JOURNAL DES DEUILS

Numéro

0698

Titre(s)

Journal des deuils de Cour, ou Annonces des deuils de la Cour.

Aucun exemplaire de ce journal n'ayant été retrouvé, son titre reste incertain; les contemporains le nomment Journal des deuils; le privilège de 1765, qui se rapporte à une continuation, nomme les Annonces des deuils de Cour, qui fut peut-être le titre du premier journal de Mme Fauconnier. Un «état des ouvrages périodiques» fourni au lieutenant-général de police en mai 1765 mentionne encore les «Bulletins pour les deuils de la cour » de Mad. Fauconnier (B.N., nouv. acq. fr. 1180, f°49r).

Titre indexé

JOURNAL DES DEUILS

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Barbier écrit, à propos d'une confusion de date qui s'était introduite à la mort de l'électeur de Bavière: «En conséquence, comme il y a toujours des gens empressés à donner des facilités au public pour gagner de l'argent, il s'est formé un bureau pour instruire les particuliers des deuils, même de leur durée, et des jours que l'on prendra les bas blancs pour les petits deuils, moyennant trois francs par an à payer en se faisant inscrire» (Chronique de la Régence, éd. Charpentier, 1857, t. VII, p. 339). Selon Grimm, Palissot avait obtenu ce premier privilège du ministre Choiseul et en avait disposé «en faveur de sa respectable amie Mlle Fauconnier, fille du monde» (C.L., déc. 1770, t. VII, p. 199). Le Journal des deuils aurait donc été établi sur le modèle des feuilles d'annonces du Bureau d'Adresse et n'aurait comporté qu'une suite d'annonces, avec les prescriptions relatives au deuil à porter (sur les deuils de cour, cf. R. Favre, La Mort au siècle des Lumières, P.U.L., 1978, p. 41-42). La publication du journal est mentionnée par L'Observateur littéraire le 15 mars 1761, avec mention du prix de l'abonnement (3 £ par an). Il s'agissait d'un hebdomadaire édité par Guy Desprez. Le 25 février 1764, les Mémoires secrets annoncent sa transformation prochaine: «On se propose d'y insérer désormais le Nécrologe des personnes célèbres dans les sciences ou dans les arts, mortes dans le courant de l'année. On commence à fournir les vies des morts illustres de 1763». Cette transformation est consacrée par le privilège du Nécrologe, en date du 14 novembre 1765, qui concerne plusieurs publications parallèles: «Notre amée Madame Fauconnier nous a fait exposer qu'elle desireroit faire imprimer et donner au Public des Ouvrages qui ont pour titre, Annonces des Deuils de la Cour; et Almanachs des Deuils, à l'usage des Abonnés, contenant la Table des Deuils, et l'abrégé de la Vie des Hommes célèbres... ».Grimm voit dans ce nouveau privilège le simple moyen de faire passer la souscription de 3 à 6 £ (C.L., ibid.). Dès 1764, Palissot donne un premier numéro du Nécrologe pour les morts de l'année 1763; on ne sait si Mme Fauconnier fit paraître, cette année-là, le Journal des deuils; il reparut en tout cas en 1766, pour un an, sous la forme de l'Ordre chronologique des deuils (voir ce titre), avant de se fondre définitivement dans le Nécrologe. Dès lors, il paraît probable que Mme Fauconnier ne fit plus que toucher le revenu correspondant à son privilège; en 1766 est créé le Bureau de correspondance générale de Michel Jouve, qui gère tous les bulletins d'abonnement et en particulier les bulletins des deuils; Mme Fauconnier, «inventrice et propriétaire de l'Annonce des deuils de Cour et du Nécrologe des hommes célèbres »,s'efforce de garantir son privilège à sa fille Cécile (texte cité par J. Delay, dans La Fauconnier, p. 245). Au début de 1782, le Nécrologe fut absorbé par le Journal de Paris (voir le n° 80, du 21 mars 1782), moyennant une pension de 4000 £ à Mme Fauconnier, réversible sur la tête de sa fille Cécile (voir J. Delay, p. 285). Les annonces de deuil continueront donc de paraître jusqu'à la Révolution. En juillet 1789, on trouve encore l'annonce suivante: «On s'abonne aussi séparément pour la Feuille du Journal de Paris qui contient l'annonce des Deuils de la Cour, moyennant 6 livres par année» (annonces répétées dans le Journal de Paris de 1789 jusqu'en octobre).

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

L'Avant-Coureur du 18 juillet 1763 précise: «Le bureau des abonnemens pour les deuils de cour à 3 liv. par année est toujours chez le sieur Rougeux marchand miroitier rue de la Monnaie. On peut s'abonner aussi chez le sieur Dubois rue d'Enfer vis à vis la rue S. Thomas [...] On ne s'abonne avec sûreté que dans ces deux endroits».

Bibliographie

D.P. 2, art. «Fauconnier»; H.P.L.P., t. III, p. 88-91, t. V, p. 138.

M.S.; C.L. – Delay J., Avant-Mémoire, t. III, La Fauconnier, Gallimard, 1983.

Date indexée

1761
1762
1763
1764