Pierre-Nicolas DESMOLETS, fondateur. Le privilège, d'une longue durée (huit ans), avait été acquis par Simart dès le 24 décembre 1724 et enregistré le 29 janvier 1725 (ms. f. fr. 21.953. p. 133). Comme en témoigne une lettre de Bougerel (21 févr. 1724) citée dans les Mémoires (t. I, p. 150), avant même d'interrompre la publication des Nouvelles littéraires, Desmolets avait commencé de «méditer» un «recueil» profondément différent, fondé sur l'idée que les bibliothèques privées renfermaient «des trésors considérables». Il s'agissait de «mettre entre les mains de tout le monde» les «dissertations» détenues par les «savants» de Paris et de province, et d'accueillir tout ce qui «apporterait quelque recherche utile, quelque expérience nouvelle, quelque point de critique ou d'histoire, appuyé sur de nouvelles preuves», (y compris des «pièces latines, italiennes et espagnoles» [que le rédacteur se proposait d'«accompagner autant que possible» de leur traduction]) ; des «extraits de livres rares et curieux trop considérables pour que beaucoup de savants» pussent «les acquérir», «surtout ceux dont ni Moreri ni Bayle» n'avaient «parlé» (t. I, Préface). Desmolets offrait aux auteurs dont le style apparaîtrait «bas ou obscur» de récrire leur texte s'ils y consentaient. Dans un Avis, en tête du t. III, il fit annoncer aux collaborateurs du journal qu'ils recevraient «un exemplaire du volume où on placerait] leur pièce».
Directeur : Desmolets. S'il a déployé une grande activité de prospection, dont témoigne notamment une lettre de l'abbé Bonardy (ms. f. fr. 24409, f° 105 ; 8 mars 1726), il est possible qu'il se soit contenté de présenter dans ses Mémoires les contributions d'autrui. D'après Andry, il ne leur aurait destiné qu'une courte «pièce», la «Lettre d'un professeur de l'Université d'Angers... «(t. I, I), d'ailleurs parue également dans la Bibliothèque française (mai 1726) et qu'il a laissé attribuer à Crevier, professeur au Collège de Beauvais Mémoires, t. III, «Nouvelles littéraires», p. 181). On serait cependant tenté de lui attribuer d'autres textes qui nous paraissent aujourd'hui beaucoup plus remarquables, notamment la «Lettre sur la vraie philosophie» (t. I, I). Les habitués de ses réunions ou «conférences» du dimanche soir semblent lui avoir tenu lieu de comité de rédaction ; il indique, en effet au début du t. III qu'il a l'habitude de soumettre son recueil à des «approbateurs d'un grand poids» et désigne nommément le père Tournemine.
Collaborateurs réguliers, par ordre d'importance : – L'abbé Goujet, «toujours zélé pour la Continuation des Mémoires qu'il a enrichis de plusieurs de ses savantes dissertations» (t. V, p. 332) : t. I, p. 121-137 et 138-149 ; t. I, II, p. 389-402 par «G.C. D.J.L.» (Goujet chanoine de St Jacques de l'Hôpital, ident. dans la Bibliothèque française, sept.-oct. 1726) ; t. V, I ; t. VIII, I. Articles auxquels il faut ajouter six autres textes anonymes, reconnus par Goujet dans ses Mémoires historiques III, I, p. 116-148 ; t. I, I, p. 137-190 ; t. IV, II, p. 417-430 et 430-468 ; t. X, Eloge de Dom Mopinot et conte en vers. – Le père Joseph Bougerel qui, en dehors de ses propres contributions (t. I, I ; t. II, II, «Histoire des Juifs de Provence», identifié dans Bibliothèque française : t. IX, I ; t. III, II ; t. VIII, I ; t. X, I ...), a collecté différentes «pièces» en Provence entre 1724 et 1726. – Jean-Jacques Bel, en 1726 et au début de 1727 (t. II, II ; t. III, I). Le jeu des renvois permet d'autre part d'établir que les seules «Nouvelles littéraires» que contiennent les Mémoires (t. III, I et II), précises et riches, sont certainement de lui. – Moreau de Mautour, à partir de 1727 (t. IV, II ; t. V, II ; t. VI, II ; t. VII, II). – L'abbé Papillon, de Dijon (t. II, I ; t. III, I ; t. IV, I). – L. B. (Le Beau ?), «chanoine d'Auxerre» (t. II, II ; t. VIII, II ; t. III, I).
Collaborateurs occasionnels :
Prose. Aubert, Académie de Lyon (t. X, II) ; Baltus, jésuite (t. II, I) ; Beneton de Perrins, écuyer, ancien gendarme de la Garde du roi (t. X, II) ; Bouhier (t. III, II) ; Chansierge, de Lyon (t. II, II) ; de Colonia, jésuite (t. VI, II) ; Claude Hemard de Danjouan, d'Etampes (t. I, I ; t. X, I) ; abbé du Bos (t. III, I ; et très probablement t. IX, I, la réponse à Boulainvilliers) ; Fréret (t. I, II, p. 349-363, identifié dans les Mémoires de Trévoux, août 1726, p. 1556 et dans les Mémoires de Goujet) ; abbé Fleury (t. IX, I) ; Gauger, physicien (t. V, I) ; Gerbier, prof, de mathématiques à Marseille (t. II, I ; t. III, II) ; Gibert, canoniste (t. VIII, I) ; Lafont, chanoine de Narbonne (t. XI, I) ; Mme de Lambert (t. II, II : «Lettre d'une dame à son fils sur la vraie gloire», «manuscrit communiqué» par le chevalier de Saint-Jorry) ; La Monnoye (t. III, II) ; Montbroux de la Nauze, chronologiste décédé (t. V, I) ; Le Brun, oratorien (t. VIII, I) ; Jean Morin, oratorien (t. I, II) ; Nervet (t. III, I) ; Claude Olivier, avocat de Marseille (t. I, I ; t. IV, II) ; Petit, médecin (t. III, II) ; Pouget, oratorien décédé (t. I, II) ; Claude Terrin, décédé (t. I, I) ; marquis de Valbonnais, président de la Chambre des comptes du Dauphiné (t. VI, I) ; de Velles, théatin (t. X, II) ; Vonderhardt (t. VI, I) ; D. Walthier, médecin (t. VII, I).
Vers. Boillot, oratorien (t. VII, II) ; Galaup de Chasteuil, poète en langue provençale, décédé (t. VIII, II) ; Fontenelle (t. II, I) ; La Monnoye (t. I, II ; t. III, I) ; abbé Le Blanc (t. VIII, I) ; Le Brun, oratorien (t. VIII, II) ; François Oudin, jésuite (t. VII, I) ; Rémond de Saint-Mard (t. I, II) ; de Vesrière (t. I, II) ; abbé de Villiers (t. II, II) ; Voltaire (t. II, I ; t. II, II).