JOURNAL POLYTYPE

0783
1786
1787

Titre(s)

Journal polytype des sciences et des arts.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

20 février 1786 – 14 février 1787. Sept tomes; avec approbation et privilège du Roi.

Périodicité: trois fois par semaine (lundi, mercredi, vendredi); les trois premiers tomes, jusqu'au 30 juin 1786, sont consacrés le premier à une partie des sciences, paraissant le lundi, le second à une partie des arts utiles, paraissant le mercredi, le troisième à une partie des arts agréables, paraissant le vendredi. La distinction n'est pas maintenue dans les tomes suivants, où trois numéros par semaine mêlent les trois genres.

Description de la collection

Chacun des trois premiers tomes comprend 19 numéros et compte en moyenne 324 p., les trois suivants 26 numéros (416 p.), le dernier seulement 20. Table aux t. I, III, IV, pour l'édition consultée (Grenoble).

Cahier de 120 x 198, in-8°.

Nombreuses planches, gravures, partitions musicales.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris, de l'imprimerie polytype, rue Favart, où l'on souscrit.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Pas de nom d'auteur ni de fondateur. Le privilège est accordé aux sieurs Hoffmann père et fils, et la rédaction du journal confiée à une société de savants et de gens de lettres choisis dans tous les genres (M.S., 31 mars 1786).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: dans les sciences, «projet de recueillir et de s'efforcer d'apprécier toutes les nouvelles découvertes», en attachant beaucoup de valeur à l'observation scrupuleuse des faits, à la vérification des hypothèses par l'expérience. Pour les arts utiles, volonté de détruire «le préjugé absurde qui les dégrade» et de décrire les procédés connus depuis longtemps, les perfectionnements possibles, les procédés étrangers, les procédés nouveaux. Pour les arts agréables, désir «d'offrir un aliment varié au goût et aux lumières des souscripteurs et de joindre à ce qui peut éclairer l'esprit ce qui peut toucher le cœur».

Contenu réel conforme aux intentions: présentation et discussion de travaux de Lavoisier, Berthollet, Monge; observations de sciences naturelles, de médecine. Nombreuses rubriques sur des sujets d'agriculture, d'imprimerie, de navigation; présentation et critique de productions contemporaines, littéraires et musicales (avec parfois des morceaux choisis), pièces fugitives.

Œuvres citées: entre autres Du commerce de l'âme et du corps (Swedenborg) longuement discuté; Mémoires de Madame de Warens et Claude Anet; Lettres de Charlotte à Caroline son amie pendant sa liaison avec Werther (traduit de l'anglais). Dans tous les tomes, annonces de livres par les éditeurs, de cours; notices nécrologiques; comptes rendus des séances des académies.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Grenoble, E 20272 (1786); Ste G., AE.J. 8 123 (t. 7).

Bibliographie

B.H.C., p. 51-52; H.G.P., t. I, p. 161, 361; D.P. 2.

Cité dans Bachaumont, M.S., 31 mars 1786 et 8 déc. 1787.

Historique

Le journal a été fondé, comme le rappelle l'arrêt du Conseil retirant le privilège (1er nov. 1787), principalement pour favoriser l'établissement de l'art polytypé inventé par les Hoffmann. Ce procédé (par clichage) s'oppose à l'utilisation traditionnelle des caractères mobiles. Il se veut secret. Il est partiellement décrit (Arts utiles, t. I, p. 66 et 104) pour défendre les éditeurs de l'accusation formulée souvent contre eux d'user comme tout le monde des caractères mobiles; on y voit proposée la comparaison d'une page du même texte obtenue par caractères mobiles et par polytypé.

Il semble que le journal n'ait été qu'une activité très secondaire de l'imprimerie, qui arguait du secret prétendu du procédé pour se soustraire aux inspections d'usage et imprimer des libelles clandestins (M.S., 8 déc. 1787). Interdit en février 1787, rétabli en mars, «grillé» en octobre, il sera définitivement supprimé le 1er novembre 1787. Le privilège du Journal polytype, qui avait cessé de paraître dès février 1787, est retiré en même temps.

Additif

Le Journal polytype demande, le 23 novembre 1787, à se réunir aux Éphémérides de Baudeau, mais est supprimé le 8 décembre suivant (ms. BnF 22040, f° 94).

Références au Journal polytype :

  • Prospectus, cité par le Journal de Lyon, février 1786, p. 79-80,  l’Esprit des journaux, mai 1786, p. 67-69, et par Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, 1787, I, p. 719-723
  • Extrait des Nouveaux synonymes français de l’abbé Roubaud, cité dans Esprit des journaux, mai 1786, p. 56-67
  • Extrait du n°13 de 1786 (critique des falsifications de Marat) in Bertholon, De l’électricité du corps humain, 1786, II, p. 463
  • 29 septembre 1786 : lettre anonyme faisant un parallèle entre Rousseau et Court de Gébelin  (citée par Pierre Paul Plan, J.-J. Rousseau raconté par les gazettes de son termps, 1912, p. 276
  • Cahier du 1er décembre 1786 : article sur le « rob antisyphilique » cité par Retz, Nouvelles instructives pour l’année 1787, III, p. 508
  • « Lettre sur les applaudissements au théâtre », citée par l’Esprit des journaux, janvier 1787, p. 246-251
  • Extrait du n°102, 1786 (sur la communication des Lumières),  in Grivel, L’Ile inconnue, in Voyages imaginaires, IX, 1787, p. 245-248
  • « Lettre sur l’essai comparatif donné par MM. Hoffman dans le Journal polytype n°17 » (Année littéraire, 1786, III, p. 111-115)

Titre indexé

JOURNAL POLYTYPÉ

Date indexée

1786
1787