AFFICHES DU ROUSSILLON 2

Numéro

0061

Titre(s)

Affiches, annonces et avis divers de la province du Roussillon.

Titre indexé

AFFICHES DU ROUSSILLON 2

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1ermai 1776 – 21 octobre 1776.

Décadaire paraissant les 1er, 11 et 21 de chaque mois. «Avec Privilège du Roi, et Permission de MM. les Magistrats». Prospectus, 4 p.

Description de la collection

18 numéros (le dernier numéroté 17 par erreur) en un volume à pagination continue. 72 p. (manquent p. 9-10). 4 p. par cahier et par numéro, 153 x 230, in-4°. Bandeau d'ornements composite au titre.

18 numéros (le dernier numéroté 17 par erreur) en un volume à pagination continue. 72 p. (manquent p. 9-10). 4 p. par cahier et par numéro, 153 x 230, in-4°.

Bandeau d'ornements composite au titre.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Perpignan. Joseph François Reynier, Imprimeur du Roi, rue des Marchands (C.).

Abonnement: 6 £ à Perpignan, 7 £ 10 s. ailleurs (Prospectus).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

«M. de NANTEUIL, licencié en droit, privilégié du Roi pour les Affiches de Roussillon (n° 1, p. 1), demeurant à Perpignan, chez les Dlles Clairet (n° 18, p. 71). Peut-être Alexandre-Armand de Nanteuil, ayant obtenu en 1769 un baccalauréat en droit à Paris (thèse latine à la B.N.). Publie les pièces fugitives d'un abonné d'Arles, Vignes fils (n° 5).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Prospectus: «Nous vivons dans un siècle non moins éclairé que curieux». «Il est bien glorieux, pour l'esprit humain, que les sciences et les arts prétendent aujourd'hui à l'empire universel» (p. 1). But des Affiches «rapprocher toutes les portions de la province, en lui présentant ses productions, les objets de son commerce, les ressources de son industrie, le détail de ses richesses, sa législation particulière, etc.» (p. 2).

Plan annoncé (Prospectus, p. 2): «suivre le plan général des Affiches de Province», «histoire naturelle, arts; courte notice des biens qui seront à vendre ou à louer dans le pays, ainsi que les charges [...]; les demeures particulières, les mariages [...], une notion des édits et déclarations; [...] le commerce et les manufactures [...]; médecine et santé [...]; livres nouveaux, prix courant des grains et des vins».

Contenu réel: informations régionales et législation s'y rapportant, agriculture et agronomie, médecine, mercuriale et change, correspondance d'abonnés, pièces fugitives, peu de nouvelles littéraires, dissertations en feuilleton et petites annonces.

Feuilletons par l'auteur des Affiches Plan d'éducation (n° 5-10), Eloge de Rigaud (n° 11-18), Dissertation sur la relique de Saint Jean-Baptiste conservée à Perpignan (n° 6-7).

Historique

Le père de tous les périodiques publiés à Perpignan ne dura que quelques mois, faute d'abonnés (n° 18, Avis à MM. les Souscripteurs) et du soutien qu'il espérait du comte de Mailly, commandant de la Division du Languedoc et du Roussillon (ibid.) auquel le journaliste n'avait pas ménagé cependant les éloges les plus extraordinaires. «Etranger dans ce pays» (n° 1, p. 1), Nanteuil, jeune licencié en droit entreprenant, avait des ambitions vastes que le Prospectus expose avec une grandiloquence un peu juvénile. Nourri par les Lumières, économiste autant que juriste, passionné de pédagogie rousseauiste (voir son Plan d'éducation inspiré très directement d'un «auteur célèbre», p. 37), le journaliste ne rencontra pas sa clientèle, sans doute plus avide de nouvelles locales que de dissertations, qu'il lui fournit pourtant avec régularité et qui sentent le remplissage, de même que des faits divers («anecdote récente», «suicide», etc.) n'ayant pas même la couleur locale pour recommandation. Ses abonnés durent apprécier davantage les petites annonces, la mercuriale ou le change; la correspondance qu'il reçoit témoigne de la préoccupation de la bourgeoisie provinciale pour les sciences utiles et les techniques. D'inévitables petits poètes: un abonné d'Arles envoie sa production (p. 19), mais les Perpignanais ne restent pas inactifs et agrémentent le journal de logogriphes, d'énigmes et de pièces de circonstance; une société littéraire féminine de Perpignan renouvelle même le vieux jeu des questions galantes (n° 14) auquel un abonné veut bien collaborer par retour; Gouly, libraire à Perpignan, met en loterie Encyclopédie (n° 9).

A la fin d'octobre 1776, Nanteuil renonça à son expérience et décida, honnêteté rare, de rembourser le trop-perçu à ses abonnés. Les Affiches du Roussillon avaient duré le temps d'une désillusion.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.M. Perpignan, RPm1.

Bibliographie

Nanteuil A.-A de, Amoren charitate provocanti. theses utriusque juris, Paris, Veuve Ballard, 1769. – Vidal P. et Calmette J., «Bibliographie roussillonnaise», Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan, n° 47, 1906, p. 19, n° 42. – Cornet J., «L'imprimerie à Perpignan depuis les origines jusqu'à nos jours», Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan, n° 49, 1908, p. 286. – Catalogue de l'exposition: Richesse de la Bibliothèque municipale (Fonds-Ancien), 1760-1960, Perpignan, [1960], p. 64. – Noell R., Essai de bibliographie roussillonnaise des origines à 1906, Prades, 1976, p. 83.

Date indexée

1776