JOURNAL ÉTRANGER 2
Numéro
Titre(s)
Journal étranger de Littérature, des Spectacles et de Politique, ouvrage périodique.
Titre indexé
Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)
Juin 1777. Un volume. Le prospectus auquel l'introduction fait référence manque. Le prochain numéro est annoncé pour le 1er juillet. L'auteur promet de ne pas «dépasser de beaucoup les bornes de ce journal fixées dans notre prospectus», comme il l'a fait pour ce premier numéro de 308 p. On ne trouve pas trace de ce second numéro.
Description de la collection
Ce volume comporte une préface, une table des matières et une série d'articles juxtaposés, sur des sujets divers de longueur inégale; 308 p. in-4°.
Devise: Floriferis ut apes in saltibus omnia limant / Omnia nos ibidem depascimur aurea dicta Lucret. L. III.
Musique: 2 p. de musique (p. 38) pliées insérées avec deux airs.
Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)
Dans l'imprimerie du Sieur Bigg, dans le Strand. Se trouve chez Elmsly dans le Strand et chez le Sr. Laboissière, St James Street, près la Cour. «Nous ne donnerons le second numéro que le Premier de Juillet afin de voir, dans cet intervalle, si cet ouvrage a le bonheur d'être assez goûté du public pour nous obtenir un nombre suffisant de souscripteurs. N'ayant pas encore reçu les noms de toutes les personnes qui ont bien voulu souscrire à cet ouvrage, nous sommes obligés d'en remettre la publication au numéro prochain. Quelques personnes ayant paru désirer de ne payer d'avance que la moitié de la souscription et l'autre moitié au bout des six premiers mois, nous nous soumettons volontiers à cet arrangement».
Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)
Antoine LE TEXIER.
Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables
La préface est une lettre adressée à «Mesdames» où l'auteur explique qu'il a voulu «égayer la vie de Londres» en donnant «un peu de tout», mais espère que les Messieurs liront aussi son journal. Poésie, danse, musique, extraits de romans, causes célèbres, mode, physique, anecdotes, spectacles et nouvelles.
Contenu réel: (deux airs de musique: air de La Bergère des Alpes, et La Philosophe de quinze ans pour harpe et piano forte); mélanges littéraires où l'auteur développe des idées générales sur l'état actuel de la littérature en France (idées très conformistes sur la supériorité des modèles anciens); long développement sur le roman, dont on se propose de donner des extraits (empruntés à la Bibliothèque des romans), car il plaît surtout aux femmes et a la faveur du goût anglais; vif intérêt pour l'opéra; comparaison entre la France et l'Angleterre; goûts, mœurs, littérature, philosophie; nouvelles politiques, p. 290-308, de Turquie, Russie, Danemark, Suède, Pologne, Allemagne, Autriche, Portugal, France.
Principaux auteurs cités: Crébillon fils, Mably, Gibbon, La Harpe, Mme du Châtelet.
Table intégrée.
Historique
Le Journal étranger, dont un seul numéro est connu, semble avoir été l'unique tentative journalistique d'Antoine Le Texier. En 1775, il fut obligé de quitter l'administration des Fermes pour «négligences dans l'emploi des fonds dont il était chargé», et la protection de Voltaire (Le Texier est à Ferney en 1774) ne put lui éviter l'exil. Il se réfugie à Londres. Il cherche à y subsister, tente une entreprise de théâtre, et lance le Journal étranger, qui dut être un fiasco. Le personnage est peu connu. Il fut le premier en 1770, à Lyon, à interpréter Pygmalion, de J.J. Rousseau; Mme du Deffand, Voltaire, furent éblouis par ses dons d'acteur.
L'expérience personnelle de l'auteur, qui dit dans un poème de 1796 imprimé à Londres et intitulé Mes soixante ans «tous mes malheurs me viennent d'une femme», ne l'a pas découragé de s'adresser d'abord au public féminin. Il faut dire que la matière dont son goût pour la scène, la poésie, le roman, l'entraîne à traiter, est généralement considérée comme futile. Mais le journal s'appelle aussi «politique», et l'auteur, qui lance son journal comme un ballon d'essai, vise aussi un public masculin; il le dit dans la Préface: «Il veut égayer la vie de Londres» mais aussi instruire. Mais en 1777, encore peu connu à Londres, il ne réussit pas à s'imposer comme journaliste et revient à d'autres moyens d'existence, à des leçons, et surtout à la lecture publique où il excellait. «A ma lecture, en affluence / Je vois venir ces bons et braves Anglais / S'ils ne comprennent pas tout à fait le français, / Ils comprennent fort bien le mot de bienfaisance».
Ainsi le rôle culturel de l'auteur ne fut pas négligeable. En témoigne un recueil publié à Londres, des Pièces de théâtre lues par M. Le Texier en sa maison de Lisle Street, Leicester Fields (Londres, 1785-1787, 8 vol.) qui comprend des œuvres de Beaumarchais, Diderot, Voltaire, Carmontelle, Marivaux, Molière, Regnard, Rousseau.
On trouvera quelques informations sur Le Texier dans un ouvrage de Gontaut, duc de Biron, Le Ton de Paris, publié avec une «notice sur M. Le Texier lecteur et comédien de société au XVIIIe siècle». Mais le Journal étranger n'y est pas mentionné.
Localisation(s), collections connues, exemplaires rares
B.L., PP 4324 d.
Additif
Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s): La Bibliothèque Taylor à Oxford conserve un exemplaire plus complet que celui de la British Library (Vet.Fr. II, B 812): juin 1777, «Premier volume, N°1» (208 p.); juillet , «Second volume, N°II» (208 p.), avec une liste d’environ 150 souscripteurs; juillet, N° III (183 p.); «Second volume de Septembre, N°VII» (141 p.); «Premier volume d’Octobre, N° VIII» (158 p.); «Second volume d’Octobre», N° IX» (165). On peut en déduire que de juin à octobre 1777, le Journal étranger de Le Texier a paru à raison de deux numéros par mois. L’auteur semble néanmoins avoir eu des difficultés à respecter son calendrier, son programme et probablement son budget, comme le suggère le faible nombre de ses souscripteurs.
Date indexée
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