CORRESPONDANCE POLITIQUE DE L’EUROPE

Numéro

0240bis

Titre(s)

Correspondance politique de l’Europe. Ouvrage périodique. Par une Société de Gens de Lettres. / « Liberté, Vérité. »

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Ce « périodique » est daté de Londres en 1780, mais sous-titré « II. Partie ». Comme toutes ces indications sont plus ou moins parodiques, rien n’autorise à  les prendre à la lettre ; l’unique numéro connu est paginé à partir de la p. 150 ; comme il ne compte que 42 pages, on peut difficilement le considérer comme la seconde partie d’un ouvrage de 150 pages ; mais plutôt qu’une première partie était composée de 4 numéros de 36 pages. Le prospectus se trouverait dans la première partie, p. 3. En fin de numéro, on lit cette annonce en note : « à propos de Jésuites, ce n° outrepassant les précédents d’une feuille, nous sommes forcés de rejeter au prochain ce qui concerne ces autres Sauvages » (p. 185).

Description de la collection

Un volume in-12 de 42 pages, paginées de la page [149] à la page 191.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

« À Londres, et se trouve par tout le monde. MDCCLXXX. ». L’adresse supposée est « de l’imprimerie de Sir Jarramas-Barrabas » à la Chambre des Communes, présentée comme un repaire de voleurs : son secrétaire est nommé « Cartouche ». 

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

« Nous sommes François et bons François » (p. 153). Le profil du rédacteur correspond assez bien à celui de Théveneau de Morande : fréquentation de la Chambre des Communes, activité d’espion français, style satirique du Gazetier cuirassé, relations avec Beaumarchais (Voir la notice 766 du Dictionnaire des journalistes, par M. et G. von Proschwitz).

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

L’auteur se présente comme le « Spectateur du pays où nous sommes », inspiré par Steele (p. 152), mais il s’agit surtout d’une satire des Anglais, dénommés « Sauvages ». Un vaste programme est annoncé : « Dans cet ouvrage très savant et fort intéressant seront consignées des choses très savantes et fort intéressantes. La guerre de l’Amérique, par exemple : les conquêtes et glorieuses campagnes des Anglais des années 1775, 76, 77, 78, 79 et 80, la victoire complète du Général Bourgoyne, général américain, sur le général Gates, général anglais ; l’histoire des banqueroutes des négociants de la ville de Londres, des trois royaumes, y comprise la banqueroute d’État qui ne tardera pas à se faire » (p. 155). Autant de sujets qui doivent être compris a contrario : Gates a remporté à Saratoga une éclatante victoire sur Bourgoyne. L’auteur s’inspire des pamphlétaires français, Linguet, Beaumarchais, il attaque les gazetiers « anglomanes » de Hollande, les gazetiers jésuites de la Gazette de Cologne

Historique

Durant toute la Guerre d’Indépendance, la France est en état de guerre latente avec la Grande-Bretagne, et l’opinion souhaite une revanche de la Guerre de Sept Ans. Cette opinion se manifeste essentiellement dans la presse : à la suite du Courrier de l’Europe (1776-1792), on voit paraître toutes sortes de courriers et de correspondances politiques, telles les Lettres hollandaises ou Correspondance politique de l’état présent de l’Europe (1779-1781) de Damiens de Gomicourt, la Correspondance politique, civile (1781-1783) de Briatte ou ce « Correspondeur politiqueur » que dénonce notre auteur, car il le soupçonne de vouloir lui « tailler des croupières » (p. 163) ; il pourrait s’agir de la Correspondance politique de l’Europe. Quant aux liens de notre Correspondance politique avec l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, ou avec un jésuite qui aurait rédigé le prospectus du journal avant de fuir en Russie, ils sont probablement imaginaires.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Un exemplaire à la Bibliothèque royale des Pays-Bas.

Auteur