L'ARGUS DE L'EUROPE
Numéro
Titre(s)
L'Argus de l'Europe. Ouvrage historique, politique, critique; où l'on développe les intérêts et les maximes des souverains, depuis la mort de l'Empereur Charles VI, jusques à la fin de la guerre que son auguste fille Marie Thérèse Reine de Hongrie, Grande Duchesse de Toscaine, soutient avec beaucoup de gloire. Par M.G... de F... Docteur en médecine. Lux in tenebris.
Continuation probable du Cyclope errant (voir le préambule du «Premier coup d'œil» de l'Argus, p. 2-3).
Titre indexé
Dates, périodicité, privilège(s), approbation(s)
Deux tomes publiés en un volume en 1742: t. I, 1er mars-4 juin; t. II, 7 juin-17 septembre. La composition par feuilles de 8 p., toutes précédées du titre et suivies de l'adresse de l'imprimeur, permet de croire à une publication par feuilles séparées, selon la périodicité annoncée à plusieurs reprises: «Cette feuille périodique paroîtra régulièrement le Lundi et le Jeudi de chaque semaine». Il a paru effectivement 60 feuilles entre le début de mars et le milieu de septembre 1742.
Description de la collection
T. I: «Epître dédicatoire aux animaux partisans du bon-sens», 2 p.n.c.; «Catalogue des livres composés et mis à jour par l'Argus», 2 p.n.c; explication des allégories, 2 p.n.c; «Premier coup d'œil» (-Trentième), p. 1-240.
T. II: «Epître au Public, Prince inexorable», 3 p. non chiffrées; Avertissement, 2 p. non chiffrées; «Trente et unième coup d'œil» (-Soixantième), p. 241-480.
Cahiers de 8 p., 95 x 150, in-8°.
Frontispice représentant un joueur de lyre (Vigilanter et quiete). Devise: Lux in tenebris.
Édition(s), abonnement(s), souscription(s), tirage(s)
A Amsterdam, chez Henri Boussière, libraire sur le Dam.
Fondateur(s), directeur(s), collaborateur(s), contributeur(s)
J. GAUTIER DE FAGET.
Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables
L'Argus se propose de porter ses cent yeux sur toute l'Europe et de parler au nom du «sens commun» (t. I, p. 8). Dans cette «revue oculaire» (p. 137), tous les pays et tous les grands personnages historiques apparaîtront sous des formes allégoriques: l'Empereur (l'aigle), le roi de France (le coq), le roi d'Angleterre (le Grand Triton), la Russie (l'ourse), l'Autriche (l'autruche), etc. Dans ses «conjectures», l'auteur affirme précéder les gazettes (Avertissement, t. II), dont il use d'ailleurs abondamment. Son intérêt se porte essentiellement sur la situation de l'Empire au lendemain de la Diète de Francfort, sur la politique extérieure de la France, qu'il critique vivement, sur le système parlementaire d'Angleterre, qu'il loue à plusieurs reprises (voir le 10e «coup d'oeil»). Il s'oppose fréquemment à Rousset de Missy, qu'il cherche à concurrencer et dont il critique le Magasin des événements (1741-1742) puis l'Epilogueur politique, galant et critique, dont il signale l'apparition (60e «coup d'œil», 17 sept., t. II, p. 473-480). Contre les politiques de métier, Faget défend le point de vue du «sens commun» mais tombe souvent dans l'allégorie laborieuse et développe assez confusément un rêve de grande confédération germanique (2e «coup d'œil»).
Localisation(s), collections connues, exemplaires rares
B.N., G 16508-16509.
L'Argus de l'Europe est un des nombreux pamphlets politiques engendrés par la guerre de Succession; il prend place entre l'Espion turc à Francfort de Francheville et l'Espion chinois de Dubourg. Faget se range délibérément du côté de Marie-Thérèse dont il défend les alliés (l'Angleterre, la Hollande, la Russie) et dont il attaque les adversaires (la France et l'Espagne en particulier); il n'est pas impossible qu'il ait été, comme plus tard Dubourg, stipendié par les partisans de Marie-Thérèse. On ne sait pas ce qui causa la chute de son journal; au moment de publier son t. II, Faget semble très confiant dans son entreprise: ce deuxième tome «sera suivi de quelques autres, quand bien même la Paix générale [lui] éclipserait le grand nombre d'objets que [lui] fournit la guerre» (Avertissement, t. II). On notera que la chute du journal se produit aussitôt après un article violent contre Epilogueur de Rousset de Missy. Argus de l'Europe présente surtout l'intérêt d'apporter quelques lumières sur un écrivain mystérieux, et sur le «catalogue de ses œuvres» (en tête du t. I): auteur de la Relation apologique et historique de la Société des Francs Maçons (1738), J. Gautier de Faget (voir D.P. ), condamné en Cour de Rome, est réduit à la clandestinité et propose aux cours d'Allemagne son rêve de confédération européenne et de paix universelle.
Additif
Contenu, rubriques, centres d’intérêt, tables: Mention successives dans le Leidse Courant:
14 mars 1742; H. Boussière |[...] Amsterdam [...] «distribue au public la cinquième feuille périodique d’un goût tout nouveau dans laquelle l’auteur se propose de faire voir le dénouement des plus secrets mystères de la politique, de les développer clairement [...], d’y découvrir les routes que se frayent les souverains pour arriver à leur but; leurs maximes les moins connues, leurs intérêts les plus cachés et les plus éloignés, leurs desseins aussi prévoyants que secrètement concertés, en un mot toutes leurs démarches. L’auteur comme un Argus qui voit de cent yeux ce qui se passe en Europe, traitera sa matière avec autant de pénétration que de respect pour les souverains dont il fera mention. Cette feuille paraîtra le lundi et le jeudi de chaque semaine. On la trouve aussi à La Haye chez Beauregard, à Rotterdam Beman, à Leide Luzac, à Utrecht Broedelet, Haarlem van Lee, Bois-le-Duc Kramer, tous libraires. Ceux qui en souhaiteront dans les pays étrangers, pourront s’adresser audit H. Boussière».
Même texte le 26 mars.
4 juin 1742: «H. Boussière [...] vient d’achever le premier tome ou 30me coup d’oeil de l’Argus de l’Europe, ouvrage historique, politique et critique, où l’on développe les intérêts et les maximes des souverains depuis la mort de l’Empereur Charles VI jusqu’à la fin de la guerre que son auguste fille Marie-Thérèse, reine de Hongrie, Grande duchesse de Toscane, soutient avec beaucoup de gloire, par Mr G. de F. Cet ouvrage continuera de paraître le lundi et le jeudi de chaque semaine».
24 septembre 1742: «H. Boussière [...] débite deux volumes de l’Argus de l’Europe, et continue le troisième à la satisfaction des curieux, qui y trouvent le dénouement des grandes scènes qui passent dans l’Europe, et avec d’autant plus d’admiration qu’elles y sont clairement développées avant les événements. Le prix de chaque volume qui contient 30 coup d’oeil est de 30 sous».
Date indexée
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