JOURNAL ANGLAIS

0622
1775
1778

Titre(s)

Journal Anglais contenant les découvertes dans les sciences, les arts libéraux et méchaniques, les nouvelles philosophiques, littéraires des trois royaumes et des colonies qui en dépendent.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

15 octobre 1775 – 15 janvier 1778. 7 volumes, 56 numéros en tout. Privilège: 10 août 1775 (B.N., f. fr. 22002, n° 374). Bimensuel; une année complète comporte 24 numéros en trois volumes.

Description de la collection

8 numéros par volume de 512 p. Chaque numéro a 64 p. et comporte 10 ou 11 articles. Format in-8°, 110 x 185. Quelques planches et croquis.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Paris, chez Ruault, libraire rue de la Harpe près de la rue Serpente. Puis, à partir du t. III, chez Lacombe, libraire, au bureau des journaux rue Christine. Maison de M. de France, vis-à-vis l'Hôtel de Nivernois.

Abonnements: 24 £ par an. «On souscrit chez le même libraire pour les ouvrages périodiques suivants: Journal du théâtre ou Répertoire de spectacles, Journal de Physique (abbé Rozier), Gazette de santé (Gardanne), Recueil des Edits, Déclarations, Ordonnances».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Le privilège est au nom de M. l'abbé de Vayle de Glanure. T. VII, p. 382, on lit cet avertissement: «Le privilège de ce Journal vient de passer en d'autres mains; à commencer du mois de janvier il sera rédigé par une Société de gens de Lettres qui ont fait une étude particulière de la langue et de la littérature anglaises et dont quelques uns ont travaillé au Journal Etranger». Mais il n'y eut plus que deux numéros en janvier 1778 avant l'arrêt du périodique.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le sous-titre contient le projet: faire connaître l'Angleterre et ses colonies, «plaire, instruire, intéresser», c'est la formule qu'on lit dans les Avis au public.

Les rubriques les plus fournies, les plus régulières et les plus frappantes sont: d'une part celle qui concerne l'Amérique (événements, textes: Déclaration d'indépendance, chartes des Etats, extraits de Price, lettres de Franklin, lettres d'un quaker de Philadelphie, lettres de Burgoyne, de Howe); d'autre part les biographies d'auteurs anglais, qui paraissent dans presque chaque numéro: Chaucer, Ben Johnson, Shakespeare, Cowley, Dryden, Addison, Milton, Sterne, Swift, Pope, Fielding, Hume, etc., formant une sorte de cours de littérature.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Nd 64.

Bibliographie

H.P.L.P., t. III, p. 115.

Historique

Ce qui frappe d'abord dans ce journal, qui se présente sans s'expliquer sur le ou les auteurs de la rédaction, c'est sa constante prudence à préserver son incognito. Son histoire qui porte pourtant sur une période de plus de deux ans, puisqu'il parut régulièrement deux fois par mois pendant toute l'année 1776 et de même en 1777, doit donc s'induire des quelques Avis aux lecteurs ou Avertissements aux souscripteurs qui jalonnent sa période et des quelques noms propres qui s'y découvrent.

Le privilège est pris au nom de l'abbé L. de Vayle de Glanure (nom ou pseudonyme?), qu'on ne trouvera nulle part dans le journal lui-même et qui semble inconnu des biographes. Le libraire de la rue de la Harpe, Ruault, dont le nom n'apparaît pas sur les numéros, mais seulement sur la page de garde des tomes, ne se manifeste, très discrètement, que dans «l'Avis aux souscripteurs du journal» qui paraît le 30 juillet 1776, t. III, p. 257. Après un long développement sur la littérature anglaise qui mérite d'être mieux connue en France, il explique à quelles rubriques «les rédacteurs du journal» vont consacrer leurs articles: les poètes, le théâtre, le roman, la jurisprudence, les découvertes des arts et des sciences. Ils souhaitent publier aussi des observations envoyées par les Anglais sur notre littérature et par des Français sur la leur. «Une correspondance mieux établie qu'à la naissance du journal secondera les auteurs [...]. Le sieur Ruault, encouragé par l'accueil que le public a fait d'abord à son entreprise, a pris des engagements avec des personnes qui par des ouvrages connus ont mérité la confiance du public: MM. Le Tourneur, La Guerrie et Peyron commenceront au mois d'octobre prochain à donner leurs soins à ce travail». En effet, Le Tourneur et Peyron sont des anglicistes et anglophiles connus par des traductions d'auteurs anglais et un tel concours semblait prometteur. Le journal fait savoir aussi qu'il «est actuellement chez Lacombe, rue Christine, au Bureau des Journaux où l'on pourra souscrire à partir du mois prochain».

Toutes ces annonces semblent marquer d'importants changements dans l'organisation du journal. Mais un autre Avis (t. III, n° 24, 30 sept. 1776, p. 512) dément la nouvelle: «MM. Le Tourneur, La Guerrie et Peyron qui devaient commencer au mois d'octobre prochain à concourir à la rédaction, annoncent qu'ils ont laissé ce travail à d'autres plumes». Qui sont-elles? Nous ne le saurons pas, pas plus que nous n'avons su à quels rédacteurs, fort au courant de la littérature anglaise, étaient dues les nombreuses biographies d'écrivains et les analyses d'ouvrages que le journal a publiées dans ses trois premiers tomes, et qu'appréciait, en particulier, Meunier de Querlon cité par Hatin, dans ce journal «plus curieux et plus neuf que tous nos journaux français (qui ne font que se répéter), qui donne les vies des poètes anglais où il y a toujours quelques singularités, puis les découvertes d'une nation très instruite et à qui nous en devons déjà tant...».

Ce qui paraît probable, c'est que ce journal a tenté de prendre la place laissée libre par la disparition de la Gazette littéraire de l'Europe d'Arnaud et Suard. Les Mémoires secrets déclarent, le 19 octobre 1774: «Il est question de régénérer le Journal étranger que l'abbé Arnaud, après l'avoir transformé en Gazette de littérature avait absolument anéanti. Le sieur Mathon de La Cour en a le privilège et Mademoiselle Matné de Morville, fameuse par la connaissance de différentes langues, l'entreprise. Il reprendra au mois de janvier». Peut-être s'agit-il du Journal anglais – faute d'un autre nom que l'on puisse citer – mais les preuves positives manquent.

Le journal continue pourtant et, fait curieux, la nouvelle rédaction donne dès le lendemain du numéro du 30 septembre, un numéro du 1 octobre sans explication pour ce numéro intercalaire. Il garde la même présentation et publie toujours des présentations d'écrivains et d'œuvres littéraires. Mais entre la littérature et la politique, c'est comme s'il avait fait un choix: il donne de plus en plus de textes qui concernent les affaires américaines, que d'ailleurs l'actualité impose à l'attention du public.

Beaucoup de ces extraits doivent être tirés de la presse anglaise mais d'autres semblent avoir une origine américaine directe. Par exemple au t. V, on trouve des extraits d'un «petit ouvrage imprimé en Amérique», qui s'intitule: Essai sur les affaires d'Amérique ainsi que des lettres données comme inédites, de l'amiral Howe et du Dr Franklin, qui, dit le commentateur: «tiennent à la révolution qui se prépare». Place est faite aussi aux textes fondateurs, à la Déclaration d'indépendance et aux chartes des Etats.

Le ton favorable aux Américains donne à penser que la «Société de gens de Lettres» qui s'attribue, de temps à autres, la rédaction, pourrait bien être proche des milieux gagnés à la cause des «insurgents», les amis de Turgot, de Condorcet, de La Rochefoucaud d'Enville, des Suard, tous gens qui lisent l'anglais, les gazettes étrangères et reçoivent, dans leurs salons, les «commissaires américains», Franklin, Adams et Deane. Ils collaborent, il est vrai, aussi au journal tout à fait contemporain qui s'appelle Affaires de l'Angleterre et de l'Amérique mais celui-ci est contrôlé secrètement par Vergennes, tandis que le Journal anglais s'est lancé avec une intention, semble-t-il, moins politique que littéraire. La voie politique étant donc fort gardée et aussi fort risquous trouvons un nouvel Avertissement de la rédaction au numéro du 15 décembre (t. VII, p. 382): «Le privilège de ce journal vient de passer en d'autres mains; à commencer du mois de janvier, il sera rédigé par une Société de gens de Lettres qui ont fait une étude particulière de la langue et de la littérature anglaises, et dont quelques uns ont travaillé au Journal Etranger qui manque encore à notre littérature. On se propose de faire des changements essentiels au plan qu'on a suivi jusqu'à ce moment. On s'attachera davantage à faire connaître l'état actuel des Lettres et des Arts en Angleterre. Un journal est par sa nature destiné à rendre compte des ouvrages nouveaux plutôt que de ceux dont le mérite est déjà apprécié... Les nouveaux auteurs de ce journal ont établi des correspondances et pris des mesures efficaces pour exécuter le plan qu'ils annoncent... Ils se proposent de faire paraître incessamment un prospectus dans lequel ils exposeront plus en détail le point de vue sous lequel ils envisagent la rédaction du Journal anglais et le plan qu'ils se proposent de suivre dans leur travail».

Ce même Avertissement paraît encore dans les deux numéros suivants (1er janv. 1778, t. VII, p. 446, 15 janv., p. 510), suivi de la mention suivante: «Il paraît par mois deux cahiers de 4 feuilles, grand in-8°, chacun le 15 et le 30. Le prix de la souscription est de 24 livres, rendu franc de port dans tout le royaume. On souscrit à Paris, au bureau du Journal Anglais rue Montorgueil, près celle de Mauconseil et chez M. Dériaux, Maison de M. de France, vis-à-vis l'Hôtel du Nivernais, rue de Tournon, où l'on souscrit aussi pour le Journal des Dames par M. Dorat». Et l'on n'entendra plus parler du Journal anglais dont l'existence nous demeure énigmatique.

Additif

Edition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s): De janvier à décembre 1777, ce journal a été publié en livraisons mensuelles chez Jacobus Bronkhorst à Rotterdam. D’après l’Avis dans chaque livraison, il comprenait «des additions considérables de l’éditeur de Hollande». Le prix d’un exemplaire était de 12 sols, et un abonnement pour l’année de 7 florins 4 sols. Chaque tome comprenait 4 livraisons, de 144 pages (pagination continue dans chaque tome). Chaque livraison se termine par un Avis du libraire, une liste d’à peu près 35 libraires qui débitent ce journal et quelquefois une liste des livres nouveaux chez J. Bronkhorst. Ce journal fut régulièrement annoncé dans le Leydse Courant.

Annonce du tome I, n° 1, janvier 1777: «Journal anglais, contenant les découvertes dans les sciences, les arts libéraux, et méchaniques, les nouvelles philosophiques littéraires etc. des trois royaumes et des colonies qui en dépendent. Ce journal le plus curieux le plus varié, le plus intéressant, est un recueil de ce qu’il y a de meilleur dans le grand nombre d’ouvrages périodiques, tant de littérature que d’amusement qui paraissent en Angleterre. On y donne à la fin de chaque volume une liste la plus complète des livres anglais qui paraissent dans le courant de chaque mois et des extraits de tous ceux qui renferment quelque chose d’intéressant. Se trouve chez J. Bronkhorst à Rotterdam et chez les principaux libraires des Provinces Unies des Pays-Bas et des pays étrangers. Ce premier cahier se vend 12 sols».

Collection consultée: Leiden BU, 258 G 1-3 Tome I: nos 1, 3, 4 (janvier, mars, avril), II, nos 1-4 (mai-août), III, nos 1-4 (septembre-décembre)».

Auteur additif

Titre indexé

JOURNAL ANGLAIS

Date indexée

1775
1776
1777
1778

GAZETTES ET PAPIERS ANGLAIS

0561
1760
1762

Titre(s)

Gazettes et Papiers Anglais.

Continuation de : Etat actuel et politique de l'Angleterre.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1er novembre 1760 – 29 juin 1762. 2 volumes. Hebdomadaire, tous les mardis. Il n'y eut que 51 numéros du 1er novembre 1760 au 22 décembre 1761, mais le compte est exact pour 1762 : 26 numéros du 5 janvier au 29 juin.

Description de la collection

Les livraisons sont numérotées. 8 p. in-4°, 155 x 215. imprimées sur deux colonnes.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Bureau général des Gazettes étrangères, rue des Mathurins, Paris. Abonnement 36 £, mais au 1er janvier 1762 il est réduit à 24 £ seulement, ce qui pourrait signifier une intention de ne pas continuer le périodique pendant toute l'année. Il semble que le n° 26 soit le dernier, mais il ne comporte pas d'avertissement au lecteur.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Jacques Edme GENET est le rédacteur, couvert par la commandite de Palissot et David.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le journal annonce son intention de continuer à suivre le fil des événements en prenant les nouvelles dans les gazettes anglaises (voir la liste dans la notice : Etat actuel et politique de l'Angleterre).Ses rubriques habituelles sont : Nouvelles, Ecrits politiques, Evénements particuliers, Anecdotes singulières, Sciences, Arts et littérature, Livres nouveaux. Son contenu est plus culturel et moins politique que les deux titres précédents.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Ars., 4° H 8938 ; H 8939 ; H 8940.

Bibliographie

H.P.L.P., t. III, p. 320-322 ; D.P. 2, art. «Genet». – Samoyault J.P., Les Bureaux du secrétariat des Affaires étrangères sous Louis XV, Paris, 1971.

Historique

Ce périodique est toujours commandité par David et Palissot et diffusé par eux. Genet leur a demandé de ne pas mentionner son nom, car le ministère des Affaires étrangères préfère que le périodique ne soit pas ressenti comme une publication officielle. D'autant plus que la France et l'Angleterre sont encore en guerre. Avec la fin des hostilités, le ton du journal va changer peu à peu. Dès le début de 1762, il semble que sa nécessité se fasse moins évidente, et cela explique la suspension qui interviendra dès la fin de juin. Genet qui contrôle aussi les nouvelles étrangères et surtout britanniques, de la Gazette de France, qui dépend depuis 1761 des Affaires étrangères, dispose là d'une tribune de rechange pour faire passer les nouvelles des gazettes anglaises.

Titre indexé

GAZETTES ET PAPIERS ANGLAIS

Date indexée

1760
1761
1762

GAZETTE DE LONDRES

0516
1666
1705

Titre(s)

Gazette de Londres.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

12 novembre 1666 – 1705 (dernier numéro connu: n° 4100). Bihebdomadaire paraissant le lundi et le jeudi. 104 livraisons par an.

Description de la collection

Chaque livraison est d'une feuille, petit folio, recto-verso, sur deux colonnes. Les numéros sont numérotés de suite, les pages non. 180 x 300.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Thomas Newcomb, à la Savoye, puis E. Jones, même adresse, Londres, à partir de 1688. Se vend un penny la feuille.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

C'est une édition française de la London Gazette fondée en février 1666 par Muddiman. Les traducteurs furent C. Perrot, Morainville et plus tard L. Delafaye.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Les nouvelles proviennent d'un réseau d'informateurs mis en place par Muddiman, dès avant la Restauration. La Gazette de Londres paraît chez le même éditeur que la London Gazette, aux mêmes dates avec le même format, mais la disposition des nouvelles est différente.

Nouvelles de l'étranger avec le nom de la ville et la date. Mouvements des bateaux. Dans la première année, nombre des morts de la peste. Avertissements pour des livres.

Centres d'intérêt: nouvelles politiques, nouvelles des cours, nouvelles du trafic sur mer et des Indes occidentales. Annonces rares.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.L., B p 8, coll. lacunaire: n° 45 – 204 (15 avril 1667 – 22 oct. 1668), n° 2980 – 3173 (31 déc. 1694 – 5 nov. 1696); 1889 d 2 (22), n° 4097 – 4100 (de 1705); Public Record Office, Kew, 4 vol., 1666 – 1675, n° 1-904, avec des lacunes, une vingtaine de numéros manquent dans chaque volume; B.N., Nd 51, quelques numéros de 1666, 1684, 1687-1688 et 1689 (dernier numéro: n° 2318).

Bibliographie

Bastide C, «Les gazettes françaises de Londres», dans Anglais et Français du XVIIe siècle,1912, p. 160-166. – Andrews A., The History of British journalism,London, Bentley, 1859. – Fraser P., The Intelligence of the Secretaries of State and their monopoly of licensed news, 1660-1688, London, 1965. – Handover P.M., The History of the London Gazette (1665-1965), London, 1965. – Evans F.M.G., The principal Secretary of State: a survey of the office from 1558 to 1680, Manchester, 1923.

Historique

Le journal n'eut pas une existence indépendante puisqu'il fut l'édition en français de la London Gazette dont tout le contenu est traduit. Son histoire est donc liée à celle de la gazette anglaise qui fait l'objet du livre de P.M. Handover. Mais la Gazette de Londres y est à peine mentionnée.

La Gazette de Londres commence en novembre 1666. A ce moment, la London Gazette, éditée d'abord à Oxford, où le Roi et la Cour ont fui la peste, puis à Londres à partir du n° 24 (1er févr. 1666 v.s.), paraît régulièrement le lundi et le jeudi. C'est le journal officiel, dont le privilège appartient aux Secretaries of State. Elle sort des presses de Thomas Newcomb, un des imprimeurs patentés par le Roi. Elle se présente «for the use of some merchants and gentlemen». La masse des nouvelles est fournie par Muddiman et soumise au Surveyor of the Press, Sir Roger Lestange. Mais c'est le Under-Secretary of Southern Department of State, J. Williamson, qui conduit la gazette et en fait son œuvre, jusqu'à ce qu'il se retire en 1679. A l'origine les principales rubriques sont: foreign reports, nouvelles étrangères, et shipping movements, mouvements des bateaux.

Pour diffuser à l'étranger, à l'intention des partenaires commerciaux, des nouvelles contrôlées, il était préférable de les donner en français, «la langue qui s'étend et s'entend dans toute l'Europe», suivant l'expression de G. du Gard, éditeur des Nouvelles ordinaires de Londres,disparues dans les premières années de la Restauration. Mais le régime de la presse comportant maintenant le monopole des nouvelles (licensed news) qui ne sera aboli qu'au moment de la glorieuse révolution en 1688, il n'est plus nécessaire d'envisager de publier une gazette indépendante: il suffira de traduire le journal officiel.

Nous n'avons que peu d'informations sur les origines de la Gazette de Londres. P.M. Handover n'indique pas de sources archivales, sinon les archives Williamson au Public Record Office où la recherche n'est pas faite. Nous savons que la collection de la Gazette de Londres du 10 novembre au 24 juin 1675, n° 1 à 904, avec des lacunes, qui se trouve à Kew est la collection personnelle de Williamson, qui lui accordait beaucoup d'intérêt et surveillait lui-même le travail des traducteurs. Le premier numéro est manuscrit, mais les suivants sont imprimés et datés, comme la London Gazette du lundi et du jeudi de chaque semaine. Il n'existe pas de collection complète de la Gazette de Londres,à notre connaissance. De 1666 à 1705, à raison de 104 numéros par an, cela fait bien un compte de 39 ans et demi ce qui prouve que la Gazette de Londres a paru régulièrement, couplée avec la London Gazette pendant une période de quarante ans. Au moins. Mais quand exactement l'a-t-on abandonnée, et pourquoi? Cela n'a pas été établi. P. M. Handover déclare que la Gazette de Londres a toujours été déficitaire et cite à l'appui M.G. Evans (p. 296). Nous savons par ailleurs que le réfugié français L. Delafaye fut employé jusqu'en 1710 comme traducteur pour la London Gazette, ce qui pourrait indiquer que l'édition française paraissait encore. De toute façon, on peut assigner à ce journal une durée régulière de quarante ans.

C. Bastide dit que les renseignements sur la Gazette de Londres se trouvent dans les State Papers et dans les Débats du Parlement. «La rédaction était confiée à un certain Charles Perrot, maître-ès-arts de l'Université d'Oxford. L'ancien imprimeur, ancien protégé de Thurloe, comme Dugard, s'appelait Thomas Newcom. Celui-ci avait à sa solde, pour rédiger l'édition française, un «sieur Moranville». En réalité, rédacteurs et imprimeurs n'étaient que des comparses, c'était le Secrétaire d'Etat Williamson qui inspirait le journal et pour plus de sûreté, il avait placé dans l'imprimerie une espionne qui lui était dévouée, Mrs Andrews». Bastide ne donne pas la référence exacte des archives d'où il tire ces renseignements, mais il a cherché dans les State Papers. Ce Moranville semble avoir été un catholique recommandé par le prince Rupert. En novembre 1678 le Parlement eut à débattre d'un incident concernant Moranville. La G. de L. reproduisant la proclamation d'expulsion des papistes de Londres ne faisait aucune allusion au complot papiste qui l'avait déclenchée. Moranville ne fut pas couvert par les deux secrétaires d'Etat, Coventry et Williamson (qui se défendirent d'être des «gazetteers») et il perdit sa place (cf. A. Grey, Debates of the House of Commons,1667-1694, t. VI, p. 157-161). L'année suivante c'est Delafaye, un Français, mais cette fois un réformé, qui est chargé et jusqu'en 1710, de traduire la Gazette (cf. Proceedings of the Huguenot Society, London, vol. XXII, n° 6, p. 398: The Career of Charles Delafaye,  par J.C. Sainty).

Le problème central pour la Gazette de Londres, que l'épisode Moranville mit en lumière, est celui de la fidélité de la traduction, et de la relation entre le texte anglais et français. Une étude comparative s'impose. Nous avons fait la comparaison pour l'année 1694.

Les deux journaux ont le même format, le même éditeur, la même disposition sur deux colonnes. L'ordre des nouvelles est le même. Mais la London Gazette a presque une demi-colonne d'annonces et la Gazette de Londres n'en a pas, ce qui permet une typographie moins serrée, une disposition plus claire, des titres plus nets, des caractères moins fins. Mais la matière semble la même et il faudrait une étude fine sur une plus longue période pour être en mesure de tirer des conclusions. Il y a de grandes chances pour que des consignes d'adaptation au public de l'édition française aient été données, entraînant certaines suppressions, des expressions mesurées, en particulier sur les nouvelles religieuses, une présentation diplomatique des nouvelles. Sous trois gouvernements successifs, la Restauration des Stuart, William et Mary puis la reine Anne, la Gazette de Londres s'est maintenue, toujours revue et inspirée par le Secrétariat d'Etat, c'est-à-dire par les impératifs de la politique étrangère.

Titre indexé

GAZETTE DE LONDRES

Date indexée

1666
1667
1668
1669
1670
1671
1672
1673
1674
1675
1676
1677
1678
1679
1680
1681
1682
1683
1684
1685
1686
1687
1688
1689
1690
1691
1692
1693
1694
1695
1696
1697
1698
1699
1700
1701
1702
1703
1704
1705

LA FEUILLE SANS TITRE

0475
1777

Titre(s)

La Feuille sans titre contenant toutes les productions d'Esprit, les Pièces de Poésies fugitives, les Bons Mots, les Anecdotes récentes, les découvertes les plus intéressantes dans la Médecine, la Chirurgie, la Botanique, l'Agriculture, et dans les Arts, soit Libéraux, soit Méchaniques, les Fêtes brillantes, et surtout les modes, etc.

Continué par L'Indicateur (1778-1779).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1er février – 31 décembre 1777. Quotidien publié en 334 livraisons, réunies en deux tomes.

Description de la collection

T. I, 724 p., 181 livraisons (1erfévr. – 31 juil.) ; t. II, 728 p., 182 livraisons (1er août – 31 déc. 1777).

Cahiers de 4 p. in-4°, 160 x 215. Vignettes représentant une coiffure, masculine ou féminine, dans le numéro du dimanche, à partir du 11 mai.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

A Amsterdam [Liège], chez les libraires associés.

Un avis publié dans le n°  1 déclare : «La grande abondance des Souscripteurs nous met dans le cas de fermer la souscription ; au dernier de ce mois l'on ne pourra plus souscrire, et l'on paiera chaque feuille 1 sol 6 den. L'on n'avait d'abord promis cette feuille qu'en 8-vo. Nous nous assujettissons, dès ce jour, au format in-4-to ; s'il augmente nos frais, aussi nous procure-t-il les moyens de prouver à nos Souscripteurs notre zele et notre reconnaissance».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Un avis dans le n°  191 du 10 août annonce un changement de rédacteur : M. MAUFF, d'après F. Vanelderen.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le journal, qui respecte le programme annoncé dans le titre développé, comporte les rubriques suivantes : Belles-Lettres, Tribunaux, Vers, Modes, Bons Mots, Enigmes, Logogriphes, Evénements, Variétés, Médecine (très développée), Histoire naturelle, Lettres (au Rédacteur, aux Auteurs du Journal de Paris ou du Courrier de l'Europe), Spectacles de Paris, Anecdotes (souvent empruntées aux journaux anglais). A partir du n°  15, l'avis liminaire sur la souscription est remplacé par des observations sur le lever et le coucher du soleil. Malgré l'affirmation de Hatin (B.H.C., p. 76), on ne peut considérer que la Feuille sans titre, lancée un mois après le Journal de Paris, se contente d'en reprendre la matière ; seules quelques anecdotes sont empruntées à ce journal. Les planches de modes publiées dans les feuilles du dimanche avaient fait l'objet d'une permission simple obtenue par Valade (voir la notice de la Galerie des modes).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Bibliographie

B.H C., p. 76.

Historique

Titre indexé

FEUILLE SANS TITRE

Date indexée

1777

EXTRAIT DE LA LITTÉRATURE DE CE TEMPS

0435
1754
1756

Titre(s)

Extrait de la littérature de ce temps contenant ce qu'il y a de plus curieux dans les journaux de France et de plus intéressant dans les autres ouvrages périodiques qui ont quelque réputation en Allemagne.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1754-1756. Publié en principe tous les deux mois, mais en fait de façon très irrégulière: 1ère et 2e partie en 1754; 3e, 4e, 5e et 6e partie en 1755; 7e et 8e partie en 1756, sans indication de mois sur les pages de titre.

Description de la collection

Les huit parties, qui comportent chacune environ 78 p., ont été réunies par le libraire en un volume de 630 p., format in-12, 90 x 153.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Mersebourg, chez Laitenberg, relieur du Roi à Dresde et imprimeur du Chapitre Royal à Mersebourg; libraires associés: Köhl à Leipzig et Hendel à Halle.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

LAITENBERG.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Compilation de divers journaux. «Nous vivons dans un siècle que l'on peut appeler le siècle des journaux. La mode est générale». L'auteur prétend tirer de cette quantité d'écrits qui «inonde le public» un choix éclairé, «propre à piquer la curiosité de ceux qui aiment les Muses». Les textes sont tirés de journaux relativement récents: Lettres sérieuses et badines (rééd. de Genève, 1753, p. 140), Lettres sur quelques écrits de ce temps (t. IX, 1753, p. 47), Bibliothèque impartiale (janv.-févr. 1754, p. 104), Journal des savants (t. CLXX, p. 470), Nouvelle Bibliothèque germanique (t. XII, p. 139). Sommaires au début de chaque partie.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.L., 274 a 28.

Titre indexé

EXTRAIT DE LA LITTÉRATURE DE CE TEMPS

Date indexée

1754
1755
1756

L'ÉTAT PRÉSENT DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES

0411
1749

Titre(s)

L'Etat présent de la République des Lettres en France, «ou Sentimens d'une Dame de Qualité sur les productions journalières des Auteurs modernes».

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

12 septembre – 3 octobre 1749. Quatre livraisons, rassemblées en un volume. Hebdomadaire du lundi. Chaque livraison est composée de trois lettres datées: du 8 et du 12 septembre pour le n° 1; des 15, 17 et 19 septembre pour le n° 2; des 22, 24 et 26 septembre pour le n° 3; du 29 septembre, des 1er et 3 octobre pour le n° 4. Ces 12 lettres sont numérotées (A, C, D, etc., puis Aij, Cij, etc.).

Description de la collection

Chaque livraison compte 24 p. in-12, 110 x 185.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Aucune adresse mentionnée.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Le contenu et l'intention de la publication sont annoncés dans la première lettre, adressée au Marquis: «Ces Feuilles Hebdomadaires que vous exigez de moi, Monsieur, s'attacheront uniquement aux Ouvrages de chaque jour. Les écrivains actuels fourniront je pense assez de matière à mes considérations actuelles, vous m'aiderez de vos lumières [...] Assurez vos amis et toute notre petite Société qu'il n'entrera rien ici dont l'Etat, la Religion et les Mœurs puissent recevoir la plus légère atteinte» (p. 3-6). Une jeune femme entre «dans la carrière d'Aristarque»; une sorte de roman épistolaire se met en place; chaque lettre est l'occasion de critiques amusantes et de variations psychologiques sur de petits romans, des brochures, des mémoires galants, des fragments de comédies. Par exception, on trouve un commentaire de l'Eloge historique et critique d'Homère, traduit de Pope (n° 3, Lettre Aij) ou d'une réédition de L'Esprit des lois (n° 3, Lettre Cij).

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Z 48546.

Titre indexé

ÉTAT PRÉSENT DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES

Date indexée

1749

ÉTAT POLITIQUE ACTUEL DE L'ANGLETERRE

0409
1757
1760

Titre(s)

Etat politique actuel de l'Angleterre, ou Lettres sur les écrits publics de la Nation Angloise relativement aux circonstances présentes.

 

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

1757-1760. 10 vol. Il semble que les premières livraisons aient paru simultanément: le volume I est daté de 1757, et la dernière livraison donne pour la lettre de Londres (rubrique irrégulière) la date du 15 mars 1757. On trouve dans le dernier cahier de ce volume l'Avertissement suivant: «Ces lettres paroîtront à l'avenir séparément; on fera en sorte d'en donner au moins deux dans le cours du mois». Vol. I à IV datés de 1757; vol. V à VIII de 1758; vol. IX et X de 1759; mais la dernière lettre du dernier cahier du vol. X est datée du 1er août 1760. Au total, 63 livraisons ou lettres. La périodicité fut certainement irrégulière: on annonçait trois volumes tous les deux mois; les abonnés durent recevoir environ deux livraisons par mois en 1757 et 1758.

Description de la collection

Le premier volume comporte 3 livraisons; les suivants 6 ou 7; chaque livraison compte de 65 à 72 p., chaque volume de 390 à 435 p. Format in-8°, 160 x 190. Devise: «Still by herself abused or disabused. Pope».

Tableaux des prises de mer, cartes et dépliants donnant le plan des batailles navales.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris, les frères Estienne. «On souscrit chez les Frères Estienne 24 livres qui envoient par la poste».

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Edme-Jacques GENET.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

L'Avertissement du t. I indique l'intention de mettre au jour tous les écrits nés de la «fermentation» que produisent la guerre et la crise intérieure en Angleterre. Le journal publie des «Lettres de Londres» contenant à la fois des informations, un commentaire des événements et des extraits traduits des journaux anglais (Monitor, Gentleman's Magazine, Evening Post, London Gazette, Political Intelligencer, Westminster Journal, Craftsman, London Chronicle).

Centres d'intérêt: la marine, la politique anglaise, les colonies américaines, la guerre navale, la politique dans les îles des tropiques, la comparaison entre les systèmes politiques anglais et français. Sommaire au début de chaque livraison.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., 8° Nc 2345.

Bibliographie

H.P.L.P., t. III, p. 320-322; D.P. art. «Genet». – Mémoires secretst. XVIII, p. 42. – Samoyault J.P., Les Bureaux du Secrétariat d'Etat des Affaires étrangères sous Louis XVParis, 1971.

Historique

En 1757, Rouillé, qui depuis 1749 s'était occupé à reconstruire la marine française, demanda à J.E. Genet, chef du Bureau des interprètes au ministère des Affaires étrangères, qui déjà centralisait les informations fournies par les gazettes anglaises, les classait et les traduisait, d'en tirer la matière d'un périodique. «De cette manière, le gouvernement désirait maîtriser si possible l'information tendancieuse venue d'Outre-Manche» (Samoyault). Il s'agit donc d'un journal gouvernemental dont les livraisons sont contrôlées d'en-haut. Le fonctionnement du journal restera le même après la démission de Rouillé, sous le ministère de Choiseul.

Le projet et la composition du journal se déduisent du titre et du sous-titre. Il s'agit de politique et de l'Angleterre au travers de sa presse d'actualité. Mais pour satisfaire aux lois du genre et pour mieux masquer le journaliste, on fait passer une partie de l'information et surtout son commentaire dans les «lettres» d'un prétendu correspondant à Londres. Celui-ci, qui est donné pour anglais, exprime à tout moment son admiration pour la France. Sa façon de choisir les faits ou les textes et de les commenter, souligne toujours les points faibles de la nation anglaise: incohérences du système parlementaire, faiblesse du pouvoir royal, difficultés avec les treize colonies, mécontentement et oppression dans les Iles, insuffisance de la défense des côtes du royaume et psychose d'un débarquement. Tout le volume IX est consacré à ce thème, avec l'historique et l'analyse critique des «descentes» passées, pour prouver qu'une invasion française dans l'immédiat entraînerait l'effondrement de l'Angleterre.

Pour renforcer l'objectivité de sa démonstration, le rédacteur use avec prédilection des chiffres: tableaux, cartes concernant la marine, les engagements et les pertes navales. Il le fait d'autant plus facilement qu'il est à la source des renseignements, travaillant à la fois pour les Affaires étrangères, la Marine et la Guerre; et ses «registres» suivent l'actualité depuis plusieurs années.

Une étude comparative des textes et de leur source anglaise s'imposerait, afin de contrôler l'exactitude des traductions et d'analyser le principe de fabrication du texte, que met bien en valeur le vers de Pope choisi pour devise, «Still by herself abused or desabused»: «herself» désigne naturellement l'Angleterre, tour à tour abusée et désabusée par elle-même, c'est-à-dire par sa propre presse et ses débats parlementaires, par cette «guerre intérieure» que le rédacteur caractérise dans son Avertissement (t. I). Il s'agit bien ici de propagande politique en temps de guerre, et, comme on dirait aujourd'hui, d'une forme d'«intoxication psychologique».

Nous n'avons pas de renseignements sur le tirage ou le succès de ce périodique, mais un mémoire de Genet dans le dossier 34 Personnel aux archives des Affaires étrangères dit que le Sieur Genet en tirait les ressources nécessaires au financement de son Bureau (achat des gazettes et des livres, frais de traduction, d'expédition, etc.), et qu'à la cessation de son journal, il se trouva fort gêné. En 1759, le libraire David, qui avait le privilège de la distribution des gazettes étrangères, s'entendit avec Palissot pour obtenir en outre le privilège d'une feuille hebdomadaire de «traduction des papiers écrits par les étrangers sur les événements politiques, sur le commerce et les marins». Choiseul charge Genet de contrôler la nouvelle publication et lui demande de mettre fin à son propre journal, qui s'achève avec le n° 57. Les Papiers anglais, en édition bilingue, ne paraissent que du 1er au 21 janvier 1760 et sont remplacés, au début mars, par un périodique qui porte le titre de Etat actuel et politique de l'Angleterre. L'inversion des deux adjectifs ne dut pas suffire à lever la confusion, d'autant plus que ce nouveau périodique s'interrompit au 20 juin. La même équipe le remplaça par les Gazettes et papiers anglais, qui auront la vie plus longue (jusqu'au 29 juin 1762). Mais le premier numéro n'est prêt que le 11 novembre 1760, et dans l'intervalle, sans doute pour fournir aux abonnés leur dû, Genet redonne quatre numéros de l'Etat politique de l'Angleterre, dont le dernier contient une «lettre de Londres» du 1er août 1760. Cette fin chaotique et compliquée du journal de Genet a été fort bien éclaircie par J.P. Samoyault. Il faudrait enfin étudier les rapports entre l'Etat politique actuel et Observateur hollandais de J.N. Moreau, qui est de la même époque. Genet et Moreau se connaissaient, ils travaillaient tous les deux aux Affaires étrangères, et Moreau rappelle dans ses Souvenirs que Genet traduisait pour lui des textes dont il avait besoin. Le périodique de Moreau est comme celui de Genet uniquement politique et exprime la même fascination pour les affaires anglaises et coloniales; mais il utilise l'actualité pour raisonner, alors que Genet prétend seulement informer.

Titre indexé

ÉTAT POLITIQUE ACTUEL DE L'ANGLETERRE

Date indexée

1757
1758
1759
1760

ÉTAT GÉNÉRAL DES BAPTÊMES, MARIAGES ET MORTUAIRES

0407
1670
1791

Titre(s)

Etat général des baptesmes, mariages et mortuaires de la ville et fauxbourgs de Paris.

Devient à partir de 1773: Ville et Fauxbourgs de Paris Etat des baptesmes, mariages et mortuaires.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

Janvier 1670 – décembre 1791.

Périodicité: de 1670 à 1685 on compte, dans l'unique collection retrouvée, des cahiers de 4 p. pour chaque mois; après une longue lacune, on trouve, à partir de 1710, un cahier de 4 p. tous les trimestres, une page par mois. Enfin à partir de 1773, un cahier annuel comprenant 12 p. (une page par mois) + 6 p. de récapitulation dont 4 sont consacrées aux morts en religion dans les communautés religieuses des deux sexes de la ville et des faubourgs de Paris.

Description de la collection

La B.N. possède 10 volumes: 1) un volume relié, 1670 à 1684, dont la pagination n'est pas continue; 2) un cahier comprenant des doubles de 1684 et les trois derniers mois, oct., nov., déc. 1684, qui manquent dans le volume 1; 3) un volume relié, 1710 à 1735; 4 à 7) quatre cahiers comprenant chacun une année: 1738, 1739, 1740 et 1741; 8) un volume relié, 1770 à 1788; 9) un cahier 1790; 10) un cahier 1791.

Format in-4°, 240 x 365.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris. Succession des imprimeurs: – 1670-1672: Frédéric Léonard, rue Saint-Jacques, à l'Ecu de Venise; – 1673: Antoine Vitré; – 1674-1711: Denys Thierry, imprimeur ordinaire de la Police; – 1712-1720: Jean de La Caille, imprimeur de la Police; – 1721-1722: veuve de J. de La Caille, imprimeur de la Police; – 1723-1724: C.L. Thiboust, imprimeur de la Police; – 1724-1742: P.J. Mariette, imprimeur de la Police; – 1770-1772: L.F. Delatour, imprimeur de la Police; – 1773-1788: Ph.D. Pierrez, imprimeur ordinaire du Roi et de la Police; – 1790-1791: Lottin l'aîné, imprimeur de la Municipalité.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Cette publication représente des annales officielles de l'état-civil parisien, dont la pratique fut persistante, malgré les lacunes de la collection consultée, la seule signalée, semble-t-il. De 1670 à 1791, la présentation et le titre se sont modifiés. Mais d'un bout à l'autre de la période on trouvera une disposition similaire des colonnes de chiffres. Trois colonnes: une pour les baptêmes, une pour les mariages, une pour les morts, toujours relevés mensuellement, dans les paroisses qui sont classées en trois séries: Ville, Cité et Université, puis dans les hôpitaux. Jusqu'en 1684, on signale, sous le tableau des paroisses, le nombre des baptêmes, mariages et morts de la «religion prétendue réformée». A partir de 1710, on trouve en bas des pages mensuelles le total des enfants trouvés, et ce compte figurera jusqu'en 1791. En 1773, il est inclus dans le nouveau titre: Ville et fauxbourgs de Paris, Etat des baptesmes, mariages, mortuaires, enfans trouvés et professions religieuses de la Ville de Paris.

Mais le périodique de la première période, jusqu'en 1684, semble vraiment mensuel et il comporte non seulement les colonnes de chiffres, mais d'autres informations et des commentaires. En 1670 le mois de décembre a 6 p., il donne le bilan général de l'année, ce qui deviendra la pratique jusqu'en 1791: on trouvera au mois de décembre ce qui est nommé «récapitulation générale». Il se trouve que le nombre des morts excède celui des naissances de plus de 5000. Le rédacteur donne une réflexion de 2 p., où il explique et justifie le fait par «le mouvement continuel et l'affluence perpétuelle des personnes qui passent, font séjour et s'établissent à Paris», et explique qu'au lieu «de craindre la diminution du peuple et des habitants, tout au contraire on doit juger que dans une telle année la santé publique a été au meilleur état qu'on le pouvait souhaiter». En 1674 le titre complet devient: Etat Général des Baptesmes, des mariages et des mortuaires des paroisses de la ville et fauxbourgs de Paris et des pauvres et malades restans dans les hospitaux à la fin de chacun des mois de l'année, avec le prix des grains et farines et des observations générales sur tous les mois de l'année. Et aussi le sommaire des ordonnances de police qui sont publiées pendant le cours des années. Comme les numéros ont 4 ou même 6 p., et que les résultats chiffrés n'en prennent qu'une, les autres sont consacrées à ces observations; sur les prix, la santé, les épidémies et autres nouvelles ayant une implication démographique. En l'absence des années 1684 à 1710, nous ne savons pas si le périodique fut imprimé ni sous quelle forme. Mais celui que nous retrouvons en 1710 et jusqu'à la fin ne comportera plus que des tableaux et statistiques, sans commentaires. L'élément nouveau est l'état des enfants trouvés, dont le chiffre reste à peu près constant, autour de 3000 par an. Un nouvel élément apparaît en 1773, c'est la prise en compte du nombre des professions religieuses dans les divers couvents et le nombre des décès.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.N., Rés. Fol. LK7 6745 (manquent les années 1676, 1677, 1685-1710, 1735-1738, 1742-1769, 1789).

Titre indexé

ÉTAT GÉNÉRAL DES BAPTÊMES, MARIAGES ET MORTUAIRES

Date indexée

1670
1671
1672
1673
1674
1675
1676
1677
1678
1679
1680
1681
1682
1683
1684
1685
1686
1687
1688
1689
1690
1691
1692
1693
1694
1695
1696
1697
1698
1699
1700
1701
1702
1703
1704
1705
1706
1707
1708
1709
1710
1711
1712
1713
1714
1715
1716
1717
1718
1719
1720
1721
1722
1723
1724
1725
1726
1727
1728
1729
1730
1731
1732
1733
1734
1735
1736
1737
1738
1739
1740
1741
1742
1743
1744
1745
1746
1747
1748
1749
1750
1751
1752
1753
1754
1755
1756
1757
1758
1759
1760
1761
1762
1763
1764
1765
1766
1767
1768
1769
1770
1771
1772
1773
1774
1775
1776
1777
1778
1779
1780
1781
1782
1783
1784
1785
1786
1787
1788
1789
1790
1791

ÉTAT ACTUEL ET POLITIQUE DE L'ANGLETERRE

0403
1760

Titre(s)

Etat actuel et politique de l'Angleterre ou Journal britannique.

Continuation des Papiers anglais.

Continué par les Gazettes et Papiers Anglais (11 novembre 1760).

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

4 mars 1760 – 4 novembre 1760. Hebdomadaire, tous les mardis. 8 p.

Description de la collection

On trouve reliées en un volume 5 parties (Ars., 4°H8938) : 1) 3 numéros des Papiers anglais / English Papersbilingue sur 2 colonnes (1-22 janv. 1760) ; 2) Etat actuel et politique de l'Angleterre, n°  1 à 36, p. 1-288 (4 mars 1760 – 4 nov. 1760) ; 3) Gazettes et Papiers anglais, p. 1-64, n°  1 à 8 (11 nov. – 30 déc. 1760) ; 4) Gazettes et papiers anglais, n°  1 à 52, p. 1-426 (6 janv. 1761 – 29 déc. 1761) ; 5) Gazettes et papiers anglais, n°  1 à 26, p. 1-208, (5 janv. 1762 – 28 juin 1762).

Cahiers de 8 p. in-4°, 155 x 215.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Bureau général des Gazettes étrangères, rue des Mathurins, Paris. Abonnement : 36 £ (48 pour Amsterdam), rendu chez les particuliers à Paris. S'inscrire avant le 20 de chaque mois.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

Edme-Jacques GENET, rédacteur, David et Palissot commanditaires. Genêt a demandé à David de ne surtout pas divulguer son nom.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Extraits de journaux anglais dont les noms sont donnés : London Gazette, Craftsman, Daily Advertiser, General Evening Post, London Evening Post, St James Evening Post, London Gazeteer, Westminster Journal, Universal Magazine, Magazine of Magazine, Critical Review, Monthly Review, London Magazine, Gentleman's Magazine, British Magazine, Monitor, Political Chronicle, British Chronicle, London Chronicle, Payne's Chronicle, Lloyd's Chronicle, Owens Chronicle, Weekly Chronicle.

Contenu et rubriques : nouvelles d'Angleterre au fil de l'actualité, écrits politiques anglais, événements extraordinaires, anecdotes, faits divers, livres annoncés, spectacles, réflexions, obituaires.

Centres d'intérêt : la politique en Europe, la connaissance de l'histoire et des coutumes anglaises, la vie culturelle à Londres, la marine, l'Amérique.

Pas de tables.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

Ars., 4°H8938 (provient de la bibliothèque de Longueville) ; 4°H8938 (jusqu'au 22 déc. 1761) ; 4°H8940 Papiers anglais et Gazettes et papiers anglais au complet mais pas Etat actuel et politique de l'Angleterre.

Bibliographie

H.P.L.P., t. III, p. 320-322 ; D.P. 2, art. «Genêt».

Samoyault J.P., Les Bureaux du Secrétariat d'Etat des Affaires étrangères sous Louis XVParis, 1971.

Historique

L'historique de ce journal qui s'insère entre Papiers anglais et Gazettes et papiers anglais, comme partie d'un ensemble cohérent, dans le même projet, la même rédaction, la même présentation et le même public, puisque l'abonnement est continué de l'un à l'autre, ne peut se distinguer de cette continuité, et sera donc à lire dans celui qui précède puis dans celui qui suit.

Titre indexé

ÉTAT ACTUEL ET POLITIQUE DE L'ANGLETERRE

Date indexée

1760

ESSAIS HEBDOMADAIRES

0402
1730

Titre(s)

Essais hebdomadaires sur plusieurs sujets intéressants par M. Dupuy, ci-devant secrétaire au Traité de Paix de Ryswick.

Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)

18 mai 1730 – 2 août 1730. 1 vol. Privilège du 14 juin 1730. Annoncé hebdomadaire (tous les lundis).

Description de la collection

Deux tomes en un volume. Les numéros ont 72 p. et portent : «Première, [deuxième, troisième ...] semaine» ; 8 numéros en deux parties paginées : 1 à 439 (6 numéros), 1 à 144 (2 numéros), 90 x 165, in-8°.

Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)

Paris, chez Etienne Ganeau, libraire juré de l'Université, rue Saint-Jacques, aux Armes des Dombes, près de la rue du Plâtre.

Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)

M. DUPUY DE LA CHAPELLE.

Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables

Contenu annoncé : réflexions dictées à l'auteur par son expérience de 50 ans, ses voyages à l'étranger, les affaires dont il fut chargé.

Contenu réel : 12 lettres adressées à Pierre Bayle par MM. Abbadie, Benserade, Le Moyne, Le Clerc, Justel, Durondel, Basnage, La Sablière et Mme de Windsor. Deux numéros sont des réflexions sur les femmes, deux autres des lettres fictives adressées à Molière, sur le ridicule.

Centres d'intérêt : les ouvrages protestants et la pensée de Bayle, l'esprit et le caractère des femmes, la satire et le ridicule, l'amitié, la condition du Roi.

Localisation(s), collections connues, exemplaires rares

B.L., 721 d 14 ; B.N., Z 24392.

Bibliographie

D.P. 2. Voir aussi Correspondance de Des Maizeaux, B.L., mss. addit. (Birch) 4283 f (67) 176 et 178, de mars et juin 1716.

Historique

En 1716, Desmaizeaux qui préparait une édition de la Correspondance de Bayle (voir E. Labrousse, Inventaire critique de la correspondance de Bayle, Vrin 1961), apprend qu'un certain Dupuy détient des lettres avec intention de les publier. Il prend contact avec lui et reçoit une réponse évasive, mais dilatoire. Et c'est seulement en 1730 que ces lettres sont éditées. Dupuy de La Chapelle est connu par des ouvrages de morale (Instructions d'un père à sa fille, Instructions d'un père à son fils, Dialogues sur les plaisirs. Réflexions sur l'amitié). On ne sait rien sur la genèse de son périodique, mais l'hypothèse semble plausible que Dupuy l'ait conçu pour y placer ces lettres de Bayle, dont il n'a caché ni l'existence, ni son intention de les publier. En fait leur petit nombre et l'intérêt, très limité, de leur contenu, avaient dû lui poser longtemps le problème de la forme à donner à cette publication. Le procédé du journal était habile mais limité dans le temps. On sent bien en lisant les numéros de ce périodique, que l'auteur s'essouffle, lorsqu'il a publié la dernière lettre, c'est-à-dire, dès la cinquième semaine. Le public qui, peut-être, attendait des lettres de Bayle lui-même, et non pas adressées à Bayle, et qui, d'autre part, connaissait déjà ses réflexions de moraliste, s'est probablement lassé en même temps que le rédacteur, ce qui expliquerait la brève durée des Essais hebdomadaires. A moins que sa tolérance et sa sympathie avouée pour Bayle et d'autres penseurs protestants, ne lui aient attiré des ennuis avec la censure. De toute façon pour l'historique de ce périodique, nous en sommes réduits, pour l'instant, à des conjectures.

Titre indexé

ESSAIS HEBDOMADAIRES

Date indexée

1730