L'ANNÉE POLITIQUE
Numéro
Titre(s)
L'Année politique, Contenant l'Etat présent de l'Europe pour servir à l'Histoire de 1758. Daté : 1759.
Titre indexé
Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)
«Ouvrage périodique dont on donnera deux volumes chaque année» (périodicité annoncée sur le titre). T. I : 1er septembre 1758.
Description de la collection
Un seul volume tomé I, pagination suivie : VI-[2]-424 p. 94 x 162, in-12. Vignette au titre ; bandeau sur bois.
Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)
«Avignon. Aux dépens de l'Auteur».
Impression vraisemblablement parisienne, peut-être de Prault (voir Mars), bien que d'Hémery la dise étrangère et distribuée par Duchesne avec permission tacite : aucune trace pourtant dans le registre des permissions tacites (B.N., ms. f. fr. 21982).
Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)
Pierre-Ange GOUDAR (Barbier ; Mars ; D.P. 2).
Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables
Préface : «Il manque un livre à la société générale : ce livre est les annales présentes de notre monde politique» (p. III) ; but : «donner [à notre société] les mémoires fidèles de ses propres événements» (p. III-IV) ; «la politique est devenue un pure brigandage» (p. IV). «L'Histoire n'est utile qu'autant qu'elle est écrite avec cet esprit de réflexion qui peut seul, en remontant à la cause première des révolutions, découvrir leurs sources, et par là apprendre aux hommes qu'il y a un premier mobile, et que la conduite de l'Univers n'est pas l'affaire du hasard» (p. VI).
Contenu : en grande partie, annales militaires de 1758, campagne d'Allemagne et situation des divers Etats de l'Europe.
Table des articles en tête, et table des matières en fin de volume.
Historique
Ce périodique d'orientation religieuse très orthodoxe, voire ultramontaine, fut rédigé par Ange Goudar, célèbre aventurier des lettres. La compilation de ces annales politiques n'est pas ce qui retient le plus. Goudar décrit l'histoire comme le fruit du surnaturel, à la manière d'un Bossuet pour qui le Mal remplacerait la divinité de l'histoire universelle. Frédéric II en est le mauvais génie : «il est des révolutions dans le monde indépendantes des règles de la puissance ordinaire» (p. 19). Ce siècle exceptionnel par ses «grandes révolutions» (p. 1) réserve d'autres surprises.
Localisation(s), collections connues, exemplaires rares
Bayerische Staatsbibliothek, Munich, 8° Eur. 17 ; autre ex.: Ars., 8° H. 3634, provient de la bibliothèque La Vallière (Cat. de Nyon, t. VI, p. 254, n° 23428).
Bibliographie
F.L., 1769, t. 1, p. 281 ; B.Un., t. LXV, p. 541-544 ; B.H.C., p. 64 ; D.P. 2, art. «Goudar». – D'Hémery, Journal de la Librairie, B.N., ms. f. fr. 22161, f° 43v (5 avril 1759). – Mars F. L., «Ange Goudar cet inconnu (1708-1791). Essai bio-bibliographique sur un aventurier polygraphe du XVIIIe siècle», Casanova Gleanings, vol. IV, 1966, p. 18-19.
Additif
Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s): François Moureau, à la suite de Francis Mars, soupçonnait une impression parisienne de l’Année politique de Goudar. Or on trouve dans la partie “papiers” de l'inventaire après décès de Gabriel Valleyre, dressé le 30 mars 1772 et jours suivants (A.N., Minutier central, Etude LXIV, liasse 413, cote 9 de l’inventaire des papiers) des informations précises sur l’éditeur parisien de Goudar. Il s'agit de l'extrait d'un acte sous seing privé passé entre Valleyre et le chevalier «Goudard». Acte «par lequel il a été convenu que le S. Valeyre imprimeroit un ouvrage intitulé un ouvrage intitulé l'année politique dont le sieur goudard étoit l'autheur moyennant soixante quatre livres pour chaque feuille tant pour l'impression que pour le papier dont le S. chevalier Goudard a promis payer quarante deux livres comptant pour chaque feuille au fur et à mesure qu'elles seroient imprimées et à l'égard des vingt deux livres restant du prix de chaque feuille, le s. chevalier goudard a promis en faire compte apres impression totale de l'ouvrage et en faire un billet a l'ordre du s. valeyre payable trois mois apres la perfection, dud ouvrage et a promis luy payer les frais d'assemblage [et ?] paquets d'exemplaires».
L'acte est daté du 25 janvier 1759. On trouve sous la même cote la description d'un autre papier relatif à l'Année politique. Il s'agit d'un mémoire sur l'exécution de l'accord. On doit encore de l'argent à Valleyre en 1772. Il restait à payer pour l'impression de l'ouvrage 1121 £ 6 sols, sur lesquels 432 £ ont été payés. On doit donc 789 £ 6 sols à la succession. On est étonné de la part occupée par le crédit dans les opérations de librairie et par la longue durée d'existence de la dette. Mais en 1772, Gabriel Valeyre, libraire-imprimeur rue Saint Séverin, était un grand imprimeur, disposant de 9 presses, et un important libraire, dont le fonds était estimé à 80959 £.
Date indexée
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