JOURNAL DE POLITIQUE ET DE LITTÉRATURE

Numéro

0684

Titre(s)

Journal de Politique et de Littérature, contenant les principaux Evénements de toutes les Cours; les Nouvelles de la République des Lettres, etc.

Dit aussi Journal de Bruxelles; réuni en 1778 au Mercure de France.

Titre indexé

JOURNAL DE POLITIQUE ET DE LITTÉRATURE

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

25 octobre 1774-15 juin 1778. 12 volumes. Le Journal paraît régulièrement, comme annoncé, les 5, 15 et 25 de chaque mois. 36 livraisons par an, réunies en 3 volumes (1774: 1 volume de 7 numéros; 1778: volume 1, 12 numéros; volume II, 6 numéros).

Description de la collection

Les volumes complets offrent de 460 à 600 p. Les numéros sont de 40 p. au moins (2 feuillets 1/2), 120 x 193.

Une seule carte, pour illustrer la guerre d'Amérique (1777, t. III, p. 233).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Bruxelles, en réalité Paris. Editeur: Panckoucke, hôtel de Thou, rue de Poitevins. Imprimeur: Clousier. Le prix de la souscription est fixé à 18 £. Selon les époques, le tirage paraît varier entre 4 500 et 6000 exemplaires.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Ch.-J. Panckoucke confie la rédaction à S.N.H. LINGUET. Dans la première moitié de l'année, il se voit adjoindre J.G. Dubois-Fontanelle pour la partie politique. A partir du 5 août 1776, il est remplacé par J.F. de LA HARPE. Dubois-Fontanelle continue à rédiger la partie politique du journal.

Pour soutenir La Harpe, d'Alembert, Bourlet de Vauxcelles et surtout Condorcet et Voltaire lui envoient des articles.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé: «1) Les principaux événements de toutes les Cours, les Guerres, les Traités de Paix, les Négociations, etc. 2) Les Nouvelles de la République des Lettres; les Spectacles; Causes célèbres; il contient la notice des Arrêts, Edits; l'Extrait des Livres nouveaux; l'Annonce de la Musique, de la Gravure, etc.» (programme annoncé à la suite du n° 29 du 15 octobre 1775 dans la collection consultée à la B.M., Angers). Ce programme est au moins partiellement respecté.

Principaux centres d'intérêt: affaires de Pologne, de Russie, affaires barbaresques. Guerre d'Amérique surtout («on fait traduire exprès les Papiers anglais», dit Linguet). Administration et projets de réforme des pays européens (Prusse, Suède). Faits divers. Curiosités médicales et scientifiques. Critique: théâtre, romans, opéras (Gluck, Piccini). Réceptions académiques.

Historique

Après avoir acheté L'Avant-Coureur (4 oct. 1773), Ch.-J. Panckoucke l'a transformé et «en a joint les droits au Journal ou Gazette de Littérature, des Sciences et des Arts, dont il a obtenu le privilège en date du 15 octobre 1773» (Avis du libraire, J.P.L., n° 1). Le 10 octobre 1775, il est devenu propriétaire du privilège d'un « Journal de Politique, et il a obtenu la permission de le réunir à la Gazette de Littérature ».Panckoucke confie la rédaction de ce double journal, politique et littéraire, à S.N.H. Linguet, moyennant 10 000 £ par an (Linguet: Lettre au Roi, p. 1).

Conscient de l'importance de sa tâche, Linguet se heurte aux pressions qui musèlent la presse de son temps. Il le dit dans ses «Observations sur la forme de ce journal» (25 oct. 1775). Lorsque Dubois-Fontanelle quitte la Gazette des Deux-Ponts, la partie politique du J.P.L. lui est confiée (lettre de La Harpe à Dureau de La Malle, 13 sept. 1776). Quelques mois plus tard, quand La Harpe est reçu à l'Académie française, Linguet fait de la cérémonie un compte rendu cruel, où il attaque le récipiendaire, mais aussi l'Académie et les salons où elle recrute (25 juil. 1776). Le duc de Nivernois et le maréchal de Duras vont porter l'article au Garde des Sceaux, Miromesnil (M.S., 8 août 1776). Le ministère des Affaires étrangères donne à Panckoucke l'ordre de chasser Linguet bien que, d'après celui-ci, directeur et rédacteur soient liés par acte «pour toute la durée du privilège» (Corr. Sec, 31 août 1776).

La Harpe lui succède, moyennant 6 000 £ d'émoluments (C.L., t. IX, p. 152). Une campagne de diffamation est alors lancée contre le «célèbre critique». La Reine s'intéresse à Linguet (M.S., 19 août 1776; C.S., 29 janv. 1777). Les M.S. (27 nov. 1776) assurent que, par la faute de son nouveau rédacteur, le Journal a perdu 1 500 abonnés, ce que Panckoucke niera plus tard (Mercure, 5 oct. 1778, p. 72).

En 1778, le J.P.L. absorbe Le Journal français (5 juin). Puis, après la faillite de Lacombe, Panckoucke lui rachète le privilège du Mercure. Il réunit alors le Journal de politique et de littérature au nouveau Mercure dont le n° 1 paraît le 25 juin 1778, et conserve comme rédacteurs Dubois-Fontanelle et La Harpe. La partie politique du Mercure prend le titre de Journal Politique de Bruxelles (voir ce titre).

Ultérieurement Dubois-Fontanelle, devenu rédacteur du Journal historique et politique de Genève, donne un même texte (à partir du 10 juil. 1779) à ses deux journaux qui deviennent hebdomadaires. L'identité textuelle persistera lorsque Dubois-Fontanelle sera remplacé par Mallet Du Pan (4 mars 1784).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection complète étudiée: B.M. Angers, H. 5273. Autres collections complètes: B.N., 8° Lc2 78; Ste G., AEJ 8° 1930-1941; Ars., 8° H 26305.

Bibliographie

B.H.C. ; H.G.P. – Tucco-Chala S., Ch. J. Panckoucke et la librairie française (1736-1798), Pau, Paris, 1977 (voir surtout partie 3, ch. II).

Auteur

Date indexée

1774
1775
1776
1777
1778