GAZETTE D'UTRECHT

0531
1689  ?
1787

Titre(s)

Gazette d'Utrecht du [date].

Il y eut dès 1689 une gazette d'Utrecht, attestée mais non retrouvée. On trouve entre 1710 et 1720 des traces d'un Journal d'Utrecht (voir ce titre), qui fut certainement l'une des formes prises par la G.U. La Gazette d'Utrecht, selon les documents d'archives communiqués à Hatin (G.H., p. 169), est née en 1724 ; on en connaît des séries suivies de 1734 à 1785.

Devient en 1785 : Gazette ou Nouvelles impartiales d'Utrecht,pour disparaître en octobre 1787.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

On décrira ici les séries homogènes, publiées entre 1734 et 1785, de la Gazette d'Utrecht (G.U.) et des Nouvelles impartiales (N.I.).Elles correspondent à un même bihebdomadaire, publié le lundi et le jeudi, avec supplément le mardi et le vendredi, puis le mardi et le vendredi, avec supplément (G.U.) ; les N.I. paraissent de nouveau le lundi et le jeudi avec supplément le lendemain. Des volumes annuels rassemblent régulièrement 102 ou 104 numéros, les suppléments étant joints à chaque numéro.

Description de la collection

Chaque numéro est fait d'une feuille de 4 p. in-4°, 130 x 195 (G.U.) ou 170 x 225 (N.I.) ; les suppléments sont de 2 p. dans la G.U. et de 4 p. dans les N.I. Les livraisons de la G.U. sont numérotées en chiffres romains ; les tomes des N.I. sont paginés après coup, du début à la fin de l'année (832 p. pour 1786, 642 p. pour 1787). La G.U. est ornée, en tête de chaque numéro, d'une Renommée avec trompette, présentant les armes de la ville d'Utrecht et d'une femme (la Vérité ?) tenant une plume ; chaque incipit est orné d'une lettrine ; emblème et lettrines disparaissent dans les N.I.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A Utrecht, par le Sr. P. De Limiers» (jusqu'en 1758) ; «A Utrecht, par le Sr. Etienne-Elie Peuch», puis «A Utrecht, par le Sr et Mtre Claude-Isaac Peuch» ; à partir de 1782, par Alexandre des Essarts (G.H., p. 172), puis Gilbal : «A Utrecht, Chés L.F. de Gilbal, Auteur de la Gazette» (1784). Les N.I. sont imprimées «A Utrecht, chez Detune, avec Privilège Exclusif».

La G.U. est distribuée dans toutes les grandes villes de Hollande, ainsi qu'en Angleterre, Autriche et France ; les N.I. sont diffusées en France dans toutes les grandes villes par le Bureau général «exploitant le Privilège des Gazettes Etrangères» (30 juil. 1787, p. 483).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Nicolas CHEVALIER (1710-1720) ; François JANISSON, ou Janiçon (1720-1724) ; Henri-Philippe de LIMIERS, père (1724-1728) et fils (1728-1758) ; Etienne-Elie PEUCH, puis Claude-Isaac PEUCH (1758-1782) ; Alexandre DES ESSARTS (1782) ; L.F. de GILBAL (1782-1785) ; DETUNE (1786-1787).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

La G.U., comme toutes les grandes gazettes hollandaises, présente des bulletins de différents pays d'Europe ; elle s'ouvre peu à peu et lentement à la Turquie, à la «Barbarie» (Tunis) ; chaque numéro se termine par des nouvelles des Pays-Bas, et parfois de la ville d'Utrecht (nouvelles de la veille). Elle se contente le plus souvent de reproduire les bulletins qui lui sont envoyés par ses correspondants ou par les ministères, sans que le rédacteur intervienne personnellement. Les nouvelles diplomatiques ou militaires et les chroniques des cours royales ont un caractère très officiel. En fin de numéro, sur une demi-page environ, sont rassemblées les annonces de ventes de collections, de livres, de tableaux, très nombreuses et précises. Les suppléments sont consacrés en général à des documents diplomatiques ou à des lettres de personnages de premier plan. Peuch donne un peu plus de place aux faits divers et à la vie culturelle (archéologie). Gilbal introduit dans la Gazette des éléments de récits plus personnels et animés ; il multiplie les faits divers de caractère sensible et moral. Cette tendance narrative se renforce avec Detune, qui donne une grande place aux procès et aux grandes affaires du temps (affaire du Collier, mémoires judiciaires de Cagliostro) ; la politique prend également une certaine importance, notamment avec les bulletins de New York, qui décrivent la mise en place de la nouvelle administration. La publicité des libraires tend à disparaître.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Ars., 4° H8931 (1734-1773) ; Ste G., AE 4° 333-377, AEj 4° 18-19 (1740-1784) ; B.N., G 4468-4486 (1767-1785, sans 1774) ; G 4487-4488 (N.I., 2 mars 1786 – oct. 1787).

Bibliographie

D.P. 2, art. «Limiers». G.H., p. 168-175.

Historique

La gazette d'Utrecht existait déjà en 1689, si l'on en croit une remarque de Courtilz de Sandras en janvier 1690, dans le Mercure historique et politique (p. 119) : «Le Gazetier d'Utrecht inséra dans ses nouvelles du mois d'octobre dernier plusieurs faussetés» (renseignement fourni par J. Lombard). On ne trouve malheureusement aucun exemplaire de la G.U. avant 1734. Selon les documents d'archives dont fait état Hatin (G.H., p. 168), la régence d'Utrecht confia à Nicolas Chevalier la permission d'imprimer la Gazette en 1710 ; il s'agit sans doute du Journal d'Utrecht, dont la B.N. possédait naguère un exemplaire (G 4467, donné en 1989 comme manquant en place). François-Michel Janiçon, journaliste connu par ses contributions aux gazettes d'Amsterdam et de Rotterdam, le remplace en 1720 et donne au Journal une certaine notoriété ; mais son privilège lui est retiré en 1723 ou 1724 pour des raisons mal connues (cf. G.H., p. 168). La régence nomme à sa place, le 14 février 1724, Henri-Philippe de Limiers, docteur en droit, qui meurt en 1728. Son fils, Henri-Philippe, aidé par sa mère («la veuve Limiers», ou «la Limiers», comme la nomme d'Argens dans sa correspondance), reprend la gazette et tente de la diffuser plus largement en France. Il se convertit en 1737 au catholicisme et profite de la guerre acharnée menée contre les jansénistes (fortement installés à Utrecht) par les jésuites et par le cardinal Fleury, pour obtenir les faveurs du ministre. Il publie dans la G.U. des articles nettement hostiles aux convulsionnaires. En août 1737, il communique à Fleury des listes de jansénistes et des complices qui les aident à faire passer en France leurs publications ; l'ambassadeur de France à La Haye, le marquis de Fénelon, semble favorable à une collaboration avec Limiers, mais l'affaire en restera là (cf. D.P. 2, art. «Limiers»). L'importance que la Cour de France attache à la Gazette d'Utrecht n'en reste pas moins évidente. Limiers se retire en 1758 ; Hatin cite le supplément de la G.U. du 30 juin, dans lequel le rédacteur déplore l'«imputation» dont il a été l'objet ; on peut se demander s'il n'a pas été soupçonné, à juste titre, de jouer le jeu de la Cour de France et des catholiques. Sous la direction d'E.E. et C.I. Peuch, la gazette est plus prudente et plus dégagée de l'influence française, mais parfois à ses risques et périls ; D.A. Golitsyn écrit de La Haye au vice-chancelier Golitsyn pour lui signaler que la G.U. a été suspendue quinze jours pour avoir plaisanté à propos d'une cavalcade de la Dauphine et de ses amies montées sur des ânes ; la ville d'Utrecht, qui a beaucoup de fonds placés en France, est attentive à ne pas déplaire à la Cour de Versailles et redoute les incidents diplomatiques (renseignement fourni par G. Dulac). En 1781-1782, la G.U. semble en difficulté financière ; C.I. Peuch l'abandonne à la fin de 1781 (G.H., p. 171-172), et la régence d'Utrecht lui substitue Alexandre Des Essarts, imprimeur et auteur. Celui-ci choisit délibérément un ton plus frondeur. Hatin cite longuement une importante lettre de Vergennes au lieutenant de police, en date du 7 septembre 1782 : Des Essarts, qui a inséré dans la G.U. des bulletins «outrageants» sur des personnages importants de la Cour, a «résolu de conserver à sa gazette l'avantage de faire du bruit,suivant son expression». Vergennes envisage de le faire réprimander par les Etats de la Province d'Utrecht, et de faire arrêter le bulletiniste Fouilhoux qui le fournit (p. 172). Cette mise en garde ne suffira pas : la G.U. est interdite en octobre 1782, en raison de propos insolents sur le comte d'Artois, plus soucieux d'amusement que de guerre au dire du journaliste (M.S., 24 oct. 1782) ; on regrettera, dit le rédacteur des M.S., sa gaieté et sa malignité. Le «nouvel auteur de cette feuille», L.F. de Gilbal, prend sa succession le 15 août 1783. Il semble que l'essentiel de sa tâche ait été de renflouer un journal dont les créanciers avaient retiré leurs fonds (M.S., 25 oct. 1782). Le ton de la G.U. n'est plus, en tout cas, celui de la gaieté ou de la malignité ; il s'apparente de plus en plus à celui de la Gazette de France. A ce prix, Gilbal parviendra à redresser le bilan de la G.U. Detune souligne par son nouveau titre, en 1786, le souci qu'il a de ménager à la fois les Pays-Bas hollandais et la France. Il n'y parviendra pas longtemps : dès le 8 janvier 1787, les M.S. font état de bruits relatifs à l'interdiction en France de la G.U. ; cette fois, on lui reproche un paragraphe impertinent à l'égard de l'administration financière de France, représentée sous l'allégorie de la Chine. On ne sait par contre la raison pour laquelle la G.U. a disparu définitivement en octobre ; mais on peut penser que la France y était pour quelque chose. Pour résister à la pression de la France, il fallait sans doute qu'une gazette de Hollande eût de solides ressources et une large diffusion dans d'autres pays d'Europe ; c'était le cas de la Gazette d'Amsterdam ou de la Gazette de Leyde ; ce ne fut jamais le cas de la G.U., qui dépendait étroitement de ses ventes en France, et qui ne put jamais assurer son indépendance. J. Vercruysse a montré à quel point les lecteurs français (aristocrates, hauts fonctionnaires ou auteurs connus, comme La Harpe) réagissaient violemment aux moindres insinuations des gazettes étrangères, et comment le ministère des Affaires étrangères soutenait leur cause («La réception politique des journaux de Hollande, une lecture diplomatique», dans La Diffusion, p. 39-47). A ces pressions, la G.U. est plus souvent sujette que d'autres, et elle doit toujours s'incliner : l'ambassadeur de France sait que la G.U. a mal parlé d'un collège d'Auxerre (14 déc. 1773), ou de La Harpe (mars 1768), ou de Mme Geoffrin (nov. 1767), ou de l'abbesse d'Hyères (nov. 1768), ou de la démission du duc d'Aiguillon (juil. – août 1774), ou de l'archevêque de Toulouse (août 1775) ; dans chacun de ces cas, le journaliste doit démentir, ou présenter ses excuses, ou même publier une rétractation dont les Affaires étrangères lui auront fourni le modèle (cf. Vercruysse, p. 45). Ce n'est pas que la G.U. soit plus audacieuse que les autres gazettes de Hollande ; on aurait plus souvent l'impression contraire ; mais sa surface financière est moindre, et, si l'on en croit Golitsyn, les Etats de la Province d'Utrecht sont trop liés aux milieux économiques de France. Au reste, ces innombrables tribulations n'ont pas empêché la Gazette d'Utrecht de vivre un siècle ; et l'image que l'on garde de ce journal, paradoxalement, est plutôt celle d'une parfaite régularité et d'une grande impersonnalité.

Auteur

Additif

W.P. Sautijn Kluit, dans son étude sur les journaux publiés à Utrecht, «Hollandsche en Fransche Utrechtsche couranten» (dans Bijdragen en mededelingen van het Historisch Genootschap te Utrecht, Utrecht, Kemink en zoon, 1877), a extrait des archives de la ville d’Utrecht un  certain nombre de renseignements qui confirment et précisent les indications fournies par Hatin dans G.H., et dans DP1.531 On se contentera de les énumérer (traduction de K.V.S.) :

  • Le 16 décembre 1720 le magistrat d'Utrecht nomme François Michel Janiçon, «courantier français de Rotterdam», comme courantier à Utrecht avec privilège (p. 50-51). Janiçon éditait aussi un journal hollandais d'Utrecht, peut-être ce journal était-il la traduction du premier ou l'inverse (p. 55).  Janiçon publie en outre : Le Nouvelliste sans fard, ou la gazette sans privilège, publié à Utrecht par Janiçon et rédigé par un religieux catholique nommé Des Maisons habitant non loin de chez lui. Le magistrat avait lu les numéros des 13, 16, 20 et 24 octobre 1723 et y avait trouvé beaucoup de remarques critiques surtout sur les gouvernements de Hollande et  Zélande (p. 56-57). Le 8 novembre, les journaux hollandais et français de Janiçon furent défendus pour quelque temps, et le 6 décembre, cette période fut prolongée.
  • Sur Henri Philippe de Limiers : le 14 février 1724, il reçoit un  privilège pour imprimer les journaux français et hollandais et il reçoit gratuitement le droit de citoyenneté pour lui et sa famille (p. 58).
  • Quelques exemplaires de sa gazette: Supplément à la gazette d'Utrecht du jeudi 1er janvier 1728; Gazette d'Utrecht avec privilège du lundi 4 [sic pour 5] janvier 1728. À Utrecht par le Sr. de Limiers sur le Vieux Canal [= Oude Gracht]. 4 p. petit 4° , sur deux colonnes, les armoiries d'Utrecht entre deux lions rampants (p. 60).
  • Continuation de la gazette par sa veuve (Henriette Moreau) et son fils. Quelques exemplaires connus: LXII Supplément à la Gazette d'Utrecht du vendredi 5 août 1729. À Utrecht par le Sieur H.P. de Limiers sur le Vieux canal. 2 p. petit 4° ; XCV Gazette d'Utrecht avec privilège de nos Seigneurs les Magistrats du lundi 28 novembre 1729. A Utrecht [...]. 4 p. petit 4° 2 colonnes (p. 61).
  • Fin 1729 après avoir entendu le jeune Henri François de Limiers sur une publication qu'il disait provenant de la Gazette de Leyde (plainte déposée par Claude de Brosse, envoyé du roi de Pologne), la gazette d'Utrecht fut interdite jusqu'au 23 janvier 1730. La veuve se vit interdire d'imprimer à la tête de son journal «avec privilège de nos Seigneurs les Magistrats» (p. 61-63).
  • Exemplaires de la Gazette d’Utrecht aux archives d'Utrecht : toute l'année 1731 et la plus grande partie de 1732 (complet jusqu'au 13 octobre 1732) (p. 64).  
  • Autres plaintes contre ce journal (p. 64-71).
  • Le 29 novembre 1751 Le jeune de Limiers aura le droit d'ajouter «avec privilège» à la tête du journal (p. 72-73). 
  • En 1754 Henri François de Limiers attrape la petite vérole, et en 1758 sa vue a tellement baissé qu'il transmet le journal à Étienne Élie Peuch qui lui paye 10.000 florins (p. 84) . 
  • Le 30 juin 1758, de Limiers prend congé de ses lecteurs dans un supplément de la gazette (p. 85-87).
  • Sur Peuch et des plaintes contre son journal (p. 87-91). Son fils Claude Isaac Peuch lui succède en 1767; son nom apparaît sur le journal du 18 septembre 1767 [peut-être plus tôt, Sautijn Kluit n'ayant pas vu la série complète de cette année] (p. 91). C.I. Peuch quitte Utrecht à cause de ses dettes (p. 87).
  • Le 30 août 1771, le journal est interdit sur plaintes du gouvernement français; il reprend le 19 septembre (p. 92).
  • Autres défenses d'imprimer le  journal du 13 novembre 1779 au  6 décembre 1779 (p. 93-95).

De ces indications diverses, on peut inférer que la Gazette d’Utrecht «avec privilège» a été fondée par Janiçon en décembre 1720 ; les numéros qui précèdent appartiennent vraisemblablement au Journal d’Utrecht de Nicolas Chevalier ; ce journal a peut-être connu une version hollandaise. Janiçon apparaît comme un important entrepreneur de presse à Utrecht, à la tête de plusieurs journaux, dont le Nouvelliste sans fard, et c’est ce journal qui fut condamné à la fin de 1723.  On connaît le prix auquel Limiers fils a vendu la gazette en 1758 : 10.000 florins, somme considérable : Claude Isaac Peuch est encore couvert de dettes en 1782. On sait enfin qu’il existe aux archives d’Utrecht des numéros de la Gazette d’Utrecht datés de janvier 1728, août et novembre 1729, toute l’année 1731, janvier-octobre 1732.

On ne sait pas à quelle date Henri de Limiers fils a renoncé à la rédaction de la Gazette d’Utrecht, mais il dut se faire suppléer assez tôt par Zegers de Cantillon (voir DP2, notice 138bis). Celui-ci affirme dans la Gazette d’Amsterdam, le 18 avril 1760, qu’il a été le rédacteur de la Gazette d’Utrecht «dès avant la mort de M. de Limiers» [1758], et qu’il l’a continuée jusqu’au 21 avril 1760. Un contrat passé par lui, le 12 mai 1758, avec le propriétaire de la Gazette d’Utrecht, Étienne Peuch, stipule qu’il sera payé 1200 florins par an ; il quitte toutefois la rédaction deux ans plus tard.  Alexandre Des Essarts, maître de pension renommé à Utrecht, signe avec Peuch un nouveau contrat le 14 mars 1760 (voir DP2, 225 bis) ; son salaire est fixé à 1400 florins ; en 1766, il y ajoute un contrat de correcteur (400 florins par an). Il quitte toutefois la rédaction an 1er avril 1767, pour se consacrer à ses fonctions d’enseignant et de maître de pension. Il revient à la Gazette d’Utrecht, dont il a racheté le privilège pour la somme de 2000 florins, en février 1782. Sur ces entrefaites, la gazette est interdite en France, ce qui prive la gazette d’une grande partie de ses lecteurs et oblige Des Essarts à emprunter 1000 florins pour payer le privilège ; il n’y parvient pas et doit s’exiler à Bruxelles. Mme Des Essarts, qui est restée à Utrecht, revend le privilège à Louis François de Gilbal ; on ne sait pas si celui-ci prend en charge la rédaction, ou s’il la confie à l’un des fils Des Essarts.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares: Le Journal d’Utrecht est représenté à la BnF par les numéros 61-62 de juillet-août 1712 (G 4467) ; la continuation de Detune, sous le titre de Gazette ou nouvelles impartiales d’Utrecht est représentée par la collection G 4487-4488 en 3 volumes, du 2 mars 1786 au 5 octobre 1787.

 

Auteur additif

Titre indexé

GAZETTE D'UTRECHT

Date indexée

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1787

L'ÉCHO, JOURNAL DE MUSIQUE

0359
1759

Titre(s)

L'Echo, ou Journal de Musique française, italienne, contenant des Airs, Chansons, Brunettes, Duos tendres ou bachiques, Rondes, Vaudevilles, Contredanses et Menuets.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

La collection comporte un volume, pour 1759; mais à la fin de l'année l'éditeur annonce, vu le succès, l'intention de poursuivre.

Paraît mensuellement, à la fin du mois.

Description de la collection

Un volume relié, 12 cahiers de 24 p., 185 x 240, in-4°.

Caractères italiques, papier épais. En frontispice, chaque mois, joueur de lyre dans un cadre fleuri.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Liège, chez B. Andrez, éditeur et graveur. A Paris, chez Lutton, commis au bureau du Mercure de France à Lyon chez M. de La Roche.

12 florins ou 15 tt. de France par année et 3 tt. de port pour les 12 recueils; 30 s. par recueil au détail.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Auteur inconnu. M. Bianchini, ci-devant premier violon du roi de Pologne, y fait par deux fois de la réclame pour des ouvrages de sa composition que l'on peut se procurer à l'adresse du journal.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le journal publie paroles et musique. Outre les airs français, chaque livraison comporte au moins un air italien, parfois un air anglais ou allemand (avec les paroles originales) et se termine par une danse (menuet ou contredanse) souvent anglaise dont les figures sont expliquées.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Grenoble, D 346.

Additif

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s): Gazette d’Amsterdam, 6 mars 1759: Le Journal de musique, intitulé L’Echo, établi à Liège depuis le 1er janvier 1758 [sic], ne doit pas peu augmenter ses progrès, par l’abonnement que l’auteur vient d’obtenir pour le faire passer en France et circuler dans tout le royaume. C’est une facilité qui se procure moyennant 5 sols pour le port de chaque cahier, et il est à propos d’en instruire le public. On a déjà dit, dans la première annonce de ce journal qu’il renferme tout ce que de la musique française et l’italienne ont de plus agréable, de plus vif et de plus brillant. [etc.]

Le journal a bien été publié de 1758 à 1773. Voir Mercure de France, juin 1761, p. 170, janvier (I) 1766, p. 128, et octobre (II) 1772, p. 118. Voir Gazetier. [DR]

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables: Gazette d’Amsterdam, 10 avril 1759: [...] on y trouve des airs italiens avec des parodies françaises; de grands airs et des chansons des meilleurs maîtres de cette ville; en un mot on ne néglige rien afin de rendre ce journal très intéressant pour les amateurs de la musique. Le succès qu’il a eu jusqu’à présent est d’un heureux présage pour l’avenir, et l’auteur va faire de nouveaux efforts pour le porter au point de perfection dont il est susceptible [...].

Titre indexé

ÉCHO, JOURNAL DE MUSIQUE

Date indexée

1759
1761
1762

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

0357
1742

Titre(s)

Auteur

Additif

Voir Pallas guerrière et savante (DR)

Titre(s): Le catalogue des livres de Pierre Gosse pour septembre-octobre 1749, publié dans la Bigarrure n° 6 de 1753 mentionne: «Oeuvres diverses de Monsieur le Chevalier Constantyn de Magny, contenant Pallas Guerrière et Savante et l’Écho de la Vérité, ouvrages périodiques, 8°, La Haye, 1748». Même mention dans le tome II de la Bibliothèque annuelle et universelle, catalogue des livres imprimés en 1749. Voir D.P.2, notice de Constantin de Magny.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables: Ce journal, est annoncé à la fois par le Leidse Courant et par la Gazette d’Amsterdam:L.C., 7 novembre 1742: «L’Echo de la vérité, qui est une suite de Pallas guerrière et savante, et par le même auteur qui n’a changé que de libraire et de titre. C’est un ouvrage périodique qui devient de jour en jour plus intéressant et plus varié par la quantité des pièces qui lui sont envoyées par divers savants. Il continuera de paraître régulièrement le mardi et le vendredi. On le trouvera à Amsterdam chez H. Uytwerf et J. Ryckhoff le fils à Utrecht E. Neaulme à Gouda [...] à Rotterdam, F. Bradschau à Leiden, Luzac à Delft Boitet et dans les villes plus éloignées ceux qui le souhaiteront, sont priés de s’adresser à Mrs les directeurs de la poste».

G.A., 23 octobre 1742: «par l’auteur de la Pallas guerrière et savante [Alexander Johnson, G.A., 11 september 1742]. Changement de libraire, changement de titre, même plan et comme je l’espère mêmes lecteurs».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s): Claude François Constantin de Magny, D.P. 2, 190 bis.

Auteur additif

Titre indexé

ÉCHO DE LA VÉRITÉ

Date indexée

1742

CRITIQUE DÉSINTÉRESSÉE

0333
1730

Titre(s)

Critique désintéressée des journaux littéraires et des ouvrages des savans. «Par une Société de Gens de Lettres».

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier-septembre 1730. Trois tomes. L'Avertissement de l'auteur en tête du t. I annonce un volume par mois et un supplément trimestriel ; l'Avertissement de l'éditeur, à la fin du tome, annonce un volume tous les deux mois ; chaque tome paru correspond en fait à trois mois : janvier-février-mars (t. I), avril-mai-juin (t. II), juillet-août-septembre 1730 (t. III). Aucune trace de livraisons séparées.

Description de la collection

Chaque tome trimestriel est composé d'articles et de nouvelles littéraires : t. I (252 p., tables et avis de l'éditeur) : 14 articles et nouvelles littéraires ; t. II (230 p., tables et index des noms) : 10 articles et nouvelles littéraires ; t. III (238 p., tables) : 11 articles et nouvelles littéraires annoncées pour le volume suivant.

Cahiers de 16 p. in-8°, 91 x 156 (t. I et II) et 95 x 160 (t. III).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A La Haye, chez Chrétien Van Lom.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

François BRUYS (1708-1738). La page de titre annonce une «Société de Gens de Lettre» ; Desfontaines désigne une «Communauté d'écrivains flamands, dirigée par un glorieux rival de Bayle» Nouvelliste du Parnasse, I, p. 29). Il s'agirait donc de Camusat, de Bruzen de La Martinière et de La Barre de Beaumarchais, plusieurs fois nommés par Desfontaines. La collaboration des deux premiers est infiniment probable, ne serait-ce que par la conception du journal. Janiçon et Saurin sont étroitement associés aux polémiques du journal, mais Bruys en a certainement rédigé la plus grande partie. Il est aidé par Michel Falaiseau pour le t. III (art. 6, 7, 10) : les deux hommes seront condamnés simultanément par la Cour de Hollande en juillet 1731. S. Larkin a signalé également la collaboration de Prosper Marchand, notamment dans le t. II, art. 4, à propos d'une critique de Milton («Correspondance entre Prosper Marchand et le marquis d'Argens», Studies on Voltaire, t. CCXXII, 1984, p. 125).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé : critique des journaux, critique littéraire, annonces et comptes rendus.

Contenu réel : dès le 1er tome, la polémique avec la Bibliothèque raisonnée autour de l'affaire Saurin occupe une place importante (art 5, 10, 11), mais cette place envahit progressivement les deux tomes suivants, jusque dans les comptes rendus et les nouvelles. Sommaire des articles : t. I : 1) Journal des savants ; 2) Journal littéraire ; 3) Bibliothèque germanique ; 4) Bibliothèque française ; 5) Bibliothèque raisonnée ; 6) Bibliothèque italique ; 7) Lettres sérieuses et badines ; 8) traduction de Salluste ; 9) Dialogues critiques et philosophiques ; 10) Lettre de La Martinière à l'abbé d'Olivet ; 11) Dissertation sur le mensonge officieux ; 12) Lettres choisies de R. Simon ; 13) Le Grand Théâtre sacré du Duché de Brabant ; 14) Le Grand Théâtre profane du duché de Brabant. T. II : 1) Journal des savants ; 2) Bibliothèque raisonnée ; 3) Lettres sérieuses et badines ; 4) traduction du Paradis perdu ; 5) traduction de C. Nepos ; 6) réponse à A.D.L.C. (Armand de La Chapelle) ; 7) Histoire militaire du prince Eugène ; 8) apologie de P. Maty ; 9) Etat présent des Provinces-Unies ; 10) Bibliothèque française. T. III : 1) Journal des savants ; 2) Journal littéraire ; 3) Bibliothèque raisonnée ; 4) Lettres sérieuses et badines ; 5) Bibliothèque française ; 6) lettre de P. Maty ; Nouveaux éclaircissements sur l'affaire de M. Saurin ; 8) examen de la manière de prêcher .. ; 9) Vie de Mahomed ; 10) sermons de T. Huret ; Abrégé de l'Histoire d'Angleterre.

Principaux auteurs attaqués : La Chapelle, Chais, Beaumarchais. Principaux auteurs défendus : La Martinière, Saurin, Janiçon, Maty, Camusat, Boulainvilliers, G. Dumont.

Sommaires en fin de volume, index à la fin du t. II.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Grenoble, F. 18956 (trois tomes reliés en 2 vol.) ; B.N., Z 12819-12821 ; Ste G., AE 8° sup 3005 ; Ars., 8° jo 18740.

Bibliographie

B.H.C., D.P.2, art. «Bruys», «Falaiseau».

Mémoires historiques, critiques et littéraires (par Joly), Paris, Hérissant, 1751, 2 vol.

Historique

François Bruys est arrivé à La Haye le 3 juillet 1728 : «A peine fut-il à La Haye qu'il chercha le moyen d'y subsister avec bienséance. La crainte de tomber dans l'indigence le rendit auteur ...»  (Mémoires historiques, critiques et littéraires, t. I, p. 2). C'est à l'instigation de La Martinière qu'il entreprend la Critique désintéressée  mais Camusat était depuis 1722 l'associé de La Martinière et c'est certainement à lui que revient l'idée d'un journal sur les journaux ; Histoire critique des journaux développera en 1734 un plan que F. Bruys a finalement trahi. La Martinière a entraîné Bruys dans une interminable polémique avec les auteurs de la Bibliothèque raisonnée  il le pousse à publier la Dissertation sur le mensonge officieux de Saurin (t. I, art. 11), et à divulguer la procédure des synodes de Campen et de La Haye. «Pendant la tenue de ce synode M. Bruys avait travaillé au troisième volume de la Critique désintéressée, qui parut à la fin du mois de septembre» (Mémoires historiques, t. I, p. 4). Poursuivi, Bruys se sauve d'abord en Angleterre, puis revient préparer son procès, mais il est désavoué par Saurin le 7 octobre 1730 (ibid., p. 7). Chrétien Van Lom est interrogé le 16 novembre (voir M. Couperus, Un périodique français en Hollande,   Le Glaneur historique  La Haye, Mouton, 1971, p. 96), et Bruys est condamné le 27 juillet 1731. Le t. III de la Critique désintéressée est supprimé, le journal interdit ; ruiné, Bruys doit s'exiler en Allemagne. L'erreur de Bruys fut sans doute, aussitôt sa conversion au protestantisme, de céder aux avances de La Martinière et d'attaquer l'Eglise protestante de Hollande. Poussé en avant par La Martinière, Saurin et Janiçon, il prend tous les risques, signant ouvertement de son nom «François de Bruys» (t. III, p. 157), et supportera seul les conséquences du procès. Plus imprudent que La Barre de Beaumarchais (voir les Lettres sérieuses et badines, il ne parvient pas à sauver un journal qu'il avait à peine ébauché. Ce bref journal d'un prosélyte de vingt ans vaut surtout comme témoignage sur les milieux réfugiés en Hollande.

Auteur

Additif

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables: Le Leidse Courant annonce, les 24, 26, 28 avril 1730 : «Chrétien van Lom, libraire à La Haye, a imprimé et débite un nouveau journal intitulé Critique Désintéressée des journaux littéraires et des ouvrages des savants, par une société de gens de lettres Tome I, contenant les mois de janvier, février et mars. Entre autres matières curieuses qui font le sujet de ce journal on y trouve : Apologie du système de Mr Saurin sur le mensonge contre la Bibliothèque raisonnée etc. [seulement le 26 et le 28] Le prix est 16 sols».

Le 10 juillet 1730, sous le nom de van Lom : «Dans trois ou quatre jours il débitera le second tome de la critique [...] [même contenu : Saurin].

Les 17 et 19  juillet 1730 : Van Lom débite le second tome de la Critique.

Le 2 octobre 1730 : «Chr van Lom (...) a imprimé et débite le 3e tome de la Critique Désintéressée des journaux littéraires et des ouvrages des savants».  [contenu : Saurin etc.].

Auteur additif

Titre indexé

CRITIQUE DÉSINTÉRESSÉE

Date indexée

1730

LE CITOYEN

0213
1755

Titre(s)

Le Citoyen.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

5 juin-21 août 1755; 1 vol.; hebdomadaire paraissant le jeudi. Préface de 2 p. en tête.

Description de la collection

XII numéros [2]-188 p., pagination continue. 16 p. par cahier et par livraison, 96 x 163, in-12.

Au titre et en tête de chaque livraison, épigraphe en vers tirée des poètes modernes. A la fin du n° IX: cuivre représentant un faune tenant une lanterne (légende: Homines quaero sinceros. Jolis bandeaux, lettrines et culs-de-lampe gravés.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Berlin. J.C. Klüter.

Prix au numéro: 1 grosschen. Diffusé à Potsdam chez Voss, et à Leipzig dans la librairie de feu Weideman.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Réflexions philosophiques et morales, sans égard à l'actualité. Journalisme à la première personne animé par des correspondances plus ou moins fictives de lecteurs.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Per. 28 (bel ex-libris gravé par Jungwierth à Munich pour «Franciscus Prae-positus Cann. Reg. in Polling Anno 1744»; voir notice des Lettres sur l'état présent des sciences); autre ex.: U.B. Göt-tingen.

Bibliographie

Kirchner 1931, n° 847. – Kirchner 1969, n° 5248.

Historique

Petit périodique condamné d'avance par le peu de temps que son auteur anonyme pouvait lui consacrer et par le mépris qu'il avait lui-même de ce genre d'écrire (Préface). En fait, malgré la régularité de ses livraisons, Le Citoyen est moins une gazette littéraire que les essais d'un philosophe cosmopolite, optimiste et épris de fraternité humaine. On le sent nourri de toute la philosophie à la mode, respectueux cependant des lois, de la famille et de la religion. On relèvera un pastiche des Lettres persanes (IV) et la défense des Algonkins et des Hurons (XI) parmi les nombreux sujets qu'il traite avec plus ou moins de bonheur et surtout d'originalité (ex.: VI, principes éducatifs inspirés de Locke et de Mme de Lambert). «L'homme est cosmopolite, tous ses devoirs se rapportent à la qualité de citoyen du monde» (I).

Additif

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s): Annonce dans le ’s-Gravenhaagsche Courant, 12 mai 1756: LE CITOYEN, ouvrage de politique et de commerce, par M. Des Essarts: La première feuille qui traite des alliances nationales et de la neutralité, paraîtra jeudi prochain 13 de mai, et la suite régulièrement tous les jeudis. On la distribuera à La Haye chez J. Constapel dans le Houtstraet; à Amsterdam chez Jacques La Caze; à Rotterdam chez Beman, à Utrecht chez Spruyt, à Leyden chez Luchtmans; et dans les villes éloignées aux bureaux des postes. (KVS)

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s): L’auteur est Alexandre Des Essarts, non pas l’un des frères jansénistes, mais l’auteur du Littérateur Belgique (Voir D.P.2, 225a). (JS)

Auteur additif

Titre indexé

CITOYEN

Date indexée

1755

CINQ ANNÉES LITTÉRAIRES *

0211
1748
1752

Titre(s)

Cinq années littéraires ou Nouvelles littéraires, etc. Des années 1748 1749, 1750, 1751, 1752, par M. Clément.

Ce journal est la réimpression rétrospective de deux séries périodiques groupées : – 1748, 1749, 1750 : Clément rédige pour un public d'abonnés lettrés en Europe des nouvelles à la main sur les ouvrages littéraires qui paraissent. – 1751, 1752, sous le titre Nouvelles littéraires de France, puis de France et d'Angleterre, Clément édite un périodique bimensuel régulier.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

On trouve cinq éditions des Cinq années littéraires : première édition : La Haye, 4 vol., 1754 ; deuxième édition : Berlin, 2 vol., 1755 ; troisième édition : Berlin, 2 vol., 1756 ; quatrième édition : sous un autre titre (dont on peut penser qu'il cache une contrefaçon) : Lettres critiques sur divers sujets de littérature ou Nouvelles littéraires critiques et amusantes, Amsterdam, 1761, 2 vol. La collection des Nouvelles littéraires, telles qu'elles parurent par numéro de 1751 à 1753 (1er févr. 1751 – 31 janv. 1753), ne comporte que les deux dernières des Cinq années.

Les nouvelles à la main, donc les lettres des trois premières années, ont une longueur et une périodicité variables. On en trouve parfois trois par mois, en général deux, et datées de Paris. Ce n'est qu'à partir du 15 juin 1750 que Clément adopte le rythme bimensuel (le 15 et le 30 de chaque mois) qui sera le sien dans les Nouvelles littéraires. Dates-limites des trois premières années : 11 janvier 1748 – 30 janvier 1751. Dates-limites des Nouvelles littéraires  1er février 1751 – 31 janvier 1753, lettres datées, la première année, toutes de Paris, puis alternativement de Paris et de Londres.

Description de la collection

Nouvelles littéraires  24 numéros par année, en tout 48 numéros de 4 p., 165 x 215, in-4° : un volume. Cinq années  la collection de La Haye en 4 volumes a un format de 90 x 140 ; celle en deux volumes de 90 x 160. Toutes les deux ont des tables des matières à la fin de chaque volume et publient après la lettre 67 (30 déc. 1750) un très long texte que l'auteur donne comme deux actes d'une pièce qu'il a traduite de l'anglais et qu'il intitule La Double métamorphose (en anglais : The Devil to pay).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Nouvelles littéraires  Pas d'adresse d'imprimeur. Le catalogue B.L. suppose le journal imprimé à Paris ; il ne donne que des adresses de distributeurs : M. Clément, chez Alexandre Jamison, tailleur, près de King's Arms à Pall Mail ; Maître du Bureau de Poste à Pall Mail ; M. Arthur White's Chocolate House, St James Street. Libraires : Vaillant, Nourse et Changuion dans le Strand, M. Chastel, Compton Street, Soho, M. Dunoyer au bas de Hay Market. Chaque numéro 1 sh. Le premier distribué gratis (Prospectus du 21 janv. 1751).

Cinq années  première édition, La Haye, Ant. de Groot et fils imprimeurs, Pierre Gosse junior libraire. On souscrit pour une guinée par an ou un louis d'or. A Paris : M. Angus, caissier de M. le chevalier Lambert rue de Bourbon, faubourg Saint-Germain ; à Berlin, M. Jacques Deschamps pasteur de l'église française. Adresse de M. Clément : chez le Docteur Lawson, Soho Square. En 1754 et 1755 M. Clément, au Parlement d'Angleterre à La Haye (dans l'Avertissement de l'édition de La Haye). Pas d'imprimeur dans l'édition de Berlin : «se distribuent chez les libraires les plus consciencieux et les plus désintéressés». C'est une contrefaçon comme aussi celle de 1761, de La Haye, Lettres critiques.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Pierre CLÉMENT de Genève.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Nouveautés littéraires, ouvrages parus, pièces de théâtre, nouvelles de la République des Lettres, caractères des auteurs du temps.

Centres d'intérêt : critique littéraire (poésie, théâtre, roman), histoire, science, voyages, agriculture, musique, médecine, faits divers, et Encyclopédie, dont il est longuement parlé.

Auteurs : d'Argens, La Beaumelle, Bougainville, Bolingbroke, Bernoulli, Mme du Châtelet, Crébillon père et fils, Buffon, d'Alembert, Diderot, Duclos, Dubos, Destouches, Condillac, Euler, Franklin, Fielding, Fontenelle, Mme de Graffigny, Lefranc de Pompignan, Leibniz, La Mettrie, Mably, Marmontel, Montesquieu, Marivaux, Molière, Maupertuis, Rameau, Riccoboni, Piron, Raynal, Réaumur, Swift.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Nouvelles littéraires B.N., Z 9578 ; B.L., 11824 a a a 22 ; B.C.U. Lausanne, B 1500.

Cinq années  éd. La Haye, B.N., Z 45578-45581 ; B.M. Montpellier, 54023.

Ed. Berlin : B.N., 45581-45582. B.M. Montpellier, deux coll. V 9742 et 4839.

Lettres critiques  B.L., 48088.

Bibliographie

B.H.C. ; H.P.L.P., t. III, p. 61-62 ; D.P. 2, art. «Clément». — Réédition : Genève, Slatkine, 1967, 1 vol. (rééd. de la contrefaçon de Berlin). — Rosenberg C.I., «A critical analysis of Pierre Clement's Les Cinq Années Littéraires», Ph. D. dissertation, Northwestern Univ. Evanston, Ill., U.S.A., 1959.

Historique

L'histoire de ce journal est un exemple remarquable de la façon dont un journaliste est passé de la formule des «nouvelles à la main» à celle d'un périodique imprimé régulier. Parmi les journaux du XVIIIe siècle qui furent plusieurs fois réimprimés, et jusqu'à aujourd'hui, celui-ci tient sa place avec le Nouvelliste du Parnasse, les Mémoires secrets de Bachaumont, la Correspondance littéraire de Grimm.

Sur l'origine du périodique, les trois premières années de nouvelles à la main (1747-1750), puis les Nouvelles littéraires, la liste des souscripteurs que Clément donne au début des Cinq années (près de 200 noms d'Européens cultivés et titrés), et le contenu des «Lettres», il faut avant tout se reporter à l'analyse fine et complète de J.D. Candaux dans D.P. 2.

Hatin op. cit.reconnaît à P. Clément de la chaleur, de la rapidité : «ses jugements sont courts, mais justes, précis et lumineux». Il cite à son propos la Correspondance littéraire. Grimm avec son «habituelle partialité caustique» (Hatin dixit malmène fort Clément. Il le traite de «coquin subalterne», de «mauvais sujet» de «fou», de «maraud», et il insinue que, n'ayant pas d'esprit, il n'était que le prête-nom de Buffon. Mais il est sûr que certains des abonnés de Grimm l'ont d'abord été de Clément (la famille de Hesse-Darmstadt, en particulier). La hargne de Grimm pourrait bien être inspirée par le besoin d'affirmer son originalité en dénigrant un prédécesseur de renom.

Quand Clément interrompt les Nouvelles littéraires, il s'explique ainsi dans un avis daté du 31 janvier 1753 publié avec le dernier numéro des Nouvelles  «J'avais entrepris ces Nouvelles pour me faire connaître à Londres et me procurer, s'il était possible, une nouvelle occasion d'accompagner un jeune Seigneur dans ses voyages. [...] Après deux ans de travail j'ose dire, approuvé, je ne me trouve pas plus avancé que le premier jour et j'abandonne un ouvrage qui me fatigue et ne me mène point à mon but, et je me retire à Genève ma patrie où j'espère qu'on voudra bien me recevoir». Ces raisons ne sont ni très claires ni très convaincantes. Abandonner, quand on a un tel public ? Ce n'est que deux ans plus tard que Clément tombera malade mentalement. Mais c'est à peu près le moment où commence la Correspondance littéraire, et il faudrait peut-être penser à rapprocher les deux faits.

Le succès de ce périodique, contrefait et réédité, témoigne de la valeur de cette critique. Clément n'a laissé passer aucun des grands livres de l'époque, il reconnaît d'instinct tous les bons auteurs. Il écrit bien et il est reçu par toute l'Europe. Son jugement critique, son talent littéraire le font enfin reconnaître comme un des bons témoins du «Midi des Lumières».

Additif

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s): 23 février 1753, annonce publiée dans la Gazette d’Amsterdam. «L’Auteur des Nouvelles littéraires de France etc., propose au public un Projet de souscription pour les Nouvelles des années 1748, 1749, 1750, 1751 et 1752, qui paraîtront dans le commencement de 1754 en 4 volumes in 8°, imprimés sur le plus beau papier et avec des caractères neufs . [...] Le titre de l’ouvrage sera les Cinq Années littéraires, etc. On peut connaître la manière de l’auteur par les années 1751 et 1752, qui viennent d’être publiées feuille à feuille. S’il paroît ou arrive quelque chose de bien curieux dans le cours de cette année 1753, il en rafraîchira les vieilles nouvelles par dessus le marché. Quelques excursions sur l’Angleterre de temps en temps.» (KVS)

Historique: Le dossier Clément conservé à l’Académie des Sciences (fonds La Condamine) contient quelques renseignements sur Pierre Clément et sur les Cinq années littéraires.

Dans une lettre à La Condamine datée du 10 octobre 1766, Clément l’Aîné parle des Cinq années littéraires de “son pauvre frère”, que détiennent les libraires Du Sauzay et Gosse de La Haye. Les deux frères sont alors malades, le cadet a l’esprit dérangé. Il met en pièces son matelas, se dénude… L’aîné, qui craint pour la vie de son cadet, consulte les médecins de la faculté de Paris, qui le font recevoir à l’Hôtel-Dieu. On saigne le patient et on lui fait prendre de nombreux bains. Clément le cadet sort de l’hôpital au bout de vingt-deux jours apparemment guéri, mais les symptômes reviennent. L’aîné trouve alors à son frère une bonne pension pour 600 £ par an (hors frais de blanchiment et de mobilier). Le malade paraît content. Il voudrait dans sa folie disposer de trois ou quatre pièces et avoir à son service une cuisinière et un laquais. Avec la vente des exemplaires des Cinq années, Clément l’Aîné espère éponger ses dettes, l’excédent servant aux secours à apporter au cadet. Il demande à La Condamine, qui a envoyé un louis d’or et un Dictionnaire de l’Académie au cadet, de soutenir ce projet (Archives de l’Académie des Sciences, ms. 50 J 149).

Sartine a donné des ordres pour conduire Clément à Charenton (23 mars 1765). On a également une lettre du libraire Du Sauzay à Clément l’Aîné (La Haye, 30 septembre 1766). On apprend que Clément l’Aîné a fait retirer les exemplaires des Cinq années en dépôt chez Sauzay en passant par un certain Pinto agissant à la demande de La Condamine. Ces exemplaires étaient là depuis onze ans. Sauzay voulait s’en débarrasser, mais il veut une décharge et rappelle qu’il y a eu des frais. L’Aîné est alors contrôleur de la capitation et réside rue des Francs-Bourgeois (Archives de l’Académie des Sciences, ms. 50 J 149). Une autre lettre nous apprend que les Cinq années littéraires sont interdites en Normandie en 1768. Mais Campullus, qui en a reçu un ballot de Hollande, ne doit pas détruire les exemplaires (Archives de l’Académie des Sciences, ms. 50 J 162). (CA)

Titre indexé

CINQ ANNÉES LITTÉRAIRES *

Date indexée

1748
1749
1750
1751
1752

BIBLIOTHÈQUE DES CAFÉS

0156
1739

Titre(s)

Bibliothèque des Caffez.

Modification du titre : Bibliothèque instructive et amusante, à partir du n° VII (21 juillet 1739) avec nouvel avertissement.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

30 juin 1739-31 juillet 1739. Un volume. «Cette feuille paraîtra régulièrement deux fois par semaine ; à savoir le mardi et le vendredi»  (p. 2). Au total, dix livraisons en un mois.

Description de la collection

L'exemplaire de la B.L. groupe sous une même reliure la Bibliothèque des cafés et Ascanius ou le jeune aventurier, ces deux ouvrages n'ont entre eux aucun rapport, comme le signale une note manuscrite datée du 23 novembre 1762 sur la page de garde. 80 p.

Cahiers de 8 p., in-8°.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A La Haye, chez L. Berkoske, libraire sur la Place». Associés : Lovering, Rykof le fils et Fourbert à Amsterdam ; Van Lee à Harlem ; Besseling et Néaulme à Utrecht ; Johnson à Rotterdam.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Avertissement : «Mon but est de donner un mélange de nouvelles choisies. La situation présente des affaires de l'Europe semble en promettre une ample moisson. Je n'en donnerai qu'un précis. J'y joindrai souvent quelques ouvrages en vers, ou de prose qui paroîtront mériter d'être conservés ; certaines Aventures galantes ou singulières ; et même j'annoncerai les Livres nouveaux...»  (p. 1-2).

Contenu réel : un résumé des principales nouvelles données par les gazettes, nouvelles galantes, généralement anticléricales, quelques annonces d'ouvrages historiques.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.L., 10806 a 58.

Historique

Le journal semble menacé de chute dès les premiers numéros, d'où un nouvel avertissement du libraire à la fin du numéro VI et le changement de titre au n° VII. Invité à «changer de batterie» (p. 51), l'auteur renonce à mêler les genres (extraits de gazette, nouvelles galantes, annonces de publications), et se dispose à donner un commentaire personnel des principaux événements. Les réflexions morales ne feront qu'alourdir l'exposé, et le journal succombe la semaine suivante.

Auteur

Additif

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, table: Le Leidse Courant du 8 juillet 1739 annonce :

«Laurent Berkoske, libraire à La Haye, imprime et débite actuellement deux fois par semaine, scavoir le mardi et vendredi de chaque semaine, un ouvrage périodique intitulé : LA BIBLIOTHEQUE DES CAFFEZ, le premier a commencé mardi 30 juin ; on y trouvera un abrégé choisi de nouvelles politiques, galantes et littéraires de notre tems : on trouve cette feuille à Amsterdam chez Lovering, Rykhoff le fils, et Foubert, Haarlem J. van Lee, Leide S. Luchtmans et A. Kallewier, Utrecht Neaulme et Besseling, Delft R. Boitet et à Rotterdam chez Johnson.»

(Même annonce dans la Gazette d'Amsterdam du 3 juillet 1739)

Auteur additif

Titre indexé

BIBLIOTHÈQUE DES CAFÉS

Date indexée

1739

LE BABILLARD 1 *

0137
1724
1735

Titre(s)

Le Babillard ou le Nouvelliste philosophe traduit par A.D.L.C.

Devient en 1735, Le Philosophe nouvelliste traduit de l'anglois.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Deux volumes datés de 1724 et de 1735, traduction partielle du Tatler de Steele (avril-oct. 1709).

Description de la collection

T. I: trente-cinq articles (5 avril-29 juin 1709): [6]-460-[36]p.

Cahiers de 24 p., 91 x 160, in-12. Au titre: vignette représentant Erasme dans un encadrement à personnages.

Réédition Changuion, 1735, sous le titre: Le Philosophe nouvelliste traduit de l'Anglois. De M. Steele, Par A.D.L.C., t. I et II; au titre vignette à décor et personnage signée Bernard Picart, 1729, et devise: Tot pendebunt et arbore poma. T. I désigné comme «Seconde édition revue et corrigée»: [6]-476-[24]p.; t. II: [10]-487-[15]p. in-12 (Munich, 8° Per. 16h; B.M. Lyon, 345.219; Ste-G.; B.L.).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Amsterdam, François Changuion.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Armand de LA CHAPELLE (voir D.P. 2; Fr. Bruys, Mémoires, 1751, t. I, p. 210).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Traduction du Tatler de Steele; (t. I, Préface, p. 12): «Incertain de l'accueil que le public fera à ma traduction, je ne donne ce volume que comme un essai pour en pressentir le jugement [...] J'ai écarté tout ce qui est tellement particulier à la nation anglaise et à la ville de Londres, qu'il ne peut avoir aucune grâce ailleurs. J'ai aussi retranché les articles de pure gazette, et je n'ai pas négligé de donner des éclaircissements dans les endroits où ils m'ont paru nécessaires» (t. II, Avis, n.p.): «L'ouvrage que je traduis a pour but principal la correction des mœurs et la connaissance de l'homme».

Tables à la fin de chaque tome.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Per. 16d, reliure en veau aux armes de Bavière.

Bibliographie

Contrefaçon du t. I (apparemment française): Amsterdam, Changuion, 1725, t. I; vignette au titre de type elzévirien, [6]-404-[32]p., in-12 (Munich, 8° Per. 16e).

Rééditions de 1737: – «Suivant l'édition d'Amsterdam», Bâle, Jean Brandmuller, 1737; t. I [12]-384-[18]p.; t. II: [6]-380-[12]p. in-12 (Munich, 8° Per. 16f; B.M. Lyon, 302-525). – «Suivant l'édition d'Amsterdam», Zurich, Conrad Orell et compagnie, 1737; t. I: [14]-340 p.; t. II: [6]-352 p. in-12 (B.N., Z 33272-33273).

Mention dans Le Nouvelliste sans fard, n° 1, 9 oct. 1723, p. 2. D.P. 2, art. «La Chapelle»; Barbier. – Haag (Eug. et Em.), La France protestante, t. II, p. 333 (rétractation d'un article par La Chapelle). – Couperus, p. 120 (référence erronée à Hatin par P.J. Buijnsters). – Gilot M., Les Journaux de Marivaux, Lille, Service de Reproduction des Thèses, 1974, t. I, p. 659 (influence sur Le Cabinet du philosophe).

Historique

Cette traduction partielle du Tatler fut entreprise dès 1720 (t. I, p. 263, note b) par La Chapelle et abandonnée vers 1724 (t. II, Avis). Changuion publia le premier volume en 1724 et renonça à donner la suite (ibid).Sur la recommandation de divers «amis» (Philosophe, t. II, Avis), le traducteur revit son premier tome, donna la primeur au second chez Changuion en 1735 et changea le titre de l'ouvrage, sans doute pour en relancer la vente. Il n'y a à parler ici que de l'écart entre l'original et la traduction: souvent paraphrase, résumé relié par des transitions de l'invention de La Chapelle, Le Babillard élimine tout ce qui est trop spécifiquement britannique et ce qui, révolue l'époque de la guerre de succession d'Espagne, pouvait passer pour une censure trop vive de la politique française et de Louis XIV (t. II, Avis). Le traducteur orne son texte d'une annotation scrupuleuse éclaircissant les mystères des mœurs ou de la civilisation britanniques; il a l'honnêteté d'avouer son ignorance de telle expression anglaise (t. I, p. 254, 290), et il juge, parfois rudement, le style bas ou le «goût ridicule» des insulaires. En définitive, le traducteur exprime sa sympathie pour un monde sans doute moins raffiné que celui de Paris, mais incomparablement plus vrai et plus libre. On notera des réflexions intéressantes sur les nouvellistes anglais (t. I, p. 263-267).

Additif

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s): Le B. obtient une permission tacite, au profit de Ferrand à Rouen, le 11 décembre 1724, pour débiter avec plusieurs retranchements (ms. fr. 21990, n°68).

Bibliographie: La réédition Changuion de 1735 est signalée par le Leidse Courant du 19 septembre 1735: «2 vol., et le tome 2 à part pour ceux qui ont déjà le premier volume».

Auteur additif

Titre indexé

BABILLARD 1 *

Date indexée

1724
1725
1726
1727
1728
1729
1730
1731
1732
1733
1734
1735

L'AVOCAT POUR ET CONTRE

0136
1746
1747

Titre(s)

L'Avocat pour et contre ou Réflexions sur les Affaires présentes de l'Europe. Pour servir de suite au Démosthène moderne.

Continuation du Démosthène moderne (1745-1746); continué par Le Vrai Patriote hollandais (1747-1750).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

21 février 1746 – 20 mars 1747; 5 vol.; hebdomadaire paraissant le lundi, après une certaine irrégularité dans les premiers numéros. Extraordinaires: t. V, n° VIII et X.

Description de la collection

Cinq tomes à pagination continue de 164 p. chacun. T. I, 20 numéros (21 févr.–11 juil. 1746); t. II, 18 numéros (18 juil.–7 nov. 1746); t. III, 20 numéros (21 nov. 1746–20 mars 1747); t. IV, 20 numéros (27 mars–7 août 1747); t. V, 20 numéros (14 août–27 nov. 1747).

8 p. par cahier et par livraison, 96 x 150, in-12.

Fleuron au titre.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Amsterdam. J. Rickhoff le fils (ou: junior, à partir du t. III), libraire. «Imprimé pour l'Auteur». Vendu 1 florin le tome de 20 numéros (t. II, Avertissement).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean ROUSSET DE MISSY (voir D.P. 2). Identifié par des initiales: «Rxx» (t. III, n° XIII-XIV); «R.R.» (t. IV, n° XIII). Allusion aux cours de M. du Ham qu'il a suivis au collège du Plessis (t. I, n° I).

Correspondant parisien assez négligeant (t. III, n° I); correspondant à Utrecht (t. III).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Nouvelles politiques et littéraires; comptes rendus; vers; réflexions historiques, philosophiques; affaires du temps. Nombreuses lettres plus ou moins fictives de lecteurs.

Vers publiés: La Motte, Piron; Le Bourbier vers contre la musique italienne.

Auteurs étudiés: Argens, Aubert de la Chesnaye des Bois, baron de Baar, Buffon, Diderot, Hogarth (estampes), Goujet, La Place, Larudan, Mouhy, Parfaict, Pecquet, Pernety, Piron, Voltaire.

Divers: Réflexions sur «la corruption présente du nouvellisme» (t. III, n° XIII); lettre de Maupertuis à l'abbé Leblanc et réponse (t. III, n° XVI); «Sur le bonheur» par l'ab. P + + t (t. VI, n° 20).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., G 17305-17309 (maroquin aux armes); autres ex.: Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Eur. 41 (incomplet: t. I, n° III; t. V, n° VII-XII, XIV-XVI, XIX; demi-velin aux armes de Barière); B.U. Halle (incomplet).

Bibliographie

G.H., p. 202; B.H.C., p. 58; H.G.P., p. 295; D.P. 2, art. «Rousset de Missy».

Historique

Un des nombreux périodiques de Rousset de Missy, L'Avocat pour et contre se souvient d'un titre popularisé par l'abbé Prévost et prend le parti d'exposer «le pour et le contre» dans des domaines qui vont de l'analyse historique à la critique littéraire en passant par les débats politiques. De fait, comme un lecteur le lui reproche (t. I, n° VI), L'Avocat traite davantage du contre, tout en entretenant des débats plus ou moins fictifs avec divers correspondants. Fervent patriote hollandais, L'Avocat devient dans ses derniers mois très sévère à l'égard de la France, «l'ennemi du repos de l'Europe» (t. V, n° XX). Il polémique à l'occasion avec des confrères: le Journal universel (t. II, n° III) ou le Postillon de Mouhy (t. III, n° XIII).

Passionné d'histoire ancienne et moderne, L'Avocat prend parti dans l'actualité intellectuelle: condamnation répétée de Voltaire, «ce nouveau dictateur du Parnasse», défense des francs-maçons (t. I, n° XV; t. III, n° XVII), annonce des Pensées philosophiques de Diderot, dont il apprécie discrètement le caractère «hardi et téméraire» (t. II, n° III).

Ce périodique écrit d'un style enlevé n'a pas une forme très achevée, il hésite entre les débats par correspondants interposés et les réflexions souvent fines d'un journaliste omniprésent. Il y a aussi un fatras de petits vers et d'articles à la mode. Mais certaines préoccupations idéologiques et le patriotisme militant de Rousset lui donnent une coloration originale.

Additif

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares: La bibliothèque de Leyde possède, sous la cote 2403 H 29-33, une collection complète dont la distribution en 5 volumes est différente: t. 1, 21 février - 4 juillet 1746; t. 2, 11 juillet - 10 novembre 1746; t. 3, 14 novembre 1746 - 13 mars 1747; t. 4, 20 mars - 31 juillet 1747; t. 5, 7 août - 20 novembre 1747.

L'exemplaire de Munich est aux armes de Bavière [F. Moureau].

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s): L’Avocat pour et contre semble avoir été publié d’abord par une compagnie de libraires, si l’on en croit l’annonce de la Gazette d’Amsterdam du 22 février 1746: «L’Avocat pour et contre, feuille hebdomadaire imprimée pour l’auteur, paraîtra tous les lundis et se trouve à La Haye chez la veuve Van der Kloot, à Amsterdam chez Et. Is. Caillau et autres, Rotterdam chez Burgvliet, Leyde chez les frères Verbeek, Utrecht chez A. Lobedanius et dans les pays étrangers aux bureaux des postes»

Auteur additif

Titre indexé

AVOCAT POUR ET CONTRE

Date indexée

1746
1747

L'ARGUS DE L'EUROPE

0122
1742

Titre(s)

L'Argus de l'Europe. Ouvrage historique, politique, critique; où l'on développe les intérêts et les maximes des souverains, depuis la mort de l'Empereur Charles VI, jusques à la fin de la guerre que son auguste fille Marie Thérèse Reine de Hongrie, Grande Duchesse de Toscaine, soutient avec beaucoup de gloire. Par M.G... de F... Docteur en médecine. Lux in tenebris.

Continuation probable du Cyclope errant (voir le préambule du «Premier coup d'œil» de l'Argus, p. 2-3).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Deux tomes publiés en un volume en 1742: t. I, 1er mars-4 juin; t. II, 7 juin-17 septembre. La composition par feuilles de 8 p., toutes précédées du titre et suivies de l'adresse de l'imprimeur, permet de croire à une publication par feuilles séparées, selon la périodicité annoncée à plusieurs reprises: «Cette feuille périodique paroîtra régulièrement le Lundi et le Jeudi de chaque semaine». Il a paru effectivement 60 feuilles entre le début de mars et le milieu de septembre 1742.

Description de la collection

T. I: «Epître dédicatoire aux animaux partisans du bon-sens», 2 p.n.c.; «Catalogue des livres composés et mis à jour par l'Argus», 2 p.n.c; explication des allégories, 2 p.n.c; «Premier coup d'œil» (-Trentième), p. 1-240.

T. II: «Epître au Public, Prince inexorable», 3 p. non chiffrées; Avertissement, 2 p. non chiffrées; «Trente et unième coup d'œil» (-Soixantième), p. 241-480.

Cahiers de 8 p., 95 x 150, in-8°.

Frontispice représentant un joueur de lyre (Vigilanter et quiete). Devise: Lux in tenebris.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Amsterdam, chez Henri Boussière, libraire sur le Dam.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

J. GAUTIER DE FAGET.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

L'Argus se propose de porter ses cent yeux sur toute l'Europe et de parler au nom du «sens commun» (t. I, p. 8). Dans cette «revue oculaire» (p. 137), tous les pays et tous les grands personnages historiques apparaîtront sous des formes allégoriques: l'Empereur (l'aigle), le roi de France (le coq), le roi d'Angleterre (le Grand Triton), la Russie (l'ourse), l'Autriche (l'autruche), etc. Dans ses «conjectures», l'auteur affirme précéder les gazettes (Avertissement, t. II), dont il use d'ailleurs abondamment. Son intérêt se porte essentiellement sur la situation de l'Empire au lendemain de la Diète de Francfort, sur la politique extérieure de la France, qu'il critique vivement, sur le système parlementaire d'Angleterre, qu'il loue à plusieurs reprises (voir le 10e «coup d'oeil»). Il s'oppose fréquemment à Rousset de Missy, qu'il cherche à concurrencer et dont il critique le Magasin des événements (1741-1742) puis l'Epilogueur politique, galant et critique, dont il signale l'apparition (60e «coup d'œil», 17 sept., t. II, p. 473-480). Contre les politiques de métier, Faget défend le point de vue du «sens commun» mais tombe souvent dans l'allégorie laborieuse et développe assez confusément un rêve de grande confédération germanique (2e «coup d'œil»).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., G 16508-16509.

L'Argus de l'Europe est un des nombreux pamphlets politiques engendrés par la guerre de Succession; il prend place entre l'Espion turc à Francfort de Francheville et l'Espion chinois de Dubourg. Faget se range délibérément du côté de Marie-Thérèse dont il défend les alliés (l'Angleterre, la Hollande, la Russie) et dont il attaque les adversaires (la France et l'Espagne en particulier); il n'est pas impossible qu'il ait été, comme plus tard Dubourg, stipendié par les partisans de Marie-Thérèse. On ne sait pas ce qui causa la chute de son journal; au moment de publier son t. II, Faget semble très confiant dans son entreprise: ce deuxième tome «sera suivi de quelques autres, quand bien même la Paix générale [lui] éclipserait le grand nombre d'objets que [lui] fournit la guerre» (Avertissement, t. II). On notera que la chute du journal se produit aussitôt après un article violent contre Epilogueur de Rousset de Missy. Argus de l'Europe présente surtout l'intérêt d'apporter quelques lumières sur un écrivain mystérieux, et sur le «catalogue de ses œuvres» (en tête du t. I): auteur de la Relation apologique et historique de la Société des Francs Maçons (1738), J. Gautier de Faget (voir D.P. ), condamné en Cour de Rome, est réduit à la clandestinité et propose aux cours d'Allemagne son rêve de confédération européenne et de paix universelle.

Auteur

Additif

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables: Mention successives dans le Leidse Courant:

14 mars 1742; H. Boussière |[...] Amsterdam [...] «distribue au public la cinquième feuille périodique d’un goût tout nouveau dans laquelle l’auteur se propose de faire voir le dénouement des plus secrets mystères de la politique, de les développer clairement [...], d’y découvrir les routes que se frayent les souverains pour arriver à leur but; leurs maximes les moins connues, leurs intérêts les plus cachés et les plus éloignés, leurs desseins aussi prévoyants que secrètement concertés, en un mot toutes leurs démarches. L’auteur comme un Argus qui voit de cent yeux ce qui se passe en Europe, traitera sa matière avec autant de pénétration que de respect pour les souverains dont il fera mention. Cette feuille paraîtra le lundi et le jeudi de chaque semaine. On la trouve aussi à La Haye chez Beauregard, à Rotterdam Beman, à Leide Luzac, à Utrecht Broedelet, Haarlem van Lee, Bois-le-Duc Kramer, tous libraires. Ceux qui en souhaiteront dans les pays étrangers, pourront s’adresser audit H. Boussière».

Même texte le 26 mars.

4 juin 1742: «H. Boussière [...] vient d’achever le premier tome ou 30me coup d’oeil de l’Argus de l’Europe, ouvrage historique, politique et critique, où l’on développe les intérêts et les maximes des souverains depuis la mort de l’Empereur Charles VI jusqu’à la fin de la guerre que son auguste fille Marie-Thérèse, reine de Hongrie, Grande duchesse de Toscane, soutient avec beaucoup de gloire, par Mr G. de F. Cet ouvrage continuera de paraître le lundi et le jeudi de chaque semaine».

24 septembre 1742: «H. Boussière [...] débite deux volumes de l’Argus de l’Europe, et continue le troisième à la satisfaction des curieux, qui y trouvent le dénouement des grandes scènes qui passent dans l’Europe, et avec d’autant plus d’admiration qu’elles y sont clairement développées avant les événements. Le prix de chaque volume qui contient 30 coup d’oeil est de 30 sous».

Auteur additif

Titre indexé

ARGUS DE L'EUROPE

Date indexée

1742