BIBLIOTHÈQUE BRITANNIQUE
Numéro
Titre(s)
Bibliothèque britannique ou Histoire des Ouvrages des Savans de la Grande-Bretagne.
Veut servir de suite à la Bibliothèque angloise de M. de La Chapelle. Continué par le Journal britannique de Maty.
Souvent confondue avec la Bibliothèque britannique de la fin du siècle.
Titre indexé
Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)
Avril-mai-juin 1733 – janvier-février-mars 1747. Le nombre total de volumes est de 25 (Table en 2 parties : t. XXV). Interruption entre XXIII, I, daté de avril-mai-juin 1744, et XXIII, II, juil.-août-sept. 1746. L'Avertissement est daté «Londres, le 28 may 1733».
La périodicité annoncée est trimestrielle : 4 livraisons par an et 2 vol. Paraît régulièrement au début. De Hondt se plaint de retards à partir de 1737.
Description de la collection
Chaque tome est en deux parties et contient une table des articles. Les volumes, sauf XVIII et XIX, jusqu'au t. XXII se terminent par une table des matières non paginée (environ 24 p.). Catalogues du libraire, parfois un errata.
I : 469 p. ; II : 470 p. ; III : 463 p. ; IV : 458 p. ; V : 425 p. ; VI : 450 p. ; VII : 458 p. ; VIII : 434 p. ; IX : 442 p. ; X : 422 p. ; XI : 413 p. ; XII : 417 p. ; XIII : 434 p. ; XIV : 441 p. ; XV : 419 p. ; XVI : 419 p. ; XVII : 445 p. ; XVIII : 470 p. ; XIX : 428 p. ; XX : 220 + 238 p. ; XXI : 431 p. ; XXII : 425 p. ; XXIII : 438 p. ; XXIV : 436 p. ; XXV, table : 346 + 343 p.
Cahiers de 16 p. in-8°, 93 x 155.
Devise : Ut prosint placeantVignette à chaque partie ; à partir du t. II, bois pour la 2e partie. Planches hors-texte (microscope, planches anatomiques, codex d'Alexandrie...).
Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)
La Haye, Pierre de Hondt.
Avis et mémoires à envoyer «francs de port à Mr Du Noier, Libraire dans le Strand, à la tete d'Erasme, à Londres».
Les cinq dernières parties ont été imprimées à 500 exemplaires, les 45 autres à 1500. Du 4 avril au 31 décembre 1747, la collection a été proposée pour 21 florins de Hollande. Les cinq dernières parties pour 7 florins (Avertissement de la table).
Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)
Rien n'est indiqué dans le périodique. L'Avertissement précise que les journalistes «résident à Londres, sont au fait de la littérature anglaise». Il s'agit d'un groupe de réfugiés protestants qui se réunissait chez Desmaizeaux (qui écrit qu'il n'a pas pris part à la rédaction mais assistait aux réunions). Les collaborateurs réguliers, au début, ont été : Daniel Cornélius de BEAUFORT, Jean-Pierre BERNARD, Jean-Pierre STEHELIN, Abraham LE MOINE, puis Georges CANTIER, ministres, François-Philippe DU VAL, médecin, Pierre DAUDÉ. César de MISSY se joignit à l'équipe, qui s'effilocha sans qu'on sache au juste quand exactement chacun la quitta. On trouve le nom de Barbot dans une liste, auteur non identifié. Un des plus fidèles semble avoir été J.-P. Bernard. Après l'interruption, Chaix, Barbeyrac et Baulacre donnèrent des extraits, et c'est Prosper Marchand qui s'occupa des derniers volumes. Voir D.P. 2, à ces noms.
Remarque : la plupart des catalogues ainsi que Barbier donnent des listes de journalistes erronées.
Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables
Contenu annoncé : «ce qui paraîtra de nouveau dans tous les genres de littérature en Angleterre, en Ecosse et en Irlande».
Contenu réel : articles (extraits avec titre en anglais et en français) très divers et «Nouvelles littéraires» de Londres, d'Edimbourg, de Dublin, principalement. Ce sont les extraits qui occupent la majeure partie du périodique, mais on y trouve des pièces ou des traductions originales, comme les «Remarques sur le Gargantua et le Pantagruel de Rabelais», un «Eloge de Mr Daudé», la traduction de A discourse addressed to Magistrates etc. de G. Berkeley, plusieurs «Lettres» ou «Dissertations» concernant des commentaires de la Bible ou des textes latins. Les sujets principaux abordés sont en premier lieu la controverse religieuse, qui occupe une place prépondérante (critique du papisme, montée du méthodisme, discussions sur des points précis de l'Ecriture), l'histoire ancienne et moderne. Mais les extraits scientifiques, en particulier ceux qui s'intéressent à la médecine, sont très nombreux. Il faut noter le soin avec lequel les Philosophical Transactions sont annoncées puis analysées, ce qui a dû contribuer à leur diffusion et à la décision de les traduire, au moins partiellement, en français. On donne aussi des extraits des Medical Essays. Quelques mémoires scientifiques originaux, en particulier sur le microscope de Baker, sur des expériences d'électricité.
Principaux auteurs étudiés : Tacite, Bayle, Berkeley, B. de Mandeville, Alexander Gordon, C. Middleton, Warburton, Toland.
Le tome II (octobre 1733) contient deux extraits sur les Lettres philosophiques de Voltaire, par César de Missy, les premiers parus à l'époque (p. 16-34 et 104-136).
Historique
Ce périodique s'insère dans la lignée des journaux qui se sont proposé de faire connaître aux Français ce qui se faisait «de l'autre côté de l'eau». Rédigée par des réfugiés protestants de la première ou de la deuxième génération, réfugiés en Angleterre après parfois un passage en Hollande ou en Suisse, éditée en Hollande, la Bibliothèque britannique est un lien entre les protestants, ceux du Refuge et ceux qui sont restés en France et qui ont dû se convertir. L'équipe semble s'être formée fin 1732 et le journal a été pensé avec beaucoup de soin. Le plan : extraits, quelques pièces originales, nouvelles, est suivi avec régularité. Les ouvrages importants reçoivent une analyse suivie sur plusieurs numéros. Chaque membre de l'équipe a une ou plusieurs spécialités. Grâce à un dépouillement des correspondances inédites, en particulier du fonds Desmaizeaux conservé à la B.L., on peut suivre certains changements d'auteurs et les plaintes de l'éditeur hollandais, mais seulement de façon fragmentaire. Rien n'apparaît dans le journal, à part les renseignements fournis par les notes manuscrites des premiers volumes de la B.N. : composition de l'équipe du début (à la fin de l'Avertissement), initiales à la fin de certains extraits, qui en indiquent les auteurs. En 1741-1742, le journal commence à battre de l'aile, mais c'est la guerre de Succession d'Autriche, et peut-être aussi la maladie puis la mort de Desmaizeaux (1745) qui l'interrompent. Après la reprise, il ne paraît plus que quelques numéros et le journal se fait «tout entier» en Hollande. P. Marchand qui était venu au secours de Desmaizeaux et de J.P. Bernard, dès 1741, en fournissant des articles, s'occupe de la rédaction de la Table qui termine, en 1747, la vie du périodique.
Localisation(s), collections connues, exemplaires rares
Sorbonne, HJjé 14 (manque t. IX) ; Ars., 8°H 26281 ; B.N., Z 22230-22251 (t. I-XXII, janv.-mars 1744 ; notes ms. dans les 4 premiers vol.). Peu de collections complètes en France, assez nombreuses en Grande-Bretagne.
Bibliographie
B.H.C., p. 39.
Mentions dans : Gazette d'Utrecht, 1737 ; Le Pour et Contre, 1733, t. I, p. 160 ; Notice abrégée des principaux journaux littéraires tant français qu'étrangers, par ordre chronologique, dans la table du Journal des savants, t. X (1764), p. 712. – Daniels W.M., «Desmaizeaux en Angleterre», Revue germanique, 1908. – Beckwith F., «The Bibliothèque britannique, The Library, 1931. – Broome J.H., «Pierre Desmaizeaux, journaliste», Revue de littérature comparée, 1955. – Berkvens-Stevelinck Ch., Prosper Marchand. La vie et l'œuvre (1678-1756), Leiden, Brill, 1987 (surtout p. 117-118).
Date indexée
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