AFFICHES DE LYON

Numéro

0034

Titre(s)

Affiches de Lyon, annonces et avis divers.

Devient : Petites affiches de Lyon [...] en 1784 ; puis : Affiches de Lyon, annonces, avis divers [...] ; puis, après interruption : Affiches, annonces et avis de Lyon prairial an III (10 juin 1795-1801)-[...] ; puis, après une nouvelle interruption : Petites affiches de Lyon, à partir de floréal an X (avril / mai 1802). A survécu sous divers titres jusqu'en 1821.

Titre indexé

AFFICHES DE LYON

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier 1750. Interruption probable en 1792, mais on ignore la date exacte. Le dernier numéro vu par M. Loche est du 30 mars 1790.

Chaque numéro est signé par le censeur Delafrasse de Seynes, qui invoque l'arrêt du 29 août 1741, portant permission d'établir un bureau d'adresse. Parution hebdomadaire. Chaque année forme un volume.

Description de la collection

Les Affiches ont d'abord adopté un inhabituel format oblong (95 x 240). Elles paraissaient le mercredi, chaque fois sur 8 p., en pagination continue. L'année 1750 contient donc 52 numéros et 416 p. Le format a dû changer vers 1753. Il devient in-4° (190 x 240). Le journal continue de paraître le mercredi, avec quelques décalages, sur 4 p., dans une typographie d'abord plus aérée et agréable, qui se resserre peu à peu. A partir de 1763, Delaroche adopte définitivement un petit caractère qui permet de doubler le nombre des informations (huit colonnes de caractère petit romain).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Bureau d'adresse, chez Aimé Delaroche, imprimerie des Halles de la Grenette.

En 1750, la feuille coûtait 6 s. pour les non-abonnés, qui payaient la même somme pour chaque annonce ou la communication du registre, et un sou pour chaque extrait. L'abonnement était de 9 £. A partir de 1764, l'amateur se verra proposer un abonnement couplé de 12 £, comprenant, outre les Affiches, «l'almanach de Lyon et un exemplaire de toutes les ordonnances et jugements rendus par la juridiction de MM. du consulat et les mandements de l'archevêque».

À sa reparution en l'an III, le prix de l'abonnement varie constamment pour s'adapter à la forte inflation. Pendant longtemps, on n'acceptera pas d'abonnement pour une durée supérieure à trois mois. Le prix se stabilisera en 1796 à 18£ par an.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Fondateur et rédacteur: Aimé DELAROCHE. On ignore s'il a eu recours à des collaborateurs. Mais il n'a pas éprouvé de scrupules à puiser dans les autres Affiches, en le signalant ou non.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Rubriques initiales : Terre (qui se subdivise en : Terres, Biens, Maisons, Maisons à louer), Charges, Tribunaux, Avis divers, Commerce, Livres nouveaux. S'y ajoutent de manière irrégulière des commentaires sur des livres, des recettes, des lettres de lecteurs etc., suppléments qui paraissent parfois destinés à «bourrer la page». Il semble en effet qu'il y ait eu, surtout la première année, souvent pénurie d'annonces, en particulier pour les «effets à vendre», qui représentent généralement très peu de chose.

D'autres rubriques régulières firent ultérieurement leur apparition: «spectacles» et surtout «cours des changes», qui conclut toujours le numéro. Parfois un «état des baptêmes, mariages, enterrements».

Historique

Les Affiches ont une préhistoire mal connue. Dans une Instruction au public sur l'établissement d'un bureau d'avis ou d'adresse prévu pour janvier 1742, les sieurs Minazio et Regnard, instigateurs du projet, promettaient une «feuille qui indiquerait les maisons à vendre ou à louer, les effets perdus, trouvés ou volés, commis et nourrices à placer etc.». Le premier numéro, déjà imprimé par Aimé Delaroche, parut le 13 mars 1742 sous le titre de «Feuille des articles enregistrés au bureau d'avis et d'adresse établi dans la ville de Lyon». Mais la forme n'ayant apparemment pas donné satisfaction, la feuille fut remplacée par un «relevé» in-plano, affiché chaque mois, dont il a paru 21 numéros, et qui a disparu en même temps que le Bureau d'adresse (début 1745). On n'en connaît aucun exemplaire.

L'entreprise fut relancée début 1750 par Aimé Delaroche, imprimeur-libraire, sur le modèle du Bureau d'avis et de rencontre établi récemment à Paris. D'ailleurs, dès le n° 3, le lecteur est prévenu qu'il trouvera des emprunts réguliers aux Affiches de Paris.

C'est le premier périodique local de ce type. Les débuts paraissent avoir été difficiles. Delaroche l'avoue à plusieurs reprises. Il faut attendre 1762 pour que l'entreprise soit déclarée à peu près hors de danger. Même lorsque la situation se sera améliorée, le rédacteur ne se tiendra pas pour content. Il déplore souvent l'inévitable sécheresse de ses feuilles, mais dit-il, «nous sacrifions volontiers la satisfaction de les donner jolies ... au plaisir de les rendre nécessaires. L'utile doit toujours l'emporter sur l'agréable» (n° 1, 1759). L'expression revient comme un leitmotiv. S'adressant aux «littérateurs» et autres «amateurs des arts», il souhaiterait «pièces d'éloquence et de poésie, observations de médecine, spéculations de commerce, expériences sur les différents arts, événements surprenants, recherches curieuses, nouvelles inventions ... pour piquer la curiosité du public et lui être utile». Mais, désolé, il constate le plus souvent le faible écho qu'il rencontre.

Outre l'utilité immédiate de favoriser les transactions commerciales, Delaroche a donc voulu contribuer à un progrès général qu'il appelait de ses vœux. Il l'a fait en reprenant toutes les informations utiles qu'il trouvait dans les journaux nationaux. Il a tout fait aussi pour encourager le patriotisme local, rapportant fidèlement les événements de la vie intellectuelle et artistique à Lyon pendant toute la seconde moitié du siècle. Aimé Delaroche a voulu doubler ses Affiches par un journal plus ambitieux, moins immédiatement utilitaire. Ce fut Le Glaneur, feuille de quinzaine dans laquelle on rassemble tout ce qui se trouve épars dans les journaux, les papiers littéraires et autres écrits du temps. Lancé au début de 1772, il ne devait pas répondre aux espérances de son auteur. Faute des 200 souscripteurs jugés nécessaires, la parution en fut interrompue début 1774. Dix ans plus tard, le projet fut repris. Ce fut le Journal de Lyon, ou annonces et variétés littéraires pour servir de supplément aux petites affiches de Lyon (1784-1792). Les Affiches ont sombré pendant les journées révolutionnaires, pour toujours a-t-on pu croire pendant longtemps. II fallut attendre 1795 pour que la famille Delaroche, réintégrée dans ses droits, pût remettre en activité l'imprimerie de la Grenette, le Bureau d'avis qui en était une dépendance, et son prolongement, les Affiches de Lyon. A partir du n° 43, le journal s'éditera chez Ballanche et Barret. Paraissant le mercredi et le samedi, il se cantonne désormais strictement dans son rôle de feuille d'annonces, ayant abdiqué les ambitions d'utilité générale de son fondateur.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Lyon, 951.000 (1750, 1759-1772, an III – an VII, en 10 vol.); A 507.786 (1761-1770).

Bibliographie

Vingtrinier A., Histoire des journaux de Lyon depuis leur origine jusqu'à nos jours, Lyon, 1852. – Loche M., «Journaux imprimés à Lyon (1633-1794)», Le Vieux Papier, 1968, fasc. 229. – Gasc M., La Naissance de la presse périodique à Lyon. «Les Affiches de Lyon, annonces et avis divers», ENSB, 13e promotion, 1977 (dact.). – Dumont N., Aimé Delaroche, imprimeur lyonnais du XVIIIe siècle et la presse locale, ENSB, 18e promotion, 1982 (dact.). – La Presse provinciale.

Date indexée

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