LE PHILANTHROPE

Numéro

1119

Titre(s)

Le Philantrope.

Titre indexé

PHILANTHROPE

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Mars 1738–mars 1739. Deux tomes. Périodicité annoncée et réelle : hebdomadaire (tous les mercredis). Cinquante et une livraisons. T. I : 1738 ; t. II : 1739.

Description de la collection

T. I : Avertissement du Traducteur, 2 p. non numérotées + n° 1-25, p. 17-412 (chaque numéro étant de 16 p. sauf le 25e qui est de 12 p.) ; t II : n° 26-51, p. 1-412 (chaque numéro étant de 16 p. sauf le 51e qui est de 12 p.) + Avertissement du Libraire, 2 p. non numérotées.

Cahiers de 24 p., in-12, 95 x 148.

Devises : t. I (Phaed.), Suspicione si quis errabit sua, / Et rapiet ad se quod erit commune omnium, / Stulte nudabit animi conscientiam;   t. II (Hor.), Invidus, iracundus, iners, vinosus, amator, / Nemo adeo ferus est, ut non mitescere possit, / Si modo culturae patientem commodet aurem.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

«A La Haye, Chés Jean Martin Husson».

On trouve les feuilles du Philanthrope à Amsterdam chez Ryckof fils, à Leyde chez Luzac (t. I, n° 5, p. 96) et à Rotterdam chez Johnson, à Utrecht chez Jean Broedelet et chez les libraires des autres villes (t. I, n° 7, p. 128), tant en Hollande qu'ailleurs (t. I, n° 11 et suivants).

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Elie BERTRAND.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé : si l'on s'en tient à l'Avertissement du Traducteur placé en tête du t. I qui, en septembre 1738, réunit les 25 premières livraisons (nous n'avons ni prospectus ni préface), il s'agit de pièces reçues de Londres qui, lorsqu'elles paraîtront moins bonnes, seront remplacées par les meilleurs des Discours du Spectateur universel.

Contenu réel : qu'il s'agisse d'extraits traduits des journaux anglais, qu'il s'agisse des morceaux composés par l'auteur du Philanthrope et des lettres qui sont censées lui être adressées, ou qu'il s'agisse de pièces de vers insérées, les thèmes abordés sont de différents ordres : politique (différend Espagne-Angleterre, affaires de Corse), économique (commerce et luxe), social (les classes : riches et pauvres, noblesse, sang et mérite, oisiveté et étude ; les générations ; la condition de la femme ; le mariage et les rapports entre époux ; la famille et les rapports entre parents et enfants ; l'éducation ; les modes ; la politesse et l'art de la conversation), moral, religieux (la Bible ; la prédication ; la satire de l'Eglise romaine ; l'opposition d'une religion aimable et pure et d'une religion rigide et superstitieuse), littéraire enfin (le métier d'auteur ; les imitations ; la lecture).

Principaux centres d'intérêt : le combat mené contre les ridicules, les défauts, les extravagances et les superstitions : la défense de la cause du sens commun, de la raison et de la mesure.

Principaux auteurs cités ou évoqués : parmi les Anglais, Addison, Glover, Mandeville, Milton, Morus ; parmi les Français, Bayle, Boileau, Gresset, Jurieu, Voltaire.

Historique

Présenté sous un titre qui délibérément s'oppose au titre du périodique de Van Effen (plusieurs allusions – t. I, n° 6, t. II, n° 42 et 47 – sont d'ailleurs faites au Misanthrope, le périodique d'Elie Bertrand se veut, loin des «tours singuliers» et des «phrases embarrassées avec art» de son correspondant antithétique, l'ouvrage «d'un homme véritablement animé d'une tendresse particulière pour le genre humain» (t. I, n° 13, p. 213). Désireux de corriger les défauts et les vices des hommes et de leur inspirer l'amour de la vertu, l'auteur, qui a étudié la théologie, puise dans les périodiques qui ont repris en Angleterre le propos moraliste du Spectator d'Addison, notamment Old Common Sense (1737-1739), Common Sense (1737-1743) et Universal Spectator (1728-1746) (des noms de collaborateurs de ces deux derniers journaux sont donnés au t. II, n° 47, p. 343). Quant aux morceaux ajoutés et mêlés aux extraits traduits, ils accompagnent et prolongent la réflexion morale des sources anglaises.

Il n'est pas impossible, comme le laissent entendre les lettres prétendument reçues et fidèlement publiées, que Le Philanthrope ait été lu avec plaisir. Du t. I au t. II, on est sensible au désir manifesté de rendre, par le choix des extraits, l'ouvrage encore plus agréable et plus utile, tout à fait «digne de l'attention des personnes de goût» (Avertissement, t. II). E. Bertrand ne cache pas d'ailleurs sa reconnaissance envers les lecteurs qui l'ont encouragé dans son louable projet d'«ami du genre humain» (t. I, n° 13, p. 223). Cependant, après la 51e livraison, la publication s'interrompt. L'Avertissement du libraire qui ouvre le t. II fait état de l'attitude du public plus empressé de recevoir de telles pièces par volumes que par feuilles et avance l'exemple du Spectateur et du Mentor qui ont paru en français précisément par volumes. Aussi est-ce selon ce mode de parution qu'une suite pourra être donnée «ou sous le même titre, ou sous un autre plus convenable aux matières qui y seront traitées». Mais aucune suite ne verra le jour. Nommé pasteur d'un village en 1739, E. Bertrand se consacrera désormais à ses activités évangéliques, tout en cultivant son goût pour l'étude des sciences naturelles.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Collection étudiée : Ars., 8° S 2984 (1-2).

Autres collections : Ars., 8° S 2985 (1-2) ; Opéra, Pi 192 (les deux tomes en un volume) ; B.M. Aix, 12593.

Dans toutes ces collections, manquent les p. 1-16.

Bibliographie

Mention dans Amsterdam des mardis 17 et 31 mars 1739 et dans Gazette d'Utrecht, 19 et 26 mars, 2 avril 1739 ; Lettres chinoises,éd. 1751 (Lettre aux éditeurs du Journal helvétique,1er déc. 1740, p. XXX).

Additif

Auteur additif

Date indexée

1738
1739