695.

Description de la collection

Dédicace de L.A.D***, 4 p. non paginées; Préface de 12 p. non paginées; texte, p. 1-576; Table des chapitres, 3 p. non paginées. Cahiers de 24 p. in-12, 78 x 143.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Strasbourg [Paris?], chez Adolphe Crutzner.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Louis-Augustin ALEMAND.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Encouragé par Pellisson et l'abbé de La Chambre, l'auteur veut réaliser une synthèse des gazettes, mercures, journaux, qui coûtent trop cher et ne servent pas à l'histoire. Il rangera les événements par chapitres et citera les ouvrages publiés (surtout les éditions lyonnaises et étrangères), sans les décrire; «on pourra y ajouter les affaires curieuses et singulieres qui se presenteront au barreau et ce qui arrivera d'extraordinaire et de surprenant dans les maladies et dans la Medecine, et generallement dans toutes les Sciences et les Beaux Arts […]; mon Ouvrage ne servira donc que de Recueil exact et aisé pour trouver ce qui est trop diffus et trop meslé dans les Gazettes et dans les Journaux, comme aussi ce qui n'est point dans les Mercures de France» (Préface).

Plan suivi pour le t. I: «naissances de personnes considérables pendant l'année 1694», mariages, «morts considérables», charges militaires, gouvernements de places, ambassades, archevêchés et évêchés, «Princes qui ont succédé», «personnes qui ont quitté leur charge», réceptions à l'Académie, batailles, édits et arrêts, livres imprimés.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Lyon, 377516.

Bibliographie

B.H.C., p. 34-35; D.P. 2, art. «Alemand».

Historique

Alemand se flattait de réunir en un journal les avantages du Journal des savants, de la Gazette et du Mercure. Pour éviter de concurrencer le Journal des savants, il se limite à des notices bibliographiques de quatre lignes par ouvrage recensé; pour se distinguer de la Gazette, il range les événements par catégories, sans jamais observer l'ordre chronologique; pour ne pas rivaliser avec le Mercure, il annonce toutes sortes de nouvelles, à l'exclusion des nouvelles littéraires. Peine perdue, les journaux parisiens se sont ligués contre lui; le premier volume est paru sans privilège et sous fausse adresse (à Paris, selon Hatin), et le second n'a jamais paru. De toute façon, l'autocensure pratiquée par Alemand réduisait déjà de beaucoup l'intérêt de son journal.

Auteur

Additif

Auteur additif

Titre indexé

JOURNAL HISTORIQUE DE L'EUROPE *

Date indexée

1695

LE GLANEUR HISTORIQUE

0588
1731
1733

Titre(s)

Le Glaneur historique, moral, littéraire et galant. Ou recueil des principaux événements de cette année, accompagné de réflexions. On y trouve aussi les pièces fugitives les plus curieuses qui ont paru, tant en vers qu'en prose, sur toutes sortes de sujets et en particulier sur les affaires du temps. Pour l'année 1731, Tome I.

Modification du titre au t. II : Le Glaneur historique, moral, littéraire, galant et calottin. Ou Recueil des principaux événements arrivés dans le courant de cette année...

Modification au t. III : Le Glaneur historique, critique, politique, moral, littéraire, galant et calotin pour l'année 1733.

Continué par Le Secrétaire du public (1733).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1er janvier 1731-8 juin 1733, 3 volumes. Paraît le lundi et le jeudi. La publication, plusieurs fois interrompue en 1731, est régulière à partir du 5 mars. T. I (1731) : 89 numéros au lieu de 104 ; t. II (1732) : 104 numéros ; t. III (1733) : 46 numéros pour 22 semaines.

Description de la collection

Chaque volume est composé de bulletins de nouvelles datés du jour et numérotés.

Le cahier compte 8 p. non chiffrées qui correspondent à deux numéros, 94 x 150, in-8°.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A La Haye. Imprimé pour l'Auteur ; et se trouve chés la veuve de M. Uytwerf, A. Moetjens, A. Van Dole et M. Roguet. A Amsterdam chés H. du Sauzet. A Leyde chés J.A. Langerak. A Rotterdam chés J.D. Beman. A Utrecht chés E. Néaulme et dans les autres villes chés les libraires» (page de titre du t. I). Les deux premiers numéros paraissent à Amsterdam ; du 5 mars au 5 novembre 1731, le Glaneur est édité à Utrecht ; du 8 au 19 novembre, puis définitivement à partir du 26 novembre 1731, il est publié à La Haye (Couperus 1971, p. 18-19, 22). Le journal est édité à compte d'auteur ; le diffuseur des premiers numéros est Desbordes, à Amsterdam. A partir de mars, un réseau de distributeurs est mis en place ; il sera complété progressivement, en fonction du succès du journal (Couperus 1971, p. 22-23). Ce succès est en outre attesté par la publication de 11 suppléments en 1733 (Couperus 1971, p. 29).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Auteur: Jean-Baptiste Le Villain de LA VARENNE (1689-1745). Collaborateurs occasionnels : Jean Rousset de Missy et Jeannette Vaucher (Couperus 1971, p. 24-25).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le programme est annoncé par le titre, que La Varenne explicite dans sa préface : le journal réunit des pièces en vers ou en prose, souvent envoyées par les lecteurs ; il rapporte des anecdotes, des intrigues, des historiettes galantes ; l'auteur «glane» ce que les journaux savants laissent tomber (Couperus, p. 16). Le Glaneur historique rassemble effectivement des anecdotes littéraires, des annonces, des comptes rendus d'ouvrages ou de débats récents, des échos de querelles religieuses ou politiques. Cette chronique littéraire présente l'avantage d'être datée avec précision. Principaux auteurs cités : Voltaire, Rousset de Missy, Chamillard, Desfontaines.

Index des noms de personnes, des titres d'ouvrages et des thèmes traités, dans Couperus 1971, p. 281-324.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée: B.N., Rés. Z Beuchot 1282 (t. I) ; Ars., 8° H 26632 (t. II-III). Coll. presque complète à la B.R. La Haye, 234 L9, 10, 11 (voir Couperus 1971, p. 21) ; coll. complète à la Sächsische Landesbibliothek, Dresde.

Bibliographie

D.P. 2, art. «La Varenne». – Couperus M.C., Un périodique français en Hollande « Le Glaneur historique» (1731-1733), La Haye et Paris, 1971 (bibliographie, p. 271-280).

Historique

J.B. Le Villain de La Varenne, bénédictin défroqué, établi en Hollande depuis peut-être 1720 (Couperus 1971, p. 47), se fait connaître par Le Glaneur qui attirera rapidement l'attention par la précision de son information, la malignité de ses attaques contre les jésuites et les jansénistes, l'indépendance de son esprit. Si la publication en est interrompue sitôt après le second numéro, c'est en raison d'un voyage de l'auteur à Paris, mais le succès est assuré dès la fin de l'année. Les t. I et II ont connu au moins deux éditions ; La Varenne parle de trois réimpressions (Couperus 1971, p. 21-22, 51). L'interruption du journal en mai 1733 est due à l'intervention du pouvoir. Bruys écrit dans ses Mémoires (cités par Couperus 1971, p. 49) : «Jean-Baptiste La Varenne est un petit homme taciturne et malin qui, trop livré à l'aigreur de la satire, s'est souvent fait de désagréables affaires par les traits envenimés qu'il lançait dans son Glaneur, ouvrage périodique contre lequel le gouvernement a marqué son indignation». Effectivement, l'ambassadeur des Pays-Bas à Paris, Van Hoeg transmet en juin 1733 les plaintes de la Cour de France. Il semble que les attaques de La Varenne contre le père Girard, puis contre le père Chamillard, et enfin des prises de parti en faveur des gallicans aient irrité le cardinal Fleury (Couperus 1971, p. 36-37). Cette irritation n'était pas sans fondement : en 1745 La Varenne publiera sous anonymat L'Examen de la religion ou «petit Burnet», l'un des grands traités d'impiété du XVIIIe siècle (Couperus I971, p. 66, 70, 221, 223). L'attribution de ce traité à La Varenne, clairement prouvée par M.C. Couperus, augmente l'importance du Glaneur ; elle donne aussi un nouveau sens à l'ironie de l'auteur, à sa désinvolture, à son indépendance d'esprit.

Auteur

Additif

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s) : Il existe deux livraisons qui complètent le t. III du périodique, le n° XLVII du jeudi 11 juin 1733 et le n° XLVIII du lundi 15 juin 1733.Dans le n° XLVII, La Varenne publie une «Lettre de M. de Marivaux sur le Temple du goût de Voltaire»: cette lettre très critique, dont l'attribution reste incertaine, est suivie dans le périodique par la «Réponse du Glaneur à M. L.B.C.D. au sujet de la lettre précédente de M. de Marivaux», où La Varenne prend ses distances avec une lettre qui «aurait sans doute porté un rude coup à Voltaire, si elle avait été traduite en langage naturel». Voir François Moureau, «Marivaux contre Voltaire : une lettre retrouvée», Langue, littérature du XVIIe et du XVIIIe siècle. Mélanges offerts à Frédéric Deloffre, Paris, SEDES, 1990, p. 405-413. (F. M.)

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables : Le Leidsen courant des 19 et 21 novembre 1731 atteste que la distribution se fit en feuilles volantes pendant toute l’année 1731 : «Du Sauzet, libraire à Amsterdam ; J.A. Langerak à Leiden ; et E. Neaulme, libraire à Utrecht, débitent régulièrement deux fois par semaine [...] cette petite feuille périodique qui est imprimée in-8° dans un format propre à en faire des recueils à la fin de chaque année ; se trouve aussi dans les autres villes chez les libraires et dans les pays étrangers aux bureaux des postes». Avis répétés les 23 et 28 novembre 1731 ; 7, 14, 19 décembre 1731. (KVS)

Titre indexé

GLANEUR HISTORIQUE

Date indexée

1731
1732
1733

LA FEUILLE NÉCESSAIRE

0472
1759

Titre(s)

La Feuille Nécessaire Contenant divers détails sur les Sciences les Lettres et les Arts.

Continué par L’Avant-Coureur (1760-1773) ; puis La Gazette et Avant-Coureur de la littérature des sciences et des arts (1774).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

12 février 1759 – 31 décembre 1759. Un volume. Privilège de février 1759. La périodicité annoncée (hebdomadaire, paraît le lundi) est respectée. 47 livraisons par an pour le seul volume : 1759.

Description de la collection

47 cahiers numérotés et datés, à partir du n°  5 (lundi 12 mars) jusqu'au n°  47 (31 déc). 752 p. Cahier de 16 p., 137 x 202, in-8°.

Devise : Quid quid agunt homines ... nostri est farrago libelli. Juvénal.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris, chez Michel Lambert, imprimeur-libraire, rue et à côté de la Comédie-Française, au Parnasse. 12 £ par an pour Paris, 15 £ pour la province ; la feuille sera de 2 s. pour ceux qui n'auront pas souscrit.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Auteurs : Pierre-Joseph Boudier de VILLEMERT, Jean SORET.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

«Le public trouvera dans le tableau raccourci que nous lui présenterons chaque semaine tout ce qui peut piquer sa curiosité dans chaque genre» (p. 4). 1) Théologie, droit, médecine. 2) Comptes rendus des Mémoires des Académies. 3) Leçons et cours publics. 4) Nouveautés en peinture, sculpture et gravure. 5) Architecture. 6) Musique. 7) Commerce. 8) Industrie. 9) Livres nouveaux de littérature. Avis, annonces concernant la faculté de théologie, les plaidoiries à la Grand'Chambre, les nouvelles du monde des beaux-arts, de la médecine, de la chirurgie, du commerce, de l'industrie, des comptes rendus de livres ou de périodiques nouveaux.

Centres d'intérêt : histoire des sciences, des lettres et des beaux-arts, les inventions, les nouveautés, les faits divers.

Auteurs étudiés : Voltaire, Lesage, Helvétius, d'Alembert, Le Mierre, abbé de La Porte, Néricault-Destouches.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Z 48913 ; Ars. (3 coll.) ; Opéra ; Ste G.

Bibliographie

B.H.C. ; H.G.P. ; D.P. 2, art. «Soret» et «Boudier de Villemert».

La Feuille nécessaire de Boudier de Villemert et Jean Soret se voulait différente des autres feuilles périodiques de l'époque : «L'ouvrage que nous proposons, écrivaient ses auteurs dans le Prospectus, n'est point un Journal littéraire ; ces sortes d'écrits se sont tellement multipliés et si rarement d'accord entre eux, qu'ils ne laissent souvent au lecteur que l'embarras de juger les jugements mêmes. Ce n'est point un Mercure ; nous n'y insérons aucune composition d'autrui, ni en prose ni en vers. Ce n'est point une Gazette ; nous ne nous mêlerons ni des affaires d'état, ni de ce qui se passe à la cour ou chez l'étranger. Ce ne sont point des Petites Affiches ; nous n'annoncerons ni morts, ni maisons à louer, ni terres, ni effets à vendre» (p. 3).

En fait, ce périodique hebdomadaire est composé d'annonces et de comptes rendus concernant les lettres, les arts, les sciences, les techniques, et de faits divers de l'année 1759. On n'y retrouve pas le parti-pris anti-philosophique de La Religion vengée,à laquelle Jean Soret collaborait depuis 1757.

Additif

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s) : Voir l’article Soret du Dictionnaire des journaux : La Feuille était sous le privilège du Journal des savants, ce qui fut contesté par Courmont de la Gazette. Lambert touchait 3£ par feuille depuis novembre 1759; en  janvier 1760, Soret passe chez Hérissant, d’où le numéro du 28 janvier interdit et diffusé par Chaubert.  Lambert crée alors L’Avant-Coureur.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s) : Charles Nicolas Cochin envoya plusieurs lettres à la Feuille, qui ne furent pas intégralement publiées et il renonça à cette collaboration (Dictionnaire des journalistes n° 183 et Maurice Tourneux, «Un projet de journal  de critique d’art en 1759", Mélanges Lemonnier, Paris, 1919, p. 323).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares : dossier dans les Archives de la Librairie. BnF, ms., fr. 22135, p. 9-17 (dont p. 14: un numéro annoté daté du 28 janvier 1760, sans doute un projet de suite interdit).

Auteur additif

Titre indexé

FEUILLE NÉCESSAIRE

Date indexée

1759

ESSAIS DE LITTÉRATURE

0401
1702
1704

Titre(s)

Essays de Littérature pour la connoissance des livres. «Essays» devient «Essais» le 15 avril 1703.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

15 juillet 1702 – 15 juillet 1704. Revue mensuelle. Privilège du 28 mai 1702, approbation du 9 juin 1702 pour la première livraison, du 22 juillet 1702 pour la seconde. Tricaud annonce dans sa Préface : «Si ce premier Essay est goûté, on en donnera autant tous les mois». Après un retard durant l'été 1702 (2e livraison publiée en septembre), la périodicité sera respectée jusqu'à la fin.

Description de la collection

Chaque tome est censé rassembler les six livraisons du semestre écoulé ; seule l'année 1703 comporte deux tomes. La collection complète devrait comporter 4 volumes : t. I (juil. – déc. 1702), t. II (janv. – avril 1703), t. III (mai – déc. 1703), t. IV (janv. – juil. 1704) ; mais aucune des collections consultées ne répond exactement à cette distribution. Le plus souvent, on trouvera rassemblées diverses pièces suscitées par les controverses de Tricaud ; ainsi, dans le t. IV de la collection de Lyon : Supplément des Essays de Littérature de Faydit, 32 p. de pièces diverses, Remarques critiques sur le livre intitulé, Esssais de Littérature pour la connoissance des livres «par le Sieur Pelhestre». La B.N. conserve la plupart des livraisons séparées.

Cahiers de 24 p., format in-12°, 75 x 140. Le nombre de pages des livraisons est très variable : de 72 à 224 p. (juin-juil. 1703).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Paris, chez Jean Moreau, rue Saint-Jacques ; Pierre-Auguste Le Mercier, rue du Foin, à Saint-Ambroise.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Anthelme TRICAUD (1671-1739). Le Supplément est de l'abbé Faydit, dont le nom est signalé par Tricaud dans les pièces diverses du t. II (p. 33). Les Remarques critiques sont signées par Pelhestre, «Bibliothécaire des Cordeliers de Paris» (Préface de Tricaud du 15 avril 1703, s.p.).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

«... le dessein que je me propose icy, est de ne traiter précisément que de certains livres recommandables par leur antiquité, par leur rareté, ou par leur singularité ; de discerner les meilleures Editions qui en ont été faites ; d'indiquer les endroits qui en ont fait supprimer quelques uns, et ceux qu'on a retranchez ou ajoutez à d'autres ; et de rendre surtout au public la connoissance de certains Livres curieux et secrets, que le tems a fait périr ou a fait devenir si rares, qu'ils sont entièrement inconnus» (Préface, t. I).

Fidèle à ce propos, qui s'accompagne d'arrière-pensées sur les censures dues à divers «moines» et «théologiens» hostiles au jansénisme, l'abbé Tricaud multiplie les remarques érudites, dans le goût de Bayle, sur des ouvrages rares et curieux : De Virgine veneta (attribuée par Tricaud à Guillaume Postel, ce qui déclenchera une interminable polémique), les Recherches de la France d'Etienne Pasquier, les Dialogues de Vanini, les Sermons du Frère Olivier Maillard, les Dits prophétiques des Sybilles, des extraits des textes de Platon traduits par Marsile Ficin, divers écrits de Calvin, de Grotius, etc. Cet intérêt pour les textes protestants, mais aussi pour les libertins italiens ou pour la «philosophie naturelle» devait lui attirer toutes sortes de polémiques, dont rend compte le Supplément.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bibliographie

Les Essais ont été réédités en 3 vol. à La Haye en 1703, avec des notes destinées à réfuter l'abbé Tricaud. Les Mémoires de Trévoux ont consacré aux Essais deux lettres en janvier et avril 1703.

Historique

Anthelme Tricaud, chanoine d'Ainay à Lyon, se fait connaître en 1702 par les Essais de littérature, dont une Préface belliqueuse annonçait suffisamment la liberté de jugement. Sans doute réside-t-il alors à Lyon : dans son Avertissement d'août 1702, il se justifie des fautes d'impression et des inexactitudes qui ont altéré sa livraison de juillet ; il vit dans la solitude avec ses livres, et ne peut multiplier les relectures et les références. Dans la «Lettre de l'abbé d'H***» en octobre 1702, il est dit résider à «cent lieues de Paris». Il sera effectivement contraint de publier, pour chaque livraison des Essais, de longues listes d'erratas. Ce qui a fait le succès des Essais dès la première livraison, c'est sans doute la curiosité d'esprit, parfois un peu sulfureuse, de l'abbé, mais aussi son goût prononcé pour l'histoire, la biographie et l'anecdote, grâce à quoi il parvient, comme il le dit lui-même, à alléger l'«aridité» des ouvrages dont il parle (Avertissement, août 1702). Son premier article, sur Postel et le De Virgine veneta, a soulevé des tempêtes ; Tricaud publie en septembre une «Réponse», puis en octobre la «Lettre de Mr. l'abbé d'H***», tandis qu'on imprime à La Haye une réédition des Essaisles notes d'un «sçavant de Hollande, dont le nom est fort connu parmi les gens de lettres» (Préface, avril 1703) ; on prononcera même le nom de Bayle ... A Paris même, Faydit obtient une approbation, le 4 mars 1703 (suivie d'un privilège le 24 mars), pour son Supplément ; Pelhestre obtient de son côté, pour les Remarques critiques, une approbation le 30 mars et un privilège le 3 avril : preuve, s'il en faut, que les adversaires de Tricaud ne manquaient pas d'appuis. Les jésuites ne semblent pas avoir ménagé leur peine, et c'est à eux que Tricaud adresse, en juin-juillet 1703, sa «Réponse à la Critique de M. Pelhestre, aux deux lettres anonymes des Journaux de Trévoux, janvier et avril, de l'édition d'Amsterdam, et aux Notes du second et troisième Volume des Essais de Littérature de l'Edition de La Haye». Sans doute a-t-on essayé, par divers moyens, de lui imposer le silence, sans y parvenir. On sait qu'en décembre 1704, une lettre de cachet sera délivrée contre lui, en raison de son jansénisme (D.P. 2, art. «Tricaud»). Ses convictions religieuses, sa bonne foi et son amour des lettres, son indépendance ont fait le succès de son premier ouvrage. Bonardy a résumé beaucoup plus tard, après la mort de Tricaud, ce qui faisait l'originalité de son caractère, et aussi de son journal : «L'honneur et la probité ne lui étaient pas moins chers [que la religion], et il avait une érudition sacrée et profane fort variée qui le faisait écouter avec plaisir, quoiqu'il fût quelquefois narrateur diffus et trop épisodique» (lettre à Bouhier du 21 juil. 1739, Correspondance littéraire du président Bouhier,éd. H. Duranton, Université de Saint-Etienne, 1977, p. 46).

Auteur

Additif

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares : Il existe une ultime livraison datée d'août 1702. Signalons une édition : Paris, Pierre Ribou, proche les Augustins, à la descente du Pont-neuf, à l'Image Saint-Louis, "avec privilège du roi"; mais, ne comportant imprimés ni approbation ni privilège, elle a l'aspect d'une contrefaçon lyonnaise ou grenobloise. Le Nouveau Supplément de Faydit a la même origine. Exemplaire consulté (coll. particulière) : Essais, janvier-août 1704; Nouveau Supplément, sections IV à VI, 1704, petit in-12, reliure provinciale.

Auteur additif

Titre indexé

ESSAIS DE LITTÉRATURE

Date indexée

1702
1703
1704