L'ESPION CHINOIS 1
Numéro
Titre(s)
L'Espion Chinois en Europe.
Le titre devient dans le tome second: Le Mandarin chinois en Europe.
Titre indexé
Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)
Janvier – 29 juin 1745. 2 volumes. Périodicité annoncée: bihebdomadaire; en fait, hebdomadaire, soit 25 «lettres» en six mois. T. I: janvier – 28 avril 1745; t. II: 3 mai – 29 juin 1745.
Description de la collection
Deux tomes reliés en un volume. T. I, lettres I-XVI; t. II, lettres XVII-XXV. T. I: dédicace au duc de Wirtenberg, Préface non paginée, p. 5-128, clé non paginée; t. II: dédicace au Bon Sens, préface non paginée, p. 7-40, 4 p. de pièces non paginées.
Cahier de 8 p., 100 x 165, in-8°.
Devise du t. I: Quod delirant reges, plectuntur Achivi. Devise du t. II: Ridiculum, acri secat melius Res. Horat.
«A Peckin» [Francfort], «Chez Ochaloulou libraire de l'Empereur Choanty dans la rue des Tigres» [Eslinger, Macrandler]. L'exemplaire de Halle semble être composé de feuilles parues séparément: un Avis, à la fin de la lettre I prévoit la publication «deux fois la semaine, le Mercredi et le Samedi»; la souscription (2 florins pour 3 mois, 8 florins par an) est ouverte chez Eslinger, libraire à Francfort. A la fin de la lettre V, un nouveau libraire apparaît: «Mr. Macrandler dans la Farhgas». «... Chaque feuille se vend 2. Baz. séparément, et l'on donne seulement 2 florins pour trois mois …».
Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)
Victor DUBOURG DE LA CASSAGNE.
Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables
Contenu annoncé: «un agréable mélange de mœurs de la Chine, et de celles de l'Europe» (Préface), «la Tragicomédie que l'on joue depuis quatre ans sur le théâtre de l'Europe» (p. 10).
Contenu réel: commentaires satiriques sur la guerre de Succession; portraits de Charles VII, de la reine de Hongrie, de Frédéric II, de la cour de Versailles, intrigues des cours européennes.
Principaux centres d'intérêt: témoignages sur l'opposition que rencontre en France, en 1744-1745, l'alliance franco-espagnole.
Une clé «suivant l'ordre alphabétique» se trouve à la fin du t. I.
Historique
Grâce aux procès verbaux de l'interrogatoire de Dubourg au Mont-Saint-Michel (A.D. Calvados, dossier Dubourg, C 345), nous connaissons avec une relative précision l'histoire de ce journal. Dubourg quitte Paris en juillet 1744 et s'installe à Francfort au moment de la Diète. A la demande des ministres de Darmstadt, Mayence, Cologne, Wurtemberg et du résident du roi de Prusse, qui lui ont promis chacun 40 ducats (100 écus d'Allemagne) et qui lui fournissent des documents, il entreprend un journal qu'il nomme le Mandarin chinois. Il publie régulièrement ses «lettres» à partir de la mi-janvier 1745; il dédie la première au duc de Wurtemberg et la signe de son nom. Mais il affirmera avoir dédié cette lettre au duc de Saxe-Gotha et désavoue le Mandarin chinois paru en juillet 1745 avec une clé. L'exemplaire que nous avons étudié comporte bien une dédicace à Wurtemberg et une clé qui donne les noms propres en toutes lettres, à commencer par celui d'Elisabeth Farnèse, reine d'Espagne, désignée dans le Recueil sous le nom d'Agrippine: «Agrippine, c'est la Reine d'Espagne, n° 11, p. 85» ... Quand on sait que cette reine est accusée de vouloir empoisonner «Claude» (Philippe V), et que la dédicace du même ouvrage est signée «Dubourg», on comprend le sens de son désaveu. Il y eut pourtant deux éditions de l'Espion chinois l'une est représentée par l'exemplaire de Halle, intitulé: Gazette du cœur et de l'esprit, elle semble avoir été composée des feuilles parues successivement de janvier à avril 1745, et ne comporte qu'un tome; la seconde est donnée par l'exemplaire de l'Arsenal, dont le t. II est intitulé le Mandarin chinois. Mais les deux éditions comportent la clé. Dubourg avait affirmé avoir donné un exemplaire sans clé à Blondel, ministre de France à Francfort; ce mensonge cause sa perte (cf. lettre La Mazurie du 10 avril 1746 dans le dossier de Caen). Il ne fait pas de doute, au terme de cet interrogatoire, que Dubourg n'ait été soudoyé par les princes allemands pour défendre la cause de Marie-Thérèse et attaquer l'alliance franco-espagnole. D'où la rapidité de réaction du gouverneur français. Enlevé en Allemagne par la police française en août 1745, Dubourg est mort au Mont-Saint-Michel le 26 août 1746 après un an d'internement en cage de fer.
Localisation(s), collections connues, exemplaires rares
Ars., 8° H 3665 Rés; B.U. Halle, n5664: t. I sous le titre: «La Gazette de l'Esprit et du Cœur, ou l'Espion Chinois en Europe, qui renferme les lettres du Mandarin Orosmani au Mandarin Ochaloulou son père, Premier Ministre de la Chine».
Bibliographie
B.H.C.; D.P. 2. – Beaurepaire E. Robillard de, «Documents sur la captivité et la mort de Dubourg dans la cage de fer du Mont-Saint-Michel», Mémoires de la Société des antiquaires de Normandiet. XXIV, avril 1859, p. 479-498.
Date indexée
- Se connecter pour publier des commentaires