POT-POURRI 2

Numéro

1137

Titre(s)

Pot-Pourri.

Continué par le Journal des gens du monde (1782-1785).

Titre indexé

POT-POURRI 2

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1781 – 1782. 24 numéros en 4 volumes, à raison de 12 numéros par an : vol. I (1781), n° 1-6 ; vol. II («1782» pour 1781), n° 7-12 ; vol. III (1782), n° 13-18 ; vol. IV (1782), n° 19-24.

Description de la collection

Chaque volume contient 6 numéros de 64 p. à 72 p. ; la pagination continue a été ajoutée après coup (chiffres en haut de page, entre parenthèses, pour le texte seul, pages de titre ou de garde non comptées) ; vol. I, 386 p. ; vol. II, 384 p. ; vol. III, 374 p. ; vol. IV, 374 p. Les numéros sont composés en général de 4 cahiers de 16 p. in-8°, en vue d'une publication séparée, même si le journal semble s'être vendu surtout par volumes.

Quelques vers en guise de devise sur la page de titre : «Que toujours ma muse fertile / Imite en variant mon stile, / Le vol inconstant des Zéphirs ; / Et qu'elle abandonne l'utile / S'il est séparé des plaisirs. / Bernis».

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

S.l. [Francfort-sur-le-Main]. Libraires associés à Francfort, Mannheim, Maestricht, Hambourg, Bâle, Strasbourg.

«Ceux qui voudroient faire parvenir quelques avis aux Auteurs du Pot-Pourri peuvent adresser leurs lettres, franches de port, à M. Wanberk à Francfort-sur-le-Mein. Elles peuvent être écrites en français ou en allemand» (Avis, vol. I). Le prix est de 24 £ de France pour 24 numéros.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jean-Pierre de LUCHET, avec la collaboration de Wanberk.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

«Le seul point, par où je tiens peut-être encore à la Littérature du jour, c'est que dans cet ouvrage philosophique, politique, savant, je n'ai ni plan fixe, ni vues bien développées, ni résultats évidents» (Avis, p. 7). Luchet propose une «histoire de l'Europe» écrite de façon humoristique, à la manière de Tristram Shandy, en utilisant essentiellement les autres journaux : «Les gazettes sont mes sources, les caffés mes dépôts, les bulletins mes autorités, les nouvellistes mes oracles» (Avis, p. 13).

Chaque numéro est composé de mémoires politiques, relatifs pour la plupart à la situation de la France après la disgrâce de Necker (19 mai 1781), de réflexions morales, de contes, d'anecdotes, de vers légers. Tous ces textes semblent empruntés – «Nous sommes un peu Corsaires» (vol. I, p. 125) – mais on n'y trouve aucune référence, aucune date précise ; les nouvelles politiques ou littéraires peuvent aussi bien remonter à un mois qu'à six mois, voire à plusieurs années. Luchet choisit donc délibérément le style des «Spectateurs» et se flatte d'une variété illimitée : «Dans les six premiers Numéros, nous avons effleuré cinquante cinq sujets» (vol. II, p. 3).

On peut considérer comme plus originales les notes de lecture publiées à partir du n° 13 sous le titre «Coup d'œil sur l'histoire littéraire de l'Année 1781», quelques exposés sur la littérature allemande (n° 5), une «encyclopédie portative» composée sur le modèle du Dictionnaire philosophique de Voltaire (n° 17-18), un article sur les meilleurs journaux français (vol. IV, n° 24) ; il y commente en particulier Le Persifleur de Rousseau (publié dans les Œuvres de 1781-1782, et selon Luchet, dans le t. III des Mélanges) ; voir également un autoportrait de Luchet, p. 352.

Historique

Devenu bibliothécaire et conseiller des légations du landgrave de Hesse-Cassel en 1777, chargé également de la direction du théâtre et du museum, le marquis de Luchet joue un rôle important à la Cour, mais semble connaître les mêmes difficultés financières que par le passé. Le Pot-pourri est visiblement un ouvrage alimentaire. Luchet y rassemble, en puisant dans la masse des journaux français diffusés depuis Francfort, des mémoires de toutes provenances et à peine triés. Il en profite pour faire valoir ses œuvres passées (cf. n° 13, sur son Histoire littéraire de Voltaire) et pour publier les bonnes feuilles de ses Folies philosophiques (n° 2-7, éd. en 1784). Très habile à devancer la curiosité de ses lecteurs, en particulier au sujet de la crise financière en France, il multiplie les mémoires sur Necker, Choiseul, Turgot. Si ses informations sont de seconde main, son style reste original, très vif, impertinent, satirique ; il lui aurait valu, dès le n° 3, un «déluge de plaintes» (vol. I, p. 187). C'était peut-être se flatter. Le Pot-pourri a pu donner tout au plus à son public des cours de Mannheim, Darmstadt, Berlin, une anthologie de sujets de conversation.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Z 28957.

Bibliographie

B.H.C., p. 74 ; D.P. 2, art. «Luchet».

Mention dans les Mémoires secrets du 30 juillet 1784.

Auteur

Date indexée

1781
1782