CORRESPONDANCE POLITIQUE, CIVILE ET LITTÉRAIRE

Numéro

0239

Titre(s)

Correspondance politique, civile et littéraire pourt servir à l’histoire du XVIIIe siècle.

Journal politique, civil et littéraire. Ouvrage périodique, pour servir à l’histoire du XVIIIe siècle, janvier 1781 (D.P. 1, n° 776).

Titre indexé

CORRESPONDANCE POLITIQUE, CIVILE ET LITTÉRAIRE

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Le seul exemplaire connu porte l’indication «seconde édition» ; la première édition n’est autre que la Correspondance politique sur les affaires présente de la Hollande (D.P. 1, n°  242), qui n’a connu qu’un seul volume, paru en 1782 à Amsterdam. Déçu par le peu de succès de son premier journal, Briatte a changé d’éditeur et de public, et c’est à Berlin qu’il donne les trois volumes de son journal. On notera en outre que le premier Cahier de ces deux éditions donne de longs extraits du Journal politique, civil et littéraire, périodique rapidement abandonné en janvier 1781, et qui constitue peut-être une première tentative d’édition de la Correspondance : la similitude des titres le suggère. Les trois volumes de la Correspondance politique, civile sont sortis en 1783 ; le tome  1, qui répond entre autres aux Lettres hollandaises de Damiens de Gomicourt (1779) et au Politique hollandais de Cerisier (1779), donne plusieurs extraits de presse de 1781 et s’achève par une «lettre huitième» datée du 10 avril 1782. Le tome II commence par une lettre à l’éditeur datée du 28 avril 1782 et une «huitième lettre» du 27 mai 1782 ; il s’achève par un document du 7 octobre 1782. Le volume III commence par un tableau récapitulatif de l’année 1782 ; la «lettre onzième» est datée du 15 septembre 1782, et le dernier mémoire du 7 octobre. Le journal se donne comme hebdomadaire (t. I, p.  32), mais les numéros ne sont datés que de façon très irrégulière, la pagination est continue, et chaque volume semble plutôt formé d’une suite de documents historiques, d’extraits de presse et de réflexions.

Description de la collection

Trois volumes in-quarto, de pagination continue : 399, 380 et 380 p. Numéros d’environ 50 p. Des extraits de presse, des rubriques de «remplissage» ou de «chevilles» (tome I, p. 54) donnent cependant l’impression que l’auteur s’était proposé une périodicité et une forme fixe, mais sans s’y tenir. La première édition comporte des pages de 38 lignes au lieu de 42 dans la première édition. Le tome II est donc plus long dans la version d’Amsterdam (430 p. et quelques pages manquantes).

Devise : «Je ne sers ni Baal, ni le Dieu d’Israël». Devise tirée d’Athalie et qui affirme l’impartialité de l’auteur.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Berlin. Chez Etienne de Bourdeaux. Nombreux distributeurs en Allemagne et aux Pays-Bas, mais aucun en France.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean-Baptiste BRIATTE (1739-1793). (voir DP2, 113a).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Briatte se présente comme un disciple de Linguet ; le Journal politique s’affirmait comme une suite des Annales, «à l’instar de M. Linguet». Briatte suit en effet un certain nombre de thèses favorites de Linguet : condamnation des monopoleurs et de la culture exclusive du blé, intérêt pour le problème de la mendicité, éloge des despotes éclairés, condamnation du régime parlementaire anglais et de la révolution américaine. On doit toutefois considérer que l’emprisonnement de Linguet, du 27 septembre 1780 au 19 mai 1782 a favorisé ses concurrents, et que Briatte a sans doute voulu profiter de l’absence de «l’infortuné Linguet» (Voir la lettre à l’éditeur du 28 avril 1782, t. II, p. 1 et suiv.). Journaliste improvisé, il semble pourtant avoir eu le plus grand mal à faire paraître son Journal politique (voir D.P. 1, n° 776), et la Correspondance trahit constamment les difficultés du «pauvre rédacteur» à publier à temps ses discours. Il plaide obstinément pour l’indépendance du peuple batave vis-à-vis de la France, et combat les publications soutenues par l’ambassade de France, notamment les Lettres hollandaises de Damiens de Gomicourt, puis le Politique hollandais de Cerisier (Voir t. I, p. 101) ; il manifeste aussi son impartialité par des attaques en tout sens, contre le Courrier du Bas-Rhin, acquis à la Prusse, et contre la Gazette de Cologne, catholique et favorable à l’Autriche ; mais il peut aussi faire leur éloge ; tout en défendant les patriotes hollandais, il fait l’éloge du stathouder Guillaume V, du duc de Brunswick et de Joseph II (Voir t. II, p. 135 et suiv.). Ses prises de position contradictoires s’expliquent sans doute par la complexité des partis aux Pays-Bas, où partisans de l’Angleterre et partisans de l’Empire s’affrontent depuis le début du siècle, où les régents s’opposent au stathouder et les «patriotes» aux «orangistes». Briatte, qui affirme ne pas choisir, s’exposait à l’incompréhension.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.C.U. Lausanne, AZ 2037.

Bibliographie

Auteur

Date indexée

1781
1782
1783