AFFICHES DE NORMANDIE

Numéro

0045

Titre(s)

Annonces, Affiches, et Avis divers de la Haute et Basse Normandie.«Contenant généralement tout ce qui peut intéresser cette Province».

En juin 1763 apparaît le sous-titre: «Feuille hebdomadaire du [...]».

Continué en 1785 par le Journal de Normandie.

Titre indexé

AFFICHES DE NORMANDIE

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Hebdomadaire du vendredi, publié à partir du 4 juin 1762 jusqu'à décembre 1784 (l'année d'abonnement commence au début de juin). Quelques rares suppléments (déclaration du Roi, le 16 déc. 1763; lettre de Le Cat, le 18 mai 1764). 52 livraisons par an, réunies en volumes annuels (de juin à juin), de 210 p. environ.

Description de la collection

Le nombre des volumes, des numéros et des pages varie beaucoup. Les t. 1 et 2 comprennent un vol. chacun, 52 feuilles hebdomadaires et 212 p. Le t. 3 comprend 93 feuilles et 354 p. Les t. 4 et 5 comptent 52 numéros et 200 p. Les t. 6 et 7 comprennent 3 vol., 156 numéros et en moyenne 620 p. Cahiers de 4 p. in-4°, 175 ximprimés sur deux colonnes.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A Rouen, chez le Sieur Etienne-Vincent Machuel, Directeur Privilégié, Imprimeur-Libraire, rue St Lo, vis-à-vis la Porte du Palais, au Bien Aimé».

Abonnement à 7 £ 10 s.; bureaux de correspondance dans 16 villes différentes, mais en 1766, on en revient à un bureau unique à Rouen.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Prospectus de 1762: «... notre Feuille aura pour objets principaux Agriculturela Médecineles Arts, les Manufactures, le Commerce, la Jurisprudence, les Sciences; elle se distingue par une «passion», «l'esprit patriotique»; elle intéressera «les Gentilhommes retirés dans leurs Châteaux, les Curés de campagne, les personnes de cabinet, les Négocians et autres, dont les affaires consomment tout le temps et les empêchent de sortir, et tous ceux qui vivent éloignés des Villes». Le Prospectus fournit également un plan très détaillé des grandes rubriques: biens à vendre et à louer; charges, offices et rentes; annonces et avis divers; avis économiques; demandes particulières; médecine, chirurgie; agriculture, jardinage; commerce, arts et métiers, industrie; cours des changes; édits, arrêts, sentences concernant la province; spectacles; état-civil; bénéfices attribués; nouvelles particulières de la province; nouvelles politiques de l'Europe; avis maritimes. On notera que la rubrique «annonces et avis divers», très large, contient beaucoup de nouvelles brèves; Le Cat y entretient un véritable courrier, portant sur les observations recueillies à la campagne. Un nouvel avis, en date du 3 juin 1763, annonce de nouvelles rubriques: météorologie, catalogue des livres nouveaux à Paris et à Rouen, prix courant des grains.

Dans chaque volume, table alphabétique des articles publiés l'année précédente (de juin à juin).

Historique

Etienne-Vincent Machuel (1719-1781) appartient à une célèbre famille d'imprimeurs de Rouen, qui avait eu maille à partir avec la censure, puisque son père avait été condamné, dans les années 30, ses presses confisquées, son atelier fermé. En 1752, Etienne-Vincent, seize ans après la mort de son père, rouvre son atelier; son entreprise prospère assez rapidement puisqu'en 1760, avec quatre presses et quatorze compagnons, il est le second imprimeur de la ville. C'est alors qu'il songe à donner au public un journal d'avis. Par rapport aux affiches provinciales qui commençaient à se répandre, la conception de Machuel est originale dans la mesure où il veut fonder un journal véritablement régional (Haute et Basse Normandie), avec seize bureaux dans les principales villes pour le dépôt des annonces. C'est un échec et en 1766, le journal doit se replier sur Rouen. L'année suivante, pour avoir publié un factum contre un conseiller au Parlement, Machuel est en difficulté. Lors d'une perquisition, il doit disparaître avec son prote, qui est aussi son gendre. Menacés de la Bastille, ils doivent à l'intervention de Miromesnil d'être épargnés et de pouvoir reprendre leurs activités (Beaurepaire, p. 33). Le journal continue de paraître régulièrement.

En 1781, la feuille du 17 août (n° 32, p. 129) annonce le décès d'Etienne-Vincent Machuel, «doyen des Imprimeurs-Libraires de cette ville et éditeur de cette feuille»: «Né avec un cœur droit et bon on ne le vit jamais faire le moindre mal à personne. Son plaisir était d'obliger. Il ne devait avoir que des amis, mais trop de confiance accompagne ordinairement la droiture et il se trompa quelquefois, et prit pour tels de ces hommes qui ne méritent pas ce titre». Cette nécrologie ambiguë justifie des erreurs que les historiens n'ont pas éclaircies. Sa veuve lui succéda et continua la feuille, sans changement de forme ni d'orientation, jusqu'à la fin de 1784, époque où Milcent reprit l'entreprise sous la forme du Journal de Normandie.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 4° Lc9 100 (1762-1763), 4° Lc9 108 (1785-1786); B.M. Rouen, Norm. 2603.

Bibliographie

Dubuc A., «Les Annonces, affiches et avis divers de la Haute et Basse Normandie, premier journal normand», Actes du 81e Congrès national des sociétés savantes, section Histoire moderne et contemporaine, p. 239-251. – Beaurepaire G. de, Le Contrôle de la librairie à Rouen à la fin du XVIIIe siècle, Rouen, 1909, p. 33. – Quéniart J., L'Imprimerie et la Librairie à Rouen au XVIIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1969, p. 135-136.

Date indexée

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1763
1764
1765
1766
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1769
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